Évaluation de la structure génétique de l'holothurie du Pacifique (Parastichopus californicus) dans les zones de transfert en Colombie-Britannique
PRRA-2015-P-03
Description
Pêches et Océans Canada (MPO) réglemente l'industrie de l'aquaculture en Colombie-Britannique de sorte que l'introduction de poissons, de mollusques et de crustacés dans les installations, et leur transfert entre celles-ci, ne nuisent pas aux espèces aquatiques locales ni à leur habitat. Ce projet a étudié s’il se pourrait qu'on ait à mettre en place des mesures d'atténuation, afin de réduire les risques liés aux activités de transfert (p. ex., désinfection des œufs, mise en quarantaine des stocks) sous l'article 56 du Règlement de pêche (dispositions générales).
En Colombie-Britannique, il y a cinq zones de transfert des salmonidés (ZTS) distinctes qui s'étendent sur la Région du Pacifique. Ces zones servent à gérer le déplacement des mollusques et des crustacés d'élevage, de manière à empêcher l'échange du gène entre les populations sauvages et d'élevage, et à contrôler le transfert de parasites ou d'agents pathogènes potentiels. L'introduction ou le transfert d'individus issus de l'élevage peut entraîner une transmission du gène aux populations sauvages et occasionner une perte de la variation génétique ou une perte de gènes adaptatifs présents chez les populations sauvages. Par conséquent, le fait de connaître les échelles spatiales où les populations de mollusques et de crustacés sont génétiquement distinctes peut aider à optimiser les frontières des ZTS, de manière à répondre aux objectifs écologiques et socio-économiques.
En Colombie-Britannique, il faut un permis d'introduction et de transfert tant pour les activités de transfert d'holothuries effectuées à l'intérieur d'une même zone que celles menées entre deux zones. Cette étude consistait à évaluer la structure génétique de l'holothurie du Pacifique (Parastichopus californicus) et à comparer l'emplacement des discontinuités génétiques à l'aide des frontières actuelles des ZTS. Également, de façon plus générale, l'information sur la structure génétique de l'espèce procurait des données spatiales importantes permettant d'orienter la gestion des pêches et les travaux de conception des réseaux d'aires marines protégées (AMP). Les résultats de ce projet aide à élaborer des avis scientifiques qui pourront servir à renforcer le fondement scientifique pour les zones de transfert des mollusques et crustacés et la gestion durable de l'industrie conchylicole.
Constatations
De façon générale, l’étude a permis de trouver des signes de la structure génétique de la population de P. californicus qui peuvent éclairer la pertinence de l’emplacement des limites des zones de transfert des mollusques et des crustacés (ZTMC) situées dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique. À la plus grande échelle spatiale, les analyses par grappes ont révélé une rupture génétique entre deux groupes distincts. La différenciation entre ces deux grappes est attribuable à la distance. Au sein des groupes régionaux, il y a eu d’autres ruptures génétiques. Selon une analyse statistique, la différenciation à une plus petite échelle spatiale ne dépend pas de la distance.
En général, les grappes génétiques identifiées correspondaient à l’emplacement des limites des ZTMC. Plus particulièrement, les ZTMC situées autour de l’île de Vancouver (côte ouest de l’île de Vancouver, détroit de la Reine-Charlotte et détroit de Georgia) correspondaient aux trois grappes identifiées dans la région méridionale. Toutefois, selon les résultats, il conviendrait peut-être mieux de gérer la côte ouest de Haida Gwaii comme une zone distincte, tandis que les côtes nord et est pourraient éventuellement être regroupées avec la ZTMC de la côte nord et de la côte centrale.
Publications
Xuereb, A., Fortin, M.-J., Bernatchez, L. et Curtis, J., 2017. Evaluation of genetic structuring of California Sea Cucumber (Parastichopus californicus) across Transfer Zones in BC.
Nom du programme
Programme de recherche sur la réglementation de l'aquaculture (PRRA)
Année
2015 - 2017
Chercheur(euses) principal(es)
Janelle Curtis
chercheuse scientifique, Pêches et Océans Canada, Station biologique du Pacifique, Région Pacifique
Courriel: Janelle.Curtis@dfo-mpo.gc.ca
Membres de l'équipe
Nicholas Duprey, chercheur scientifique, Pêches et Océans Canada, Station biologique du Pacifique, Région Pacifique
Chris Pearce, chercheur scientifique, Pêches et Océans Canada, Station biologique du Pacifique, Région Pacifique
Dan Curtis, chercheur scientifique, Pêches et Océans Canada, Station biologique du Pacifique, Région Pacifique
Collaborateur(rices)
Marie-Josée Fortin, Université de Toronto
Amanda Xuereb, Université de Toronto
Louis Bernatchez, Université Laval
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