Plan de rétablissement : Crevette nordique (Pandalus borealis) - Zone de pêche de la crevette 6
Région de la capitale nationale
- Date à laquelle on a déterminé que le stock se trouvait au point de référence limite ou en-dessous de celui-ci : 2017
- Date de prescription du stock en vertu des dispositions relatives aux stocks de poisson : 4 avril 2022
- Date d’approbation du plan de rétablissement : 31 mai 2024
Avant-propos
En 2009, Pêches et Océans Canada (MPO) a préparé le document Un cadre décisionnel pour les pêches intégrant l’approche de précaution (Politique de l’approche de précaution) conformément au Cadre pour la pêche durable. Ce document décrit la méthodologie ministérielle relative à l’application de l’approche de précaution (AP) aux pêches canadiennes. Un élément important de la Politique de l’AP stipule que lorsqu’un stock est descendu à un niveau inférieur ou égal à son point de référence limite (PRL), un plan de rétablissement doit être mis en place de manière à avoir une probabilité élevée de ramener ce stock au-dessus du PRL dans un délai raisonnable.
En outre, selon l’article 6.2 des dispositions relatives aux stocks de poissons de la Loi sur les pêches modifiée (2019), des plans de rétablissement doivent être élaborés et mis en œuvre pour les principaux stocks prescrits qui sont descendus à un niveau égal ou inférieur à leur PRL. Cette exigence légale est soutenue par l’article 70 du Règlement de pêche (dispositions générales) (RPDG), qui définit le contenu requis de ces plans de rétablissement et établit un échéancier pour l’élaboration de chaque plan de rétablissement.
Le présent plan de rétablissement vise à déterminer les principaux objectifs de rétablissement pour la crevette nordique dans la zone de pêche de la crevette 6 (ZPC 6), ainsi que les mesures de gestion permettant de les atteindre. Ce plan fournit une interprétation commune des « règles » fondamentales qui régissent le rétablissement du stock. Ce stock est visé par le Règlement de pêche (dispositions générales) (article 69) et est donc soumis à l’article 6.2 de la Loi sur les pêches et à ses exigences réglementaires.
Les objectifs et les mesures énoncés dans le présent plan demeurent en vigueur tant que le stock n’a pas atteint sa cible de rétablissement. Une fois que l’on aura déterminé que le stock a atteint la cible, il sera géré au moyen du Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP) standard ou d’un autre processus de gestion des pêches afin de répondre aux exigences des dispositions relatives aux stocks de poissons. Les mesures de gestion énoncées dans le présent plan de rétablissement sont obligatoires et peuvent être modifiées, ou d’autres mesures peuvent leur être ajoutées, si elles ne mènent pas au rétablissement du stock.
Le présent plan de rétablissement n’est pas un document ayant force exécutoire; il ne peut constituer la base d’une contestation judiciaire. Le plan peut être modifié en tout temps et il ne peut entraver l’exercice du pouvoir discrétionnaire du ministre conféré par la Loi sur les pêches. Le ministre peut, pour des raisons de conservation ou pour toute autre raison valable, modifier toute disposition du plan de rétablissement conformément aux pouvoirs reconnus dans la Loi sur les pêches.
Les décisions qui découlent de l’application de ce plan de rétablissement doivent respecter les droits des peuples autochtones du Canada reconnus et affirmés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, y compris ceux qui sont issus de traités modernes. Lorsque le MPO est chargé de mettre en œuvre un plan de rétablissement dans une zone faisant l’objet d’un traité moderne, le plan de rétablissement sera mis en œuvre d’une manière conforme à cet accord. Le plan devrait également être guidé par la décision Sparrow rendue en 1990 par la Cour suprême du Canada, selon laquelle le droit des groupes autochtones de pratiquer la pêche à des fins alimentaires, sociales et rituelles a préséance, sous réserve de la conservation des ressources, sur toute autre utilisation de ces dernières.
- Introduction et contexte
- 1.1 Biologie du stock
- 1.1.1 Dispersion des larves
- 1.2 Conditions environnementales et facteurs écosystémiques influençant le stock
- 1.3 Pêche
- 1.4 Défis actuels de la gestion des pêches
- 1.5 Aperçu de l’importance socio-économique et culturelle de la pêche
- 1.6 Savoir autochtone et contributions des Autochtones à l’élaboration du plan de rétablissement
- 1.1 Biologie du stock
- Tendances et état du stock
- Causes probables du déclin du stock
- Objectifs mesurables visant le rétablissement du stock
- Mesures de gestion permettant d’atteindre les objectifs
- Analyse socio-économique
- Méthode de suivi des progrès vers l’atteinte des objectifs
- Examen périodique du plan de rétablissement
- Références
Annexe A : Historique des TAC et des prises dans la ZPC 6 (de 2013/14 à 2022/23)
Annexe B : Historique de la pêche de la crevette nordique
Annexe C : Analyse de la dépendance
Annexe D : Exportations de crevette nordique
Annexe E : Composition du Groupe de travail sur le plan de rétablissement de la ZPC 6
1.0 Introduction et contexte
Le présent plan de rétablissement concerne la pêche de la crevette nordique (Pandalus borealis) dans la zone de pêche de la crevette 6 (ZPC 6). Il entre en vigueur à compter de la saison de pêche 2024-2025. Un plan de gestion intégrée des pêches (PGIP) est disponible pour ce stock dans le cadre du PGIP pour la crevette nordique dans les ZPC 0,1,4-7 et les zones d’évaluation est et ouest (ZEE et ZEO). Les objectifs et les mesures énoncés dans le présent plan de rétablissement demeurent en vigueur tant que le stock n’a pas atteint sa cible de rétablissement (voir la section 4.1). Une fois que l’on aura déterminé que le stock a atteint sa cible, il sera géré selon le PGIP. S’il y a lieu, le présent plan de rétablissement renvoie au PGIP pour obtenir de plus amples renseignements sur la pêche.
1.1 Biologie du stock
La crevette nordique est présente dans l’Atlantique Nord-Ouest, de la baie de Baffin jusqu’au golfe du Maine. On la trouve généralement sur des substrats meubles et vaseux et à des températures au fond comprises entre 1 °C et 6 °C. Toutefois, elle est capturée en grande partie dans des eaux où les températures oscillent entre 2 °C et 4 °C. Ces conditions se rencontrent habituellement à des profondeurs de 150 m à 600 m, et sont présentes dans toute la zone hauturière de Terre-Neuve-et-Labrador. La crevette nordique est l’espèce dominante de crevettes de l’Atlantique Nord-Ouest.
C’est une proie importante pour plusieurs espèces telles que la morue franche (Gadus morhua), le flétan du Groenland (Reinhardtius hippoglossoides), les sébastes (Sebastes spp.), les raies (Raja radiata, R. spinicauda), le loup de mer (Anarhichas spp.) et le phoque du Groenland (Phoca groenlandica).
La crevette nordique est un hermaphrodite protérandrique; les individus naissent et atteignent d’abord la maturité en tant que mâles, puis s’accouplent en tant que mâles pendant une ou plusieurs années avant de changer de sexe pour passer le reste de leur vie en tant que femelles matures. Le jour, la crevette nordique se repose et se nourrit sur le plancher océanique ou près de ce dernier. La nuit, une grande quantité de crevettes migrent verticalement dans la colonne d’eau, se nourrissant de zooplancton. Les femelles produisent des œufs à la fin de l’été et à l’automne, qu’elles transportent jusqu’à ce qu’ils éclosent au printemps. Il n’existe pas de méthode fiable pour déterminer l’âge des crevettes sur le terrain et on suppose que la croissance varie dans l’espace et dans le temps en fonction des conditions environnementales. La biomasse exploitable (BE) est définie comme le poids de tous les mâles et de toutes les femelles dont la longueur de la carapace de plus de 17 mm. Elle est composée en majorité de femelles; toutefois, la proportion de femelles dans les prises du relevé de taille exploitable varie selon la ZPC et l’année.
