Pêche commerciale et aquaculture

2.1 Pêche commerciale marine

À la suite du déclin des stocks de morue de l'Atlantique en 1992, le secteur de la pêche commerciale sur la côte est canadienne a connu une période d'important changement. Au début des années 1990, le poisson de fond a joué un rôle essentiel dans les secteurs de la pêche et de la transformation dans le Canada atlantique, représentant près de la moitié de l'ensemble des débarquements sur le plan de la quantité. Au fil du temps, la prédominance du poisson de fond a été réduite à un niveau par lequel, en 2011, la prise de poisson de fond représentait 13 % de la quantité totale des débarquements dans le Canada atlantique, et à peine moins de 10 % du total de débarquements du point de vue de la valeur.

1. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas être juste.
Source : Analyses économiques et statistiques du MPO.

Sur la côte pacifique, la quantité de débarquements de saumon et, dans une moindre mesure, de hareng, baisse de manière constante depuis le début des années 1990. Les débarquements de saumon et de hareng ont chuté de près de la moitié de la prise totale en 1990 à environ un cinquième en 2011. Les débarquements de saumon et de hareng du Pacifique, en fonction des prix observés sur les quais, ont également chuté. À la même période, les prises de poisson de fond sont passées de près de la moitié de la quantité totale des débarquements en 1990 à près des deux tiers en 2011. Sur le plan de la valeur, les débarquements de poisson de fond ont doublé, de 18 % de la prise totale en 1990 à 36 % en 2011.

1. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas être juste.
Source : Analyses économiques et statistiques du MPO.

Au cours des dernières années, les mollusques et les crustacés ont remplacé les autres espèces principalement récoltées, et ce, sur les deux côtes. Le homard, le crabe des neiges et la crevette sont les crustacés les plus récoltés. Ensemble, ces espèces représentaient les deux tiers de la valeur totale des débarquements des espèces marines au Canada en 2011.

En raison de la valeur relativement élevée des mollusques et des crustacés, leur débarquement est demeuré stable malgré une baisse des quantités de l'ensemble des débarquements (tableau 2.3). En 2011, les mollusques et les crustacés représentaient plus de trois quarts du total des débarquements au Canada en ce qui a trait à la valeur et près de la moitié en ce qui a trait au volume.

1 Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas être juste.
Source : Analyses économiques et statistiques du MPO.

Les débarquements de crabe des neiges sont passés à 459,1 millions de dollars en 2011, soit une hausse de 63 % par rapport aux 281,4 millions de dollars de 2010. Le homard est demeuré la principale espèce commerciale débarquée au Canada en 2011. Malgré une très faible baisse des débarquements sur le plan du volume, les prises de homard ont été évaluées à 619,7 millions de dollars en 2011, soit 8 % de plus qu'en 2010.

La plupart des autres espèces commerciales marines au Canada ont enregistré de modestes augmentations seulement des débarquements de poisson sur le plan de la valeur entre 2010 et 2011. C'est notamment le cas du thon (+8,1 millions de dollars), du flétan (+5,4 millions) et des buccins (+2,9 millions). À l'inverse, on a observé une diminution visible des débarquements de certaines espèces comme le hareng (-9,7 millions de dollars), le maquereau (-7,6 millions) et l'aiglefin (-3,9 millions) au cours de la même période .

2.1.1 Provinces

La pêche commerciale marine est pratiquée dans six des dix provinces canadiennes et dans un territoire, le Nunavut. La Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve et Labrador et la Colombie-Britannique sont les trois provinces où la pêche génère la valeur la plus élevée, suivies par le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et le Québec. La Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick bénéficient également d'une production aquacole majeure (tableau 2.4).

En 2011, près d'un tiers (254 600 t) des prises commerciales marines a été débarqué en Nouvelle-Écosse, pour une valeur de 750,1 millions de dollars. Les principales espèces capturées dans la province étaient le homard (50 %), le crabe des neiges (14 %) et les pétoncles (11 %), de même que la crevette, l'aiglefin et le flétan, qui représentaient 13 % supplémentaires des débarquements de poisson sur le plan de la valeur dans cette province.

Source : Analyses économiques et statistiques du MPO.

