La place du Canada dans les pêches mondiales

2.1 Capture

Selon les données de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Canada se trouvait au 19^e rang mondial pour le volume total des captures de poissons et fruits de mer en 2005 (1 % du total mondial). Il s'agit d'une baisse d'un rang par rapport à 2004, où le Canada occupait le 18^e rang. Les trois premiers rangs étaient occupés respectivement par la Chine, le Pérou et les États-Unis, qui à eux seuls étaient responsables de plus du tiers des captures mondiales en 2005.

Contrairement au volume de la production aquacole, le volume des captures mondiales n'a pas continué de croître en 2005. Par rapport à l'année précédente, les débarquements mondiaux étaient en effet moins élevés de 1 %.

¹Incluant Hong Kong et Macao.
²Les valeurs pour le Canada peuvent ne pas correspondre exactement à ceux de la section 3 en raison des sources de données différentes.
Source : FAO, FishStat Plus, Captures mondiales.

Les eaux exploitées par les pêcheurs canadiens se retrouvent dans les grandes zones 21 et 67 de la FAO ^{Note de bas de page 1}. La zone 21 couvre le nord-ouest de l'océan Atlantique et la zone 67 couvre le nord-est du Pacifique, soit les deux océans qui bordent le Canada à l'est et à l'ouest. En 2005, les débarquements ont atteint 5,4 millions de tonnes dans ces deux zones, dont 1,1 millions au Canada (20 % du total). La majorité des débarquements ont eu lieu au États-Unis, pour un total de 4 millions de tonnes, soit 75 % de l'ensemble des débarquements dans ces deux zones. Les prises totales dans le nord-est du Pacifique et le nord-ouest de l'Atlantique représentaient environ 6 % des captures mondiales en 2005.

Graphique 2.1 : Captures totales sur les côtes atlantique et pacifique du Canada et des États-Unis (zones 21 et 67 de la FAO), par pays, 2005

Source : FAO, FishStat Plus, Captures mondiales.

Les États-Unis représentaient presque la moitié des prises totales du nord-ouest de l'Atlantique en moyenne entre 2003 et 2005, contre 38 % pour le Canada. La position du Canada était plus importante au début des années 90, en termes de volume : les prises des pêcheurs canadiens représentaient alors 42 % des prises totales (moyenne 1988-1990), contre 40 % pour les pêcheurs américains. Notons que le volume des prises a chuté de presque 30 % dans cette zone de pêche après l'effondrement des stocks de morue de l'Atlantique du début des années 1990.

2.2 Aquaculture

La production aquacole de 154 milliers de tonnes au Canada en 2005 place le pays au 23^e rang mondial en termes de volume, et au 20^e rang en termes de valeur. Le premier rang est, comme pour la pêche commerciale, occupé par la Chine. En 2005, la valeur totale de la production aquacole chinoise a atteint 43,3 millions de tonnes (pour une valeur de 40 milliards de $US), soit plus des deux tiers du volume de la production aquacole mondiale. Contrairement à la pêche en mer, la production aquacole mondiale a connu une forte croissance de 14 % en volume depuis 2003. Plusieurs pays, dont l'Indonésie, les Philippines et le Viêt-Nam ont affiché des taux de croissance supérieurs à 30 % durant cette période. En comparaison, la production aquacole canadienne n'a augmenté que de 2 % entre 2003 et 2005.

¹Incluant Hong Kong et Macao.
²Les valeurs pour le Canada peuvent ne pas correspondre exactement à ceux de la section
³ en raison des sources de données différentes.
Sources : FAO, FishStat Plus, Production mondiale de l'aquaculture, quantités.

