Haplosporidium (=Minchinia) armoricanum de l'huître plate
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Catégorie 1 (non observée au Canada)
Noms courant et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène
Minchinia de l'huître plate, haplosporidiose de l'huître plate.
Nom scientifique ou classification taxonomique
Haplosporidium (=Minchinia) armoricana après révision par Azevado et al. (1999) au sein de la famille Haplosporidiidae, de l'ordre Haplosporida, de la classe Haplosporea du phylum Haplosporidia (Burreson et Ford 2004). Cependant, la taxonomie des agents de l'infection haplosporidienne doit faire l'objet d'une révision exhaustive (Hine et al. 2009).
Répartition géographique
Chez Ostrea edulis, Haplosporidium armoricanum, des parasites semblables à H. armoricanum et des parasites dont il est fait référence comme étant des espèces appartenant au genre Haplosporidium ont été décelés dans l'Atlantique (en Bretagne et dans le bassin d'Arcachon) ainsi que sur les côtes méditerranéennes (Étang de Thau) de la France (Balouet 1978; Pichot et al. 1979; Cabour et al. 1980; Bachère et Grizel 1983; Bonami et al. 1985; Pichot 1986), sur la côte atlantique de l'Espagne (Galice) (Azevado et al. 1999; da Silva et al. 2005), aux Pays-Bas (Van Banning 1977, 1979; Hine et al. 2007) et en Irlande (Lynch et Culloty 2011). L'espèce du genre Haplosporidium détectée dans des frottis cardiaques réalisés chez O. edulis en Irlande était le plus vraisemblablement H. armoricanum, d'après la réaction en chaîne par polymérase et le séquençage de l'ADN (Lynch et al. 2013).
Des plasmodes d'haplosporidés ont aussi été observés chez Ostrea conchaphila du Pacifique en Oregon, aux États-Unis; ces huîtres provenaient de la Californie (Mix et Sprague 1974).
Espèces hôtes
Ostrea edulis et Ostrea angasi. Présence probable chez les huîtres plates du Pacifique aussi, Ostrea conchaphila (=lurida).
Impact sur l'hôtes
Comps (1976) a signalé la présence de plasmodies (4 à 8 µm de diamètre) d'un agent d'infection haplosporidienne non identifié dans une lésion causée par une infiltration des hémocytes (4 mm de diamètre) sur des branchies de O. edulis se trouvant dans un étang de grossissement à La Tremblade, en France. Aux derniers stades de l'infection, les huîtres sont souvent minces et d'apparence aqueuse et affichent une couleur brunâtre caractéristique causée par les masses de spores qui se trouvent dans les tissus conjonctifs de tous les organes. Bien que la maladie soit mortelle, la prévalence des infections est restée faible jusqu'à maintenant (moins de 1 %) et n'a pas eu d'effets significatifs sur le secteur de la culture des huîtres plates en Europe (van Banning 1977, da Silva et al. 2005, Lynch et al. 2013). Cependant, une expérience portant sur l'acclimatation de l'huître O. angasi en France a révélé que cette espèce introduite était exceptionnellement sensible aux infections par un haplosporidien semblable à H. armoricanum et à Haplosporidium sp. rapporté par Bachère et Grizel (1983) (Bougrier et coll., 1986, Bachère et al., 1987).
Techniques de diagnostic
Observations générales
Au stade terminal de la maladie, les huîtres sont habituellement minces et d'apparence aqueuse et affichent une couleur brunâtre caractéristique causée par les masses de spores qui se trouvent dans les tissus conjonctifs.
Préparations humides
Les spores ovoïdes (5,0-5,5 x 4,0-4,5 μm) ont une taille remarquablement uniforme dans les préparations de courge de matière fraîche. On observe des deux côtés des spores deux longues projections caractéristiques (70-100 µm) de la paroi extérieure de la spore qui sont notamment évident au microscope optique interférentiel (van Banning 1977).
Frottis
Pour déceler la présence de parasites dans les tissus cardiaques, ouvrez l'huître soigneusement afin d'éviter de toucher la cavité péricardique, éliminez l'eau de mer en excès et d'autres fluides et absorbez l'humidité de la zone qui se trouve autour de la cavité péricardique à l'aide d'un papier en tissu propre pour enlever tout contaminant potentiel. Enlevez le cœur en utilisant des forceps propres. Apposez des empreintes du cœur sur des lames, puis séchez celles-ci à l'air et appliquez des techniques de coloration avec Wright, Wright-Giemsa, May-Grunwald-Giemsa ou une couleur équivalente (p. ex., Hemacolor, Merck; Diff-QuiK, Baxter). Examinez les empreintes pour déceler la présence de plasmodies (diamètre allant de 11 à 18 µm) contenant entre cinq et 17 nucléi (taille oscillant entre 1 et 2 µm) (Lynch et al. 2013).