Terre-Neuve et Labrador a enregistré le deuxième débarquement commercial le plus important en 2011, avec des prises atteignant 283 826 t, évaluées à 643,9 millions de dollars. Entre 2010 et 2011, le nombre total de homards, de phoques et de maquereaux débarqués a baissé, alors que des augmentations on été signalées pour le crabe des neiges, la crevette et le turbot, entraînant une hausse générale de 26 % des valeurs débarquées en ce qui concerne les débarquements commerciaux de Terre-Neuve et Labrador en 2011. Les principales espèces capturées en 2011 étaient le crabe des neiges (251 millions de dollars) et la crevette (219,2 millions).

La Colombie-Britannique s'est classée troisième, en participant à hauteur de 278,7 millions de dollars aux débarquements commerciaux totaux du Canada. Le Nouveau-Brunswick (175,6 millions) et le Québec (149,3 millions) se sont respectivement classées quatrième et cinquième. Les débarquements dans ces deux provinces représentaient 15 % du total des débarquements commerciaux au Canada. Enfin, l'Île du-Prince-Édouard s'est classée sixième avec 109,8 millions de dollars de débarquements commerciaux en 2011.

2.1.2 Zones de l'OPANO, Canada atlantique

Les pêches sur la côte atlantique jouent le plus grand rôle dans la production de poisson au Canada. Elles représentaient plus des trois quarts des prises canadiennes totales en 2011. Le sud du plateau néo-écossais a enregistré la valeur la plus élevée des débarquements au cours de l'année (tableau 2.5). La partie sud du Golfe du Saint-Laurent et le nord-est de Terre-Neuve ont également enregistré d'importants débarquements en 2011.

Source : Analyses économiques et statistiques du MPO.

2.1.3 Mois d'activité au Canada atlantique

Une grande part de la prise (74 %) réalisée sur la côte atlantique du Canada a été débarquée entre avril et octobre en 2011. Toutefois, c'est en mai et en juin que la valeur des débarquements était la plus élevée, principalement en raison du homard, de la crevette et du crabe des neiges. En 2011, les débarquements qui ont eu lieu au cours de ces deux mois ont été évalués à 757 millions de dollars environ, soit 41 % de la prise totale.

Source : Analyses économiques et statistiques du MPO.

Les débarquements sont relativement élevés sur le plan du volume entre décembre et mars dans la plupart des provinces, à l'exception du Nouveau-Brunswick, de l'Île du Prince-Édouard et du Québec, où la majorité des débarquements a lieu des mois d'avril à juin. À Terre-Neuve et Labrador, des débarquements de poisson relativement plus élevés ont lieu d'avril à août, les valeurs les plus élevées étant enregistrées de mai à juillet. Le volume des débarquements en Nouvelle-Écosse est élevé de mai à septembre, alors que la valeur des débarquements de poisson est la plus élevée de novembre à janvier (tableau 2.6).

2.1.4 Engin de pêche

En 2011, près des deux tiers des débarquements des pêches commerciales sur la côte atlantique ont été capturés au piège à poissons ou au casier (tableau 2.7). Les pièges à poissons ou les casiers étaient également les principaux engins de pêche utilisés sur la côte pacifique. Les espèces capturées au moyen d'attirail de chalutage étaient le deuxième contributeur aux débarquements en 2011, représentant 22 % et 14 % de la valeur totale des prises dans les régions de l'Atlantique et du Pacifique, respectivement.

MPO, Analyses économiques et statistiques (mars 2013).
1. Fondé sur la Classification statistique internationale type des engins de pêche (CSITEP).

2.1.5 Bateaux

En 2011, on dénombrait 14 670 navires actifs dans le secteur des pêches marines commerciales canadiennes (tableau 2.8). On considère qu'un navire de pêche est actif s'il enregistre au moins un débarquement au cours de l'année.

En 2011, la majorité (35 %) du nombre total de bateaux de pêche actifs au Canada se trouvait à Terre-Neuve et Labrador (5 163 navires). La Nouvelle-Écosse se classait au second rang avec 3 522 navires, soit 24 % du total canadien. La majorité (91 %) des navires actifs étaient des bateaux de pêche côtiers de moins de 45 pi (14 m) de long. Même si les navires de pêche hauturiers et semi-hauturiers (plus de 45 pi [14 m]) représentaient 9 % de l'ensemble des navires de pêche actifs au Canada, ils ont rapporté 46 % de la valeur totale canadienne des débarquements au pays en 2011. La valeur moyenne des débarquements par bateau de pêche actif représentait 141 558 dollars au Canada en 2011, soit une hausse de 18 % par rapport à la moyenne de 2010.

