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Parasitisme à Cestodes des huîtres

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Catégorie

Catégorie 4 (importance réglementaire négligeable au Canada)

Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène

Parasitisme à cestodes des huîtres, infection aux larves de cestodes.

Nom scientifique ou classification taxonomique

Espèce de métacestode non identifié du genre Tylocephalum et de l'ordre des Lecanicepalidea.

Répartition géographique

Eaux tropicales et subtropicales avec la plupart des signalements effectués chez l'espèce Crassostrea virginica dans la partie orientale du golfe du Mexique (Winstead et al. 2004), mais également à Hawaii et en Géorgie, aux États-Unis (Sinderman et Rosenfield 1967); les signalements provenant d'autres lieux (Maryland et Caroline du Nord, aux États-Unis) ont été attribués à des huîtres transplantées du golfe du Mexique (Lauckner 1983). Chez des spécimens Crassostrea gigas provenant du sud du Japon et de Taïwan, des spécimens de Crassostrea madrasensis provenant d'Inde, chez des huîtres (Saccostrea glomerata et Striostrea mytiloides) provenant d'Australie et chez des huîtres perlières du genre Pinctada du Pacifique-Sud (Lauckner 1983).

Espèces hôtes

Les métacestodes (terme utilisé pour toute forme larvaire entre l'œuf et le cestode adulte, également appelées larves de cestodes) ont été signalés chez les espèces Crassostrea virginica, Crassostrea gigas, Crassostrea madrasensis, Saccostrea (=Crassostrea) glomerata (=commercialis =cucullata), Striostrea mytiloides (=Saccostrea =Crassostrea echinata) et Pinctada ainsi que chez d'autres pélécypodes, y compris les pétoncles (p. ex., Argopecten irradians), les palourdes (p. ex., Mercenaria mercenaria) et les gastéropodes molluscivores (Cake 1976).

Impact sur les hôtes

Les huîtres, comme d'autres pélécypodes, semblent servir d'hôtes intermédiaires principaux, tandis que les gastéropodes molluscivores ainsi que d'autres organismes marins, y compris des crustacés et des poissons, semblent servir d'hôtes intermédiaires secondaires ou paraténiques. On pense que toutes les espèces utilisent les élasmobranches comme hôtes ultimes (et plus particulièrement des élasmobranches démersaux) où les cestodes atteignent la maturité sexuelle. Les pélécypodes s'infectent en ingérant des œufs contenant des oncosphères rejetés par le tractus intestinal de l'hôte ultime. Les signalements d'huîtres infestées par des coracidies nageant librement (stades de larves ciliées chez certains cestodes, mais peut-être pas ceux de l'ordre Lecanicepalidea) du genre Tylocephalum ont été contestés (Lauckner 1983).

Dans certains lieux, la prévalence de l'infection par des métacestodes peut atteindre 100 %, avec plusieurs centaines de métacestodes par huître (Lauckner 1983, Winstead et al. 2004). Les graves infections peuvent provoquer un stress physiologique et pourraient avoir des répercussions sur la croissance et la reproduction des huîtres, tout en réduisant leur potentiel commercial en raison du mauvais état de leurs tissus (transparents et d'une consistance aqueuse) [Sparks 1985]. Cependant, certaines huîtres touchées par une charge parasitaire élevée (jusqu'à 125 métacestodes par spécimen de C. virginica) peuvent ne manifester aucun effet négatif (Lauckner 1983).

