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Recherche sur l'aquaculture : Nouvelles méthodes de contrôle pour gérer le pou du poisson

Pêches et Océans Canada accorde une importance particulière à l'aide apportée au secteur aquacole canadien afin que son développement se fasse de manière responsable et durable.

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Narrateur : Pêches et Océans Canada accorde une importance particulière à l'aide apportée au secteur aquacole canadien afin que son développement se fasse de manière responsable et durable.

Pêches et Océans Canada se fonde sur des principes scientifiques éprouvés : ... l'importance de la recherche qui guide la prise de décisions en matière de règlementation, qui permet d'assurer la santé des animaux aquatiques, qui explore de nouvelles technologies et des techniques novatrices pour améliorer les pratiques d'élevage en aquaculture...y compris l'élaboration de meilleurs outils de révention.

L'un des défis particuliers auxquels les aquaculteurs doivent faire face de nos jours est le pou du poisson...

Le pou du poisson est un parasite marin naturel qui s'attache aux populations de poissons depuis des millions d'années et qui continue de toucher tant les poissons d'élevage que les poissons sauvages dans le monde entier.

Bien qu'il ne pose aucun risque pour la santé humaine, le pou du poisson est devenu un problème épineux dans le domaine de l'aquaculture, en particulier pour les salmoniculteurs.

Les poux du poisson ont tendance à se multiplier rapidement dans les sites aquacoles de certaines régions du pays, dans une proportion telle que leur nombre pourrait poser des risques pour la santé du saumon d'élevage. Jusqu'à maintenant, différentes méthodes ont été employées pour faire face à ce problème, et les résultats ont été mitigés.

Heureusement, la science se montre très prometteuse concernant la lutte contre le pou du poisson dans les exploitations aquacoles. Nous assistons déjà à d'importants progrès, tandis que les chercheurs étudient de nouvelles méthodes de lutte plus écologiques.

Des scientifiques de Pêches et Océans Canada, M. Shawn Robinson, à la Station biologique de St. Andrews, dans la baie de Fundy... et M. Chris Pearce, à la Station biologique du Pacifique, à Nanaimo, en Colombie-Britannique... travaillent avec des partenaires de l'industrie et du milieu universitaire pour trouver des solutions de rechange pour lutter contre le pou du poisson.

Shawn Robinson : « En ce moment, nos recherches sur le pou du poisson sont davantage axées sur la découverte d'autres options de traitement que sur le maintien du statu quo. Nous menons ces recherches pour deux raisons. 

D'abord, nous cherchons à mieux comprendre le cycle biologique du pou du poisson, de sorte que nous puissions intervenir dans ce cycle et le rompre. Ensuite, nous tentons de trouver d'autres outils que l'industrie pourra utiliser. »

Narrateur : Un ensemble d'outils "de rechange" sur lequel M. Robinson travaille concerne les attractifs, soit les signaux sensoriels et comportementaux utilisés par les larves du pou du poisson et les juvéniles pour trouver un poisson auquel s'attacher :

S. Robinson : « Nous avons découvert que les larves, et même les adultes jusqu'à un certain point, sont attirées par la lumière, notamment par la lumière bleue. La lumière blanche les attire également, mais pas autant que la lumière bleue.

Nous avons aussi découvert qu'ils sont attirés par les phéromones. Il s'agit en sont en quelque sorte d'attractifs sexuels que les animaux utilisent pour communiquer. En ce qui concerne le pou du poisson, l'un de ces attractifs est sans doute l'odeur de saumon. Il peut également s'agir, comme vous le savez, de toute autre odeur susceptible de stimuler l'instinct sexuel du pou.

Dans la nature, ces odeurs aident l'espèce à trouver un partenaire sexuel. Dans le monde industriel, il est à espérer que ces odeurs servent de piège. »

Narrateur : Bien que les pièges semblent bien fonctionner, les scientifiques et leurs partenaires de l'industrie font toujours face à un défi :

S. Robinson : « Le problème est que le pou du poisson n'est pas le seul organisme dans le milieu. De plus, son abondance est relativement faible, par rapport aux autres organismes. Nous devrons donc approfondir nos recherches, afin de créer un attractif plus ciblé n'attirant que le pou du poisson »

Narrateur : Il existe un autre aspect, peut-être plus prometteur, que Pêches et Océans Canada, ses partenaires de l'industrie et le milieu universitaire explorent actuellement :

Chris Pearce : « L'une des idées que nous avons eues il y a plusieurs années est, en fait, l'idée originale de Shawn Robinson...Nous avions pensé utiliser les coquillages filtreurs qui se trouvent à proximité des fermes salmonicoles pour les utiliser comme aspirateurs naturels afin d'absorber les larves planctoniques du pou du poisson et de réduire les populations de poux touchant les poissons d'élevage.