Bien que les premières études génétiques aient démontré que les crevettes nordiques dans les ZPC 4 à 6 sont fortement homogènes sur le plan génétiqueNote de bas de page 1, des études préliminaires plus récentes ont repéré des bassins génétiquement distincts localisés qui pourraient être liés à des profils océanographiques à plus petite échelle (c.-à-d. des tourbillons). Des recherches préliminaires récentes ont observé une différenciation génétique dans la ZPC 6, où une migration et un flux génétique réduits ont été détectés entre les crevettes côtières et extracôtièresNote de bas de page 2. La différenciation génétique observée à l’échelle de cette zone de gestion montre que même si la crevette nordique a une phase larvaire, les mécanismes de rétention et de sélection à l’échelle locale pourraient avoir une incidence sur la structure de la population dans la ZPC 6. L’hypothèse selon laquelle les zones localement épuisées dans la ZPC 6 ne pourraient être reconstituées que par la dispersion larvaire entre les zones de gestion et à l’intérieur de la zone elle-même est très peu probable.
1.1.1 Dispersion des larves
On sait que la crevette nordique est largement répartie dans l’Atlantique Nord-Ouest et que l’unité de gestion de la ZPC 6 est biologiquement liée aux zones adjacentes par la dispersion des larves. On ignore encore les taux d’échange (exportation/importation) entre ces unités de gestion et on comprend moins les taux d’échange des adultes. Le courant du Labrador s’écoule vers le sud depuis la ZPC 4, traverse les ZPC 5 et 6 et facilite le transport des larves. La modélisation par simulation de la dispersion des larves dans les ZPC 4 à 6 a montré qu’il y a une forte connectivité des larves vers l’aval et que la plupart des recrues dans une ZPC donnée peuvent provenir d’une ZPC située plus au nordNote de bas de page 3. Les larves de crevettes nordiques peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant de s’établir, et la modélisation par simulation a montré que les larves originaires de l’Arctique présentent également un fort potentiel d’établissement dans les ZPC 4 à 6. Elles indiquent également une faible rétention des larves de crevettes dans les ZPC 4 et 5, et une rétention larvaire plus élevée dans la ZPC 6Note de bas de page 4.
1.2 Conditions environnementales et facteurs écosystémiques influençant le stock
Les populations de crevettes nordiques sont influencées par diverses conditions environnementales et écosystémiques, dont la température de l’eau, la disponibilité des proies et la prédation. Les tendances de ces conditions sont donc importantes pour comprendre l’état actuel et les tendances futures potentielles de la crevette nordique.
Les renseignements les plus récents sur l’indice climatique de Terre-Neuve-et-Labrador de 2022 ont indiqué que 2021 a été l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées, poursuivant la tendance continue au réchauffement depuis 2018. La prolifération printanière du phytoplancton a été plus précoce que la moyenne en 2021, poursuivant une tendance à la prolifération précoce observée depuis le milieu des années 2010. Ces dernières années, la structure de la communauté zooplanctonique est revenue à une proportion plus élevée d’espèces de copépodes de grande taille (Calanus finmarchicus), ce qui pourrait avoir des répercussions positives sur le transfert d’énergie vers les niveaux trophiques supérieurs dont fait partie la crevette nordiqueNote de bas de page 5.
Malgré certains signes positifs au cours des dernières années (p. ex. augmentation de la proportion de copépodes de plus grande taille), les conditions écosystémiques générales dans les divisions 2J3K de l’OPANO sur le plateau de Terre-Neuve et le nord du Grand Banc (ZPC 6 et partie sud de la ZPC 5) demeurent révélatrices d’une productivité globale limitée de la communauté de poissonsNote de bas de page 6. Bien que la biomasse totale demeure bien inférieure à ce qu’elle était avant l’effondrement de la communauté de poissons au début des années 1990, elle a affiché un certain rétablissement jusqu’au début des années 2010, où l’on a observé quelques déclinsNote de bas de page 7. La biomasse totale actuelle (c’est-à-dire la biomasse de tous les groupes fonctionnels de poissons combinés) reste inférieure au niveau du début des années 2010. Depuis le milieu des années 2000, cette communauté de poissons est revenue à une structure dominée par les poissons à nageoires, mais on note une légère augmentation de la dominance des mollusques et crustacés depuis 2018.
Dans les conditions écosystémiques actuelles (faible taille des stocks de crevette depuis 2015, faible productivité de l’écosystème, retour à une structure dominée par les poissons, faible production nette de crevette par tête et pression de la prédation généralement élevée dans la ZPC 6 et le sud de la ZPC 5), il est peu probable que la pêche soit un facteur dominant des stocks de crevette dans la ZPC 6. Compte tenu des répercussions relatives de la prédation au cours des dernières années dans la ZPC 6 et le sud de la ZPC 5, de petits changements dans les prises peuvent avoir plus d’influence sur la trajectoire des stocks qu’ils n’en avaient au milieu des années 2000. Vous trouverez un examen plus approfondi de la prédation et les considérations relatives aux proies à la section 3.2.
1.3 Pêche
La pêche de la crevette dans la ZPC 6 est une pêche commerciale dirigée. La pêche a lieu dans les eaux de pêche canadiennes adjacentes à la côte du sud du Labrador et du nord de Terre-Neuve, au nord de la latitude 49°15’N et au sud de 53°45’N, à l’exclusion du détroit de Belle-Isle (figure 1).
Malgré les liens entre les populations de crevettes nordiques gérées dans la ZPC 6 et les régions plus nordiques, la pêche dans la ZPC 6 est actuellement gérée de façon indépendante, avec un total autorisé des captures (TAC) établi chaque année. Le TAC est la quantité totale de crevettes qu’il est permis de capturer pour la saison de pêche en question. La saison de pêche dans la ZPC 6 va du 1er avril au 31 mars. Il n’y a pas de pêche de la crevette nordique à des fins alimentaires, sociales, rituelles (ASR) ou récréatives dans la ZPC 6 (ni dans la pêche de la crevette nordique en général).
Les TAC au début de cette pêche (fin des années 1970) étaient inférieurs à 2 000 tonnes (t) et récoltés uniquement par la flotte de grands navires (plus de 100 pieds). La première augmentation importante du TAC a eu lieu en 1994, à 11 050 t. Les prises commerciales de crevette nordique ont augmenté rapidement du milieu des années 1990 au début des années 2000 dans la ZPC 6 (figure 1). Les augmentations du TAC ont culminé avec le TAC historique maximal de 85 725 t fixé pour la saison de pêche 2008-2009. La ressource était considérée comme saine et l’exploitation des pêches faible (moins de 15 %)Note de bas de page 8. Des réductions du TAC sont appliquées régulièrement depuis 2009-2010 en raison des déclins des stocks associés à l’évolution des conditions océaniques et à l’abondance accrue des prédateurs des crevettes.
