Botrylle étoilé
Botryllus schlosseri
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Si vous pensez avoir découvert une espèce aquatique envahissante :
- ne rejetez pas l'espèce à l'eau
- prenez des photos
- remarque :
- l'emplacement exact (coordonnées GPS)
- la date d'observation
- identification des caractéristiques
- contactez-nous pour le signaler
Le Botrylle étoilé est un tunicier colonial envahissant largement distribué dans le monde. Sa présence est rapportée dans l’Est du Canada et dans le golfe du Saint-Laurent depuis plusieurs dizaines d’années.
Sur cette page
- Origine et répartition
- Caractéristiques d’identification
- Impacts écologiques et économiques
- Mode d’arrivée au pays et méthodes de dispersion
- Actions du gouvernement
- Le Botrylle étoilé dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador
- Pour plus d’information
- Références
Origine et répartition

Répartition observée du Botrylle étoilé dans les sous-régions des provinces maritimes du Canada.
Remarque: L’observation dans une sous-région ne signifie pas que l’espèce est présente dans toute la sous-région. L’absence d’observation dans une sous-région ne signifie pas que l’espèce est absente de cette sous-région. Cela signifie qu’elle n’y a pas été observée.
Le Botrylle étoilé est originaire de la mer Méditerranée et peut-être de la côte est des États-Unis, mais on la retrouve maintenant sur tous les continents à l’exception de Antarctique.
Le Botrylle étoilé est observé sur les côtes est et ouest du Canada. Il est maintenant répandu dans les régions suivantes :
- Nouvelle-Écosse
- Île-du-Prince-Édouard
- Nouveau-Brunswick
Le Botrylle étoilé a été signalé pour la première fois dans la baie Bonne, sur la côte ouest de Terre-Neuve-et-Labrador, vers 1975. Environ 30 ans plus tard, sa présence a été confirmée dans un certain nombre d’endroits le long de la côte sud de l’île de Terre-Neuve.
Sur la côte ouest canadienne, ce tunicier a été observé dans le détroit de Georgia et sur la côte ouest de l’île de Vancouver.
Caractéristiques d’identification
- couleur variable :
- orange
- jaune
- rouge
- gris-vert
- violet
- gris foncé
- ou noir
- les colonies denses regroupant plusieurs individus microscopiques (1 à 2 millimètres)
- les individus d’une colonie forment des arrangements en forme de fleurs ou d’étoiles
- les colonies peuvent atteindre 10 centimètres de diamètre
Les colonies sont généralement regroupées de façon dense, formant un tapis qui recouvre la surface sous-jacente. Lorsque l’espace est limité, il arrive qu’elles forment des lobes, les couches d’individus se repliant les unes sur les autres.
Espèces similaires (indigènes)
Le Botrylle étoilé peut être confondu avec des éponges, mais ces dernières ont une texture molle et spongieuse plutôt que gélatineuse.
Impacts écologiques et économiques
Le Botrylle étoilé se nourrit de phytoplancton (minuscules algues), de bactéries et d’autres petites particules organiques qu’il tire de l’eau par filtration. Lorsque présent en grand nombre, il concurrence pour sa nourriture d’autres animaux filtreurs, comme les moules et les pétoncles.
Le Botrylle étoilé est presque entièrement composé d’eau. Il grossit rapidement et peut recouvrir les plantes et les animaux environnants, les privant de lumière ou de nourriture. Il peut même étouffer des organismes plus petits, comme de jeunes mollusques. Cet envahisseur peut empêcher d’autres organismes marins de se fixer solidement à une surface en mer de sorte qu’ils deviennent vulnérables à l’arrachement par les courants. Tous ces facteurs font du Botrylle étoilé une nuisance pour les cueilleurs de coquillages, les aquaculteurs et les organismes qui vivent au fond de la mer.
