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Botrylloïde violet

Botrylloides violaceus

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Si vous pensez avoir découvert une espèce aquatique envahissante :

  1. ne rejetez pas l'espèce à l'eau
  2. prenez des photos
  3. remarque :
    • l'emplacement exact (coordonnées GPS)
    • la date d'observation
    • identification des caractéristiques
  4. contactez-nous pour le signaler
Le Botrylloïde violet est un tunicier colonial envahissant originaire de l'est de l'Asie.

Le Botrylloïde violet est un tunicier colonial envahissant originaire de l’est de l’Asie.

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Origine et répartition

Le Botrylloïde violet est un tunicier colonial envahissant originaire du nord-ouest de l’océan Pacifique (est de l’Asie). Le Botrylloïde violet a été observé pour la première fois dans l’est du Canada :

  • sur la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse en 2001
  • dans le golfe du Saint-Laurent en 2002
  • côte sud de Terre-Neuve
  • dans la baie de Fundy en 2009

Cette espèce est maintenant largement distribuée :

  • à l’Île-du-Prince-Édouard
  • en Nouvelle-Écosse
  • le long de la côte sud du Nouveau-Brunswick
  • et dans certaines régions de la côte est du Nouveau-Brunswick

En Colombie-Britannique, cette espèce coloniale est largement répartie, avec des mentions :

  • dans le détroit de Georgia
  • sur la côte ouest de l’île de Vancouver
  • sur la côte nord
  • Haida Gwaii
Carte montrant les provinces maritimes canadiennes: Nouvelle-Écosse (N.-É.), Nouveau-Brunswick (N.-B.), Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.). Les eaux côtières environnantes sont divisées en sous-régions, qui sont délimitées en noir. Les régions ombrées en vert indiquent que le Botrylloïde violet a été observé dans les sous-régions: 1 : Baie de Fundy (N.-É.), 2 : Sud-Ouest (N.-É.), 3 : Côte Est (N.-É.), 4 : Cap-Breton (N.-É.), 5 : Détroit de Northumberland (N.-É.), 6 : Baie de Fundy (N.-B.), 7 : Baie des Chaleurs (N.-B.), 9 : Détroit de Northumberland (N.-B.), 10 : Détroit de Northumberland (Î.-P.-E.), 11 : Golfe du Saint-Laurent (Î.-P.-E.).

Répartition observée du Botrylloïde violet dans les sous-régions des provinces maritimes du Canada.

Remarque: L’observation dans une sous-région ne signifie pas que l’espèce est présente dans toute la sous-région. L’absence d’observation dans une sous-région ne signifie pas que l’espèce est absente de cette sous-région. Cela signifie qu’elle n’y a pas été observée.

Caractéristiques d’identification

Espèces similaires (indigènes)

Le Botrylloïde violet peut être confondu avec des éponges, mais ces dernières ont une texture molle et spongieuse plutôt que gélatineuse.

Le Botrylloïde violet se distingue des autres tuniciers coloniaux par la disposition apparemment au hasard des individus dans les colonies. Des tracés nervurés distinct sillonnent la surface de son manteau charnu. La coloration du Botrylloïde violet est moins prononcée que celle du Botrylle étoilé; sa couleur est donc généralement plus uniforme dans les teintes :

Impacts écologiques et économiques

Le Botrylloïde violet se nourrit de phytoplancton (minuscules algues), de bactéries et d’autres petites particules organiques qu’il tire de l’eau par filtration. Lorsque présent en grand nombre, il concurrence pour sa nourriture d’autres animaux filtreurs, comme les moules et les pétoncles.

Le Botrylloïde violet est presque entièrement composé d’eau. Il grossit rapidement comparativement à d’autres organismes marins. Cet envahisseur peut recouvrir les plantes et les animaux environnants, les privant de lumière ou de nourriture. Il peut même étouffer des organismes plus petits, comme de jeunes mollusques. Le Botrylloïde violet libère un produit chimique qui peut empêcher d’autres organismes marins de se fixer solidement à une surface en mer de sorte. Puis ils deviennent vulnérables à l’arrachement par les courants. Ce produit chimique peut également repousser les prédateurs et inhiber leur croissance. Tous ces facteurs font du Botrylloïde violet une nuisance pour les :

Mode d’arrivée au pays

Le Botrylloïde violet a probablement été introduit en Amérique du Nord par l’encrassement de la coque et/ou par des fragments présents dans l’eau de ballast.

