Hematodinium sp. des crabes en Australie et en Chine
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Catégorie
Catégorie 3 (pas d'hôte au Canada)
Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène
Hémopathie aux dinoflagellés, maladie laiteuse.
Nom scientifique ou affiliation taxonomique
Les espèces d'Hematodinium dans la famille des Syndiniceae, ordre des Syndinida (syndiniales pour les botanistes) peuvent être identifiées comme des dinoflagellés d'après : leur dinocaryon typique (ou mésocaryon); la pellicule alvéolée; la présence de dinospores (ou zoospores) gymnodinioïdes athécates nus et la forme classique de la mitose, connue comme la dinomitose (Stentiford et Shields 2005). Bien que les espèces d'Hematodinium aient été signalées chez un grand nombre d'espèces de crabes brachyoures (Stentiford et Shields 2005, Morado 2011), seules deux espèces (H. australis et Hematodinium perezi) ont été décrites à cause de leur manque de caractéristiques distinctes et de leur cycle de vie peu connu.
Les observations sur les Hematodinium provenant des environs de l'Australie et de la Chine sont présentées ci-dessous, respectivement dans les sous-sections a) et b). Cette séparation peut être significative en raison de la présence possible de différentes espèces d'Hematodinium chez les crabes le long des côtes des deux pays.
- Hematodinium australis et possiblement d'autres espèces d'Hematodinium.
- Hematodinium sp.
Répartition géographique
- Queensland, Australie.
- Côtes sud et est de Chine
Espèces hôtes
- Hematodinium australis a été décrit chez le Portunus pelagicus. Toutefois, l'Hematodinium a également été signalé chez d'autres crabes, notamment Trapezia areolata, les espèces de Trapezia et Scylla serrata pour la même région. Le parasite de P. pelagicus a été transmis expérimentalement par injection (avec une période de prépatence de 16 jours) à P. pelagicus et à S. serrata, alors que le parasite de S. serrata n'a pu être transmis à S. serrata ni à P. pelagicus dans une expérience en laboratoire. (Hudson et Shields 1994).
- Les crabes Scylla serrata et Portunus trituberculatus (Li et al. 2008, Small 2012) ainsi que la crevette blanche Exopalaemon carinicauda (Xu et al. 2010).
Remarque : Des espèces d'Hematodinium ont été signalées chez d'autres crustacés marins, notamment d'autres espèces de crabes de l'océan Atlantique, des espèces de Chionoecetes et d'autres crabes des océans Pacifique Nord et Atlantique Nord, ainsi que des homards de Norvège (Stentford 2006, Morado 2011, Small 2012). Un parasite morphologiquement semblable mais génétiquement différent, que l'on considérait initialement comme une espèce d'Hematodinium, a été signalé chez des crevettes.
Impact sur l'hôte
- Prévalence généralement faible (0,9 à 4,0 %) (Shields 1992, Hudson et Shields 1994, Hudson 1995). Des crabes de sable gravement infectés (Portunus pelagicus) étaient moribonds lors de la capture et sont morts dans les 24 heures suivantes. Les crabes gravement infectés ont un hémolymphe trouble et non coagulant contenant très peu d'hémocytes, chez de nombreux H. australis. De plus, six paramètres de l'hémolymphe (urée, potassium [K+], créatinine, glucose, phosphate [P043-] et enzyme aspartate aminotransférase) étaient plus élevés que la norme (Hudson 1995).
- Dans la province de Zhejiang, dans l'est de la Chine, les épidémies provoquées par l'Hematodinium ont touché plus de 3 000 acres d'étangs d'élevage dans plusieurs installations d'aquaculture autour des régions côtières de Zhoushan, avec des mortalités atteignant jusqu'à 60 % dans les stocks de P. trituberculatus (Small 2012). Les mortalités élevées apparaissent également chez les S. serrata d'élevage de la région de Sanmen, dans la province de Zhejiang (Small 2012). Dans les installations d'aquaculture le long des côtes du sud-est de la Chine (à Shantou, dans la province de Guangdong), l'Hematodinium a causé des épizooties aiguës chez S. serrata, touchant souvent plus de 60 % des stocks et apparaissant généralement de septembre à novembre, alors que les crabes approchent de leur maturité (Li et al. 2008). La salinité dans les étangs d'aquaculture touchés était inférieure à 9 ppm, ce qui est inhabituellement bas, car les espèces d'Hematodinium chez les populations sauvages de crustacés provenant d'autres parties du monde apparaissent généralement dans des endroits où la salinité est supérieure à 11 ppm (Li et al. 2008). Les infections chez les Exopalaemon carinicauda d'élevage ont entraîné jusqu'à 100 % de mortalité dans les étangs de polyculture touchés de Zhoushan, dans la province de Zhejiang (Chine) (Xu et al. 2010).
