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Coraux et éponges dans le golfe du Saint-Laurent

Profitez d’images inédites captées à près de 400 mètres de profondeur par le robot téléguidé canadien ROPOS pour voyager dans les eaux profondes, froides et sans lumière du golfe du Saint-Laurent et y découvrir une grande diversité d’espèces animales plus étonnantes les unes que les autres.

Ces images ont été filmées au sud de l’île d’Anticosti lors d’une mission scientifique à l’été 2017 dans ce qui est aujourd’hui l’une des 11 zones de conservation des coraux et des éponges d'eau froide du golfe du Saint-Laurent.

Cette vidéo dévoile des fonds marins difficiles d’accès, peu ou jamais explorés jusqu’à ce jour, et est ponctuée des explications de trois scientifiques de Pêches et Océans Canada qui nous révèlent le rôle des coraux et des éponges dans l’écosystème et l’importance de les protéger.

Transcription

Narrateur : Sous la surface du golfe du Saint-Laurent, au sud de l’île d’Anticosti, se trouve la zone de conservation de coraux et d’éponges du détroit d’Honguedo, qui fait partie du chenal Laurentien. Cette zone a une superficie de plus de 2 300 kilomètres carrés. À cet endroit, le chenal atteint une profondeur de près de 400 mètres, soit plus de 4 fois la hauteur du Rocher Percé. Milieu sans lumière, le fond du chenal offre un spectacle d’une beauté insoupçonnée.

Texte à l’écran :

Virginie Roy
Chercheure scientifique
Pêches et Océans Canada

Virginie Roy : Les coraux et les éponges sont des animaux fascinants.
D’une part, souvent, on pense qu’ils ne sont pas des animaux, mais, en fait, ils le sont.

Ils n’ont pas d’yeux, pas d’oreilles, c’est vraiment des structures incroyables qui offrent des habitats à d’autres espèces. Nos connaissances sont limitées dans cette zone parce qu’elle est difficile d’accès. Et pour la première fois, on a eu des images des animaux vivants que sont les éponges et les coraux, dans leur habitat naturel, sur le fond marin.

Texte à l'écran :

Geneviève Faille
Biologiste en sciences aquatiques
Pêches et Océans Canada

Geneviève Faille : Le robot sous-marin ROPOS permet de ramasser des échantillons. Donc ça, c’est vraiment hyper intéressant de pouvoir aller chercher des organismes complets du fond marin : des éponges, des plumes de mer… qui vont pouvoir être remontées à la surface, intactes.

Narrateur : Les plumes de mer sont très présentes dans le détroit d’Honguedo. Elles surgissent du fond et s’installent de façon clairsemée. Dans les grandes profondeurs du chenal, elles trouvent les conditions idéales à leur croissance.

Geneviève Faille : Les plumes de mer, ça fait partie des coraux mous. Donc, c’est un ensemble de petits animaux qui sont tous associés un à l’autre pour former une colonie.

Texte à l'écran :

Marilyn Thorne
Technicienne en sciences aquatiques
Pêches et Océans Canada

Marilyn Thorne : Tous les coraux mous ont un rôle similaire dans l’environnement et dans l’écosystème. La plume de mer, entre autres, peut servir d’abri pour certaines espèces et peut servir de garde-manger aussi parce qu’il y a plusieurs petits crustacés qui s’y abritent.

Geneviève Faille : Et ils ont également tout un rôle de création d’habitats pour d’autres espèces, puisque les plumes de mer peuvent mesurer entre 10 cm et même 50 cm et 60 cm de haut.

Narrateur : La vie s’installe jusque sous le fond marin d’où surgissent des animaux sortis de la nuit des temps.

Texte et images à l’écran :

Ophiure
Souris de mer
Étoile de vase
Myxine

Narrateur : De toutes les créatures qui peuplent le fond du chenal Laurentien, la myxine du nord est l’une des plus mystérieuses. Elle s’enfouit dans la vase pour n’en sortir que pour chasser ses proies. C’est un animal qui a bien peu changé depuis son apparition, il y a plus de 320 millions d’années.

Geneviève Faille : Dans cette zone profonde du fond du chenal Laurentien, on peut également retrouver des blocs rocheux, qui sont un peu comme des oasis de vie, qui vont être colonisés par une multitude d’espèces d’éponges, d’anémones et même d’autres organismes.

Narrateur :
De nombreux visiteurs ont adopté ces eaux profondes, entre autres, le requin maraîche, la morue, le sébaste et certaines espèces de raies. Tous y trouvent des conditions qui comblent certains de leurs besoins vitaux. La zone de conservation du détroit d’Honguedo fait partie d’un ensemble de 11 zones sélectionnées par Pêches et Océans Canada pour favoriser la conservation de ces organismes fragiles et vulnérables que sont les coraux et les éponges.

Geneviève Faille :

C’est vraiment important de conserver les plumes de mer, les coraux et les éponges en général parce qu’ils font partie de l’ensemble de la biodiversité marine et de toutes les espèces qu’on peut y retrouver.

Marilyn Thorne :

C’est des zones qui servent d’habitat et à l’alimentation de plusieurs espèces. On espère fortement que dans 10, 15, 20, 30 ans, on va avoir une nette amélioration du milieu actuel.

Narrateur :

Il est essentiel de conjuguer nos efforts pour bien comprendre le rôle de ces espèces uniques et leur relation avec les autres organismes de leur écosystème. Et, globalement, de permettre l’amélioration de la santé et de la productivité des grands fonds, au profit des générations à venir.

Texte à la fin de la vidéo :

Exploration dans le golfe du Saint-Laurent
Du 23 août au 30 août 2017, des scientifiques de Pêches et Océans Canada et d’Oceana Canada ont exploré des zones peu accessibles, dans le golfe du Saint-Laurent. Leur mission a permis d’effectuer des relevés d’habitats et d’espèces importants et d’explorer quatre zones clés d’une profondeur de 20 m à 400 m : le chenal laurentien nord et sud, le banc des Américains et la cuvette du Cap Breton.

Crédit pour les images sous-marines :
Canadian Scientific Submersible Facility/ROPOS,
Oceana Canada et Pêches et Océans Canada.
Pêches et Océans Canada
©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, 2018


Date de modification :