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Projet de recherche sur le narval du détroit d’Éclipse de 2018

Carte : Détroit de Tremblay. Notre projet de recherche est basé dans le détroit de Tremblay, au Nunavut (près de Pond Inlet), où le narval estive jusqu’à trois mois tous les ans (de la mi-juillet à la mi-octobre).

Carte : Détroit de Tremblay.

Notre projet de recherche est basé dans le détroit de Tremblay, au Nunavut (près de Pond Inlet), où le narval estive jusqu’à trois mois tous les ans (de la mi-juillet à la mi-octobre).

Les narvals seront une fois de plus équipés d’émetteurs satellites dans le cadre du projet d’approche écosystémique Tremblay (AET) 2018. La carte ci-dessous présente les mouvements de 18 narvals entre le 8 et le 22 septembre 2017. Au cours de ces deux semaines, le narval no 4 a parcouru 540 km. Cliquez ici (en anglais seulement) pour consulter la carte interactive complète.

À propos de la mission

Pêches et Océans Canada (MPO), en collaboration avec des experts canadiens, des chercheurs universitaires et d’autres ministères, retournera au Nunavut du 15 juillet au 15 septembre 2018 dans le détroit de Tremblay, près de Pond Inlet, afin de diriger une mission de recherche visant à approfondir les connaissances sur le narval et son habitat.

Le projet de recherche tirera parti des saisons précédentes sur le terrain couronnées de succès portant sur l’étude du narval et de son écosystème. Les partenaires du projet étudieront les déplacements à petite échelle de ces baleines dans le détroit de Tremblay, ainsi que la manière dont ces déplacements sont liés à des facteurs écologiques et environnementaux, tels que la disponibilité des proies, le trafic maritime et divers paramètres océanographiques. Ces activités permettront une meilleure compréhension du comportement du narval et de son utilisation de l’habitat aux environs du détroit de Tremblay afin de guider les efforts de conservation et de gestion. Le projet continuera d’avoir recours à des relevés effectués à l’aide de véhicules aériens sans pilote (UAV) qui permettront d’évaluer le nombre d’individus au sein des groupes de narvals, d’étudier leur structure et d’identifier les individus à l’aide des images obtenues.

En 2016, l’utilisation d’UAV a permis au MPO et à ses partenaires d’obtenir des enregistrements vidéo d’un genre inconnu auparavant permettant d’expliquer en partie l’utilité de la défense unique du narval. Ces images ont en effet mis en évidence une nouvelle utilité de la défense du narval : l’animal l’utilise entre autres pour frapper et assommer les poissons avant de les manger.

L’utilisation de la défense pour se nourrir, observée dans le détroit de Tremblay, a également soulevé des questions intéressantes relativement au narval qui sont pertinentes pour les recherches du MPO en cours dans la région : par exemple, si ce comportement est exclusif à la région ou s’il est plus généralisé; si le petit pourcentage de narvals femelles pourvus d’une défense ont également recours à cette stratégie pour s’alimenter; et enfin, quelles sont les conséquences pour les femelles ne possédant pas de défense.

Au-delà de ces questions, compte tenu de la hausse du nombre d’agents de stress potentiels pouvant avoir des effets sur le narval, notamment la navigation maritime, les modifications de l’habitat causées par le climat (variations dans l’englacement et le déglacement de la glace de mer), ainsi que la présence accrue de prédateurs (épaulards), il est nécessaire de mieux connaître le comportement et l’habitat essentiel du narval. Les recherches utiliseront la télémétrie par satellite afin de déterminer l’existence de déplacements entre les stocks de narvals du détroit d’Eclipse et de l’inlet de l’Amirauté, les voies migratoires, l’aire de répartition hivernale, les habitudes d’alimentation et de plongée, la nature des interactions avec les navires, ainsi que les préférences d’habitat des narvals du détroit d’Eclipse.

L’équipe
Outils et techniques de recherche
Véhicule aérien sans pilote
Les véhicules aériens sans pilote (UAV), également connus sous le nom de drones, sont de petits véhicules aériens téléguidés, le plus souvent équipés de caméras. Pendant la mission, des relevés à l’aide de drones seront effectués quotidiennement afin d’évaluer la composition des groupes (par exemple les différentes classes d’âge et le sexe), ainsi que le comportement individuel et en groupe, en particulier en ce qui concerne la navigation maritime et l’état corporel des narvals.
Télémétrie par satellite
Le MPO posera des étiquettes équipées d’émetteurs satellites sur les narvals, ce qui permettra de suivre leurs mouvements. Les voies migratoires de l’espèce seront ainsi mieux connues, et les données obtenues contribueront également à valider les estimations de relevés des narvals fondées sur les observations en surface. Les émetteurs fourniront également des renseignements sur les vocalisations des narvals, leur comportement en plongée et lors de leurs déplacements. Tous ces renseignements permettront d’orienter la gestion écosystémique de l’espèce et de son habitat.
BRUV
Les appareils vidéo sous-marins télécommandés avec appâts (Baited Remote Underwater Videos, ou BRUV) sont constitués de caméras GoPro placées dans des caissons étanches pouvant résister à la pression élevée et aux basses températures des eaux profondes. Ils sont déployés aléatoirement sur les fonds marins entre 100 et 200 m de profondeur pour une période de 3 heures. Ils permettent de filmer les animaux se nourrissant de l’appât et d’estimer leur longueur en se servant de deux lasers aux faisceaux parallèles ainsi que d’une donnée connue, soit la distance entre la caméra et l’appât (85 cm). Des sondes CTP (conductivité, température et profondeur) seront également utilisées pour mesurer les paramètres océanographiques (salinité, température, profondeur, etc.) au moment du déploiement.
L’équipe prépare le déploiement des vidéos sous-marines à distance et munies d’appâts. © Rozenn Le Net, CQSAS, Université de Montréal.

L’équipe prépare le déploiement des vidéos sous-marines à distance et munies d’appâts. © Rozenn Le Net, CQSAS, Université de Montréal.

Acoustique
Le MPO utilisera des hydrophones (microphones sous-marins) pour enregistrer les sons sous l’eau, notamment les vocalisations des narvals. Les enregistrements seront utilisés pour déterminer la présence de narvals dans le détroit de Tremblay, ainsi que pour étudier la présence d’appels liés à l’alimentation s’apparentant à un bourdonnement. Les renseignements sur les vocalisations des narvals seront utilisés pour évaluer les répercussions potentielles du bruit des navires sur l’espèce.

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