Techniques de diagnostic
Observations générales
- Les surfaces sternales et ventrales des crabes de sable (Portunus pelagicus) gravement infectés étaient d'un blanc crayeux, alors que les crabes de boue (Scylla serrata) gravement infectés ne montraient aucun signe extérieur de maladie (Hudson et Shields 1994).
- Les signes cliniques comprennent un comportement léthargique et moribond, une apparence cuite (souvent avec une coloration rosâtre de la carapace), des fluides corporels laiteux, la mort peu après la capture ou durant le transport et sont généralement semblables à ceux signalés pour la maladie du crabe amer et la maladie du crabe rose (Li et al. 2008, Small 2012). Les crevettes Exopalaemon carinicauda infectées ont généralement du mal à se regrouper avec des crevettes saines (Xu et al. 2010).
Préparations humide
- L'hémolymphe coagule mal, est dépourvu d'hémocytes et contient de nombreux trophonts non motiles (cellules circulaires, stade végétatif, 7,9 à 11,9 µm de diamètre) ou des plasmodes ovoïdes (cellules en division, 20,1 à 47,5 µm de diamètre). Les trophonts et les plasmodes contiennent généralement de nombreux granules réfringents (Hudson et Shields 1994).
- L'hémolymphe présente une baisse du nombre d'hémocytes et contient de nombreux parasites de différentes formes ou à divers stades de développement présumés, et il contient généralement de nombreux granules réfringents (Li et al. 2008). Occasionnellement, des dinospores biflagellés motiles (7 à 9 µm de diamètre) ont été observés dans l'hémolymphe non coagulé (Xu et al. 2010).
Histologie
- Les trophonts contiennent un noyau et des vacuoles, avec des vacuoles plus larges chez les plus grands parasites. Les plasmodes contiennent de 2 à 5 noyaux. Les noyaux des trophonts et des plasmodes présentent un nucléoplasme dispersé et irrégulier ainsi qu'une chromatine condensée en petites perles chez les plus gros parasites (> 10 µm de diamètre). l'infection provoque une séparation des faisceaux musculaires, une dégénérescence et une rupture des tissus conjonctifs de l'hépatopancréas, des branchies et des gonades, avec de nombreux parasites remplissant les espaces (Hudson et Shields 1994).
- Le parasite provoque de profonds changements pathologiques dans les branchies, l'hépatopancréas, le cœur et les muscles des hôtes infectés (Xu et al. 2010). Chez les crevettes et les crabes gravement infectés, tous les tissus sont congestionnés, l'Hematodinium déplaçant le tissu conjonctif conjointement avec une atrophie des cellules épithéliales de l'hépatopancréas et des branchies ainsi qu'une nécrose coagulante du myocarde (Li et al. 2008, Xu et al. 2010).
Microscopie électronique
- Le cytoplasme de H. australis chez Portunus pelagicus contenait des trichocystes, alors qu'aucun trichocyste n'a été observé dans l'Hematodinium chez Scylla serrata (Hudson et Shields 1994).
- L'ultrastructure de l'Hematodinium chez la crevette Exopalaemon carinicauda était semblable à celle de Portunus trituberculatus, y compris la chromatine lobée ou perlée, les structures dinocaryotiques typiques des dinoflagellés et la présence de trichocystes (corps opaques aux électrons) (Xu et al. 2010).
Essais immunologiques
- Aucun essai rapporté.