Histologie
Les tissus conjonctifs des huîtres plates infectées contiennent des plasmodes (17-25 µm de diamètre), des sporontes (premiers stades de sporulation de 30-45 μm de diamètre),), et des sporocystes (35-50 µm) contenant de 100 à 150 spores ellipsoïdes (4.0-4.5 × 3.0-4.5 µm) (van Banning 1977). Chez certaines huîtres infectées, il n'y avait pas d'infiltration notable des hémocytes ni d'éléments probants faisant état d'une nécrose importante (Cabour et al. 1980). En cas d'infection grave, les plasmodies sont rares, ce qui indique la présence d'une sporulation synchronisée. Les sporocystes envahissent tous les tissus conjonctifs et sont particulièrement abondants dans la masse viscérale, entre les tubules des glandes digestives, mais n'étaient pas observés dans l'épithélium des tubules (van Banning 1977).
Microscope électronique
Cabour et al. (1980) ont décrit le processus diplocaryotique, le processus de formation du sporoplasme et de l'épisporoplasme, ainsi que les spores de H. armoricanum (=M. armoricana). Par la suite, Vivarès et al. (1982) ont décrit les stades végétatifs (plasmodies uni- ou binucléées) d'un agent d'infection haplosporidienne de O. edulis provenant de Saint-Philibert (près de La Trinité-sur-Mer, en Bretagne), en France, mais, en l'absence de spores, on n'a pas tenté de nommer le parasite. En outre, Bachère et Grizel (1983) ont décrit des sporocystes uninucléés, diplocaryotiques et précoces ainsi que les stades des spores de H. armoricanum. Également, l'ultrastructure des plasmodies haplosporidiennes décrite par Bonami et al. (1985) pourrait correspondre aux stades préalables à la formation de spores de H. armoricanum. Les spores ont une forme ellipsoïde (d'environ 4,0 µm de longueur et de 3 µm de largeur), et comprennent un opercule au-dessus de l'orifice et deux longues extensions épisomiques du cytoplasme (d'environ 70 à 130 µm de longueur et 25 nm d'épaisseur) placées de manière excentrée sur les extrémités de la paroi externe de la spore, grâce à un ensemble de 9 à 13 fibres cylindriques (van Banning 1977, Pichot et al. 1979, Azevado et al. 1999). La paroi des spores est constituée de couches, le sporoplasme comprend des haplosporosomes (ronds, ovales ou en forme de bâtonnets, d'environ 120 à 600 nm) et des appareils de Golgi complexes situés près de l'orifice et du noyau. La nature de l'ornementation des spores indique que ce parasite appartient au genre Haplosporidium et pas au genre Minchinia ((Perkins and van Banning 1981, Bachère and Grizel 1983, Azevado et al. 1999). Davantage de détails sur l'ultrastructure de H. armoricanum, y compris de l'information sur la sporulation, sont présentés dans Hine et ses collaborateurs (2007).
Sonde à ADN
L'ADN a été isolé à partir des tissus fixés à l'éthanol de spécimens de O. edulis gravement infectés; on a ensuite effectué une réaction en chaîne par polymérase et le séquençage de l'ARN ribosomique 18S (Hine et al. 2007). La séquence partielle d'un gène de l'ARN ribosomique de la petite sous-unité (PSU) a été déposée dans GenBank et a été identifiée comme appartenant à une espèce du genre Haplosporidium MYE-2005 (obtention no AY781176). Lynch et ses collaborateurs (2013) ont aussi déposé dans GenBank la séquence partielle de la PSU d'un agent d'infection haplosporidienne isolé chez un spécimen d'O. edulis provenant d'Irlande, lequel parasite a été identifié comme étant un isolat UCC3 d'une espèce du genre Haplosporidium MYE-2005 (obtention no JX073257) et ont indiqué que cette espèce était possiblement H. armoricanum.
Méthodes de contrôle
On ne connaît pas de méthode de prévention ou de contrôle.
Références
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Citation
Bower, S.M. (2014) : Sommaire des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et crustacés exploités commercialement : haplosporidiose de l'huître plate.
Date de la dernière révision : Mai 2014
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