Palourde japonaise; asari
Nom latin
Venerupis philippinarum
Nom du groupe
mollusques
Information taxonomique (en anglais seulement)
Habitat
La palourde japonaise, ou asari, est une espèce indigène du Japon. Elle a été accidentellement introduite en eaux canadiennes dans les années 1920 ou 1930. Son aire de répartition s'étend maintenant depuis la côte centrale de la Colombie-Britannique (en particulier les plages des baies et estuaires du détroit de Georgia et la côte ouest de l'île de Vancouver) jusqu'en Californie. La palourde japonaise s'enfouit peu profondément dans le sable, le gravier ou la vase dans la partie mitoyenne de la zone intertidale. Toutefois, comme elle ne migre pas après s'être établie sur une plage et qu'elle s'enfouit à de faibles profondeurs, elle peut connaître une mortalité accrue en hiver lorsqu'elle est exposée au gel et aux vents froids.
Description de l'espèce
Les valves de la palourde japonaise sont de forme ovale. Le bout antérieur est plus étroit. Leur coloration va du blanc cassé au jaune, au brun ou au gris. Les valves des petits individus portent souvent des bandes rouges, bleues ou noires. L'intérieur des valves est blanc ou jaune, et la marge postérieure est teintée de pourpre. Des cercles concentriques (qui permettent de déterminer l'âge des individus) et des lignes radiales décorent la surface des valves. Les sexes sont séparés et les éléments reproducteurs sont libérés directement dans le milieu extérieur. La palourde japonaise peut atteindre 75 centimètres de longueur et vivre 14 ans.
Les palourdes japonaises (Venerupis philippinarum) ont été introduites en C.-B. durant les années 1930 par le biais d’embryons d'huître du Japon. Elles se sont rapidement répandues dans l'ensemble du détroit de Géorgie et ont été introduites de façon accidentelle sur la côte ouest de l'île de Vancouver. On croit que les palourdes japonaises qui existent près de Bella Bella ont été introduites dans le secteur sous forme de larves pélagiques provenant du détroit de Quatsino.
On trouve des palourdes japonaises de la côte centrale de la C.-B. jusqu’en Californie. En C.-B., elles se retrouvent dans la partie supérieure de la zone intertidale, dans des substrats mixtes composés de boue, de sable et de gravier. Ces palourdes habitent dans des cavités transitoires peu profondes dans le substrat. On n’a pas trouvé de populations sublittorales importantes en C.-B.
Biologie de l’espèce
La palourde japonaise a des sexes séparés et émet ses produits sexuels dans la colonne d’eau, des gamètes sont simultanément libérées dans la colonne de l'eau où la fécondation se produit. La palourde japonaise atteint la maturité lorsque sa taille est entre 20-25 mm de long, ou à l’âge d’environ 1-3 ans, et le frai se déroule entre juin et septembre dans le détroit de Géorgie. Une température de 12-13°C est nécessaire pour le développement gonadique et une température de 15°C pour le frai.
La fécondité augmente avec la taille, avec des estimations de 188 000 œufs/femelle à la première maturité jusqu’à 2 350 000 œufs/femelle à 40 mm LT (longueur totale). Les larves sont planctoniques durant les 3 ou 4 premières semaines après quoi elles s’établissent dans un habitat adéquat. Les populations adultes sont fermées: une fois établies sur une plage, ces palourdes ne peuvent plus changer de plage.
Bien qu'il puisse y avoir un certain déplacement de palourdes japonaises sur une plage, un taux de croissance distinct sur les parties supérieure et inférieure de la plage indique que ces déplacements sont relativement restreints. Le recrutement, l'introduction d’adultes dans une population, est fortement variable dû principalement aux conditions environnementales. Le recrutement est sporadique sur la Côte centrale.
L'interprétation et les comptes des anneaux annuels sur la surface de la coquille sont utilisés pour estimer l'âge. Une taille maximale de 75 mm LT (longueur totale) est atteinte après 8-10 ans, et l’âge maximal en C.-B. est de 16 ans. L'âge à laquelle elles atteignent la taille légale pour le recrutement (38 mm LT) varie selon les plages et les secteurs d’une même plage. La croissance est grandement affectée par la hauteur de marée et les caractéristiques du substrat et la croissance peut varier autant entre différents secteurs d’une même plage qu'entre différentes plages. Dans des conditions optimales, les palourdes japonaises peuvent atteindre la taille légale (38 mm LT) à l’âge d’environ 3-4 ans dans le détroit de Géorgie, 4 ans sur la côte ouest de l'île de Vancouver, et 3-4.5 ans sur la côte centrale.
La palourde japonaise est un mollusque filtreur et peut donc accumuler des contaminants fécaux (bactéries et virus qui peuvent rendre malade) qui proviennent de matériaux fécaux humains, de la faune ou de sources agricoles. La qualité de l'eau dans les régions productrices de mollusques et crustacés est surveillée par Environnement Canada, et la récolte commerciale et récréative est interdite sur les plages ayant des niveaux élevés de contamination fécale.
Les palourdes japonaises peuvent également accumuler les toxines algales, y compris la toxine paralysante des mollusques (TPM). L’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) utilise des stations de moule pour surveiller les niveaux de TPM et les zones ayant des niveaux élevés d’algue toxique sont fermées à la récolte jusqu'à ce que la concentration diminue et que les niveaux de toxine dans les échantillons de mollusques et crustacés soient propres à la consommation humaine.