2.3 Commerce international

Le Canada se classe au 6e rang mondial des exportateurs de poissons et fruits de mer (en termes de valeur totale des exportations), derrière les États-Unis et le Danemark, depuis 2004. En 2003, le Canada occupait le 5e rang, devant le Danemark. La Chine est demeurée le premier exportateur mondial de poissons et fruits de mer entre 2003 et 2005, avec une part de 10 % des exportations mondiales de ces produits en 2005, soit plus du double de la part du Canada. Cette part de la Chine dans les exportations mondiales est toutefois beaucoup moins élevée que sa part dans la valeur de la production aquacole mondiale (51 %) et du volume de pêche mondial (19 %), ce qui peut être expliqué par le fait qu'une partie importante de la production chinoise est destinée au marché intérieur.

À l'inverse, le Canada exporte une plus grande proportion de ses captures et de sa production d'aquaculture, estimée à 85 % ^{Note de bas de page 2} en valeur, ce qui explique en partie que même si la pêche et la production aquacole canadiennes ne représentent qu'1 % du total mondial, les exportations canadiennes comptent pour 5 % des exportations mondiales de poissons et fruits de mer.

Le portrait du commerce mondial des produits marins a beaucoup changé au cours de la dernière décennie : en 1990, le Canada et les États-Unis occupaient respectivement les 2^e et 1^er rangs pour la valeur des exportations de poissons et fruits de mer. À partir de 1991, la baisse graduelle des captures de poissons de fond jusqu'à l'effondrement des stocks de morue de l'Atlantique de 1992 et la hausse de la production d'aquaculture dans les pays asiatiques ont fait glisser la position du Canada du 2^e au 7^e rang des exportateurs en 1993. Depuis, la hausse des prix des crustacés a permis au Canada de regagner quelques rangs selon les années.

¹Incluant les re-exportations.
²Incluant Hong Kong et Macao.
³Les valeurs pour le Canada peuvent ne pas correspondre exactement à ceux de la section 4 en raison des sources de données différentes.
Source : FAO, FishStat Plus, Commerce international des produits de la pêche.

Le tableau 2.4 suivant montre la part des principales exportations canadiennes de poissons et fruits de mer dans les exportations mondiales en 2005, par groupes de produits. On peut remarquer que le Canada représente une part importante des exportations mondiales de certains produits marins comme le homard (57 % des exportations mondiales de cette espèce sont des produits canadiens), les crabes congelés (44 %), les oeufs et foies de poisson (37 %) le hareng fumé (64 %), les flétans du Groenland, de l'Atlantique et du Pacifique (14 %) et l'aiglefin frais (15 %).

¹Produits groupés selon les catégories HS.
²Incluant les re-exportations.
³Les valeurs pour le Canada peuvent ne pas correspondre exactement à ceux de la section 4 en raison des sources de données différentes.
Source : FAO, FishStat Plus, Commerce international des produits de la pêche.

¹Incluant Hong Kong et Macao.
²Les valeurs pour le Canada peuvent ne pas correspondre exactement à ceux de la section 4 en raison des sources de données différentes.
Source : FAO, FishStat Plus, Commerce international des produits de la pêche.

Au chapitre des importations, le Canada importe beaucoup moins de poissons et fruits de mer qu'il n'en exporte, et ne se classait ainsi qu'au 12^e rang mondial des pays importateurs de ces produits en 2005, en hausse toutefois par rapport à 2004, où il occupait le 13^e rang. Le Japon et les États-Unis étaient les deux plus gros importateurs de poissons et fruits de mer la même année, et absorbaient à eux seuls plus de 30 % du volume mondial de ce marché.

2.4 Demande

Selon les données de la FAO, la consommation annuelle de poissons et fruits de mer au Canada était de 23,1 kg par habitant en 2005, une quantité peu élevée comparée à celle des pays où sont exportés une importante quantité de produits marins canadiens, comme le Japon, la France, l'Islande et la Norvège. La consommation canadienne de poissons et fruits de mer est plutôt semblable à celle de son principal partenaire commercial, les États-Unis, qui affichaient une consommation par habitant de 23,8 kg en 2005.

¹Somme des catégories «poisson» et «autres produits aquatiques».
Source : FAOSTAT, Division des statistiques, FAO. Données copiées le 14 Novembre 2007, à http://faostat.fao.org.