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Vibrio spp. (vibriose larvaire) des pétoncles

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Catégorie 4 (Importance négligeable au Canada)

Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène

Vibriose larvaire, nécrose bacillaire.

Nom scientifique ou classification taxonomique

Vibrio splendidus, Vibrio alginolyticus, Vibrio pectenicida, Vibrio lentus, pathogènes larvaires liés à Vibrio anguillurum et Vibrio sp. Diverses espèces de bactéries, y compris l'espèce Aeromonas hydrophila et les espèces des genres Pseudomonas et Moraxella, peuvent également être impliquées dans les maladies touchant les larves de pétoncles (Riquelme et al. 1995, 1996a).

Répartition géographique

Dans toutes les eaux marines où il y a des écloseries et des nurseries de bivalves. Des problèmes précis ont été signalés dans des écloseries de pétoncles situées sur la côte nord-est des États-Unis, en Colombie-Britannique, au Canada, au Chili, au Venezuela et en Bretagne, en France.

Espèces hôtes

Argopecten irradians, Argopecten purpuratus, Patinopecten yessoensis, Pecten maximus, Euvola (= Pecten) ziczac et d'autres larves de bivalves d'élevage, y compris les huîtres, les palourdes et les ormeaux. Toutefois, certaines espèces de bivalves peuvent être plus résistantes que d'autres aux effets pathogènes de ces bactéries (Nicolas et al. 1996).

Impact sur les hôtes

L'infection systémique des tissus mous des larves se traduit par une nécrose tissulaire (causée par la production d'exotoxines par les bactéries) et le décès. l'évolution de la maladie est habituellement rapide et spectaculaire. Dans les élevages de larves gravement touchés, la mortalité atteint souvent 100 % en moins de 18 heures (McGladdery et al. 2006). Les extraits cytoplasmiques de V. pectenicida se sont avérés pathogènes pour les hémocytes de l'espèce P. maximus (Paillard et al. 2004). Des organismes protozoaires ciliés peuvent être présents en tant qu'envahisseurs secondaires chez les larves touchées par la vibriose. En général, les bivalves adultes ne présentent pas de taux de mortalité élevé lorsqu'ils sont mis en contact avec des pathogènes de larves dans le cadre d'expériences (Paillard et al. 2004).

Techniques de diagnostic

Remarque : Le diagnostic définitif d'une vibriose ou d'une maladie causée par d'autres bactéries repose sur l'identification de l'espèce ou de la souche en question au moyen de techniques biochimiques, immunodiagnostiques ou moléculaires appropriées. Toutefois, l'isolement systématique des bactéries les plus nombreuses (bacilles Gram négatif) à partir de tissus présentant des lésions caractéristiques permet de poser un diagnostic présomptif fiable.

Préparation humides

Un examen par microscopie photonique doit révéler une invasion massive par les bactéries dans l'ensemble des tissus larvaires.

Histologie

Signes de nécrose des tissus et présence de bactéries de forme allongée (habituellement légèrement incurvées) dans les tissus.

Culture

Isolement et mise en culture, dans des milieux de type TCBS (thiosulfate-citrate-bile sucrose) ou gélose de culture bactérienne de Zobell, de colonies d'espèces de Vibrio provenant de tissus de larves de pétoncles malades.

Caractéristiques moléculaire

Une analyse génomique au moyen de la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) et des séquences de nucléotides de divers gènes (p. ex. l'ADN ribosomique 16S [ADNr 16S], les petites sous-unités d'ADN ribosomique, ainsi que les gènes rpoA, recA, pyrH et celui de la sous-unité B de la gyrase [gyrB]) est utilisée pour distinguer les espèces de Vibrio (Nicolas et al. 1996; Lambert et al. 1998; Le Roux et al. 2004; Paillard et al. 2004; Thompson et al. 2005).

Bioessai

La pathogénicité des isolats de bactéries a été évaluée au moyen de l'inoculation, pendant 24 h, de suspensions d'organismes d'essai dans des chambres de culture cellulaire de 15 ml contenant de 30 à 45 jeunes larves de pétoncles en bonne santé (Riquelme et al. 1996).

