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Raie à queue de velours

Malacoraja senta

Vue dorsale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) mâle.
Vue dorsale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) mâle.
Vue ventrale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) mâle.
Vue ventrale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) mâle.
Vue dorsale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) femelle.
Vue dorsale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) femelle.
Vue ventrale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) femelle.
Vue ventrale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) femelle.

Description

La raie à queue de velours a un corps déprimé, une queue fine, un disque environ 1,2 fois plus large que long, un museau relativement pointu présentant un angle antérieur d'environ 110° et une queue dotée de replis latéraux étroits et distincts sur les deux tiers à partir de son extrémité. La mâchoire supérieure compte entre 38 et 40 rangées de dents et la mâchoire inférieure entre 36 à 38 rangées. Les dents des mâles sont plus acérées que celles des femelles, dont les dents présentent des cuspides basses. Toute la surface dorsale du disque chez l'individu immature est rugueuse et dotée de petits piquants, qui se retrouvent aussi sur les nageoires pelviennes et la queue. Les spécimens plus âgés présentent des zones irrégulières lisses sur les épaules et le haut des nageoires pelviennes. Le motif des épines chez la raie à queue de velours est distinctif, avec 16 épines moyennes ou plus, débutant non loin derrière les spiracles et suivant la ligne médiane du dos, et entre 20 et 30 épines plus petites le long de la ligne médiane sur la première moitié de la queue. On compte aussi de 10 à 15 épines autour du bord interne de chaque œil, et de 3 à 5 épines sur chaque épaule chez les deux sexes. La raie à queue de velours mâle adulte présente plusieurs rangées d'épines érectiles crochues sur le bord externe des nageoires pectorales (on les appelle épines alaires). La surface ventrale du disque est lisse, à l'exception de quelques piquants près du museau chez les spécimens matures. La raie à queue de velours présente deux nageoires dorsales de taille et de forme similaires, reliées à leur base et situées près de l'extrémité de la queue, une membrane caudale mesurant environ la moitié de la longueur de la seconde nageoire dorsale, ainsi que des nageoires pectorales chevauchant les nageoires pelviennes, qui, elles, sont bilobées et affichent un lobe antérieur visiblement plus étroit et séparé du lobe postérieur par une profonde échancrure. Les ptérygopodes des mâles matures mesurent légèrement plus de la moitié de la distance de l'axe des nageoires pelviennes jusqu'à la première nageoire dorsale. La surface dorsale de la raie à queue de velours est brun pâle avec de nombreuses taches foncées diffuses, et la surface ventrale est blanche, souvent avec des taches sombres. La queue est blanchâtre en dessous, souvent avec des taches foncées distinctes, et le dernier tiers est parfois uniformément foncé. Les jeunes raies à queue de velours sont caractérisées par les deux barres transversales pâles sur la queue, chacune d'entre elles étant bordée d'une barre transversale foncée avant et après; ces bandes disparaissent au cours de la croissance.

Vue dorsale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) femelle juvénile.
Vue dorsale d'une raie à queue de velours (Malacoraja senta) femelle juvénile.

Taille

La raie à queue de velours est l&aposapos;une des plus petites espèces vivant dans les eaux de l'Atlantique Nord-Ouest. Elle atteint une longueur totale maximale d'environ 57,7 à 61 cm.

Aire de répartition

La raie à queue de velours est une espèce boréale présente seulement dans l'Atlantique Nord-Ouest, de l'estuaire du Saint-Laurent, du golfe du Saint-Laurent et du plateau du Labrador vers le Sud jusqu'en Caroline du Sud. On l'observe souvent dans le sud du Grand Banc le long du plateau néo-écossais jusqu'à la région de la baie de Fundy, du banc de Georges et du golfe du Maine.

Habitat

La raie à queue de velours est une espèce benthique vivant sur des fonds d'argile, de vase ou de sable meuble, surtout dans des bassins et des dépressions profondes (> 110 m). La profondeur (31 à 874 m) et la température (0,5 à 10 °C) auxquelles elle vit sont plus limitées que celles de la raie épineuse (Amblyraja radiata), qui partage son aire de répartition.

Cycle biologique

Des études récentes sur l'âge, la croissance et la maturité de la raie à queue de velours démontrent que, malgré sa petite taille, il s'agit d'une espèce longévive, à croissance lente, qui atteint sa maturité tardivement et qui est donc menacée en raison de la surexploitation. On s'inquiète surtout de l'âge tardif auquel les femelles atteignent la maturité par rapport à leur âge maximal, ce qui laisse à chaque femelle à peine quelques années pour produire des œufs. Pour de plus amples renseignements sur la façon dont les caractéristiques du cycle biologique sont déterminées pour les raies de l'Atlantique Nord-Ouest, veuillez consulter la section Recherche sur les raies du site Web.

Régime alimentaire

La raie à queue de velours est sympatrique avec la raie épineuse (Amblyraja radiata), ce qui signifie que ces deux espèces sont en compétition pour la nourriture. Cependant, la lutte pour la disponibilité des ressources aurait favorisé la spécialisation alimentaire de la raie à queue de velours, qui se nourrit presque exclusivement d'organismes épifauniques comme des crustacés décapodes et des euphausiacés. Elle consomme également davantage de mysidacés que la raie épineuse.

Reproduction

La raie à queue de velours peut se reproduire tout au long de l'année et n'affiche aucune période de pointe potentielle pour la reproduction, tant dans le golfe du Maine que dans l'est du plateau néo-écossais. On ignore la taille des jeunes qui arrivent à éclosion, mais on a observé des raies de 9,5 cm de LT et plus (dotées d'une vésicule vitelline interne) nageant librement dans l'est du plateau néo-écossais, ce qui laisse supposer une taille à l'éclosion de moins de 10,0 cm de LT. Pour obtenir un aperçu des capsules d'œuf de la raie à queue de velours, cliquez sur le lien Identification des capsules d'œuf de raies de l'Atlantique Nord-Ouest.

Interaction avec l'homme

Même si la raie à queue de velours est l'une des espèces les plus souvent observées dans les eaux du Canada atlantique, elle est rarement utilisée lorsqu'elle est capturée, surtout en raison de sa taille relativement petite. Les raies à queue de velours prises de façon accessoire dans le cadre de pêches ciblant d'autres espèces sont généralement rejetées. On ne sait pas combien de raies à queue de velours sont rejetées chaque année et on ignore le taux de mortalité des poissons qui le sont. De temps à autre, la raie à queue de velours sert de « poisson de rebut » dans la préparation de farine de poisson et d'aliments pour animaux de compagnie. Dans le golfe du Maine, la raie à queue de velours est considérée comme surexploitée, et les débarquements commerciaux de cette espèce sont dorénavant interdits.

Noms communs

Cette espèce est aussi appelée « raie lisse » et « raie lisse américaine ».

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