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Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) : partie II

Examen national par les pairs – Région de la capitale nationale

Du 23 au 26 février 2016
Vancouver (C.-B.)

Président : Garry Stenson

SUJETS

1.  Besoins en matière d’habitat de l’épaulard (populations résidentes du nord et du sud du Pacifique Nord-Est), du rorqual commun (Pacifique) et du rorqual bleu (Atlantique)
Contexte

Lorsqu’une espèce aquatique est inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en tant qu’espèce menacée, en voie de disparition ou disparue, Pêches et Océans Canada (MPO) est tenu de désigner et de protéger l’habitat nécessaire à la survie et au rétablissement de l’espèce, ce qui est lié aux objectifs en matière de population et de répartition établis dans le cadre d’un programme de rétablissement. La désignation est fondée sur la meilleure information disponible au moment de la désignation, information habituellement fournie sous la forme d’avis scientifiques (documents de recherche examinés par les pairs et rapports de consultation scientifique).

À l’appui des exigences découlant de la LEP, le Secteur des sciences du MPO a été chargé d’entreprendre une évaluation des habitats importants de l’épaulard (populations résidentes du nord et du sud du Pacifique Nord-Est), du rorqual commun (population du Pacifique) et du rorqual bleu (population de l’Atlantique). Il est impératif de consulter (ou de suivre, dans la mesure du possible) les lignes directrices pour la désignation de l’habitat essentiel des espèces aquatiques en péril (MPO, 2015) et de justifier, le cas échéant, toute approche de rechange. Cet avis sera pris en compte (par les équipes de rétablissement appropriées et le Programme des espèces en péril du MPO) aux fins de la désignation de l’habitat essentiel dans le cadre des programmes de rétablissement ou des plans d’action applicables à ces espèces.

Objectifs

Élément 1 : Décrire les propriétés de l’habitat de l’épaulard (populations résidentes du nord et du sud du Pacifique Nord-Est), du rorqual commun (population du Pacifique) et du rorqual bleu (population de l’Atlantique) essentielles au bon déroulement des processus du cycle biologique nécessaires à la survie et au rétablissement de l’espèce. Décrire les fonctions, les caractéristiques et les paramètres de l’habitat et, dans la mesure du possible, la façon dont les fonctions biologiques sont appuyées par les caractéristiques de l’habitat.

Ces renseignements peuvent être fournis sous la forme d’un tableau récapitulatif.

Si cet avis entraîne la précision ou l’agrandissement de l’habitat essentiel désigné antérieurement, indiquer clairement si une modification quelconque est suggérée aux fonctions, aux caractéristiques ou aux paramètres indiqués dans le programme de rétablissement ou le plan d’action.

Élément 2 : Dans la mesure du possible, fournir des renseignements sur l’étendue spatiale des zones de répartition de l’épaulard (populations résidentes du nord et du sud du Pacifique Nord-Est), du rorqual commun (population du Pacifique) et du rorqual bleu (population de l’Atlantique) susceptibles de présenter les propriétés de l’habitat décrites à l’élément 1.

Des cartes claires à la plus haute résolution possible sont requises pour cet élément. Il faut déployer tous les efforts possibles pour quantifier et géoréférencer la superficie des divers types d’habitat de façon aussi précise que possible. Un avis relatif à la superficie totale et à l’emplacement géographique des habitats est nécessaire pour les éléments suivants. Les lignes directrices définissant la qualité et la quantité de l’habitat disponible actuellement, ainsi que l’habitat nécessaire afin qu’une espèce atteigne ses objectifs de rétablissement en matière d’abondance, d’aire de répartition et d’une certaine population sont accessibles dans le document MPO (2007a).

