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Recherche sur les aiguillats communs

Squalus acanthias

Profil d'espece

Pour les renseignements sur les aiguillats communs, visitez la page aiguillats communs.

1) Détermination de l'âge

Figure 1 : Épines de l'aiguillat commun

Figure 1 : Épines de l'aiguillat commun

L'aiguillat commun a une grande longévité et une croissance lente. Les quelques études menées antérieurement sur l'aiguillat commun suggèrent une croissance d'environ 3,5 cm par année, tandis que certaines études de marquage suggèrent une croissance plus lente, soit d'environ 1,5 cm par année. Jusqu'à la fin de notre recherche, ni une méthode de détermination de l'âge ni un taux de croissance n'avaient été validés dans l'Atlantique Nord-Ouest. Cette recherche est maintenant publiée (Campana et al. 2006).

Des échantillons de vertèbres et d'épines d'aiguillat commun prélevés dans le cadre d'un programme de recherche conjoint Sciences-industrie ont servi à déterminer la longévité et la croissance de l'aiguillat commun au Canada atlantique. Ce travail avait pour but d'intégrer des âges fiables d'individus dans un modèle de population afin d'orienter la gestion des pêches dans l'établissement d'un quota de pêche durable.

La méthode traditionnelle pour déterminer l'âge de l'aiguillat commun consiste à dénombrer les anneaux de croissance qui sont visibles à la surface de leurs épines de nageoire dorsale. Pour confirmer l'exactitude des âges obtenus par les dénombrements des anneaux, une nouvelle méthode de validation de l'âge a été élaborée, laquelle repose sur l'utilisation du radiocarbone des essais nucléaires, qui présente une date connue d'incorporation dans l'émail de l'épine. Selon nos résultats, les épines dorsales d'aiguillat commun ont enregistré et conservé une impulsion du radiocarbone provenant des bombes dans les anneaux de croissance pendant les années 1960, période au cours de laquelle de nombreux essais atmosphériques d'armes nucléaires avaient été réalisés. Ces résultats ont confirmé la validité des dénombrements des anneaux de croissance de l'émail des épines comme indicateurs précis de l'âge jusqu'à un âge d'au moins 45 ans. D'après les épines qui ont permis de valider l'âge, la croissance de l'aiguillat commun dans l'Atlantique Nord-Ouest et Nord-Est est beaucoup plus rapide et la longévité, beaucoup moindre que l'aiguillat commun du Pacifique Nord-Est.

Reproduction et croissance

Nous avons étudié des données sur la maturation sexuelle et la croissance de l'aiguillat commun (Squalus acanthias) au large de la côte atlantique du Canada recueillies dans des relevés de recherche et au cours de la pêche commerciale. Les femelles matures sur le plan sexuel et gestantes étaient présentes dans l'ensemble des eaux au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse à l'été et à l'automne, mais elles se sont déplacées vers le large à l'hiver. On a retrouvé le plus grand nombre de juvéniles au large du banc de Georges et près du bord du plateau néo-écossais pendant l'hiver. La longueur à la fourche à 50 % de maturité des mâles était de 55,5 cm à 10 ans, tandis que celle des femelles était de 72,5 cm à 16 ans. Des embryons libres ont été observés chez 62 % des femelles gestantes, et le nombre d'embryons était proportionnel à la taille de la femelle. Les embryons libres sont devenus visibles pour la première fois en juin lorsque leur longueur à la fourche était de 16 cm, et ils devraient atteindre une taille de 22 à 25 cm durant l'hiver. Les âges validés selon les anneaux de croissance des épines ont indiqué une longévité de 31 ans. Les mâles et les femelles croissent à une vitesse semblable jusqu'au moment de la maturité des mâles, après quoi la croissance de ces derniers ralentit considérablement. L'aiguillat commun de l'Atlantique semble croître plus rapidement et mourir plus jeune que l'aiguillat commun du Pacifique Nord-Est. Le faible nombre de mises bas au large des eaux du sud de la Nouvelle-Écosse représente probablement la limite nord d'une vaste répartition centrée dans les eaux des États-Unis. Bien qu'ils soient probablement issus de la même population, les aiguillats communs qui se trouvent dans le golfe du Saint-Laurent et au large de Terre-Neuve pourraient être fonctionnellement isolés de ceux qui se trouvent plus au sud. Nos résultats et nos études de marquage publiées suggèrent que des composantes migratoires et résidantes de la population de l'Atlantique Nord-Ouest occupent les eaux canadiennes. Cette recherche est maintenant publiée (Campana et al. 2009b).

Système reproducteur d'un aiguillat commun femelle

Dynamique des populations

Même si l'aiguillat commun fait l'objet d'une pêche commerciale au Canada, le quota actuel des prises n'est pas fondé sur le savoir scientifique. Sa grande abondance dans les eaux canadiennes peut donner l'impression que les prises seraient très grandes, mais la longévité et la croissance lente de cette espèce la rendent très sensible à la surpêche. Une deuxième complication est que la population de l'aiguillat commun dans l'Atlantique Nord-Ouest s'étend de la Floride jusqu'au sud de Terre-Neuve et qu'elle migre ainsi entre les eaux canadiennes et américaines. Notre recherche actuelle est conçue pour produire un modèle de population détaillé et une évaluation du stock qui pourra servir de fondement pour une pêche durable de l'aiguillat commun dans les deux pays et tenir compte comme il se doit des migrations transfrontalières et des mélanges. Un examen initial de la partie canadienne de l'évaluation du stock est maintenant disponible dans un avis scientifique et un document de recherche (SCCS docrech - 2007/089).

Habitudes migratoires de l'aiguillat commun

Les études de marquage à ce jour (CSAS resdocs - 2007/089) indiquent que le trajet migratoire de 10 à 20 % des aiguillats communs au Canada traverse les eaux frontalières du Canada et des États-Unis, mais on ignore encore la fréquence de la migration ou si la migration est à sens unique. Si l'aiguillat commun vient des États-Unis et qu'il migre vers le Canada pour y rester le reste de sa vie, il serait peut-être plus approprié de gérer l'espèce comme une ressource nationale plutôt que comme une ressource transfrontalière unique.

Nous avons deux projets de recherche en cours pour examiner les habitudes migratoires de l'aiguillat commun. Des étiquettes à signal satellite (PAT et X-Tag) ont pu être fixées à des aiguillats dans la baie de Fundy et les résultats ont été utilisés pour suivre leurs déplacements au Canada et aux États-Unis au cours d'une année. Ces résultats sont actuellement analysés et d'autres activités de marquage sont en cours. Dans le cadre d'un deuxième projet, des émetteurs acoustiques ont été implantés sur des aiguillats communs dans la baie de Fundy afin de suivre leurs déplacements entre des « clôtures » de récepteurs acoustiques sur le fond marin. Ce projet fait partie de l'Ocean Tracking Network.

Les deux projets de marquage ont pour but de déterminer la proportion du stock d'aiguillat commun de l'Atlantique qui traverse les eaux frontalières du Canada et des États-Unis, l'étendue la plus nordique de tout déplacement migratoire et la fréquence de ces migrations.

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