À ce jour, nous nous sommes principalement concentrés sur la réalisation d'essais en laboratoire pour vérifier si ces espèces de coquillages filtreurs peuvent effectivement consommer les larves du pou du poisson.

Les recherches se sont avérées très concluantes sur les deux côtes. Elles démontrent que toutes les espèces mises à l'essai sont bel et bien capables d'absorber les larves planctoniques du pou du poisson. »

S. Robinson : « Je suis très satisfait des résultats obtenus jusqu'à présent. Nous avons découvert que si nous apportons des poux de poisson en laboratoire...des femelles portant des oeufs, nous pouvons produire des tonnes de larves et ensuite les placer dans les réservoirs avec des coquillages filtreurs, p. ex., la moule bleue ou le pétoncle géant. Ces coquillages absorbent alors une multitude de larves. Ils filtrent les larves se trouvant dans l'amas d'eau, les mâchent en entier, puis les digèrent, de façon à les éliminer. » 

C. Pearce : « C'est super, mais que faisons-nous à partir de là? Dans le milieu naturel, sur le terrain, il faut jongler avec différents facteurs : les courants, la turbulence, les vagues, les poissons. Constaterons-nous le même genre de résultats sur le terrain? Donc, la prochaine étape consiste à effectuer des essais pratiques dans des sites d'élevage commercial.

Nous allons placer de grandes quantités de coquillages filtreurs autour des cages pour saumons dans un site commercial d'élevage du saumon. Puis nous allons comparer les quantités de poux avec celles dans les cages de contrôle, qui ne contiennent aucun coquillage, pour voir s'il y a des différences dans les niveaux de larves planctoniques du pou ou les niveaux de poux adultes chez les poissons. »

Narrateur : Ces deux domaines de recherche, les pièges et les filtreurs, visent les poux du poisson à leurs premières étapes de croissance; Pêches et Océans Canada et ses partenaires commencent aussi à travailler sur d'autres moyens de réduire le nombre de poux du poisson qui sont parvenus au stade adulte.

S. Robinson : "Pour cette stratégie, nous faisons appel à un genre de prédateurs du pou de poisson, qui sont des organismes tels que les poissons nettoyeurs...et bon nombre de ceux-ci sont comme les labridés et appartiennent à la famille des labridés. Nous utilisons ici des poissons similaires. Ainsi la tanche-tautogue, qui est une espèce locale. Celle-ci élimine certains poux adultes, notamment les femelles de grande taille portant des oeufs.

Il y a également un autre poisson, le lompe. Il s'agit d'un beau petit poisson qui ressemble un peu à Nemo. Ce dernier se colle au saumon et peut en fait le débarrasser des poux. »

Narrateur : On peut ainsi demander : La relation problématique entre le pou du poisson et l'aquaculture est-­elle sur le point de devenir enfin chose du passé?

C. Pearce : « Je crois que la lutte sera constante. Il s'agit d'une espèce naturelle vivant à l'état sauvage. Elle demeurera à jamais dans la nature. C'est un problème auquel les éleveurs de saumons seront toujours confrontés. Ils finiront probablement par avoir dans leur boîte à outils des solutions variées pouvant servir à résoudre les problèmes liés au pou du poisson. »

Narrateur : Et donc, Pêches et Océans Canada et ses scientifiques, en collaboration avec les partenaires du milieu universitaire et de l'industrie aquacole, continuent de chercher des moyens novateurs pour aider à gérer ces types de problèmes au moyen d'une approche intégrée.

Cet investissement dans la recherche essentielle simplifiera en fin de compte le recours à des pratiques améliorées en matière de santé du poisson au sein de cette industrie en plein essor.

Nous remercions :

Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG)

le Réseau canadien d’aquaculture multitrophique intégrée (RCAMTI) et son directeur scientifique, M. Thierry Chopin, professeur à l’Université du Nouveau­Brunswick, ainsi que les scientifiques et étudiants diplômés qui ont contribué à cet important projet de recherche du RCAMTI

l’Université du Nouveau-Brunswick, l’Université de Victoria, et l’Université de l’île de Vancouver

Cooke Aquaculture Inc., Grieg Seafood BC Ltd., Marine Harvest Canada Ltd.

Centre Huntsman des sciences océaniques

le Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA) du Pêches et Océans Canada

les scientifiques de Pêches et Océans Canada : Chris Pearce et Shawn Robinson

la Station biologique du Pacifique et la Station biologique de St. Andrews

Équipe de production
Production et réalisation : Productions Stonehaven
Michael Taylor et Scott Mason
Gestionnaires de projet (Pêches et Océans Canada) : Tara Donaghy et Emily Nelson

Un grand merci à Ryan Leblanc (St. Andrews, N.­B.) pour avoir généreusement fourni la musique

 

© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, représentée par Pêches et Océans Canada, 2013

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