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Recherche sur l’aquaculture liée à la recommandation 19 de la Commission Cohen

Les recherches que nos scientifiques mènent, souvent en collaboration avec d’autres chercheurs, permettent de mieux comprendre l’étendue et l’impact des interactions entre le saumon sauvage du Pacifique et le saumon d’élevage. Ces conclusions scientifiques aident à répondre à la recommandation 19 en déterminant si les activités d’élevage du saumon dans des parcs en filet dans la région des îles Discovery, en Colombie-Britannique, posent plus qu’un risque minime pour la santé du saumon rouge du fleuve Fraser en migration. À l’avenir, cette recherche guidera les pratiques exemplaires et les discussions alors que nous étudions avec les Premières Nations locales les options entourant le renouvellement des permis d’aquaculture dans les îles Discovery.

Déterminer les risques et les impacts sur le saumon sauvage

Pour donner suite à la recommandation 19, le Ministère a examiné le risque global pour le saumon rouge du Fraser que posent les maladies qui peuvent survenir dans les fermes d’élevage de saumon de l’Atlantique. À ce jour, Pêches et Océans Canada (MPO) a effectué neuf évaluations des risques liés aux agents pathogènes connus pour causer des maladies dans les opérations aquacoles de la région des îles Discovery.

Le risque est la possibilité de subir une forme de préjudice, de perte ou de dommage. Il est évalué en tenant compte de la probabilité qu’un événement se produise et de la gravité de ses répercussions potentielles.

Pour cette tâche, les chercheurs ont utilisé les résultats de l’Initiative des sciences de l’aquaculture pour l’évaluation des risques environnementaux. Ce modèle réunit toutes les données et tous les renseignements scientifiques pertinents afin de produire des avis scientifiques sur le risque que les agents de stress issus de l’aquaculture présentent pour le poisson sauvage et l’environnement dans tout le pays.

Ils déterminent le risque scientifique en estimant d’abord la probabilité que des événements se produisent. Ensuite, ils caractérisent l’ampleur et la gravité des effets potentiels sur l’environnement. Puis, ils combinent la probabilité et les conséquences pour estimer le risque associé à l’agent de stress – dans ce cas, le transfert d’un agent pathogène précis.

Un aspect important de l’évaluation des risques consiste à cerner les incertitudes liées à chaque étape. L’incertitude est le manque de connaissances sur les paramètres évalués. Il existe des incertitudes qui sont dues à la variabilité naturelle et d’autres qui résultent d’un manque de connaissances.

En cernant les incertitudes, nous pouvons ensuite choisir des domaines clés pour la collecte de données, la recherche ou les activités de surveillance qui aideront à lever ces incertitudes à l’avenir.

Comment nous produisons des avis scientifiques

Le Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) produit des avis scientifiques fondés sur des données probantes, objectifs et impartiaux. Ce processus officiel et transparent comporte un examen approfondi par les pairs qui analyse et remet en question l’information scientifique pour en arriver à une perspective consensuelle.

Lorsque MPO reçoit une demande d’avis scientifique sur un sujet précis, un comité directeur est formé pour définir la portée de la demande et élaborer le mandat de l’examen. Ce comité est généralement composé de membres du Secteur des sciences du MPO, du demandeur et parfois d’autres parties intéressées et compétentes externes au MPO (comme des participants autochtones ou universitaires).

Ensuite, les scientifiques recueillent et analysent des données pertinentes pour préparer des documents de travail, qui sont une collection de renseignements techniques et scientifiques qui seront analysés afin de produire l’avis. Ces documents de travail sont ensuite examinés par des experts désignés par le comité directeur. Ces experts peuvent provenir du MPO, du milieu universitaire, d’un autre ministère fédéral ou de la communauté scientifique internationale.

La prochaine étape de ce processus est la réunion d’examen par les pairs. Les personnes invitées à participer à ces réunions sont choisies pour leur expertise et leurs connaissances du sujet examiné. Les participants peuvent être :

Les participants analysent les documents de travail et les commentaires des examinateurs experts pour élaborer un avis consensuel. Un consensus est atteint si toutes les parties peuvent généralement accepter le document de travail et appuyer ses conclusions et l’avis scientifique proposé. Une fois accepté, le document de travail devient le document de recherche final.