Figure 2 - Version textuelle
Année de gestion | GN CPUE modélisée (kg/heure) | GN Intervalles de confiance inférieurs à 95 % | PN Intervalles de confiance supérieurs à 95 % | GN CPUE Moyenne | PN CPUE modélisée (kg/heure) | PN Intervalles de confiance inférieurs à 95 % | PN Intervalles de confiance supérieurs à 95 % | PN CPUE Moyenne |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1989 | 397 | 355 | 444 | 1247 | - | - | - | - |
1990 | 424 | 383 | 470 | 1247 | - | - | - | - |
1991 | 570 | 518 | 626 | 1247 | - | - | - | - |
1992 | 682 | 620 | 752 | 1247 | - | - | - | - |
1993 | 836 | 761 | 918 | 1247 | - | - | - | - |
1994 | 1147 | 1040 | 1266 | 1247 | - | - | - | - |
1995 | 1493 | 1343 | 1660 | 1247 | - | - | - | - |
1996 | 1595 | 1429 | 1780 | 1247 | - | - | - | - |
1997 | 1846 | 1669 | 2043 | 1247 | - | - | - | - |
1998 | 1582 | 1440 | 1738 | 1247 | 294 | 276 | 313 | 365 |
1999 | 1528 | 1395 | 1674 | 1247 | 297 | 281 | 315 | 365 |
2000 | 1767 | 1616 | 1932 | 1247 | 335 | 316 | 354 | 365 |
2001 | 1758 | 1604 | 1926 | 1247 | 364 | 343 | 387 | 365 |
2002 | 1520 | 1394 | 1657 | 1247 | 320 | 303 | 338 | 365 |
2003-04 | 1542 | 1420 | 1674 | 1247 | 336 | 318 | 355 | 365 |
2004-05 | 1741 | 1599 | 1895 | 1247 | 444 | 419 | 471 | 365 |
2005-06 | 1752 | 1607 | 1910 | 1247 | 473 | 445 | 502 | 365 |
2006-07 | 1786 | 1639 | 1947 | 1247 | 489 | 460 | 519 | 365 |
2007-08 | 1630 | 1500 | 1771 | 1247 | 498 | 469 | 528 | 365 |
2008-09 | 1475 | 1342 | 1621 | 1247 | 445 | 420 | 471 | 365 |
2009-10 | 1257 | 1149 | 1374 | 1247 | 372 | 349 | 396 | 365 |
2010-11 | 1295 | 1186 | 1414 | 1247 | 368 | 347 | 391 | 365 |
2011-12 | 1473 | 1351 | 1606 | 1247 | 398 | 374 | 423 | 365 |
2012-13 | 1410 | 1287 | 1544 | 1247 | 446 | 419 | 474 | 365 |
2013-14 | 1278 | 1167 | 1399 | 1247 | 417 | 393 | 443 | 365 |
2014-15 | 1291 | 1167 | 1429 | 1247 | 475 | 445 | 507 | 365 |
2015-16 | 960 | 880 | 1048 | 1247 | 463 | 434 | 495 | 365 |
2016-17 | 576 | 523 | 634 | 1247 | 293 | 273 | 314 | 365 |
2017-18 | 794 | 691 | 912 | 1247 | 235 | 215 | 257 | 365 |
2018-19 | 871 | 728 | 1042 | 1247 | 226 | 207 | 247 | 365 |
2019-20 | 737 | 621 | 875 | 1247 | 232 | 212 | 253 | 365 |
2020-21 | 878 | 724 | 1064 | 1247 | 225 | 202 | 250 | 365 |
2021-22 | - | - | - | - | 319 | 288 | 353 | 365 |
* Included are the mean LV and SV of CPUE series. |
Vous trouverez l’historique des TAC et des prises dans la ZPC 6 (de 2013 à 2022) à l’annexe A. Les TAC ont été établis avec des taux d’exploitation potentiels de l’ordre de 19 à 22 % de 2013 à 2016, car le stock a diminué jusque dans la zone de prudence. Depuis que le stock de la ZPC 6 est tombé dans la zone critique en 2017-2018 (relevé de 2016), le taux d’exploitation a été maintenu à un maximum de 10 % de la biomasse exploitable estimée, conformément au plan de rétablissement (2018) de ce stock.
De plus amples détails sur l’historique, les caractéristiques et les mesures de gestion des pêches sont disponibles dans les sections 1 et 7 du PGIP.
1.4 Défis actuels de la gestion des pêches
1.4.1 Pertinence du point de référence limite (PRL)
Le point de référence supérieur du stock (PRS) et le PRL pour la crevette nordique dans la ZPC 6 ont été élaborés dans le cadre d’une combinaison de processus d’examens non évalués par les pairs (groupe de travail) et d’examens scientifiques par les pairs, et ont été définis en fonction de la moyenne géométrique de l’indice de la biomasse du stock reproducteur (BSR) femelle sur une période productive de 1996 à 2003 (voir la section 2.0). Les travaux visant à élaborer ces points de référence ont tenu compte des conclusions de l’atelier sur l’approche de précaution (AP) pour les pêches et les stocks canadiens de crevette qui s’est tenu en 2008Note de bas de page 9.
Depuis l’élaboration des points de référence de l’AP, des changements sont survenus dans l’environnement, l’écosystème et la prédation, autant de facteurs pouvant avoir des répercussions négatives sur la crevette nordique. Tous les intervenants de l’industrie craignent que le PRL dans la ZPC 6 ne soit pas approprié puisque la période de référence coïncide avec une période de creux record de la biomasse des prédateurs des crevettes dans la région. De plus, les intervenants ont souligné l’augmentation rapide, ou « poussée », de la biomasse de la crevette à la suite de l’effondrement de la biomasse des poissons démersaux prédateursNote de bas de page 10. Un examen scientifique antérieur des variations de la biomasse de crevette au cours de cette période donne à penser qu’il y a une grande incertitude en ce qui concerne l’ampleur de la croissance de la population de crevettes. Ainsi, il n’est pas possible de la qualifier à l’aide des données actuelles.
Un processus de réponse des Sciences du SCAS a de ce fait été organisé en janvier 2017 afin d’examiner les points de référence employés dans le Cadre de l’approche de précaution pour la crevette nordique dans la ZPC 6. Dans la réponse des SciencesNote de bas de page 11 qui en a résulté, on conclut que malgré le déclin de la production nette de crevette par tête, qui résulte de l’évolution des facteurs environnementaux et écosystémiques, il n’y a pas suffisamment d’information pour déterminer si le régime de productivité de la crevette a changé et on ne sait pas encore s’il y a eu des régimes de productivité faible ou élevée dans le passé. Ces préoccupations cadrent avec les relevés, les taux de prise et les indices élaborés à partir des contenus stomacaux de prédateurs de crevettes pendant la période précédant la série chronologique actuelle des relevés par navire de recherche, qui commence en 1996. De plus, il faudrait aussi évaluer la biomasse nécessaire pour soutenir d’autres ressources dans l’état actuel de l’écosystème (c.-à-d. le rôle de la crevette en tant qu’espèce fourragère) lors de l’examen des points de référence révisés.
Le processus d’examen par les pairs a mené à la conclusion qu’on ne disposait pas de suffisamment de données probantes pour pouvoir recommander d’autres points de référence provisoires à la suite de la réunion de janvier 2017 et que, compte tenu du niveau élevé d’incertitude et de l’importance de la crevette pour d’autres espèces en tant qu’espèce fourragère, l’abaissement des points de référence actuels de la biomasse entraînerait un risque élevé pour l’écosystème et la ressource. La conclusion est de maintenir le point de référence actuel de la biomasse utilisé pour l’approche de précaution concernant la crevette nordique jusqu’à ce que d’autres renseignements et analyses soient disponibles.
1.4.2 Élaboration d’un modèle de population
Une réunion d’examen régional par les pairs du SCAS a eu lieu en mai 2019 afin d’élaborer un nouveau Cadre de l’AP pour la crevette nordique dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador. Les principaux objectifs de cette réunion étaient d’examiner les modèles de population proposés et de définir des PRL conformes à l’approche de précaution pour la crevette nordique dans les ZPC 4 à 7. Un modèle de population pour la crevette, intégrant des facteurs environnementaux et écosystémiques, a été élaboré et examiné par des pairs durant la réunion du SCAS. Le modèle a utilisé l’oscillation nord-atlantique (ONA) et la prédation par la morue franche (Gadus morhua), le flétan du Groenland (Reinhardtius hippoglossoides) et les sébastes (Sebastes spp.) pour prédire les changements de la productivité dans les ZPC 4 à 7, ce qui permet de prédire la biomasse totale l’année suivante. Bien que le modèle ait été accepté, le consensus des examinateurs et des participants à la réunion a déterminé qu’il n’était pas approprié pour la prise de décisions de gestion.
Des estimations historiques de la biomasse de la crevette nordique, reconstituées à partir de relevés antérieurs de la crevette et d’analyses du régime alimentaire, ont été présentées durant cette réunion. Les participants à la réunion ont admis que trois sources de données différentes révélaient une augmentation spectaculaire de la biomasse de la crevette nordique au début des années 1990, mais ils ont jugé que l’estimation de la croissance de la population et, par conséquent, les estimations précises de la biomasse et le PRL proposé élaboré à partir de ce taux de croissance ne pouvaient pas être utilisés pour la gestion. De ce fait, le PRL provisoire de la ZPC 6 de 2010, qui était considéré comme la meilleure preuve disponible, a été conservé et sera utilisé par la gestion jusqu’à ce que d’autres points de référence soient élaborésNote de bas de page 12.