Méthodes de dispersion

Le cycle de vie du Botrylloïde violet n’est pas entièrement compris, mais nous savons qu’il peut se reproduire de deux manières :

  1. par fractionnement d’une colonie et bourgeonnement ailleurs
  2. par production d’œufs qui, à l’éclosion, libèrent des larves nageuses

Les fragments de colonie peuvent se reproduire pendant jusqu’à 40 jours et se disperser sur de très grandes distances. Les larves libérées dans la colonne d’eau s’établissent dans les 48 heures, mais ne se dispersent que sur de courtes distances.

Actions du gouvernement

Botrylloïde violet

Botrylloïde violet

Recherche scientifique

Pêches et Océans Canada surveille la répartition des espèces envahissantes formant des biosalissures (c’est-à-dire des espèces aquatiques qui vivent attachées à des surfaces dures) sur les côtes de l’Atlantique et du Pacifique afin de détecter de nouvelles invasions et de suivre la propagation de Botrylloïde violet.

Contrôle de l’abondance

Les tuniciers peuvent se propager par le déplacement :

Pour éviter la propagation de botrylloïde violet, les bateaux et autres engins de pêches devraient être inspectés puis bien lavés, vidés de toute eau résiduelle et séchés pendant 7 jours. De plus, parce que le Botrylloïde violet peut rapidement former des colonies et établir de grandes populations auto-suffisantes, il devrait être enlevé des quais et des structures environnantes.

Le Botrylloïde violet dans les eaux de Terre-Neuve

Répartition du Botrylloïde Violet dans les eaux de Terre-Neuve

Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Répartition Lieux et Baie
  • Belleoram
  • Codroy
  • Long Pond

Découverte et résultats des relevés

Au cours d’un relevé entrepris en septembre 2007, le Botrylloïde violet a été découvert à Belleoram, dans la baie de Fortune à Terre-Neuve. Cette découverte est préoccupante pour l’industrie de l’aquaculture à Terre-Neuve. Toutefois, cet envahisseur n’a pas encore été décelé dans les installations mytilicoles locales. Heureusement, sa répartition semble limitée à Belleoram, où il se trouve sur les :

Mais comme cette espèce pose toutefois un risque potentiel pour les animaux aquatiques de fond dans d’autres secteurs de Terre-Neuve-et-Labrador, il est important de continuer à y effectuer une surveillance. Ces efforts aideront à la gestion à long terme et à la prévention de la propagation du Botrylloïde violet.

En 2008-2009, le ministère des Pêches et des Océans s’est associé à l’Université Memorial de Terre-Neuve pour évaluer diverses méthodes de lutte contre le Botrylloïde violet à Belleoram, y compris l’enveloppement des pieux du quai et le recouvrement des rochers et structures touchées avec du plastique. Un grand nombre d’individus ont été tués, mais cet envahisseur est par la suite revenu en grand nombre pour recoloniser les surfaces traitées et à proximité. Au cours de 2010, d’autres méthodes de lutte et de prévention ont été évaluées, notamment l’introduction, par Pêches et Océans Canada, d’oursins autour du quai de Belleoram. Les oursins mangent des botrylloïdes violets et le Ministère veut déterminer si la prédation qu’ils exercent sur cet envahisseur arrivera à en limiter le nombre.

La poursuite des travaux de relevé et de surveillance nous permettra d’améliorer notre compréhension du Botrylloïde violet. La compréhension du cycle de vie de cet organisme dans le nouveau milieu qu’il a envahi nous aidera à établir où et quand cibler les efforts de prévention et de lutte. Il est surtout particulièrement important de comprendre comment le botrylloïdes violet hiverne et quand il se reproduit par voie sexuée. Combinée aux relevés, la détection des œufs et des larves de Botrylloïde violet au moyen d’outils génétiques nous aidera à cibler nos efforts.

Pour plus d’information

Références

Berrill, N.J. 1950. The Tunicata, with an account of the British species. Ray Society, London. Publication 133: iii + 354 p.

Callahan, A.G., Deibel, D., McKenzie, C.H., Hall, J.R., et Rise, M.L. 2010. Survey of harbours in Newfoundland for indigenous and non-indigenous ascidians and an analysis of their cytochrome c oxidase I gene sequences. Aquat Inv 5: DOI 10.339/ai2010.5.1.

Lambert, C.C. et G. Lambert. 2003. Persistence and differential distribution of nonindigenous ascidians in harbors of the Southern California Bight. Mar Ecol Prog Ser, 259:145-161. Oka, A. 1927. Zur kenntnis der japanischen Botryllidae (vorlaufige Mitteilung). Proc Imp Acad, 3: 607-609.

Van Name, W.G. 1945. The North and South American ascidians. Bull Am Nat Hist, 84 p.

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