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Projets spéciaux - Structure des populations, niveaux d'abondance et statut des rorquals à bosse

Les rorquals à bosse (Magaptera novaeangliae) sont des cétacés à fanons qui peuvent mesurer jusqu'à 16 m et peser jusqu'à 36 tonnes. Leur répartition s'étend à travers le monde et ils migrent chaque année de leur habitat estival polaire aux eaux tropicales ou subtropicales pendant l'hiver où ils mettent bas.

Les rorquals à bosse étaient une cible de l'industrie de la chasse à la baleine dans les années 1800 et 1900, ce qui a entraîné une diminution importante de la population (environ jusqu'à 90 % de la population mondiale). Dans le Pacifique Nord, l'abondance avant le début de la chasse était estimée à plus de 15 000 animaux. Lorsque la Commission baleinière internationale a mis fin à la pratique de la chasse au rorqual à bosse en 1966, il restait entre 1 200 et 1 400 rorquals à bosse dans le Pacifique Nord. L'espèce a été inscrite comme une espèce menacée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Bien que la population soit considérée comme étant en augmentation, les collisions avec des navires, l'enchevêtrement dans les engins de pêche et la modification de la disponibilité des proies représentent toujours des menaces. L'abondance des rorquals à bosse dans le Pacifique Nord est difficile à évaluer, compte tenu de la vaste étendue de répartition et des profils de migration complexes de l'espèce.

Objectifs

  • Caractériser la structure, les déplacements, les tendances et l'abondance de la population de rorquals à bosse du Pacifique Nord.
  • Déterminer impacts des activités anthropiques sur la population étudiée.

Comment atteindre cet objectif

Une des études collaboratives internationales les plus importantes jamais menées auparavant sur les populations de baleines a été organisée au sein de la communauté scientifique du Pacifique Nord. Plus de 50 groupes de recherche et 400 chercheurs provenant de dix pays, notamment le Canada, la Russie, le Japon, le Mexique et les États-Unis y ont participé. Les efforts ont été déployés dans toutes les zones hivernales (reproduction) et estivales (alimentation) connues du rorqual à bosse, de 2004 à 2006, et de 2004 à 2005, respectivement. Le projet avait deux composantes:

  1. Identification photographique des individus à partir de leur nageoire caudale

    La couleur et la forme de la queue de chaque rorqual à bosse sont uniques. Le catalogage de photographies à haute résolution des queues des rorquals à bosse permet aux chercheurs de surveiller les déplacements et l'utilisation de l'habitat des individus. La mise en commun des banques de données des différentes régions fournissent également des renseignements concernant le nombre de baleines différentes observées au cours de l'étude. Environ 18 500 photographies de près de 8 000 individus différents ont été prises. Une proportion de ces individus (873 baleines) ont été observés sur un site estival et sur un site d'alimentation, fournissant ainsi des données sans précédent sur les profils de migration des rorquals à bosse.

  2. L'examen approfondi des photographies a aussi permis de fournir des données sur les impacts humains (p. ex., cicatrices résultant d'enchevêtrements, collisions avec des navires) et l'occurrence d'autres blessures (p. ex., cicatrices provenant d'attaques d'épaulards) chez les rorquals à bosse.

    Échantillonnage par biopsie

Des dards ont été utilisés pour prélever plus de 6 000 échantillons de tissus de divers individus dans différentes zones. Ils ont servi à caractériser la structure génétique des rorquals à bosse du Pacifique Nord.

L'uniformité des protocoles au sein des groupes de recherche permet de faire des comparaisons valides des résultats provenant des différentes zones étudiées. Les résultats de cette étude ont indiqué que la population de rorquals à bosse du Pacifique Nord a considérablement augmenté depuis les années 1960 et cette constatation a conduit à une modification de son statut auprès du COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada) qui est passé d'«espèce menacée» à «espèce préoccupante» (catégorie de risque plus faible) en 2011.

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