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Vibrio spp. (vibriose larvaire et juvénile) des palourdes

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Catégorie

Catégorie 4 (Importance négligeable au Canada)

Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène

  1. Vibriose larvaire, nécrose bacillaire, Vibrio de Tapes philippinarum, VTP.
  2. Vibriose, nécrose bacillaire chez les juvéniles.

Nom scientifique ou classification taxonomique

  1. Vibrio anguillarum, Vibrio alginolyticus, Vibrio tubiashii, Vibrio splendidus (plus précisément V. splendidus biovar II) et Vibrio sp. Sutton et Garrick (1993) ont signalé des bactéries avec des caractéristiques phénotypiques semblables à 80 % ou plus à celles de Vibrio orientalis, de Vibrio campbelli, de Vibrio metschnikovii, de Vibrio harveyi et de Photobacterium (Vibrio) damsela, en tant que pathogène de Tridacna gigas au stade larvaire provenant d'une écloserie de recherche en Australie.
  2. Espèce de Vibrio qui enduit les surfaces (possiblement Vibrio alginolyticus).

Répartition géographique

Dans toutes les eaux marines où il y a des écloseries et des nurseries de bivalves. Généralement, cela ne pose problème qu'au cours des mois les plus chauds.

Espèces hôtes

  1. Mercenaria mercenaria, Venerupis (= Tapes, = Ruditapes) philippinarum, Ruditapes decussatus, Panope abrupta, Tridacna gigas et autres larves et juvéniles (naissains) de bivalves d'élevage, y compris les huîtres, les pétoncles et les ormeaux. Toutefois, certaines espèces de bivalves peuvent être plus résistantes que d'autres aux effets pathogènes de ces bactéries (Elston et al. 2008). Nicolas et al. (1992) ont signalé que la maladie VTP (Vibrio de Venerupis [=Tapes] philippinarum, appelée V. tapesi par Paillard et al. [2004]) ne touchait pas les larves d'huîtres (Crassostrea gigas) ni les larves de pétoncles (Pecten maximus).
  2. Mercenaria mercenaria.

Impact sur les hôtes

L'infection systémique des tissus mous des larves se traduit par une nécrose tissulaire (causée par la production d'exotoxines par les bactéries) et le décès. Deux épisodes de mortalités de masse chez des larves et des juvéniles d'élevage de Ruditapes decussatus, liées aux infections par l'espèce Vibrio, ont été recensés au cours de la période 2001-2002 dans une écloserie commerciale située en Espagne (Gómez-León et al. 2005). En général, les bivalves adultes ne présentent pas de taux de mortalité élevé lorsqu'ils sont mis en contact avec des pathogènes de larves dans le cadre d'expériences (Paillard et al. 2004).

Techniques de diagnostic

Remarque : Le diagnostic définitif d'une vibriose ou d'une maladie causée par d'autres bactéries repose sur l'identification de l'espèce ou de la souche en question au moyen de techniques biochimiques, immunodiagnostiques ou moléculaires appropriées. Toutefois, l'isolement systématique des bactéries les plus nombreuses (bacilles Gram négatif) à partir de tissus présentant des lésions caractéristiques permet de poser un diagnostic présomptif fiable.

Préparations humides

Les symptômes de maladie bactérienne étaient rapides, avec une croissance bactérienne abondante sur et dans les larves de palourdes et une désintégration de la plupart des tissus dans un délai de 48 heures. Une couleur pâle du tube digestif peut être observée chez les larves touchées, peut-être en raison d'une baisse de l'activité d'alimentation. Les larves moribondes sont habituellement entourées d'un grouillement de bactéries.

Histologie

La présence de bactéries de forme allongée (habituellement légèrement incurvées) est principalement associée au vélum, au manteau et aux tissus conjonctifs, et les signes de nécrose des tissus sont généralement évidents. La maladie peut également comprendre une désorganisation des fibres musculaires et une infiltration hémocytaire importante, et plus particulièrement dans les tissus conjonctifs.

Culture

Isolement et culture de colonies de Vibrio provenant de tissus de palourdes malades. Les exemples de milieux de culture adaptés comprennent la gélose TCBS pour culture bactérienne et un bouillon d'eau de mer, de tryptone, de glucose et de levure (composé de 0,4 % de tryptone, de 0,1 % de glucose et de 0,1 % d'extrait de levure) auquel est ajouté 1,25 % de gélose pour solidifier le milieu. Cependant, l'espèce Vibrio, appelée VTP (pour V. philippinarum) ne croît pas sur la gélose TCBS, mais peut croître sur la gélose de Zobell.

Caractéristiques moléculaires

L'analyse génomique à l'aide de la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) et des séquences de nucléotides de divers gènes (p. ex. l'ADN ribosomique 16S [ADNr 16S], rpoA, recA et pyrH) sont utilisées pour différencier certaines espèces de Vibrio (Paillard et al. 2004; Gómez-León et al. 2005; Thompson et al. 2005).