L’absence de modèle de projection de la population représente une limite importante pour la gestion du stock dans la ZPC 6 et la pêche de la crevette nordique en général. À l’heure actuelle, il n’est pas possible de prédire comment la pression de la pêche et les conditions environnementales changeantes pourraient influer sur l’abondance future de la crevette dans la ZPC 6, à court ou à long terme. Les travaux visant à élaborer un modèle à utiliser pour évaluer le stock de la ZPC 6 sont en cours. La Direction des sciences du MPO considère l’élaboration d’un modèle de projection de la population comme une prochaine étape cruciale du processus d’examen des points de référence de l’AP, et un examen par les pairs du SCAS est provisoirement prévu à l’automne 2024.
1.4.3 Échelle spatiale des zones d’évaluation scientifique et de gestion de la crevette
Les ZPC ont été créées afin de répartir l’effort de pêche et d’améliorer l’efficacité des régimes de gestion de la pêche de la crevette nordique. Les limites de gestion qui en résultent sont, dans une certaine mesure, arbitraires et choisies en fonction de facteurs autres que la structure de la population de l’espèce. L’évaluation du stock de crevette nordique dans la ZPC 6 est effectuée à l’échelle de l’unité de gestion afin de tenir compte à la fois des pratiques historiques et des préférences des gestionnaires des pêches et de l’industrie. Toutefois, on sait que l’unité de stock biologique de crevette nordique est plus grande que les échelles de gestion actuelles. C’est pourquoi la Direction des sciences du MPO a indiqué qu’il faut faire preuve de prudence dans l’interprétation des données sur l’état du stock et leur application à l’échelle des sous-stocks (p. ex. à l’échelle de la ZPC). Bien que l’on reconnaisse cette limite, l’évaluation et la gestion du stock se font toujours au niveau de la ZPC pour le moment.
Il faut donc intégrer les données de toutes les zones d’évaluation pour comprendre la dynamique de la ressource de crevettes nordiques dans son ensemble. Des travaux sont en cours pour mieux comprendre la dynamique de la population de crevettes nordiques qui pourrait guider l’échelle spatiale des points de référence biologiques et l’évaluation formelle du stock à l’avenir, qui sera potentiellement mieux harmonisée avec les unités de production.
D’autres problèmes de gestion, qui ne sont pas propres à la pêche dans la ZPC 6, sont décrits dans la section 4 du PGIP.
1.5 Aperçu de l’importance socio-économique et culturelle de la pêche
La pêche de la crevette nordique dans la ZPC 6 apporte une contribution importante à Terre-Neuve-et-Labrador ainsi qu’à l’économie régionale en procurant des revenus, des emplois et l’utilisation de biens et de services opérationnels dans la chaîne d’approvisionnement, de la récolte à la transformation, en passant par la distribution et l’exportation. La pêche de la crevette nordique est pratiquée par deux flottes : la flotte côtière (moins de 89 pieds 11 pouces) et la flotte hauturière (plus de 100 pieds).
La pêche de la crevette nordique a commencé entre le début et le milieu des années 1970 à la suite de missions exploratoires du MPO qui ont confirmé la présence de crevettes dans les eaux de l’île de Baffin jusqu’à Terre-Neuve-et-Labrador au sud. À la fin des années 1980, la pêche était devenue une industrie importante, avec des investissements à forte intensité de capital dans les chalutiers congélateurs modernes et des débarquements annuels de plus de 26 000 t. Au milieu des années 1990, une forte croissance de la biomasse a mené à l’introduction de la flotte côtière et des détenteurs d’allocations spéciales. Le TAC de crevette nordique dans les ZPC 0 à 7 a continué d’augmenter pour culminer en 2008-2009 à environ 177 000 t; le TAC de la ZPC 6 s’établissait à environ 85 725 t, soit près de 50 % du total. Après 2008, les quotas de crevette dans la ZPC 6 ont commencé à diminuer. En 2015, le TAC avait chuté à 48 196 t (une réduction d’environ 44 % en sept ans) et a poursuivi sur cette tendance, atteignant 9 430 t en 2022-2023 (reporté par la suite en 2023-2024). De plus amples détails sur l’historique de la pêche se trouvent à l’annexe B.
Dans leur publication de 2019, Carruthers et ses collaborateursNote de bas de page 13 indiquent que les répercussions socio-économiques de la pêche de la crevette sont largement réparties dans l’ensemble de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Ils soulignent l’importance de la pêche pour l’emploi dans les secteurs de la transformation et d’autres entreprises connexes. Ils notent également que les pêcheurs dépensent beaucoup pour le carburant, les fournitures et les services nécessaires à la pêche et montrent que les activités de pêche ont des retombées économiques qui sont importantes pour l’entretien des infrastructures communautaires.
1.5.1 Certification du Marine Stewardship Council
En tant que composante de la pêche canadienne de la crevette nordique plus large, la pêche dans la ZPC 6 a été certifiée selon la norme du Marine Stewardship Council (MSC) en 2008. Le MSC est un organisme international sans but lucratif créé pour promouvoir des pêches durables. Il gère le programme de certification environnementale et d’éco-étiquetage le plus largement reconnu pour les pêches sauvages. La pêche est évaluée selon trois principes et critères fondamentaux du MSC pour une pêche durable : des stocks de poissons durables, un impact environnemental minimisé et une gestion efficace des pêches.
1.5.2 Pêche commerciale
En 2021-2022Note de bas de page 14, le quota de la ZPC 6 représentait 12 % de l’ensemble du TAC de crevette nordique (dans les ZPC 0, 1, ZEE, ZEO, 4, 5 et 6). Le quota de 9 534 t de la ZPC 6 a été réparti en fonction des pourcentages établis (voir la section 6.3 du PGIP) : 6 636 t aux titulaires de permis côtiers partagés entre les flottes des divisions 2J, 3K nord, 3K sud, 3L et 4R; 2 202 t aux titulaires de permis hauturiers; et 696 t aux détenteurs de quotas spéciaux.
Figure 3 - Version textuelle
Année | Poids (millions de kg) | TAC (millions de kg) | valeur au débarquement (millions de dollars) |
---|---|---|---|
2010 | 64,6304 | 61,632 | 93,12098 |
2011 | 56,66019 | 52,387 | 112,2806 |
2012 | 57,99478 | 60,245 | 119,8509 |
2013 | 53,50618 | 60,245 | 98,41545 |
2014 | 47,7952 | 48,196 | 125,6397 |
2015 | 47,67303 | 48,196 | 200,8891 |
2016 | 29,88281 | 27,825 | 117,3429 |
2017 | 11,49363 | 10,4 | 40,50362 |
2018 | 8,613865 | 8,73 | 36,00358 |
2019 | 8,254862 | 8,96 | 32,65807 |
2020 | 5,849908 | 8,29 | 18,51569 |
2021 | 9,117058 | 9,534 | 26,9863 |
Comme le montre la figure 3, la pêche de la crevette nordique a connu une croissance importante sur le plan de la valeur au débarquement au milieu des années 2010, soutenue par des prix élevés au débarquement, puis des baisses importantes ces dernières années. La valeur annuelle au débarquement entre 2011 et 2015 s’élevait en moyenne à 125 millions de dollars, mais elle a diminué pour s’établir en moyenne à 46 millions de dollars de 2016 à 2021. En 2021, les débarquements totaux de crevette nordique de la ZPC 6 étaient de 9,1 milliers de tonnes d’une valeur de 27 millions de dollars, représentant 16 % du total des débarquements de crevette nordique de toutes les ZPC en volume et 14 % en valeur au débarquement.