Pêche
La palourde jaune constituait la majeure partie des débarquements commerciaux depuis les années 1950 jusqu'à ce qu'une variation dans la préférence du marché dans les années 1980 augmente la demande pour les coques (palourde japonaise et palourde du Pacifique indigène). Le virage du marché a été causé principalement par la demande pour la palourde japonaise, une palourde attrayante qui se sépare facilement de la coquille après la cuisson. La plupart des palourdes japonaises sont vendues en tant que produit frais aux restaurants américains.
La palourde est récoltée en basse mer, à l'aide de râteaux ou de racleurs servant à enlever les palourdes japonaises du substrat pour ensuite être collectées à la main. Les débarquements de palourdes japonaises proviennent principalement de la côte sud de la Colombie- Britannique, parce qu'il y a peu de populations de palourdes japonaises sur la côte nord et les programmes de surveillance de la qualité de l'eau ont été discontinués dans la plupart des secteurs du nord durant les années 1960.
Les débarquements de palourdes japonaises et de coques mélangées (qui sont présumés être principalement des palourdes japonaises) ont fortement augmenté au début des années 1980, atteignant une moyenne de 1 654 t entre 1980 et 2000, par opposition à 189 t de 1951 à 1979. Les débarquements de palourdes japonaises ont diminué après 1988, principalement en raison d’une gestion plus restrictive. Ces dernières années, le nombre d’ouvertures a été réduit dans la plupart des secteurs à seulement quelques jours par année. Malgré la réduction d’opportunité, les débarquements ont augmenté jusqu'à 1 327 t en 1994, et ont fluctué entre environ 1100 et 1500 t depuis lors. Cependant, ces statistiques incluent les débarquements de dépuration depuis 1994, représentant la reprise d’activité sur quelques plages qui avaient été perdues à la contamination, et, depuis 1992, les débarquements de la côte centrale.
À tous les ans, les ramasseurs de palourdes commerciaux autorisés doivent indiquer un de six secteurs de palourde qu'ils souhaitent pêcher pour ensuite faire concurrence pour les palourdes disponibles durant des périodes d’ouverture intenses et courtes. En 1998, la pêche intertidale à la palourde a subi des limitations de permis, résultant en une réduction d'environ 2 500 ramasseurs de palourdes autorisés en 1988 à 1 160 participants éligibles.
Plusieurs projets pilotes de collaboration qui fournissent aux Premières Nations des opportunités de récolte communale et commerciale sur les plages des réserves sont en cours dans le détroit de Géorgie et sur la côte ouest de l'île de Vancouver.
Il n'y a pas de limite sur le nombre de pêcheurs récréatifs, mais on assume que cette récolte n’est pas très importante relative à la récolte commerciale. Depuis 1995, on requiert que les pêcheurs récréatifs voulant récolter des palourdes achètent un permis de pêche récréative en eaux maréales. La récolte récréative ainsi que celle des Premières nations à des fins alimentaires, sociales et rituelles sont ouvertes toute l’année, à l’exception des périodes de fermeture et des fermetures de secteur en raison de la contamination fécale ou de la toxine paralysante des mollusques (TPM).
La pêche intertidale à la palourde dans la région de la côte nord est fermée depuis 1963. Ces fermetures résultent des inquiétudes concernant la qualité de l'eau et la toxine paralysante des mollusques (TPM), qui, en l’absence de programme de contrôle, créent des risques potentiels pour la santé humaine. Une pêche communale commerciale pilote existe près de Bella Bella, avec des programmes spéciaux de surveillance automatique de la qualité de l'eau et des produits.
Secteur de pêche 7
Les palourdes japonaises ont été trouvées pour la première fois lors de relevés exploratoires au début des années 1980 dans le secteur de Bella Bella, et une pêche commerciale communale pilote a été établie dans le secteur 7 en 1992, avec des programmes spéciaux de surveillance de la qualité de l'eau et des produits.
Le Conseil tribal Heiltsuk régit 50 permis de pêche commerciale des Autochtones pour la pêche du secteur 7. La pêche est gérée conjointement par le MPO et le programme des pêches des Heiltsuk. Les Heiltsuk effectuent des études d’évaluation annuelles sur les plages témoins dans chacun des sous-secteurs de pêche, et des limites de prise par sous-secteur sont établies avant la saison pour assurer que l’effort de pêche n'est pas concentré dans quelques sous-secteurs près de Waglisla. Les registres de pêche et un programme de validation à quai suivent de près les débarquements durant la saison de pêche.
La pêche du secteur 7 est effectuée en hiver, habituellement entre novembre et avril. La palourde est récoltée en basse mer, à l'aide de râteaux ou de racleurs pour extraire les palourdes japonaises du substrat et elles sont ensuite collectées à la main. Les palourdes sont gardées en entreposage humide sur les plages dans des secteurs désignés, et expédiés à Waglisla aux dates fixées à l’avance. Les palourdes sont achetées et transportées aux usines de transformation sur la côte sud.
La gestion de la pêche s’est fait selon un total autorisé des captures (TAC) de 113.6 t jusqu'en 1999, lorsque le TAC a été réduit à 68.2 t après un examen de la pêche. Les palourdes du Pacifique et les palourdes jaunes, qui avaient également été assujetties à un TAC de 114.1 t, ont été retirées de la pêche commerciale en raison du manque d’intérêt par les ramasseurs (surtout à cause du prix) et pour les réserver pour la pêche à des fins alimentaires, sociales et rituelles.
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