Mode d’arrivée au pays et méthodes de dispersion
Le Botrylle étoilé a été introduit dans le Canada atlantique par le transport humain, comme les transferts d’aquaculture, les biosalissures des coques de bateaux, et les fragments de tuniciers dans l’eau de ballast des bateaux. Il se reproduit de deux manières :
- par fragmentation d’une colonie et bourgeonnement du fragment ailleurs
- par production d’œufs qui, à l’éclosion, libèrent des larves nageuses
Les fragments et les larves s’établissent et grossissent sur diverses surfaces artificielles et naturelles telles que les :
- bouées
- coques de bateaux
- câbles
- pieux de quai
- quais flottants
- rochers
- moules
- algues
Les larves libérées dans la colonne d’eau s’établissent dans les 24 à 48 heures et ne se dispersent que sur de courtes distances. Les fragments de colonie peuvent se reproduire pendant jusqu’à 40 jours et se disperser sur de bien plus grandes distances. Les colonies grossissent lorsque la température dépasse les 6°C. La production d’œufs, le développement des larves et la croissance commencent à des températures supérieures à 12°C. Pendant l’hiver, lorsque la température baisse sous les 6°C, les colonies entrent dans une phase de repos, diminuent de taille ou meurent. Il est peu probable que les larves puissent se disperser via l’eau de ballast puisque le stade larvaire de cette espèce est trop court. L’eau de ballast peut cependant contenir des débris sur lesquels des spécimens adultes de Botrylle Étoile peuvent s’établir.
Actions du gouvernement
Recherche scientifique
Compte tenu du réchauffement de l’océan, il est important de poursuivre la surveillance de tout changement futur dans la distribution et l’expansion de l’aire de répartition du Botrylle étoilé. Pêches et Océans Canada surveille la répartition des espèces envahissantes formant des biosalissures (c’est-à-dire des espèces aquatiques qui vivent attachées à des surfaces dures) sur les côtes de l’Atlantique et du Pacifique afin de détecter de nouvelles invasions et de suivre la propagation du Botrylle étoilé.
Le Botrylle étoilé dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador
Contrôle de l’abondance

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Répartition Lieux et Baie
- Argentia
- Arnolds Cove
- Baine Harbour
- Bonne Bay
- Codroy
- Fox Harbour
- Foxtrap
- Garden Cove
- Harbour Breton
- Hermitage
- Kingwell
- Lamaline
- Little Bay
- Little Port Harmon
- Little St Lawrence
- Long Harbour
- Long Pond
- Marystown
- NE Arm Placentia
- North Harbour
- North Tilt Island
- SE Arm Placentia
- Spencers Cove
- St Pauls Inlet
- Swift Current
Les tuniciers peuvent se propager par le déplacement :
- d’engins de pêche
- de mollusques
- de bateaux de pêche récréative et commerciale
Pour éviter la propagation de botrylle étoilé, les bateaux et autres engins de pêches devraient être inspectés puis bien lavés, vidés de toute eau résiduelle et séchés pendant 7 jours. De plus, parce que le Botrylle étoilé peut rapidement former des colonies et établir de grandes populations auto-suffisantes, il devrait être enlevé des quais et des structures environnantes.
Combinée aux relevés (voir la carte ou l’on retrouve les botrylles étoilé), la détection des œufs et des larves de Botrylle étoilé au moyen d’outils génétiques nous aidera à cibler nos efforts de lutte et de prévention. Une meilleure compréhension du cycle de vie de cet organisme nous aidera à établir où et quand cibler ces efforts. Il est particulièrement important d’éliminer cet envahisseur avant qu’il se reproduise chaque année. De récents travaux menés à Arnold’s Cove par l’Université Memorial de Terre-Neuve et Pêches et Océans Canada indiquent que son cycle de reproduction débute à la fin juillet et se poursuit jusqu’au début octobre.
Pour plus d’information
- Publications du Secrétariat canadien d’avis scientifique (SCAS)
- Fiches d’information - Les tuniciers envahissants
- Synthèse de la biologie du Botrylle étoilé (Botryllus schlosseri et Botrylloides violaceus) (PDF en anglais seulement) Rapports manuscrits canadiens des sciences halieutiques et aquatiques 2818, 2007 – Pêches et Océans Canada
- Espèces aquatique envahissante : Le botrylle étoilé dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador Pêches et Océans Canada - 2011
- Avis scientifique issu de l’évaluation des risques posés par cinq espèces de tuniciers sessiles (SCAS AS - 2012/049)
Références
Berrill, N.J. 1950. The Tunicata, with an account of the British species. Ray Society, London. Publication 133: iii + 354 p.
Callahan, A.G., Deibel, D., McKenzie, C.H., Hall, J.R., et Rise, M.L. 2010. Survey of harbours in Newfoundland for indigenous and non-indigenous ascidians and an analysis of their cytochrome c oxidase I gene sequences. Aquat Inv 5: DOI 10.339/ai2010.5.1.
Hooper, R. 1975. Bonne Bay marine resources. An ecological and biological assessment. Mans Rep, Parks Can Atl Reg Office. 295 p.
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