1.5.2.1 Flotte côtière
En 2021, 138 titulaires de permis/entreprises ont participé (c.-à-d. ont effectué des débarquements) à la pêche côtière de la crevette nordique dans la ZPC 6. Ce nombre représente une diminution de plus de 50 % par rapport à 2012. En 2021, ces 138 titulaires de permis ont capturé approximativement 6 712 t de crevette nordique d’une valeur au débarquement d’environ 16,9 millions de dollars. La figure 4 illustre la tendance temporelle du volume des débarquements de la pêche côtière et de la valeur au débarquement de la crevette de la ZPC 6, qui suit généralement les mêmes tendances que les débarquements globaux de crevette nordique dans cette ZPC. Autrement dit, le volume élevé des débarquements de crevette nordique et l’augmentation de la valeur au débarquement de 2010 à 2015 ont été suivis d’une forte baisse tant du volume des débarquements que de la valeur au débarquement à partir de 2015. Malgré une légère hausse du volume et de la valeur en 2021, dans l’ensemble, le rendement de la crevette nordique dans la ZPC 6 a été faible entre 2017 et 2021.
En 2021, les 138 titulaires de permis de pêche côtière ont récolté en tout 25 086 t de toutes les espèces dans toutes les zones de pêche, pour une valeur totale au débarquement d’environ 161,9 millions de dollars. Les autres espèces pêchées par ces entreprises étaient principalement le crabe des neiges (112,8 millions de dollars ou 77 % de la valeur totale au débarquement) et la crevette provenant de l’extérieur de la ZPC 6 (9,8 millions de dollars ou 7 %.
En moyenne, la crevette nordique de la ZPC 6 représentait 17,5 % des revenus de pêche de ces entreprises de pêche côtière en 2021. Pour la majorité de ces entreprises (71 sur 138 ou 51 %), ce pourcentage variait de 10 à 25 %. Il n’y a que quelques entreprises dont plus de 50 % des revenus dépendaient de la crevette nordique de la ZPC 6. Pour obtenir plus de renseignements, voir l’analyse de la dépendance pour la flotte côtière à l’annexe C.
Figure 4 - Version textuelle
Année | Poids (millions de kg) | valeur au débarquement (millions de dollars) |
---|---|---|
2010 | 40,970079 | 44,25849358 |
2011 | 37,976088 | 61,11485133 |
2012 | 40,751321 | 64,69104719 |
2013 | 40,236661 | 53,55773946 |
2014 | 32,573364 | 67,79729584 |
2015 | 31,208782 | 121,0936536 |
2016 | 17,550639 | 54,55446271 |
2017 | 6,775595 | 18,76422812 |
2018 | 6,000304 | 22,22240461 |
2019 | 5,896446 | 22,01034048 |
2020 | 3,523203 | 9,16550458 |
2021 | 6,711852 | 16,92789441 |
La majorité des entreprises de pêche côtière de la crevette basées dans les divisions 2J3KL ont accès au crabe des neiges. En 2021, 95 des 138 entreprises, qui sont basées dans les divisions 2J3KL, ont récolté du crabe des neiges avec une valeur moyenne au débarquement par entreprise d’environ 1,2 million de dollars. Cependant, la flotte de crevettiers de la division 4R, qui compte 41 entreprises, n’a pas accès au crabe des neiges. En conséquence, ces entreprises tirent environ 92 % de leur valeur totale au débarquement de la crevette. Plus précisément, la grande majorité d’entre elles ont accès à deux zones de crevette, la ZPC 6 et la ZPC 8 (chenal Esquiman). Leur valeur totale au débarquement est composée à 68 % de crevette nordique de la ZPC 8 et à 24 % de crevette nordique de la ZPC 6.
En raison de ces différences dans l’accès aux espèces autres que la crevette, les rapports de dépendance pour les flottes des divisions 4R et 2J3KL diffèrent. En moyenne, les revenus de pêche de la flotte de la division 4R dépendent davantage de la crevette de la ZPC 6 (dépendance moyenne de 25,7 %) que ceux de la flotte des divisions 2J3KL (dépendance moyenne de 13,9 %). L’annexe C fournit plus de détails sur les calculs du rapport de dépendance pour ces deux groupes de regroupements de flottes.
1.5.2.2 Flotte hauturière
Les navires d’une longueur supérieure à 100 pieds sont classés comme faisant partie de la flotte hauturière. En 2021, sur les 17 permis délivrés pour la pêche hauturière de la crevette nordique de la ZPC 6, sept entreprises ont capturé un total de 2 405 t d’une valeur de 10 millions de dollars. La figure 5 illustre la tendance temporelle des débarquements de crevette nordique de la ZPC 6 pour la flotte hauturière.
Les entreprises de pêche hauturière ont récolté un total de 40 884 t de toutes les espèces de toutes les régions, d’une valeur de 162,9 millions de dollars. Les autres espèces capturées par ces sept entreprises sont la crevette nordique provenant d’autres ZPC (92,6 millions de dollars ou 57 % de la valeur totale au débarquement), la crevette ésope (24,2 millions de dollars ou 15 %), le flétan du Groenland (19,0 millions de dollars ou 12 %), et le pétoncle géant (13,5 millions de dollars ou 8 %).
La valeur moyenne au débarquement de ces sept entreprises de pêche hauturière (pour toutes les espèces) était de 23,3 millions de dollars par entreprise, dont 1,4 million de dollars provenant de la crevette nordique de la ZPC 6. En moyenne, la crevette nordique de la ZPC 6 représentait 9,8 % des revenus de pêche de ces entreprises de pêche hauturière en 2021. La crevette nordique de la ZPC 6 constituait plus de 10 % des revenus de deux seulement de ces sept entreprises, de l’ordre de 10 à 50 % pour les deux.
1.5.2.3 Emploi
Il est difficile d’estimer l’information sur l’emploi uniquement pour la pêche de la crevette nordique de la ZPC 6, car les flottes de pêche et les entreprises de transformation dépendent d’autres espèces ainsi que des prises d’autres régions. Cependant, on estime qu’environ 700 membres d’équipage (définis comme les titulaires de permis plus des pêcheurs embauchés) ont participé à la pêche côtière de la crevette nordique de la ZPC 6 en 2021Note de bas de page 15. De plus, selon un sondage mené par les membres de l’Association canadienne des producteurs de crevettes en 2016, 530 membres d’équipage de la pêche hauturière travaillent toute l’année dans la pêche de la crevette dans la région de Terre-Neuve-et-LabradorNote de bas de page 16. On estime également qu’environ 700 travailleurs sont employés dans les usines de transformation du poisson à terre qui transforment les crevettes (voir la section 1.5.3).
1.5.3 Allocations aux Autochtones/spéciales
Depuis la fin des années 1970, la pêche de la crevette nordique comprend les permis détenus par des sociétés patrimoniales autochtones et d’autres organisations communautaires appartenant principalement à des peuples autochtones. Les bénéficiaires de ces permis sont des résidents du Labrador, du Québec et du Nunavut. Les revenus générés par cet accès, que ce soit dans le cadre de la pêche directe ou d’ententes d’affrètement sur redevance, ont contribué au développement économique et à l’emploi dans ces collectivités.
Il existe actuellement trois permis commerciaux communautaires dans le secteur côtier de la ZPC 6 et un permis commercial communautaire dans le secteur hauturier. Il n’y a pas de pêche de la crevette nordique à des fins ASR.
En comptant les permis de pêche commerciale communautaire hauturière, il y a 6,5 permis de pêche commerciale hauturière détenus par des intérêts autochtones. De plus, la Nation innue est l’un des trois détenteurs d’allocations spéciales qu’elle transfère principalement à la flotte hauturière dans le cadre d’ententes d’affrètement sur redevance.
Trois détenteurs d’allocations spéciales sont actifs dans la ZPC 6. Les allocations spéciales sont généralement récoltées par la flotte hauturière dans le cadre d’ententes d’affrètement sur redevance. Cependant, il n’existe pas de renseignements facilement accessibles sur ce groupe qui permettraient d’estimer les redevances qu’ils tirent de la location de leur quota ou le degré de dépendance à l’égard de ce revenu.