1. Les quatre régions du MPO au Canada atlantique sont les suivantes : Terre-Neuve-et-Labrador, Québec, Golfe (nord-est de la Nouvelle-Écosse, est du Nouveau-Brunswick, Île du Prince-Édouard) et Maritimes (sud du Nouveau-Brunswick, sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, est de la Nouvelle-Écosse).
Source : Analyses économiques et statistiques du MPO.
Remarque : il se peut que la somme des navires actifs par province ou par région ne corresponde pas au total de la région de l'Atlantique ou du Canada en raison du débarquement des navires dans plusieurs provinces.

2.2 Pêche commerciale en eau douce

Au Canada, la pêche commerciale en eau douce ou en eaux intérieures se pratique principalement dans les lacs Érié, Huron, Ontario et Supérieur (Ontario), Winnipeg, Cedar, Manitoba et Winnipegosis (Manitoba) et dans le Grand lac des Esclaves (Territoires du Nord-Ouest).

En 2011, la pêche totale en eau douce comptait pour 25 744 t, soit environ 3 % de la valeur et du volume des prises commerciales totales (tableau 2.9). La production totale des espèces d'eau douce a été évaluée à 58,2 millions de dollars en 2011, ce qui représente une baisse de 1,9 million par rapport à 2010.

Le doré jaune, le corégone et la perchaude sont les principales espèces d'eau douce faisant l'objet de la pêche commerciale au Canada. Ces trois espèces comptaient pour près de 66 % du total des débarquements d'espèces d'eau douce capturées au Canada en 2011.

Source : Analyses économiques et statistiques du MPO.

En 2011, la pêche commerciale en eau douce prédominait en Ontario et au Manitoba. Les débarquements de poisson de ces deux provinces comptaient pour 33,8 et 18,9 millions de dollars respectivement, et représentaient ensemble 91 % du total des débarquements de la pêche commerciale en eau douce au Canada en 2011.

2.3 Aquaculture

La production aquacole globale a chuté de 9 %, passant de 926 millions de dollars en 2010 à 845,6 millions en 2011 (tableau 2.10). La baisse de la production du saumon peut expliquer en grande partie cette diminution. Cependant, les gains de production dans les secteurs des truites et des moules d'élevage a en partie compensé cette baisse générale.

1. Les provinces pour lesquelles des données sont indisponibles ne sont pas comprises dans les totaux pour le Canada
Source : Statistique Canada, 2012, Statistiques d'aquaculture – 2011, no 23-222-X au catalogue.

La valeur du saumon d'élevage a chuté de 13 % en 2011, malgré des volumes de production légèrement supérieurs. Le saumon d'élevage comptait pour de 72 % de la valeur totale des produits de l'aquaculture au Canada en 2011, soit 3 % de moins qu'en 2010. À l'inverse, les moules d'élevage ont enregistré une augmentation à un taux de croissance annuel de 3 % sur le plan de la valeur. Les huîtres ont enregistré une baisse de 1 % au cours de la même période.

La Colombie-Britannique demeure la province dominante dans la production aquacole canadienne et génère 465 millions de dollars, soit plus de la moitié de la production totale au pays (tableau 2.11). En 2011, le Nouveau-Brunswick enregistrait la seconde production de produits comestibles de la mer d'élevage en importance, avec 22 274 t de produits de la mer pêchés pour une valeur de 143,3 millions de dollars provenant des activités d'aquaculture. Troisième au classement, Terre-Neuve-et-Labrador a rapporté que la valeur de sa production provenait principalement du poisson. Les données supplémentaires n'étaient pas disponibles en raison du faible nombre de producteurs de la province. Pour la Nouvelle-Écosse, qui occupait le quatrième rang en 2011, les produits comestibles de la mer d'élevage représentaient 8 017 t, pour une valeur totale de production de 42,3 millions de dollars. On estime que le poisson comptait pour 77 % de la valeur totale de production des prises.

1. Les provinces pour lesquelles des données ont été supprimées sont comprises dans le total pour le Canada.
Source : Statistique Canada, 2012, Statistiques d'aquaculture – 2011, no 23-222-X au catalogue.