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Euphausiacés (krill nordique)

Euphausiacés (krill nordique)
Nom latin

Meganictyphanes norvegica

Nom du groupe

invertébrés

Habitat

On trouve de nombreuses espèces d'euphausiacés sur les côtes est et ouest du Canada. Les euphausiacés vivent dans les eaux ayant au moins 200 mètres de profondeur, bien qu'ils remontent à des profondeurs de moins de 50 mètres durant le jour.

Description de l'espèce

Les euphausiacés, communément appelés krill, sont de minuscules crustacés qui vivent dans tous les océans du monde. Ces organismes zooplanctoniques constituent un élément très important de la chaîne alimentaire océanique car ils servent de proies à d'innombrables espèces de poissons et de mammifères marins. En fait, certaines espèces de cétacés (baleines) se nourrissent presque exclusivement de krill. Les euphausiacés sont généralement de taille assez petite, l'espèce la plus grosse n'atteignant que quelques centimètres. Ils sont normalement herbivores, mais quelques espèces sont omnivores.

Les espèces d’euphausiacé sont pêchées en vertu d’un permis à accès limité de catégorie « ZF ». Ces animaux sont récoltés commercialement par des chaluts à maillage fin. On trouve environ vingt-trois espèces d'euphausiacés dans les eaux de la Colombie-Britannique mais la biomasse est dominée par cinq espèces : Euphausia pacifica, Thysanoessa spinifera, T. inspinata, T. longipes et T. rashii. Euphausia pacifica représente typiquement entre 70 % et 100 % de la biomasse d’euphausiacés totale du détroit de Georgia où se concentre la pêche commerciale de cette espèce. (Jamieson et autres, 1990).

Cycle biologique des euphausiacés

Photo : Deux espèces illustrent le contraste de taille : 
						Thysanoessa spinifera (en haut), Euphausia pacifica (en bas)
Photo : Deux espèces illustrent le contraste de taille : Thysanoessa spinifera (en haut), Euphausia pacifica (en bas)

Les euphausiacés, également connus sous le nom de « krill », sont un groupe de crustacés pélagiques ressemblant aux crevettes qui jouent un rôle important dans le réseau tropique marin. Les euphausiacés sont membres du phylum Arthropoda; sous-phylum Crustacés; classe Malacostraca; et ordre Euphausiacea.

La durée de vie de E. pacifica est estimée à entre 19-22 mois avec un arrêt de croissance en automne et en hiver quand la température de l'eau et l'abondance du phytoplancton est basse (Heath 1977). Cette estimation de la durée de vie est plutôt proche de celle obtenue dans la baie de Toyama, Japon, faisant face à la mer du Japon (Iguchi et autres), mais plus longue que celle de l'Oregon (Smiles et Pearcy 1971) et du sud de la Californie (Brinton 1976). Les différences dans la durée de vie entre les populations du détroit de Géorgie et leurs homologues du sud sont attribuables à la faible disponibilité de nourriture dans le détroit de Géorgie durant la fin automne et l'hiver ainsi qu’à une température d'eau inférieure par rapport aux régions plus au sud. (Heath 1977).

La période de frai principale de E. Pacifica, au large de la Colombie-Britannique, est de mai à juillet et une deuxième période de frai moins intense se produit en août et septembre dans le détroit de Géorgie (Heath 1977). Ces périodes de frai sont en étroite concordance avec les périodes de grande abondance de phytoplancton.

Les sexes mâle et femelle des euphausiacés sont séparés. Les mâles adultes produisent des paquets de sperme, appelés spermatophores, tenus dans un membre modifié qui est utilisé pour attacher les spermatophores à l'extérieur de la région reproductrice de la femelle. Au départ, la femelle porte les oeufs entre ses membres thoraciques postérieurs pour ensuite les relâcher dans l’eau où ils flottent vers la surface. Les oeufs éclosent pour se transformer en larves qui, après avoir survécu à la prédation, se développent et muent. Une succession de mues résultent en une larve plus grosse avec un plus grand nombre d’appendices.