- L'espèce Hematodinium chez la crevette Exopalaemon carinicauda partageait des déterminants antigéniques avec l'espèce Hematodinium identifiée chez le crabe de mer Portunus trituberculatus de Chine (Xu et al. 2010).
Sondes à ADN
Pour les espèces d'Hematodinium, tous les efforts de publication se sont concentrés sur les segments du complexe de gènes de l'ARN ribosomique, qui est présent dans le génome nucléaire des eucaryotes sous la forme de grappes répétées en tandem de gènes hautement conservés codant le gène de la petite sous-unité (18S), le gène 5.8S et le gène de la grande sous-unité, qui sont séparés par des séquences très variables d'espaceurs, les premier et deuxième espaceurs internes transcrits (ITS1 et ITS2) (Small 2012).
- Un test de diagnostic basé sur la réaction en chaîne de la polymérase a été mis au point par Hudson et Adlard (1994).
- L'essai de la réaction en chaîne de la polymérase décrit par Gruebl et al (2002) a amplifié une bande attendue d'environ 187 paires de bases dans les échantillons de tissus provenant de crabes Scylla serrata porteurs de la maladie laiteuse (Li et al. 2008). Des séquences partielles de la région 18S et une séquence complète d'ITS1 de l'espèce Hematodinium chez E. carinicauda étaient semblables à 99 % à des séquences équivalentes provenant de l'Hematodinium chez des P. trituberculatus et des S. serrata de Zhoushan (Chine) (Xu et al. 2010). Une analyse phylogénique préliminaire des séquences de l'ITS1 de l'ADN ribosomique de l'Hematodinium a indiqué que le parasite chez E. carinicauda est proche de l'espèce Hematodinium identifiée chez les Callinectes sapidus de la côte est des États-Unis et présente une distance génétique distincte de l'espèce Hematodinium identifiée chez les Nephrops norvegicus, les Cancer pagurus, les Pagurus bernhardus et les Chionoecetes opilio des régions du nord de l'Atlantique Nord (Xu et al. 2010). De même, Jensen et al. (2010) ont conclu que l'espèce Hematodinium infectant les crabes Portunidae, les S. serrata de Chine, les Callinectes sapidus de la côte est des États-Unis et les Liocarcinus depurator de la Manche appartenait à un clade distinct de l'Hematodinium chez d'autres décapodes plus largement répartis (comme les Nephrops norvegicus, les Hyas coarctatus, les Pagurus bernhardus, les Pagurus prideaux, les Munida rugosa, les Cancer pagurus et les Carcinus maenas, les Chionoecetes angulatus, les Chionoecetes bairdi, les Chionoecetes tanneri, les Chionoecetes opilio, les Lithodes couesi et les Paralithodes camchaticus) des océans Atlantique Nord et Pacifique Nord. Small et al. (2012) ont suggéré que l'espèce Hematodinium infectant les C. sapidus des États-Unis ainsi que les P. trituberculatus et les S. serrata de Chine a un génotype différent de l'Hematodinium perezi, d'après l'analyse moléculaire des régions de l'ITS de l'ADN ribosomique de H. perezi infectant le L. depurator dans la Manche. Small (2012) a proposé que la région ITS1 soit utilisée pour désigner trois différents génotypes de H. perezi dans les lieux et chez les hôtes suivants : génotype I (Manche, L. depurator); génotype II (Chine orientale, P. trituberculatus et S. serrata) et génotype III (côte est des États-Unis, C. sapidus).
Méthodes de contrôle
On ne connaît aucune méthode de prévention ou de contrôle.
Références
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Li, Y.Y., X.A. Xia, Q.Y. Wu, W.H. Liu et Y.S. Lin. 2008. Infection with Hematodinium sp. in mud crabs Scylla serrata cultured in low salinity water in southern China. Diseases of Aquatic Organisms 82: 145-150.
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Xu, W., J. Xie, H. Shi et C. Li. 2010. Hematodinium infections in cultured ridgetail white prawns, Exopalaemon carinicauda, in eastern China. Aquaculture 300: 25-31.
Citation
Bower, S.M. (2013): Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Hematodinium sp. des crabes en Australie et en Chine.
Date de la dernière révision: Février 2013
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