La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes
Histologie normale - Système excréteur (cœur-rein)
Le processus excréteur chez les panopes (ainsi que chez la plupart des bivalves) se déroule dans le complexe cœur-rein (Figure 1a) qui s’étend dans la masse viscérale ventralement à la charnière et légèrement derrière l’umbo (voir le schéma anatomique pour en identifier la position). Le rein (néphridies ou organes de Bojanus) peut être représenté comme deux tubes parallèles constitués d’un segment aglandulaire proximal et d’un segment glandulaire distal qui s’est replié sur lui-même de sorte que les deux tubes aglandulaires sont enveloppés des deux lobes fusionnés du segment glandulaire (Figure 1b). Ainsi, le rein forme une grosse glande, fortement plissée, qui occupe une position ventrale par rapport au rectum et une position postéro-ventrale par rapport au péricarde (Figures 1b et 1c). La glande péricardique (un organe de couleur brun-rouge ou glande de Keber) localisée en grande partie sur la surface des oreillettes (Figure 2a) filtre l’hémolymphe. Le filtrat s’accumule dans l’espace péricardique d’où il s’écoule dans les reins au moyen de deux courts conduits néphridiens, un de chaque côté du corps. À l’intérieur des reins, les substances contenues dans le filtrat sont résorbées à la surface apicale (interne) des cellules rénales et emmagasinées dans les cellules rénales ou retournées dans l’hémolymphe qui baigne les surfaces externes de l’épithélium rénal. De plus, les hémocytes contenus dans l’hémolymphe environnante conduisent les déchets aux cellules rénales et ces déchets sont expulsés dans la lumière du rein par sécrétion apocrine (Morse et Zardus 1997). L’effluent sort des reins au moyen de deux pores néphridiens (néphridiopores) qui s’ouvrent, ainsi que les gonades, dans la cavité palléale (Martin 1983).
Figures 1a à 1c. Coupes histologiques de panopes juvéniles démontrant les organes associés au système excréteur. La surface dorsale de chaque panope apparaît en haut de l’image. Coloration à l’hématoxyline-éosine.
La glande péricardique constituée de podocytes (de couleur brunâtre) est surtout associée à la surface des oreillettes (droite et gauche). Les podocytes filtrent l’hémolymphe et sont localisés sur les membranes qui séparent l’hémocèle de la cavité péricardique (Figure 2a). Chez la panope, le conduit néphridien, qui relie la cavité péricardique au segment proximal du rein, est court et tapissé de cellules portant de long cils (Figure 2b). Le rein se divise en deux parties, deux tubes aglandulaires proximaux, plus minces, présentant des surfaces très contournées et une masse glandulaire distale, fusionnée et fortement plissée (Figures 2c et 2d). Généralement, le segment proximal du rein assure la résorption et le segment distal, l’excrétion (Andrews 1988). L’effluent dans la lumière du rein se déverse dans la chambre suprabranchiale de la cavité palléale par deux néphridiopores (pores néphridiens, conduits), un de chaque côté du corps, dans la région latéro-ventrale du rein (Figure 2e) et sort vers l’extérieur par le canal exhalant du siphon.
Figures 2a à 2e. Coupes histologiques montrant les détails du complexe cœur-rein. Coloration à l’hématoxyline-éosine.
Les vacuoles présentes dans certaines cellules du segment distal glandulaire du rein renferment des inclusions cristallines. Ces inclusions paraissent plus visibles lorsqu’elles sont examinées dans une préparation de tissu frais (Figure 3) parce qu’elles sont partiellement solubles dans le mélange fixateur histologique. On présume que ce sont des concrétions (dépôts) contenues dans les vacuoles lysosomales. Les concrétions accumulées sont déchargées dans la lumière du rein par sécrétion apocrine. De grosses masses extracellulaires formées à partir de ces concrétions sont rejetées hors du corps (Morse et Zardus 1997) au moyen des ouvertures du rein (pores néphridiens) dans la cavité palléale (Figure 2e).
Une paire de bandes musculaires qui traversent les régions ventrales droite et gauche du rein (annotées rm dans la Figure 1b), se rejoignent et se prolongent le long de la courbe postérieure de la masse viscérale (annotées rm dans la Figure 1a) jusqu’à la base du pied, formant le muscle rétracteur postérieur du pied.
Références
Andrews, E.B. 1988. Excretory Systems of Molluscs. In: The Mollusca. Volume 11, Form and Function. Edited by E.R. Trueman and M.R. Clarke. Academic Press, San Diego. pp. 381-448.
Barnes, R.D. 1968. Invertebrate Zoology, 2nd ed. W. B. Saunders Company, Toronto, 743 pp.
Eble, A.F. 2001. Chapter 4. Anatomy and histology of Mercenaria mercenaria. 4.10 Excretory system. In: Biology of the Hard Clam. Edited by J.N. Kraeuter and M. Castagna. Elsevier Science, Amsterdam. pp. 175-182.
Martin, A.W. 1983. Excretion. In: The Mollusca, Volume 5, Physiology, Part 2. Edited by A.M.S. Saleuddin and K.M. Wilbers. Academic Press, New York. pp. 353-405.
Morse, M.P. and Zardus, J.D. 1997. Bivalva. In: Microscopic Anatomy of Invertebrates, Volume 6A Mollusca II. Edited by F.W. Harrison and A.J. Kohn. Wiley-Liss, Inc, New York. pp. 7-118.
Quayle, D.B. 1848. Some aspects of the Biology of Venerupis pullastra (Montagu) University of Glasgow Ph. D. Thesis 1948.
Citation Information
Bower, S.M. and Blackbourn, J. (2003): Geoduck clam (Panopea generosa): Anatomy, Histology, Development, Pathology, Parasites and Symbionts: Histologie normale - Système excréteur (coeur-rein).
Date last revised: August 2020
Comments to Susan Bower
- Date de modification :