Fournir un énoncé clair indiquant si l’habitat désigné est suffisant pour assurer la survie et le rétablissement de l’espèce, compte tenu des objectifs en matière de population et de répartition indiqués dans le programme de rétablissement de l’espèce (Beauchamp et al. 2009, MPO 2011, Gregr et al. 2006). Si les données actuelles ne permettent pas de déterminer si l’habitat désigné est suffisant, indiquer clairement pourquoi la meilleure information disponible est inadéquate et cerner les lacunes en matière de connaissances auxquelles il faut remédier pour fournir un avis qui permettra de cerner parfaitement l’habitat essentiel (p. ex., le calendrier des études, les données requises, les approches de modélisation qui devraient être utilisées).

Formuler un avis sur la mesure dans laquelle la disponibilité d’habitats importants répond aux besoins de l’espèce, tant dans l’immédiat que lorsque l’espèce sera rétablie.

Élément 3 : Cerner les activités les plus susceptibles de détruire les propriétés de l’habitat figurant aux éléments 1 et 2, et donner des renseignements sur l’ampleur et les conséquences de ces activités.

Les renseignements de cet élément peuvent ensuite être utilisés pour faciliter la détermination des activités susceptibles d’endommager ou de détruire l’habitat essentiel.

Les activités cernées peuvent être menées à l’intérieur ou à l’extérieur des limites de l’habitat décrit à l’élément 2, mais pourraient quand même avoir des répercussions sur l’habitat décrit à l’élément 2. Les activités doivent être susceptibles à la fois de se produire et de causer la destruction de la fonction dudit habitat.

Indiquer le seuil (le cas échéant) auquel l’activité rendra l’habitat impropre à remplir sa fonction lorsque l’espèce en aura besoin. Fournir des détails quant à la façon dont l’activité pourrait avoir des répercussions sur la fonction de l’habitat, et indiquer l’incidence du moment de l’activité, le cas échéant (c.-à-d. le mécanisme par lequel les répercussions ont lieu, comme une séquence d’effets).

Si cet avis entraîne la précision ou l’agrandissement de l’habitat essentiel désigné antérieurement, indiquer clairement si une modification quelconque est suggérée aux activités qui pourraient provoquer la destruction de l’habitat essentiel désigné dans le programme de rétablissement ou le plan d’action. Les activités doivent refléter les menaces cernées dans le programme de rétablissement de l’espèce. Si ce n’est pas le cas, le présent avis doit fournir une explication de tout écart.

2. État de la population de phoque commun (Phoca vitulina) dans l’habitat d’alimentation des épaulards migrateurs dans le détroit de Georgie
Contexte

Dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique, le phoque commun (Phoca vitulina) est l'espèce de proie des épaulards migrateurs la plus fréquemment documentée. Jusqu’au début des années 1970, des programmes étaient en vigueur en vue de réformer les phoques communs et les otaries de Steller en Colombie-Britannique. Au moment de la conclusion de ces programmes, le nombre de phoques communs en Colombie-Britannique était tombé à environ 10 000 individus.  Dans les années 1990, le phoque commun était dix fois plus abondant qu’il ne l’était avant la réforme (Olesiuk, 1999). En 2008, les estimations indiquaient que la population s’était stabilisée à environ 105 000 individus vivant dans les eaux canadiennes du Pacifique (MPO, 2010).

Comme le phoque commun est la principale espèce de proie de la population menacée d’épaulards migrateurs, sa disponibilité joue un rôle important dans le rétablissement de l’espèce.  Le programme de rétablissement de l’épaulard migrateur (MPO, 2007b) indique qu’il est nécessaire de déterminer la quantité, la qualité et la répartition des proies de l’épaulard migrateur requises pour assurer le maintien ou l’augmentation du niveau actuel de la population. Une surveillance continue du phoque commun contribuera à l’atteinte de cet objectif.

En 2012 (MPO, 2013a), l’avis scientifique du MPO sur l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’épaulard migrateur a été rédigé et est en cours d’examen aux fins de la désignation de l’habitat essentiel de l’épaulard migrateur.

