Aiglefin
Nom latin
Melanogrammus aeglefinus
Nom du groupe
poisson de fond
Information taxonomique (en anglais seulement)
Habitat
L’aiglefin est une espèce indigène de l’Atlantique Nord qui se retrouve des deux côtés de ce bassin océanique. Dans l’Atlantique Nord-Ouest, son aire de répartition s’étend depuis le détroit de Belle Isle jusqu’à la Nouvelle-Angleterre et dans l’Atlantique Nord-Est, depuis le golfe de Gascogne jusqu’aux eaux russes de l’Arctique, en passant par le nord de la Scandinavie. En eaux canadiennes, les plus importantes populations s’observent depuis la baie de Fundy jusqu’au cap Breton et aux Grands Bancs. L’aiglefin est un poisson qui vit en eaux profondes, généralement à des profondeurs de 50 à 250 mètres.
Description de l'espèce
L’aiglefin est un poisson au corps allongé. La queue est fourchue, la tête et le dos sont gris violacé foncé et la ligne latérale est noire. Trois nageoires dorsales décorent le dos; la première est triangulaire et les deux autres, de forme plus ou moins carrée. La coloration pâlit sous la ligne latérale foncée, devenant gris argenté teinté de rose et de blanc sur le ventre et sous la tête. Une grosse tache noire distinctive est présente au-dessus des nageoires pectorales. L’aiglefin atteint une longueur maximale d’environ 1 mètre et un poids maximum d’environ 4 kilogrammes.
Évaluation : Stocks du sud du plateau néo-écossais et de la baie de Fundy (div. 4X et 5Y)
L'aiglefin (Melanogrammus aeglefinus) est une espèce qu’on rencontre de part et d’autre de l’Atlantique Nord. Dans la partie ouest de l’Atlantique, on le retrouve du sud-ouest du Groenland au cap Hatteras. Un stock important occupe la partie sud du plateau néo-écossais et la baie de Fundy. L’aiglefin est un poisson de fond de la famille de la morue, qui se nourrit surtout de petits invertébrés. Il est présent le plus fréquemment à des profondeurs allant de 25 à 125 brasses (46-228 m) et sur des fonds dont la température est supérieure à 2 °C. Quoiqu’il existe manifestement des migrations saisonnières de ce poisson au sein d’une zone de stock, il y a relativement peu d’échanges entre stocks voisins.
En moyenne, l’aiglefin du sud du plateau néo-écossais mesure 15 pouces (38 cm) de long et pèse 1,1 livre (0,5 kg) à l’âge 4. Sa croissance ralentit par la suite et il n’atteint qu’environ 19 pouces (48 cm) de longueur et ne pèse que 2,4 livres (1,1 kg) à l’âge 10. L’aiglefin de la baie de Fundy croît plus rapidement que celui du sud du plateau néo-écossais. Environ 50 % des femelles de cette population ont atteint la maturité à l’âge 3; toutefois, le nombre d’oeufs produits par une femelle de cet âge est faible, mais il augmente considérablement avec l’âge. Le banc de Brown est la plus grande frayère du stock, et le frai est à son plus fort en avril et en mai.
Les débarquements annuels déclarés ont atteint 43 000 t et leur moyenne à long terme est d’environ 18 000 t. Les débarquements sont inférieurs à 11 000 t depuis 1988. Traditionnellement, la pêche a surtout été pratiquée aux engins mobiles, sauf de 1990 à 1993, période où la part des débarquements capturés aux engins fixes a été plus grande. Le stock est géré par quotas depuis 1970 et une fermeture de la frayère ainsi qu’une fermeture pendant la saison du frai sont en vigueur depuis lors.
Aiglefin de l'est du plateau néo-écossais (div. 4TVW)
La ressource d’aiglefin (Melanogrammus aeglefinus) de l’est du plateau néo-écossais et du sud du golfe du Saint-Laurent est considérée comme une seule unité de gestion, distincte du stock voisin de 4X. La majorité du stock d’aiglefin de 4TVW se retrouve sur les bancs hauturiers du plateau néo-écossais, du banc d'Émeraude à l’ouest jusqu’au Banquereau à l’est.
L’aiglefin recherche les fonds durs de sable ou de gravier, des profondeurs allant de moins de 50 m jusqu’à environ 350 m, et des températures de 4 à 8 °C. Pendant l’été, les poissons se rassemblent sur les bancs, mais pendant l’hiver ils se déplacent vers des eaux plus profondes pour éviter les basses températures. Le frai se fait au printemps, et les principales frayères sont le groupe de bancs de 4W, c’est-à-dire le banc d'Émeraude, le banc Western et le banc de l’île de Sable. Dans le passé, ces regroupements de géniteurs étaient la cible d’une pêche intensive, jusqu’à l’imposition, en 1987, de la fermeture d’une zone couvrant le banc d'Émeraude et une partie du banc Western.
Des études récentes sur la production d'œufs chez l'aiglefin révèlent que la femelle de cette espèce produit moins d'œufs à une taille donnée comparativement à tout autre stock de l’Atlantique Nord. Par exemple, une femelle de 45 cm produit environ 150 000 œufs chaque année. Les œufs sont pondus près du fond et remontent vers la surface au cours d’une période d’incubation moyenne de deux semaines. Pendant la première année de leur vie, les jeunes aiglefins se nourrissent activement de plancton dans les eaux de surface, puis descendent graduellement vers le fond au milieu de l’été à l’état de juvéniles. Par la suite, ils restent sur le fond, où ils se nourrissent et grandissent au rythme d’environ 5-10 cm (2-4 pouces) de longueur par an. Quand la maturité sexuelle est atteinte, au bout de 3 à 5 ans, les taux de croissance diminuent. L’aiglefin est un poisson qui vit relativement longtemps (> 10 ans), et on détermine son âge à partir du profil des anneaux sur les otolithes (structures osseuses de l’oreille).
Depuis 1987, la pêche de l’aiglefin est réglementée par une combinaison de restrictions des prises accessoires et de limites par sortie. La fermeture des nourriceries pendant toute l’année, imposée en 1987 (et qui au départ ne visait pas les engins fixes), est toujours en vigueur. En 1993, la pêche des poissons de fond y a été totalement interdite.
Recherche
Document de recherche de 2004 (SCCS DocRech - 2004/106)
La recherche sur l'aiglefin porte sur deux domaines. Depuis les années 1960, il y a eu d'importantes réductions de la taille selon l'âge. La recherche actuelle permet de mieux comprendre la cause de ces déclins et des effets sur la productivité à long terme. Dans quelle mesure les réductions de la taille selon l'âge sont-elles dues à la dépendance de la densité, au changement environnemental et à la sélection attribuable à la pêche?
Un autre domaine de recherche concerne la survie d'aiglefins juvéniles par rapport à la prolifération phytoplanctonique. Ce travail a été créé par Platt et al. (2003), Nature 423: 398-399. Cette recherche est élargie en analysant les relations possibles avec d'autres indicateurs de la prolifération phytoplanctonique et en examinant les corrélations avec la prolifération automnale.
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