Méthodes de contrôle

Les bactéries du genre Vibrio sont omniprésentes, de sorte que l'éradication de l'agent étiologique est impossible. La vibriose semble être directement liée à de mauvaises conditions d'élevage. Les sources de l'infection comprennent les stocks de géniteurs, les cultures d'algues, l'eau de mer entrante et la surface des systèmes d'écloserie. Il convient de déterminer la source de l'infection en mettant en culture les bactéries provenant de ces candidats. DiSalvo (1994) indique que les infections chroniques liées à des bactéries potentiellement pathogènes, et particulièrement aux espèces Vibrio dans les stocks de géniteurs, peuvent être à l'origine d'infections larvaires, et recommande de dépister les stocks de géniteurs de pétoncles avant le frai. Riquelme et al. (1995) ont indiqué que l'utilisation d'eau de mer filtrée permettait de réduire la concentration bactérienne dans les organes reproducteurs des stocks de géniteurs de pétoncles, et ont expliqué que le conditionnement de ces stocks de géniteurs représentait une procédure efficace pour réduire le risque de transmission verticale de pathogènes bactériens. Les lots qui comptent des individus infectés devraient être détruits selon une méthode approuvée, et tous les contenants ainsi que l'équipement qui ont été en contact avec le stock infecté devraient être désinfectés.

Les agents antimicrobiens visant à réduire les populations bactériennes à proximité des mollusques bivalves et à l'intérieur de ceux-ci afin de lutter contre la maladie et la traiter dans les écloseries de mollusques ont été évalués et utilisés (Tubiash et al. 1965; Le Pennec et Prieur 1977; Nicolas et al. 1996). Cependant, l'utilisation de composés inhibiteurs peut mener à la croissance rapide de populations de pathogènes qui résistent aux antibiotiques (Riquelme et al. 1996a), à l'élimination d'organismes bénéfiques et à l'émergence d'autres pathogènes microbiens touchant les bivalves.

L'utilisation de probiotiques (agents naturels de contrôle des maladies qui produisent des substances inhibitrices ou qui empêchent la colonisation pathogène de l'hôte) représente une méthode prometteuse en vue de contrôler et d'éviter les infections bactériennes au moment de l'élevage des larves de pétoncles dans les systèmes d'écloseries (Riquelme et al. 2000). Riquelme et al. (1996b) ont indiqué que la bactérie Alteromonas haloplanktis isolée à partir des gonades de l'espèce A. purpuratus avait des effets inhibiteurs sur les espèces pathogènes de Vibrio, y compris sur les souches V. alginolyticus et V. anguillurum qui étaient à l'origine de mortalités graves chez les larves de pétoncles d'élevage. Riquelme et al. (1997) ont découvert qu'une souche de l'espèce Vibrio, lorsqu'elle était utilisée à titre de traitement préalable, protégeait les larves de pétoncles contre les infections provoquées par la suite de manière expérimentale avec un pathogène des larves lié à l'espèce Vibrio anguillurum. Cependant, comme l'indiquent Riquelme et al. (1997), l'évaluation de souches de bactéries potentiellement probiotiques nécessite l'examen de nombreuses variables, examen qui ne sera pas moins compliqué que le développement passé de la technologie antibiotique. Bon nombre d'études seront requises à l'avenir en vue de déterminer les meilleures méthodes pour évaluer les bactéries probiotiques, ainsi que leur valeur pratique dans les élevages de pétoncles en écloserie.

Références

DiSalvo, L. 1994. Chronic infection of broodstock as a potential source of substandard gametes and larval infection in Chilean scallop hatcheries. In: Bourne, N.F., B.L. Bunting, L.D. Townsend (eds.) Proceedings of the 9th International Pectinid Workshop, Nanaimo, B.C., Canada, April 22-27, 1993, Vol. 1. Canadian Technical Report of Fisheries and Aquatic Sciences 1994 pp. 107-111.

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Citation

Bower, S.M. (2009): Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Vibrio spp. (Vibriose larvaire) des pétoncles.

Date de la dernière révision : Décembre 2009
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