Évaluation des stocks

La recherche sur les euphausiacés en cours à la Station biologique du Pacifique et à l'Institut des sciences de la mer est concentrée en majeure partie sur les questions écologiques liées à ces spécimens. Dans les eaux de la côte ouest du Canada, plusieurs espèces de poisson, d'oiseau et de mammifère dépendent du krill pour leur nourriture :

Comme on peut le voir, les euphausiacés sont une espèce fourragère sur lesquelles beaucoup d'autres espèces dépendent et, par conséquent, la gestion de cette espèce se fait avec une approche prudente et de précaution.

Le graphique ci-dessous montre les tendances de rationnement du hareng, de l’aiguillat et du merlu en relation avec le rationnement d’euphausiacés de ces trois espèces. La ligne segmentée représente le rationnement global de ces espèces et la ligne continue représente le rationnement composé d’euphausiacés. Comme on peut le constater, ces deux tendances sont presque identiques. Veuillez cliquer sur le graphique pour l'agrandir.

Rationing graph

Recherche sur l'euphausiacé

Photo : E. Pacifica

En C.-B., la recherche scientifique se poursuit depuis le début de la pêche à l’euphausiacé au début des année 1970. Cependant, très peu d’information publiée est disponible sur ces entreprises.

Entre 1994 et 1996, des relevés de cartographie acoustique avec des traits de vérification ont été effectués par la Direction des sciences dans les régions du bras de mer Jervis et du détroit de Malaspina avant la pêche, en octobre et novembre, ainsi qu’en janvier et février, après la pêche. Du même coup, entre juin 1994 et août 1995, le ministère a effectué, conjointement avec l’industrie, des relevés mensuels grâce à du financement externe. Les résultats de ces relevés sont publiés sous forme de rapport du CEESP et indiquent que les niveaux actuels de récolte représentent une petite fraction de la moyenne annuelle du stock actuel (D. Mackas, 1996, communication personnelle).

En 1998, le personnel du ministère à l’Institut des sciences de la mer a effectué quatre relevés de biomasse et de distribution dans le détroit de Géorgie, entre la pointe Turn dans la région de Sidney et le cap Mudge près de Campbell River. Ces relevés inclurent des évaluations dans le détroit de Malaspina et dans les régions inférieures du bras de mer Jervis où se fait la plupart de la récolte commerciale. Ces relevés consistèrent en des évaluations hydroacoustiques, effectuées durant le jour en février, mars, juillet, et octobre, à l'aide d’équipement standard sur les navires de recherche de la Garde côtière canadienne (GCC). Les résultats préliminaires suggèrent que les estimations de biomasse sont de10 à 15 % au-dessous des estimations dérivées des relevés effectués en 1997 (S. Romaine, 2000, communication personnelle). Ces résultats semblent être en contradiction avec les rendements améliorés et le niveau record de capture par unité d'effort enregistrés lors de la pêche commerciale en 1998.

Des relevés ont été effectués dans le détroit de Géorgie entre 1997 et 2000 pour estimer l'abondance des euphausiacés en utilisant la technologie hydroacoustique. En avril 2000, pour la partie centrale du détroit de Géorgie, la biomasse a été estimée à 914 200 tonnes (±51 500) en poids humide et, en août 2000, la valeur estimée se situait à 1 162 400 tonnes (±11200). Les concentrations d'euphausiacé en 2000 étaient parmi les plus élevées jamais enregistrées durant la dernière décennie et représentent presque le double des concentrations enregistrées en 1999 (Romaine et autres, 2001). Ces résultats de relevé indiquent que le total autorisé des captures (TAC) de 500 tonnes représente moins de 1 % de l’estimation de la biomasse totale en 1997 et aussi peu qu’une fraction de pourcentage de l’estimation de la biomasse en 1999 et en 2000.

La recherche scientifique faite conjointement avec l'industrie, les Premières nations et le ministère s’avère importante pour justifier la faible répercussion de cette pêche dans sa transition d'une approche de précaution de gestion vers une gestion de pêche fondée sur la biologie.

Publications

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