Sélection de la langue

Recherche

L’anguille d’Amérique

En avril 2006, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a évalué l'anguille d'Amérique en tant qu'espèce préoccupante. (La réévaluation est prévue pour avril 2012).

L’anguille d’Amérique

L’anguille d’Amérique (PDF, 407 KB)

Cette espèce a été désignée comme espèce préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Son inscription à la liste de la Loi sur les espèces en péril fédérale est à l’étude.

Actuellement, elle est protégée par la Loi sur les pêches fédérale. Si elle est inscrite sur la liste de la Loi sur les espèces en péril, elle obtiendra une protection additionnelle et la préparation d’un plan de gestion de l’espèce sera alors obligatoire.

L’anguille d’Amérique (Anguilla rostrata) appartient à la famille des anguillidés. Elle est aussi connue sous différents noms selon l’étape de son cycle de vie, par exemple civelle, anguille jaune ou anguille argentée. Elle présente les caractéristiques suivantes :

L’anguille d’Amérique

L’anguille d’Amérique

La perception de l’anguille varie énormément selon les cultures et les pays. Pour certains, l’anguille est sacrée, tandis que pour d’autres, elle est repoussante. Certaines cultures l’utilisent à des fins alimentaires ou rituelles, d’autres la pêchent simplement à des fins commerciales. L’anguille d’Amérique a une grande valeur aux yeux des Autochtones pour qui elle est un être spirituel et, encore aujourd’hui, une importante source de nourriture, sans oublier ses propriétés médicinales, principalement sa peau qui est utilisée pour envelopper les entorses et apporter un soulagement aux crampes et autres symptômes semblables. Pour les Mi'kmaq de Terre‑Neuve, l’anguille représente une importante source de nourriture, disponible aussi bien en été qu’en hiver.

Le cycle de vie de l’anguille d’Amérique est à la fois complexe et fascinant. L’anguille ne se reproduit qu’une seule fois pendant sa vie, toute la population frayant ensemble dans la mer des Sargasses, située au sud des Bermudes. Les larves au corps en forme de feuille (appelées leptocéphales) dérivent suivant les courants de l’Atlantique Nord pendant presque un an avant d’atteindre les eaux côtières. Elles se métamorphosent alors en civelles transparentes, stade caractérisé par un manque de pigmentation. Lorsqu’elles quittent la pleine mer pour entrer dans les baies protégées d’eau salée, les estuaires aux eaux saumâtres ou les cours d’eau douce, elles commencent à se pigmenter. À ce stade, ce sont des « civelles pigmentées ». Une fois bien installées dans leur habitat de croissance, elles se transforment en anguilles jaunes. Au moment où elles se préparent à la migration en vue de la reproduction, elles se métamorphosent en anguille argentée.

L’anguille d’Amérique peut tolérer un large éventail de températures et de taux de salinités et peut vivre dans différents habitats, soit l’océan, les estuaires saumâtres et les cours d’eau et les lacs d’eau douce. Son aire de répartition s’étend du Groenland au nord de l’Amérique du Sud. Elle s’alimente des ressources disponibles, se nourrissant d’insectes aquatiques, de poissons, de crustacés et de vers, selon son habitat. Au stade d’anguille argentée, son système digestif n’est plus fonctionnel et elle cesse complètement de s’alimenter.

Les anguilles d’Amérique mâles et femelles diffèrent sur les plans de la taille, de l’espérance de vie et de la répartition. Les mâles sont beaucoup plus nombreux dans la partie sud de l’aire de répartition et fréquentent principalement les cours d’eau et les estuaires. Ils arrivent à maturité et partent pour la mer des Sargasses à une taille bien inférieure (40 cm) et à un âge moins avancé (5 à 10 ans) que les femelles. Celles-ci sont observées beaucoup plus souvent dans la partie nord de l’aire de répartition, dans les eaux douces et saumâtres; elles dépassent parfois les 100 cm de longueur et peuvent atteindre 20 ans avant d’arriver à maturité et de migrer vers les frayères. La plus vieille anguille d’Amérique jamais enregistrée est une anguille en captivité qui a atteint 88 ans.

L’anguille d’Amérique forme une seule population de reproduction. S’il y a déclin d’une partie de la population dans une région, même s’il n’y a pas de baisse ailleurs, c’est toute la population qui sera en déclin. On craint que le recrutement des anguilles dans le haut Saint-Laurent et dans les Grands Lacs au Canada n’ait diminué de 99 pour cent.

Menaces

L’anguille d’Amérique
L’anguille d’Amérique

Les scientifiques soupçonnent la qualité de l’habitat, la pêche et les obstacles à la migration comme étant les plus grandes menaces pour l’anguille d’Amérique. Ces facteurs comprennent tous les changements apportés par l’homme à leur habitat, les barrages, la surpêche, les changements survenus dans les conditions océaniques, ainsi que les pluies acides et les contaminants. Cependant, il reste encore beaucoup à apprendre au sujet de cette espèce pour pouvoir arriver à renverser les effets de ces menaces.

La baisse de la population d’anguille d’Amérique peut avoir une incidence sur une variété d’oiseaux, de poissons et de mammifères, car elle joue un rôle important dans la biodiversité aquatique du Canada et dans notre culture.

Pour en savoir plus, consultez le site Web du registre de la Loi sur les espèces en péril et le site Web de Pêches et Océans Canada des espèces aquatiques en péril, envoyez un courriel au Ministère à info@dfo-mpo.gc.ca ou composez le 1-866-266-6603.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2011
MPO/2011-1708
Cat. No.: Fs114-24/2011F
ISBN: 978-1-100-96579-6

Date de modification :