1.5.4 Transformation et commerce
1.5.4.1 Transformation
Outre le secteur de la récolte, la pêche de la crevette nordique dans la ZPC 6 soutient également les usines de transformation et fournit d’importants emplois locaux, notamment à Terre-Neuve-et-Labrador. À l’heure actuelle, 64 entreprises de transformation du poisson à Terre-Neuve-et-Labrador exploitent un total de 89 usines de transformation à terre. Sur les huit principaux titulaires de permis de transformation de la crevette, six ont déclaré une production de crevette en 2021 et deux ont transformé uniquement des crevettes. On estime que ces usines actives de transformation primaire de crevette emploient environ 700 travailleurs. Ces estimations de l’emploi représentent tous les transformateurs de crevette de Terre-Neuve-et-Labrador qui s’approvisionnent dans de multiples régions, y compris le golfe du Saint-Laurent, les crevettes de la flotte côtière de la ZPC 6 représentant une grande proportion.
1.5.4.2 Profil commercial
Les ensembles de données commerciales actuellement disponibles ne permettent pas de retracer la source des prises par ZPC; il est donc impossible de déterminer la zone de pêche d’où provient le produit final. Compte tenu de cette limite des données et de l’importante contribution de la ZPC 6 au secteur de la transformation à terre de la crevette de Terre-Neuve-et-Labrador, en tant que principale source d’approvisionnement, ainsi qu’au secteur hauturier, ce plan présente les exportations totales de crevette de Terre-Neuve-et-Labrador uniquement pour fournir un profil de la tendance des exportations, les principaux types de produits exportés et les principaux marchésNote de bas de page 17.
Au total, 24,5 milliers de tonnes de crevette nordique, représentant 177 millions de dollars, ont été exportées de Terre-Neuve-et-Labrador en 2021. Les exportations totales de crevette nordique de Terre-Neuve-et-Labrador suivent une tendance générale à la baisse depuis 2017, malgré une légère augmentation du volume et de la valeur des exportations en 2021 (figure 6).
Figure 6 - Version textuelle
Année | Valeur des exportations ($) | Quantité exportée (kg) |
---|---|---|
2017 | 261017514 | 38064435 |
2018 | 239164580 | 35249977 |
2019 | 198114026 | 29579864 |
2020 | 153391143 | 23488616 |
2021 | 177109625 | 24527736 |
En 2021, les exportations de crevette nordique représentaient 12 % de la valeur des exportations totales de poisson et de fruits de mer de Terre-Neuve-et-Labrador. L’importance de la crevette en proportion des exportations totales a diminué dans les cinq dernières années (de 2017 à 2021), passant d’environ 26 % à 12 % de la valeur totale des exportations de Terre-Neuve-et-Labrador (figure 7).
Figure 7 - Version textuelle
Année | Valeur des exportations ($) | Quantité exportée (kg) |
---|---|---|
2017 | 27% | 35% |
2018 | 26% | 34% |
2019 | 21% | 29% |
2020 | 17% | 25% |
2021 | 12% | 23% |
Les principaux marchés d’exportation de la crevette de Terre-Neuve-et-Labrador sont la Chine (36 % de la valeur des exportations de toutes les crevettes en 2021), le Royaume-Uni (23 %) et l’Islande (10 %) (voir la figure 8).
Figure 8 - Version textuelle
Destination d'exportation | Valeur d'exportation |
---|---|
Chine | 36% |
Royaume-Uni | 23% |
Islande | 10% |
Danemark | 8% |
Ukraine | 5% |
Japon | 3% |
États-Unis | 3% |
Bulgarie | 3% |
Maroc | 2% |
Pays-Bas | 2% |
Autre | 5% |
Les débarquements de la flotte côtière sont transformés à terre, principalement pour le marché du produit cuit et décortiqué. En 2021, les exportations de crevette nordique cuite et décortiquée de Terre-Neuve-et-Labrador s’élevaient à 5,2 milliers de tonnes, d’une valeur de 53 millions de dollars. Les principales destinations de ces produits sont le Royaume-Uni, les États-Unis et le Danemark, représentant respectivement 76 %, 10 % et 8 % de la valeur totale des exportations de crevette cuite et décortiquée en 2021.
La flotte de bateaux hauturière se concentre sur les crevettes non décortiquées congelées en mer (cuites ou crues). Le produit jouit d’une forte présence sur les marchés de l’Asie et de l’Europe de l’Ouest. En 2021, les exportations de crevette nordique non décortiquée de Terre-Neuve-et-Labrador s’élevaient à 19,3 milliers de tonnes, d’une valeur de 124 millions de dollars. Le produit de la flotte hauturière a été pour une large part exporté en Chine, en Islande et au Danemark, représentant respectivement 51 %, 14 % et 8 % de la valeur totale des exportations de crevette non décortiquée congelée de Terre-Neuve-et-Labrador en 2021. Pour de plus amples renseignements sur les exportations canadiennes de crevette nordique, voir l’annexe D (figure 1).
1.6 Savoir autochtone et contributions des Autochtones à l’élaboration du plan de rétablissement
Le MPO vise à intégrer le savoir autochtone à la gestion des pêches grâce à la participation des Autochtones au Comité consultatif sur la crevette nordique (CCCN; voir l’annexe G du PGIP). Il organise des séances de consultation réservées aux partenaires autochtones avant ou après la réunion plus large du CCCN. De telles séances constituent des occasions uniques de recueillir les connaissances et les points de vue autochtones.
Plus précisément, lors de l’élaboration de ce plan de rétablissement, les partenaires autochtones qui s’intéressent à la pêche dans la ZPC 6 ont été invités à titre de membres du groupe de travail. La liste des membres du Groupe de travail sur le plan de rétablissement de la ZPC 6 est reproduite à l’annexe E. La participation des Autochtones au groupe de travail comprenait la Northern Coalition en tant que représentante de certains titulaires de permis autochtones ainsi que du gouvernement du Nunatsiavut. De plus, en vertu de l’Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Labrador (ARTIN), entre autres pouvoirs et responsabilités, le Torngat Joint Fisheries Board formule des recommandations sur la gestion des pêches dans la zone visée par l’entente avec les Inuit du Labrador et peut, par l’intermédiaire de processus consultatifs établis par le ministre, donner des conseils sur la conservation et la gestion du poisson dans les eaux adjacentes à la zone (telle que définie dans l’ARTIN). Le Torngat Joint Fisheries Board a fourni des conseils et participé à titre de membre du Groupe de travail sur le plan de rétablissement de la ZPC 6 pour la partie de la ZPC 6 qui chevauche les eaux adjacentes à la zone. La Nation innue n’a pas participé au groupe de travail.
En ce qui concerne la crevette nordique en tant que ressource hauturière, il n’y a aucune mention connue de la récolte de l’espèce selon des méthodes traditionnelles qui pourraient contribuer à l’évaluation des stocks.
Le Ministère travaille à l’élaboration de méthodes supplémentaires ou de rechange pour intégrer le savoir autochtone à la prise de décisions de gestion des pêches, lorsqu’il y a lieu.
2.0 Tendances et état du stock
Un cadre de l’AP comprenant des points de référence pour établir trois zones d’état du stock a été établi pour le stock, conformément au Cadre décisionnel pour les pêches intégrant l’approche de précaution du MPO. Le PRS définit la limite entre les zones saines et de prudence et représente un seuil pour les réductions progressives du taux de mortalité par pêche afin d’éviter que le stock ne chute jusqu’à son PRL. Le point de référence limite établit la limite entre la zone de prudence et la zone critique. Lorsque la taille d’un stock de poissons chute sous ce point, il est très probable que la productivité soit suffisamment altérée pour causer de graves dommages au stock. Le PRS a été défini à 80 % et le PRL à 30 % de la moyenne géométrique de l’indice de la BSR femelle au cours d’une période productive (de 1996 à 2003; voir la section 1.4). Ces points de référence sont utilisés dans les évaluations depuis 2010. Les valeurs des points de référence de l’AP pour la ZPC 6 ont été légèrement révisées en 2016, puis en 2018, conformément aux améliorations apportées à la méthode d’estimation de la biomasse.
L’état de la crevette nordique dans la ZPC 6 est actualisé chaque année à partir des données des relevés plurispécifiques au chalut du MPO. Un sommaire des points de référence se trouve dans le tableau 1, et de plus amples renseignements sur le relevé et l’évaluation du stock sont disponibles dans la section 2.4 du PGIP.