Méthodes de contrôle

Les bactéries du genre Vibrio sont omniprésentes, de sorte que l'éradication de l'agent étiologique est impossible. La vibriose semble être directement liée à de mauvaises conditions d'élevage. Les sources d'infection sont le stock de géniteurs, les cultures d'algues et l'eau de mer entrante. Il convient de déterminer la source de l'infection en mettant en culture les bactéries provenant de ces candidats. Les lots qui comptent des individus infectés devraient être détruits selon une méthode approuvée, et tous les contenants ainsi que l'équipement qui ont été en contact avec le stock infecté devraient être désinfectés. Elston et al. (2008) ont présenté diverses techniques de gestion et de prévention de la contamination bactérienne grave dans les écloseries de mollusques.

Les agents antimicrobiens visant à réduire les populations bactériennes à proximité des mollusques bivalves et à l'intérieur de ceux-ci afin de lutter contre la maladie et la traiter dans les écloseries de mollusques ont été évalués et utilisés (Tubiash et al. 1965; Le Pennec et Prieur 1977; Gómez-León et al. 2005). Cependant, l'utilisation de composés inhibiteurs peut mener à la croissance rapide de populations de pathogènes qui résistent aux antibiotiques, à l'élimination d'organismes bénéfiques et à l'émergence d'autres pathogènes microbiens touchant les bivalves.

Références

Elston, R.A., E.L. Elliot et R.R. Colwell. 1982. Conchiolin infection and surface coating Vibrio: shell fragility, growth depression and mortalities in cultured oysters and clams, Crassostrea virginica, Ostrea edulis and Mercenaria mercenaria. Journal of Fish Diseases 5: 265-284.

Elston, R.A., H. Hasegawa, K.L. Humphrey, I.K. Polyak et C.C. Häse. 2008. Re-emergence of Vibrio tubiashii in bivalve shellfish aquaculture: severity, environmental drivers, geographic extent and management. Diseases of Aquatic Organisms 82: 119–134.

Gómez-León, J., L. Villamil, M.L. Lemos, B. Novoa et A. Figueras. 2005. Isolation of Vibrio alginolyticus and Vibrio splendidus from aquacultured carpet shell clam (Ruditapes decussatus) larvae associated with mass mortalities. Applied and Environmental Microbiology 71: 98–104.

Hada, H.S., P.A. West, J.V. Lee, J. Stemmler et R.R. Colwell. 1984. Vibrio tubiashii sp. nov., a pathogen of bivalve molluscs. International Journal of Systematic Bacteriology 34: 1-4.

Kraeuter, J.N. et M. Castagna. 1984. Disease treatment in hard clams, Mercenaria mercenaria. Journal of the World Mariculture Society 15: 310-317.

Le Pennec, M. et D. Prieur. 1977. Les antibiotiques dans les elevages de larves de bivalves marins. (Antibiotics in larval rearing of marine bivalves) Aquaculture 12: 15-30.

McGladdery, S.E. 1999. Shellfish diseases (viral, bacterial and fungal). In: Woo, P.T.K., D.W. Bruno (eds.) Fish Diseases and Disorders, Volume 3: Viral, Bacterial and Fungal Infections, Vol. 3. CABI Publishing, Wallingford, UK. pp. 723-842.

Mortensen, S., I. Arzul, L. Miossec, C. Paillard, S. Feist, G. Stentiford, T. Renault, D. Saulnier et A. Gregory. 2007. Molluscs and crustaceans, 5.3.6 Vibriosis caused by Vibrio spp. / V. splendidus-related strains. In: Raynard, R., T. Wahli, I. Vatsos, S. Mortensen (eds.) Review of disease interactions and pathogen exchange between farmed and wild finfish and shellfish in Europe. VESO on behalf of DIPNET, Oslo. pp. 334-340.

Nicolas, J.L., D. Ansquer et J.C. Cochard. 1992. Isolation and characterization of a pathogenic bacterium specific to Manila clam Tapes philippinarum larvae. Diseases of Aquatic Organisms 14: 153-159.

Paillard, C., F. Le Roux et J.J. Borrego. 2004. Bacterial disease in marine bivalves, a review of recent studies: Trends and evolution. Aquatic Living Resources 17: 477-498.

Plana, S. et M. LePennec. 1991. Alterations in the digestive diverticula and nutritional consequences in the clam Ruditapes philippinarum infected by Vibrio. Aquatic Living Resources 4:255-264.

Sutton, D.C. et R. Garrick. 1993. Bacterial disease of cultured giant clam Tridacna gigas larvae. Diseases of Aquatic Organisms 16: 47-53.

Thompson, F.L., D. Gevers, C.C. Thompson, P. Dawyndt, S. Naser, B. Hoste, C.B. Munn et J. Swings. 2005. Phylogeny and molecular identification of vibrios on the basis of multilocus sequence analysis. Applied and Environmental Microbiology 71: 5107–5115.

Tubiash, H.S., P.E. Chanley et E. Leifson. 1965. Bacillary necrosis, a disease of larval and juvenile mollusks. Journal of Bacteriology 90: 1036-1044.

Tubiash, H.S., R.R. Coldwell et R. Sakazaki. 1970. Marine vibrios associated with bacillary necrosis, a disease of larval and juvenile mollusks. Journal of Bacteriology 103: 271-272.

Citation

Bower, S.M. (2009): Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Vibrio spp. (Vibriose larvaire et chez les juvéniles) des palourdes.

Date de la dernière révision : Decembre 2009
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