Techniques de diagnostic

Préparations pour la technique d'écrasement

 : Écraser les organes disséqués, particulièrement l'estomac, l'intestin et la glande digestive des huîtres entre des lames de verre, et les examiner à l'aide d'un microscope à dissection à zoom stéréo. Habituellement, le métacestode se situe dans une capsule fibreuse à paroi épaisse du tissu de l'hôte (Lauckner 1983). On peut retirer les métacestodes intacts des tissus en laissant le tissu viscéral se putréfier dans une boîte de Pétri contenant de l'eau de mer filtrée. Pour examiner la morphologie de ces métacestodes, il faut les tuer dans des conditions allongées ou relâchées obtenues par leur immersion dans de l'AFA à l'eau du robinet tiède ou chaude (environ 50 °C) [80 parties d'éthanol à 70 %, 10 parties de formaldéhyde et 10 parties d'acide acétique glacial]. Conserver les métacestodes dans de l'éthanol à 70 % et de la glycérine à 5 %. Colorer les larves avec de l'hématoxyline acide d'Ehrlich et les fixer à l'aide de Permount en utilisant des techniques helminthologiques standard.

Histologie

Les métacestodes du genre Tylocephalum sont généralement présents dans les tissus conjonctifs vésiculaires situés à proximité du diverticule digestif et de l'estomac, et plus rarement dans les tissus conjonctifs des branchies et du manteau. Chez C. virginica, les métacestodes provoquent habituellement une réaction de l'hôte qui comprend une encapsulation épaisse composée d'une couche interne ressemblant à un fibrocyte éosinophile intercellulaire qui présente une réaction positive à l'acide périodique Schiff (PAS) [Rifkin et Cheng 1968] ainsi qu'une accumulation externe d'hémocytes (Winstead et al. 2004). Crassostrea virginica peut résorber les métacestodes encapsulés, ce qui indique que cette espèce d'huître n'est peut-être pas un hôte totalement compatible pour les parasites du genre Tylocephalum (Cheng 1967).

Méthodes de contrôle

On ne connaît aucune méthode de prévention ou de contrôle. Toutefois, les élasmobranches infectés par ces cestodes au stade adulte doivent se trouver à proximité des huîtres pour que ces dernières soient infectées.

Références

Cake, E.W. 1976. A key to larval cestodes of shallow-water, benthic mollusks of the northern Gulf of Mexico. Proceedings of the Helminthological Society of Washington 43: 160-171.

Cheng, T.C. 1967. Marine molluscs as hosts for symbioses with a review of known parasites of commercially important species. In: Russell, F.S. (ed.) Advances in Marine Biology, Vol. 5. Academic Press, London/New York. pp. xiii + 424.

Couch, J.A. 1985. Prospective study of infectious and noninfectious diseases in oysters and fishes in three Gulf of Mexico estuaries. Diseases of Aquatic Organisms 1: 59-82.

Lauckner, G. 1983. Diseases of Mollusca: Bivalvia. In: Kinne, O. (ed.) Diseases of marine animals. Volume II: Introduction, Bivalvia to Scaphopoda, Vol. 2. Biologische Anstalt Helgoland, Hamburg. pp. 477-961 (section on Cestoda, pg. 762-784).

Rifkin, E. et T.C. Cheng. 1968. The origin, structure, and histochemical characterization of encapsulating cysts in the oyster Crassostrea virginica parasitized by the cestode Tylocephalum sp. Journal of Invertebrate Pathology 10: 54-64.

Sindermann, C.J. et A. Rosenfield. 1967. Principal diseases of commercially important marine bivalve Mollusca and Crustacea. Fishery Bulletin 66: 335-385.

Sparks, A.K. 1985. Synopsis of invertebrate pathology exclusive of insects Elsevier Science Publishers B.V., Amsterdam. 423 pp.

Stephen, D. 1978. First record of the larval cestode Tylocephalum from the Indian backwater oyster Crassostrea madrasensis. Journal of Invertebrate Pathology 32: 110-111.

Winstead, J.T., A.K. Volety et S.G. Tolley. 2004. Parasitic and symbiotic fauna in oysters (Crassostrea virginica) collected from the Caloosahatchee River and estuary in Florida. Journal of Shellfish Research 23: 831-840.

Citation

Bower, S.M. (2009): Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Parasitisme à Cestodes des huîtres.

Date de la dernière révision : Juillet 2009
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Date de modification :