Le Programme des espèces en péril du MPO a demandé un avis scientifique sur l’état actuel de la population de phoques communs afin de mieux définir les caractéristiques, les fonctions et les paramètres de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’épaulard migrateur. Une mise à jour de l’évaluation de l’abondance du phoque commun en Colombie-Britannique a été effectuée en fonction des relevés menés depuis la dernière évaluation, datant de 2008.  Ces renseignements seront utilisés pour atteindre les objectifs du programme de rétablissement liés à la disponibilité des proies, tels qu’ils sont définis dans le programme de rétablissement des épaulards migrateurs (MPO, 2007b).

En plus d’appuyer le rétablissement de la population d’épaulards migrateurs, des renseignements sur l’abondance et la répartition du phoque commun sont régulièrement requis pour traiter les questions telles que les évaluations environnementales, les soumissions liées à l’habitat, le choix de sites pour les installations d’aquaculture de poissons et de mollusques et crustacés, et l’évaluation des répercussions sur les ressources halieutiques locales, et pour examiner les demandes concernant la réforme et la délivrance de permis de chasse aux phoques nuisibles.

Objectifs

Mettre à jour les connaissances sur l’état de la population et la répartition du phoque commun (Phoca vitulina) dans le détroit de Georgie.

3.  Évaluation des risques de collision entre des navires et des grands cétacés dans la région du Pacifique
Contexte

Les grandes espèces de baleines occupent des régions du rebord continental qui coïncident souvent avec les voies de navigation où de gros navires, comme des navires de croisière, des navires de charge, des porte-conteneurs et des pétroliers, convergent à mesure qu’ils approchent des ports côtiers. Le sud-ouest de l’île de Vancouver comprend une grande région de rebord continental qui coïncide avec l’approche du trafic maritime dans le détroit de Juan de Fuca. Ce couloir de navigation est relié à de nombreux ports de la zone des basses terres continentales de Vancouver, y compris Port Metro Vancouver, l’un des plus grands ports de la côte ouest de l’Amérique du Nord, ainsi qu’à des ports dans la baie Puget (Washington). Les collisions de navires avec des baleines sont une source anthropique de mortalité pour plusieurs espèces, notamment le rorqual bleu, le rorqual commun et le rorqual à bosse, partout dans le monde (Laist et al., 2001; Jensen et Silber, 2004). Des collisions avec des navires ayant provoqué des mortalités au sein de ces espèces ont été signalées en Colombie-Britannique, dans l’État de Washington et en Californie (Gregr et al., 2006; Douglas et al., 2008; Ford et coll., 2009). Bien que le nombre de collisions avec des navires signalées soit faible, on sait que la véritable fréquence de ces occurrences est sous-estimée dans les rapports : dans de nombreux cas, l’exploitant du navire ne détecte pas la collision et la carcasse de la baleine coule avant de dériver vers les eaux côtières, où elles sont parfois signalées fortuitement par des navigateurs côtiers.  Donc, les statistiques établies d’après les constatations directes de blessures ou grâce à la récupération ou au signalement de carcasses de baleine constituent une sous-représentation de la véritable fréquence des collisions avec des navires (Laist et al., 2001; Douglas et al., 2008). La modélisation de la répartition des baleines et du trafic maritime offre une approche de rechange à l’évaluation du risque de rencontre et de la probabilité que la rencontre ait une issue fatale.

Les programmes de rétablissement découlant de la LEP et visant le rorqual bleu, le rorqual commun et le rorqual boréal (Gregr, 2006), le rorqual à bosse (MPO, 2013) et la baleine noire du Pacifique Nord (MPO, 2012) définissent les collisions avec des navires comme étant une menace au rétablissement de ces espèces. Une évaluation du risque de collision avec des navires pour le rorqual commun et le rorqual à bosse sur la côte ouest de l’île de Vancouver ainsi qu’une modélisation de la répartition des baleines et du trafic maritime ont été réalisées.