Point de référence de l’AP | Valeur propre au stock du point de référence |
---|---|
Point de référence limite (PRL) | 81 600 t |
Point de référence supérieur du stock (PRS) | 218 000 t |
Point de référence cible (PRC) | Non établi. |
Taux d’exploitation de référence (TER) | Non établi. |
Le relevé de 2016 a montré que l’indice de la BSR femelle entre pour la première fois dans la zone critique du Cadre de l’AP (figure 9). L’évaluation du stock confirmant que l’état du stock se trouve dans la zone critique a eu lieu en février 2017Note de bas de page 19. Les indices de la biomasse exploitable et de la BSR femelle demeurent parmi les niveaux les plus bas depuis le début de la série chronologique des relevés plurispécifiques d’automne en 1996.
Figure 9 - Version textuelle
Année de relevé | Indice de la biomasse du stock reproducteur (BSR) femelle | IC inférieur à 95 % Femelle | IC supérieur à 95 % Femelle | PRL | PRS |
---|---|---|---|---|---|
1996 | 207 | 166 | 271 | 81600 | 218000 |
1997 | 190 | 164 | 227 | 81600 | 218000 |
1998 | 216 | 191 | 248 | 81600 | 218000 |
1999 | 269 | 237 | 310 | 81600 | 218000 |
2000 | 312 | 277 | 370 | 81600 | 218000 |
2001 | 351 | 292 | 414 | 81600 | 218000 |
2002 | 356 | 320 | 416 | 81600 | 218000 |
2003 | 336 | 293 | 403 | 81600 | 218000 |
2004 | 368 | 331 | 426 | 81600 | 218000 |
2005 | 404 | 346 | 482 | 81600 | 218000 |
2006 | 464 | 399 | 553 | 81600 | 218000 |
2007 | 450 | 393 | 540 | 81600 | 218000 |
2008 | 339 | 284 | 398 | 81600 | 218000 |
2009 | 205 | 149 | 260 | 81600 | 218000 |
2010 | 199 | 170 | 237 | 81600 | 218000 |
2011 | 251 | 216 | 292 | 81600 | 218000 |
2012 | 200 | 163 | 245 | 81600 | 218000 |
2013 | 137 | 107 | 169 | 81600 | 218000 |
2014 | 137 | 110 | 168 | 81600 | 218000 |
2015 | 89,6 | 72,9 | 108 | 81600 | 218000 |
2016 | 64,7 | 52,2 | 79,2 | 81600 | 218000 |
2017 | 52,7 | 45,3 | 63,6 | 81600 | 218000 |
2018 | 66,8 | 54,5 | 80,2 | 81600 | 218000 |
2019 | 49,9 | 38,5 | 63,1 | 81600 | 218000 |
2020 | 74,8 | 58,4 | 97,9 | 81600 | 218000 |
2021 | 72,9 | 51,1 | 94,2 | 81600 | 218000 |
L’évaluation la plus récente de la crevette nordique dans la ZPC 6 a eu lieu en février 2022 et tient compte des données du relevé plurispécifique de l’automne 2021. Le nombre de stations échantillonnées par le MPO lors des relevés plurispécifiques en 2021 a été grandement réduit. Le rééchantillonnage simulé des données des relevés historiques, utilisant la couverture des relevés de 2021, indique que les estimations de la biomasse de 2021 pourraient légèrement surestimer l’état du stock dans la ZPC 6. L’analyse des données du relevé de 2021 recueillies a révélé que les indices de la biomasse exploitable et de la BSR femelle ont diminué en 2021, respectivement de 20 % (à 94 300 t) et de 3 % (à 72 900 t), et demeurent parmi les niveaux les plus bas de la série chronologique des relevés après 1995. L’indice de la BSR femelle se trouve dans la zone critique du Cadre de l’approche de précaution pour la sixième année consécutive, avec une probabilité de 22 % de se situer dans la zone de prudence.
Malgré la baisse des indices de la biomasse exploitable et de la BSR femelle de 2020 à 2021, l’analyse de la trajectoire récente du stock montre un léger redressement vers le PRL dans les trois à cinq dernières années de relevé. De plus, les tendances des indices de la biomasse sont stables depuis leur entrée dans la zone critique en 2017.
De plus amples renseignements sur l’état le plus récent du stock sont disponibles dans l’avis scientifique 2023/038. En raison de la priorité accordée aux travaux de pêche comparative, il n’y a pas eu de relevé plurispécifique à l’automne 2022. Il n’a donc pas été possible d’effectuer une évaluation du stock de crevette nordique dans les ZPC 5 et 6 en 2023. Aux fins de décision pour la pêche de 2023-2024, l’avis scientifique antérieur (avis scientifique 2023/038) a été considéré comme étant la meilleure information disponible.
2.1 Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Ce stock n’a pas été évalué par le COSEPAC et son inscription en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) n’est donc pas envisagée.
3.0 Causes probables du déclin du stock
3.1 Déclin des stocks
Il y a certains signes d’une augmentation de la biomasse de crevettes à la suite de l’effondrement des stocks de poissons de fond prédateurs au début des années 1990. La production nette de crevette par tête (en tenant compte de la mortalité naturelle et de la pression de la pêche) a diminué depuis le milieu des années 2000. Ce déclin a été associé aux conditions environnementales, à l’augmentation de la biomasse des poissons prédateurs et à la pêche commerciale. La tendance au réchauffement des conditions environnementales a des répercussions négatives sur la production de crevettes. Si les températures de l’eau sont actuellement revenues à un niveau proche des moyennes de la période 1981-2010, les analyses statistiques donnent à penser que les effets cumulatifs des conditions plus chaudes des années précédentes continueront vraisemblablement d’avoir des effets négatifs sur la production du stock de crevette et les prévisions climatiques annoncent un réchauffement à long terme sur les plateaux de Terre-Neuve et du LabradorNote de bas de page 20. L’indice de la biomasse exploitable devrait demeurer faible ou diminuer encore à court terme.
Compte tenu des répercussions relatives de la prédation ces dernières années dans la ZPC 6, de légers changements dans les prises de la pêche commerciale peuvent avoir plus d’influence sur la trajectoire du stock qu’ils n’en avaient au milieu des années 2000Note de bas de page 21.
3.2 Réflexions sur les prédateurs et les proies
Dans la ZPC 6, la biomasse totale de certains poissons de fond qui se nourrissent de crevettes (p. ex. morue franche, flétan noir, sébastes) a augmenté et, avec elle, la quantité de crevettes consommées par les poissons. La prédation sur la crevette et le taux de mortalité par prédation connexe ont affiché une tendance à la hausse jusqu’en 2011, mais ils diminuent depuis. Cette baisse est associée à une augmentation de la consommation de capelan par les prédateurs, conjointement à une biomasse combinée des prédateurs de crevette demeurant relativement stable depuis 2011. Le rapport entre la prédation et la biomasse de la crevette est un indice relatif de la mortalité par prédation; il est actuellement environ le double du niveau au milieu des années 1990 et des années 2000.
La tendance de la mortalité liée à la prédation de la crevette dans un futur proche apparaît fortement liée à la disponibilité du capelan en tant que proie de rechange. Le capelan semble être un facteur décisif du rétablissement des poissons de fond, alors que les crevettes semblent être une ressource alimentaire importante pour la subsistance des poissons de fond pendant les périodes où le capelan est peu abondant. La mortalité des crevettes à court terme attribuable à la prédation devrait demeurer élevée à moins que d’autres proies deviennent plus abondantes.
3.3 Perte ou dégradation de l’habitat
D’après la compréhension actuelle des meilleures données probantes disponibles, il est peu probable que la perte ou la dégradation de l’habitat ait contribué au déclin du stock.
4.0 Objectifs mesurables visant le rétablissement du stock
4.1 Cible de rétablissement et échéancier
4.1.1 Cible de rétablissement
La cible de rétablissement et l’objectif premier de ce plan de rétablissement sont de ramener la BSR femelle au-dessus de Brétabli (B > Brétabli), où Brétabli est la BSR femelle estimée se trouver au-dessus du PRL avec une probabilité d’au moins 75 %Note de bas de page 22 (probabilité élevée).
