Plie canadienne
Nom latin
Hippoglossoides platessoides
Nom du groupe
poisson de fond
Information taxonomique (en anglais seulement)
Habitat
La plie canadienne se retrouve des deux côtés de l'Atlantique, bien que les populations de l'Atlantique Est soient considérées comme formant une sous-espèce. Dans l'Atlantique Ouest, l'aire de répartition de la plie canadienne s'étend depuis le sud du Groenland et Terre-Neuve-et-Labrador jusqu'à la Nouvelle-Angleterre. Dans l'Atlantique Est, elle se retrouve depuis le nord de la Finlande et de la Russie jusqu'à la Manche. La plie canadienne tolère les eaux profondes et peut se retrouver à des profondeurs allant jusqu'à plusieurs milliers de mètres, mais on la trouve principalement sur les plateaux continentaux, surtout à une profondeur de moins de 300 mètres. La plie canadienne est considérée comme une espèce d'eau froide, mais elle tolère une vaste gamme de températures, allant d'environ -1,5 °C à plus de 5 °C.
Description de l'espèce
Comme les autres poissons plats, la plie canadienne a un corps latéralement comprimé. Le corps, de forme plutôt ovale, est sillonné d'une ligne latérale relativement droite. La bouche est grande, la queue est arrondie et le corps est recouvert de petites écailles rugueuses. La coloration de la face oculaire varie, allant du brun au brun rougeâtre, parfois marqué de plages ou de taches foncées; la face aveugle est blanc pâle. La plie canadienne peut atteindre jusqu'à 50 centimètres de longueur, mais la taille typique est de 30 centimètres environ. Les femelles vivent généralement de 17 à 20 ans.
Le centre d'abondance de la plie canadienne est le Banquereau dans le coin sud-est du plateau néo-écossais (dans la division 4Vs), dont la densité de population diminue graduellement en allant vers l'ouest. La répartition des œufs et des larves suggère que le Banquereau est également la frayère principale de la plie canadienne sur le plateau néo-écossais. Les poissons dans l'ouest de l'unité de gestion 4X sont en bordure de la répartition de la population, contribuant peu à l'abondance générale de la plie canadienne.
Les études par marquage et la topographie des fonds indiquent que les plies canadiennes du plateau néo-écossais sont en grande partie séparées des plies canadiennes du golfe du Maine, du golfe du Saint-Laurent et des Grands Bancs par de profonds obstacles. De petites zones d'eaux peu profondes peuvent permettre un certain transfert de plies canadiennes depuis et vers les golfes du Maine et du Saint-Laurent. Le marquage démontre des chevauchements restreints par les saisons entre les plies canadiennes du golfe du Saint-Laurent et du plateau néo-écossais à proximité de Sydney Bight (4Vn), associés aux déplacements d'hivernage des plies canadiennes du golfe du Saint-Laurent vers le chenal Laurentien. Toutefois, les deux sous-populations ne présentent pas de chevauchements durant les périodes de frai. Pour compliquer les choses, l'état de la population de plies canadiennes dans la région de Sydney Bight au cours de l'année est incertain. Elles ne se reproduisent peut-être pas avec les plies canadiennes du golfe du Saint-Laurent et de Banquereau.
D'importants déclins de l'abondance des plies canadiennes dans la partie canadienne de l'Atlantique Nord-Ouest (Grands Bancs, golfe du Saint-Laurent, plateau néo-écossais et baie de Fundy) ont poussé le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada à les évaluer comme étant des espèces en péril. L'abondance de plies canadiennes en âge de se reproduire a diminué des années 1970 aux années 1990 de 81 % dans la division 4VW et de 57 % dans la division 4X, et la répartition des poissons arrivés à maturité s'est resserrée vers le Banquereau. Rien ne semble indiquer un renversement de cette tendance de répartition, qui a continué même après la fin du déclin de l'abondance de poissons arrivés à maturité.
Le déclin de l'âge et de la taille à la maturité de la plie canadienne à partir des années 1960 (11,5 ans et 37,1 cm) jusqu'aux années 1970 (5,7 ans et 27,2 cm) a été démontré dans tout le plateau néo-écossais, mais le manque de données sur l'âge et la maturité depuis 1979 empêche de déterminer si cette tendance a continué. Ces tendances ont débuté longtemps avant les événements de refroidissement de l'eau dans les années 1990, qui sont parfois associés à la baisse de l'âge ou de la taille à la maturité des autres espèces de poissons dans les mêmes zones. La taille à la maturité est devenue inférieure à la taille pour le recrutement dans la pêche, ce qui signifie que la plie canadienne peut maintenant se reproduire avant de devenir vulnérable à la mortalité par pêche. Cela peut offrir une certaine protection à l'espèce; toutefois, le taux de croissance chute une fois la maturité atteinte. Outre les conséquences négatives pour les rendements potentiels de la pêche, le déclin de l'âge et de la taille à la maturité peut avoir des ramifications sur la structure génétique de la population. Cela porte également à s'interroger sur la fécondité, puisque les gros poissons produisent généralement une progéniture plus viable que les petits poissons.
- Date de modification :