Le Programme des espèces en péril du MPO a demandé un avis scientifique sur les méthodes permettant d’évaluer le danger que les collisions avec des navires représente pour les espèces de grandes baleines, et de fournir des estimations du risque de mortalité pour les grands cétacés à fanons au large de la côte ouest de l’île de Vancouver. Les résultats et l’avis découlant de cette évaluation aideront le programme de la LEP et le Programme de protection des pêches du MPO à examiner les répercussions possibles sur l’espèce et son habitat de l’augmentation prévue du trafic maritime, et fournira de l’information aux fins d’examen par le Programme des océans du MPO dans le cadre de l’établissement et de la gestion d’un réseau de zones de protection.

Objectifs

Publications prévues

Participants

Références

Beauchamp, J., Bouchard, H., de Margerie, P., Otis, N. et Savaria, J.-Y. 2009. Programme de rétablissement du rorqual bleu (Balaenoptera musculus), population de l'Atlantique Nord-Ouest au Canada [VERSION FINALE]. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. 63 p.

MPO. 2007a. Documentation de l’utilisation de l’habitat par les espèces en péril et quantification de la qualité de l’habitat. Secr. can. de consult. Sci. du MPO, Avis sci. 2007/038.

MPO. 2007b. Programme de rétablissement de l'épaulard migrateur (Orcinus orca) au Canada. Série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Vancouver. viii + 53 p.

MPO. 2010. Évaluation des populations de phoques communs du Pacifique (Phoca vitulina richardsi). Secr. can. de consult. Sci. du MPO, Avis sci. 2009/011.

MPO. 2011. Programme de rétablissement des épaulards résidents (Orcinus orca), du nord et du sud au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. ix + 85 p.

MPO. 2012. Programme de rétablissement de la baleine noire du Pacifique Nord (Eubalaena japonica) dans les eaux canadiennes du Pacifique. Série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. vii + 58 p.

MPO. 2013a. Renseignements à l'appui de la désignation de l'habitat essentiel des épaulards migrateurs (Orcinus orca) au large de la côte Ouest canadienne. Secr. can. de consult. Sci. du MPO, Avis sci. 2013/025. 17 p.

MPO. 2013b. Programme de rétablissement du rorqual à bosse du Pacifique Nord (Megaptera novaeangliae) au Canada. Série des programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa. 85 p.

MPO. 2015. Guidelines for the Identification of Critical Habitat for Aquatic Species at Risk.

Douglas, A.B., Calambokidis, J., Raverty, S., Jeffries, S.J., Lambourn, D.M., and Norman, S.A. 2008. Incidence of ship strikes of large whales in Washington State. J. Mar. Biol. Assoc. U.K. 88(6): 1121-1132.

Ford, J.K.B., Rambeau, A.L., Abernethy, R.M., Boogaards, M.D., Nichol, L.M., and Spaven, L.D. 2009. An Assessment of the Potential for Recovery of Humpback Whales off the Pacific Coast of Canada. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Res. Doc.2009/015. iv + 33 p.

Gregr, E.J., Calambokidis, J., Convey, L., Ford, J.K.B., Perry, R.I., Spaven, L. et Zacharias, M. 2006. Programme de rétablissement pour le rorqual bleu, le rorqual commun et le rorqual boréal (Balaenoptera musculus, B. physalus, et B. borealis) dans les eaux canadiennes du Pacifique. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Vancouver : Pêches et Océans Canada. vii + 63 p.

Jensen, A.S., and Silber, G.K. 2003. Large Whale Ship Strike Database. U.S. Department of Commerce, NOAA Technical Memorandum. NMFS-OPR-, 37 pp.

Laist, D.W., Knowlton, A.R., Mead, J.G., Collet, A.S., Podesta, M. 2001.Collisions between ships and whales. Mar. Mamm. Sci. 17(1): 35-75.

Olesiuk, P.F. 1999. An assessment of the status of harbour seals (Phoca vitulina) in British Columbia. CSAS Res Doc 99/33.

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