Une fois le processus terminé, un avis scientifique est produit à partir des conclusions. Tous les documents du processus du SCCS sont affichés en ligne.

Conclusions des évaluations des risques pour la région des îles Discovery

Les neuf évaluations ont permis de déterminer le risque que posent ces agents pathogènes pour le saumon rouge du Fraser. Les évaluations ont porté sur les fermes situées dans la région des îles Discovery. Les considérations comprenaient les pratiques actuelles de gestion de la santé du poisson, les courants océaniques et l’écologie du saumon.

Pour chaque agent pathogène, l’évaluation a permis de déterminer une estimation du risque, qui combine la probabilité que l’événement se produise et le niveau d’impact ou de conséquence de l’événement. Les estimations des risques peuvent être illustrées dans une matrice des risques.

Toutes les évaluations ont conclu que les agents pathogènes attribuables aux fermes de saumon de l’Atlantique dans la région des îles Discovery ne présentent qu'un risque minimal pour l’abondance et la diversité du saumon rouge du fleuve Fraser compte tenu des pratiques actuelles de gestion de la santé du poisson.

Veuillez consulter les sommaires de chaque évaluation des risques.

Autres recherches sur les interactions entre le saumon sauvage du Pacifique et le saumon d’élevage

La compréhension de l’ampleur et de l’effet des interactions entre les exploitations salmonicoles et les populations de poissons sauvages peut guider les décisions réglementaires et l’élaboration des mesures d’atténuation.

Santé du poisson

Les recherches visant à comprendre les interactions entre le saumon sauvage et le saumon d’élevage sont un domaine de recherche prioritaire.

Outre les évaluations des risques effectuées en réponse aux recommandations de la Commission Cohen, MPO appuie des recherches visant à mieux comprendre les interactions entre l’aquaculture et le milieu aquatique. Le Programme de recherche sur la réglementation de l’aquaculture (PRRA) finance un projet de recherche sur le traitement et la gestion des parasites et des pathogènes du poisson.

Pou du poisson

On s’inquiète des effets du pou du poisson provenant des fermes de saumon de l’Atlantique sur le saumon du Pacifique et sur la santé du saumon rouge du Fraser.

Plus de 15 ans de recherches intensives sur les effets du pou du poisson d’élevage sur le saumon sauvage au Canada ont permis d’améliorer considérablement nos connaissances sur la biologie du pou du poisson (génétique, cycle biologique, répartition, abondance et tolérance), la sensibilité relative et la résistance des espèces de saumon du Pacifique au pou du poisson.

Une évaluation scientifique a produit un avis scientifique sur les mesures de gestion du pou du poisson, la surveillance et les interactions entre les poissons d’élevage et les poissons sauvages. La dynamique du pou du poisson est influencée par la salinité et la température de l’eau (qui ont une incidence sur la survie, la croissance, le taux de développement et le succès de reproduction du pou du poisson), le mouvement de l’eau (marées et courants), le comportement des stades larvaires infectieux et des stades pré-adultes et adultes mobiles, ainsi que l’abondance et la proximité de poissons hôtes appropriés.

De plus, la sensibilité à l’infestation par le pou du poisson est très variable parmi les espèces de saumon du Pacifique, et le saumon de l’Atlantique est généralement plus vulnérable à une telle infestation que les espèces de saumon du Pacifique. Les scientifiques ont démontré que le risque posé par le pou du poisson pour le saumon sauvage diminue de manière inversement proportionnelle à la taille du poisson. Les résultats d’études en laboratoire indiquent à la fois la taille et la résistance au pou du poisson propre à l’espèce chez les saumons juvéniles, et des études en laboratoire ont également montré que le nombre mortel de poux du poisson dépend de l’espèce et de la taille. Les données tirées de ces études en laboratoire permettent de mieux comprendre les infections naturelles, et le calcul de seuils de densité d’infection létale pourrait être un outil de gestion utile.

Les avis scientifiques découlant de l’examen par les pairs de 2012 comprenaient plusieurs mesures qui ont été entamées ou mises en œuvre dans le cadre des activités de gestion et scientifiques du MPO.

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