Transfert trophique des microplastiques dans les écosystèmes côtiers urbains et ruraux
Description
Les microplastiques, de petits morceaux de plastique de moins de cinq millimètres de longueur, se sont infiltrés dans les océans, y compris dans l’eau de mer et dans les sédiments, représentant une très grave menace pour la vie et les écosystèmes marins. Cependant, nous ne disposons que de peu d’information sur la mesure dans laquelle ces polluants s’accumulent et se transfèrent par l’intermédiaire des réseaux trophiques, ou sur la question de savoir si la proximité avec des zones urbaines est un facteur dans l’ingestion de microplastiques au travers des niveaux trophiques. Bon nombre d’organismes aquatiques peuvent ingérer des microplastiques, bien que chacun d’entre eux les retiennent et les accumulent à des taux différents. Parmi les effets potentiels sur la santé figurent la dégradation de l’état corporel, un piètre succès reproducteur et des changements dans le régime alimentaire de prédilection. Pour répondre à ces lacunes dans les connaissances, nous quantifierons l’absorption de microplastiques chez des espèces de bivalves importantes et nous étudierons le transfert et la bioaccumulation de ces polluants grâce à un modèle de la chaîne alimentaire.
Les bivalves se nourrissant par filtration, comme les palourdes japonaises et les huîtres du Pacifique, peuvent se révéler particulièrement vulnérables à l’ingestion de microplastiques, ce qui en fait d’excellents organismes modèles pour l’étude du transfert et de la bioaccumulation des microplastiques au travers de la chaîne alimentaire. Cette recherche consistera à mesurer les concentrations de microplastiques et la signature chimique (isotopique) d’espèces se trouvant à différents niveaux trophiques pour établir si ces polluants s’accumulent au fur et à mesure qu’ils se déplacent dans le réseau trophique. Les signatures du carbone et de l’azote chez chacune de ces espèces doivent être déterminées si l’on veut vérifier la chaîne alimentaire marine proposée, notamment pour les écosystèmes qui présentent bon nombre d’espèces de proies et de prédateurs généralistes. Pour établir le degré de bioaccumulation et de bioamplification au travers de différents niveaux du réseau trophique, nous quantifierons le nombre et le genre de microplastiques qui se trouvent dans l’intestin et les tissus de plusieurs espèces. Les résultats de cette étude feront partie de notre connaissance globale des impacts des microplastiques dans les écosystèmes marins canadiens.
Nom du programme
Groupe national consultatif sur les contaminants (GNCC)
Année(s)
2018 - 2020
Écorégion(s)
Pacifique : détroit de Georgie, sud du plateau
Chercheur principal
Francis Juanes, Ph. D.
Professeur, Département de biologie
Université de Victoria
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