Sylon (maladie rhizocéphale) des crevettes et crevettes roses
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Catégorie
Catégorie 2 (au Canada et d'intérêt régional)
Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène
Infection par Sylon, maladie rhizocéphale des crevettes.
Nom scientifique ou affiliation taxonomique
Sylon sp.; la seule espèce reconnue est Sylon hippolytes.
Répartition géographique
Largement répandue chez les populations de crevettes de l'hémisphère Nord : océan Atlantique Nord, notamment les côtes de l'Islande, Spitzberg, le Groenland, les îles Shetland et l'archipel François-Joseph; zones côtières de l'océan Pacifique Nord, dont la mer de Béring voisine, la mer de Chukchi, la mer d'Okhotsk et la mer bordant le nord du Japon.
Espèces hôtes
Connue chez 21 espèces de crevettes Caridea appartenant à trois familles : Crangonidae, Pandalidae et Hippolytidae.
Impact sur les hôtes
Les racines du parasite envahissent l'ensemble des tissus du céphalothorax. l'infection est responsable d'un retard de la croissance, d'une modification des caractéristiques sexuelles secondaires (p. ex., les altérations morphologiques de l'appendice masculin et de l'appendice interne sur l'endopodite du deuxième pléopode) ainsi que de la castration. Les crevettes infectées meurent généralement lorsque le parasite a terminé son cycle de vie. Les quelques crevettes survivantes sont marquées par des cicatrices de brunâtres à noires visibles dans les tissus où logeaient les parasites lorsqu'ils étaient présents. La prévalence de Sylon sp. est généralement faible (moins de 5 %) chez de nombreuses espèces de crevettes de l'hémisphère Nord. Toutefois, de fortes prévalences (jusqu'à 47 %) ont été découvertes chez certains stocks de crevettes (Pandalus platyceros) du nord de la Colombie-Britannique, alors que les stocks de P. platycerosdu sud de la province ne sont pas infectés.
Techniques de diagnostic
Observations générales
En règle générale, l'externa est attachée à la surface ventrale de l'abdomen et, en fonction du stade de l'infection, peut présenter un sac ovoïde et rebondi de couleur rosée à blanche (croissance d'environ 1,5 cm en longueur et 1,0 cm en largeur) ou peut être de couleur grisâtre et plissée lorsqu'elle est vide. Les larves cypris matures expulsées de l'externa sont de forme ovoïde et mesurent environ 170 µm de longueur. À ce stade, elles nagent rapidement à l'aide des mouvements de leurs appendices postérieurs et marchent sur des surfaces solides à l'aide de leurs appendices antennaires (en forme de ventouses).
Figure 1. Pandalus platyceros avec une grande externa de Sylon sp. blanche (flèche) formant une excroissance depuis la surface ventrale de l'abdomen.
Figure 2.Pandalus platyceros présentant une cicatrice noire (S) sur la surface ventrale de l'abdomen au lieu d'attache d'une externa de Sylon sp. détachée. On observe également des interna (I) de couleur brunâtre à noire, qui sont les racines nécrotiques et mélanisées du parasite.
Figure 3. Trois spécimens de Spirontocaris holmesi indiquant la progression du développement des externa de Sylon sp. Le spécimen du haut présente une petite externa rose vif, apparue récemment, qui contient des ovules en développement. Le spécimen du milieu présente une grande externa rebondie contenant des larves cypris à un stade de développement avancé. Le spécimen du bas présente une externa plissée de couleur grisâtre (vide) de laquelle la plupart des larves cypris ont été expulsées.
Figure 4. Préparation humide d'une larve cypris Sylon sp. présentant les appendices postérieurs (P) et antennaires (A).
Histologie
Des racines parasitaires, appelées interna, peuvent être observées dans les organes du céphalothorax et autour de ceux-ci. Si le parasite est intact, il n'y a généralement aucune réponse cellulaire à l'infection de la part de l'hôte. La perte de l'externa déclenche une importante réaction inflammatoire mélanotique autour de l'interna, qui meurt et prend une couleur brune.
Figure 5.Coupe histologique des branches d'une interna saine (flèches) de Sylon sp., entre les tubules de l'hépatopancréas (T) et les gonades (G), dans le céphalothorax de Pandalus platyceros. Coloration à l'hématoxyline et à l'éosine.
Méthodes de contrôle
On ne connaît aucune méthode de prévention ou de contrôle. En Colombie-Britannique, d'importantes préoccupations sont liées à la possibilité que le Sylon infectant les crevettes (P. platyceros) soit différent de celui touchant les autres espèces de crevettes. Tant que le risque d'introduction d'espèces de Sylonfréquentes dans les stocks de crevettes du nord de la Colombie-Britannique dans des stocks de crevettes non contaminées du sud de la Colombie-Britannique n'a pas été déterminé avec exactitude, des restrictions/contrôles devront être mis en place pour tout pêcheur commercial qui souhaite transporter des crevettes vivantes des stocks du nord aux marchés du sud.
Références
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Bower, S.M. et J.A. Boutillier. 1989. Extent of castration of prawns (Pandalus platyceros) by Sylon (Crustacea: Rhizocephala). Abstract. Journal of Shellfish Research 8(2): 467.
Bower, S.M. et J.A. Boutillier. 1990. Sylon (Crustacea: Rhizocephala) infections on the shrimp in British Columbia. In: F.O. Perkins and T.C. Cheng (eds.). Pathology in Marine Science. Academic Press, p. 267-275.
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Jensen, P.G., J.T. Høeg, S. Bower et A.V. Rybakov. 1994. Scanning electron microscopy of lattice organs in cyprids of the Rhizocephala Akentrogonida (Crustacea: Cirripedia). Canadian Journal of Zoology 72: 1018-1026.
Lützen, J. 1981. Observations on the rhizocephalan barnacle Sylon hippolytes M. Sars parasitic on the prawn Spirontocaris lilljeborgi (Danielssen). Journal of Experimental Biology and Ecology 50: 334-347.
Citation
Bower, S.M., Meyer, G.R. (1998): Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Sylon (maladie rhizocéphale) des crevettes et crevettes roses.
Date de la dernière révision : Aout 1998
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