Dans la zone critique, cet objectif demeure le même, que le stock soit en déclin, stable ou en croissance. Ce point indique la « valeur de seuil » du plan de rétablissement, où la gestion reviendrait au PGIP pour que le stock continue de croître vers la zone saine.
4.1.2 Délai de rétablissement
Il n’est pas possible d’établir un échéancier pour l’atteinte de la cible de rétablissement de la crevette nordique dans la ZPC 6 en raison de l’impossibilité de calculer Tmin ou de fournir un jugement d’expert quant au temps de génération pour l’espèce. Conformément au paragraphe 70 (6) du Règlement de pêche (dispositions générales), l’échéancier du rétablissement a été omis du plan.
À l’heure actuelle, il est impossible de déterminer l’âge précis des crevettes nordiques. Les estimations du moment où les crevettes entrent dans la pêche ou atteignent la maturité en tant que femelles (3 à 4 ans) sont disponibles d’après la documentation, mais ne sont pas suffisantes pour établir un temps de génération. De plus, l’abondance de la crevette nordique (biomasse exploitable, BSR et biomasse totale) est très variable d’une année à l’autre. Aucun stock de crevette nordique (dans les ZPC 4 à 6, la ZEE ou la ZEO) n’a décliné jusqu’à la zone critique pour se rétablir par la suite, et ne pourrait donc servir de référence pour un possible échéancier du rétablissement. Le Ministère continue d’enrichir ses connaissances scientifiques sur le stock afin de mettre à jour l’état du stock et de fournir de l’information sur les délais de rétablissement qui est fondée sur des données probantes.
Au cours de chaque examen du plan de rétablissement, le MPO déterminera la possibilité de calculer un échéancier par rapport à la cible de rétablissement en fonction des nouveaux renseignements au fur et à mesure qu’ils deviendront disponibles (voir la section 6.0).
4.2 Objectifs mesurables supplémentaires et échéanciers
Vous trouverez ci-dessous un aperçu des objectifs supplémentaires pour le stock de crevette nordique dans la ZPC 6, liés aux catégories de gestion des pêches et aux lacunes dans les connaissances, ainsi que les échéanciers connexes pour les atteindre. Les objectifs liés à la restauration de l’habitat ne s’appliquent pas lorsqu’il est peu probable que la perte ou la dégradation de l’habitat du stock ait contribué à son déclin.
Objectifs mesurables et échéanciers supplémentaires pour le rétablissement de crevette nordique de la ZPC 6.
- Cible de rétablissement – voir la section 4.1. Ramener la BSR femelle au-dessus du PRL (B > Brétabli) avec une probabilité d’au moins 75 %.
Échéancier : il n’est pas possible de calculer un échéancier pour le moment, voir la section 4.1. Progrès pris en compte dans le cadre de l’évaluation des stocks du SCAS examinée par les pairs. - Élaborer un modèle d’évaluation de la population capable de projeter les changements de la biomasse.
Échéancier : examen par les pairs du modèle provisoirement prévu à l’automne 2024. - Examiner simultanément les options modélisées et fondées sur des données empiriques pour le PRL.
Échéancier : examen des options de PRL modélisées (et, au besoin, fondées sur des données empiriques) provisoirement prévu pour l’examen par les pairs du SCAS à l’automne 2024. - Faire progresser les connaissances scientifiques actuelles sur la connectivité de la crevette nordique de la ZPC 6 dans un complexe de stocks plus vaste.
Échéancier : en cours – progrès pris en compte dans le cadre de l’examen périodique du plan de rétablissement, avec des contributions à l’examen par les pairs du SCAS provisoirement prévu à l’automne 2024. - Faire progresser les connaissances scientifiques temporelles et spatiales sur la crevette nordique en tant qu’espèce fourragère, y compris son rôle dans les relations écologiques dans un environnement en évolution.
Échéancier : en cours – progrès pris en compte dans l’examen périodique du plan de rétablissement.
5.0 Mesures de gestion permettant d’atteindre les objectifs
Plusieurs mesures de gestion ou ministérielles sont nécessaires pour atteindre les objectifs indiqués à la section 4.2. Ces mesures et leurs résultats escomptés sont présentés ci-dessous.
Objectif 1 : ramener la BSR femelle au-dessus du PRL (B > Brétabli) avec une probabilité de 75 %.
- Mesures de gestion
- Le TAC doit être fixé de sorte que le TE ne dépasse pas 10 % de l’estimation la plus récente de la biomasse exploitable.
- La section 8.0 décrit plus en détail des scénarios pour l’examen et l’éventuelle modification de cette approche de gestion et des échéances prévues.
- Résultats escomptés
- Voir la section 5.1 ci-après.
- Biologie ou conditions environnementales prises en compte
- Cette règle de décision pour la pêche tient compte du fait que, dans les conditions actuelles de l’écosystème, il est peu probable que la pêche au taux d’exploitation actuel soit un facteur dominant pour la crevette dans la ZPC 6, car la plupart des crevettes disponibles sont probablement consommées par les prédateurs.
- Cependant, la pêche, la prédation et les conditions climatiques chaudes sont autant de facteurs qui influencent les crevettes dans cette zone, et la pression de la pêche pourrait maintenant avoir plus d’influence sur les trajectoires des stocks que lorsque le stock était important (c’est-à-dire au milieu des années 2000)Note de bas de page 23.
Objectif 2 : élaborer un modèle d’évaluation de la population capable de projeter les changements de la biomasse.
- Mesures de gestion
- Suivre les processus pertinents d’examen par les pairs du SCAS (réunion sur le cadre de l’AP, qui est provisoirement prévue à l’automne 2024).
- Résultats escomptés
- Si un modèle de projection de la population est élaboré et accepté pour être utilisé dans les futures évaluations du stock, les gestionnaires des ressources seront en mesure de prévoir les impacts de facteurs comme la pression de la pêche et les conditions environnementales et écosystémiques changeantes sur l’abondance future de la crevette.
- Biologie ou conditions environnementales prises en compte
- Voir la section 1.2 – Conditions environnementales et facteurs écosystémiques influençant le stock.
Objectif 3 : examiner simultanément les options modélisées et fondées sur des données empiriques pour le PRL.
- Mesures de gestion
- Suivre les processus pertinents d’examen par les pairs du SCAS (réunion sur le cadre de l’AP, qui est provisoirement prévue à l’automne 2024).
- Résultats escomptés
- Les gestionnaires des ressources pourront ainsi gérer selon le PRL qui reflète le plus fidèlement le point en dessous duquel le stock subit des dommages sérieux.
- Biologie ou conditions environnementales prises en compte
- Voir la section 1.4 – Pertinence du PRL.
Objectif 4 : faire progresser les connaissances scientifiques actuelles sur la connectivité de la crevette nordique de la ZPC 6 dans un complexe de stocks plus vaste.
- Mesures de gestion
- Entreprendre les processus d’examen par les pairs du SCAS applicables et des efforts de collaboration avec l’industrie, le milieu universitaire et les partenaires autochtones.
- Résultats escomptés
- This will proCela favorisera une meilleure compréhension de la dynamique et de la délimitation des populations du stock, ainsi qu’une meilleure connaissance des influences des conditions environnementales et écosystémiques sur l’abondance des crevettes.
- Biologie ou conditions environnementales prises en compte
- Voir la section 1.4 – Échelle spatiale des zones d’évaluation scientifique et de gestion de la crevette.
Objectif 5 : faire progresser les connaissances scientifiques temporelles et spatiales sur la crevette nordique en tant qu’espèce fourragère, y compris son rôle dans les relations écologiques dans un environnement en évolution.
- Mesures de gestion
- Entreprendre les processus d’examen par les pairs du SCAS applicables et des efforts de collaboration avec l’industrie, le milieu universitaire et les partenaires autochtones.
- Résultats escomptés
- Cela favorisera une meilleure compréhension de la relation de la crevette nordique avec les principales espèces de prédateurs visées par des pêches commerciales aux échelles temporelle et spatiale, en particulier dans le contexte des conditions environnementales changeantes.
- Biologie ou conditions environnementales prises en compte
- Voir la section 1.2 – Conditions environnementales et facteurs écosystémiques influençant le stock.
5.1 Discussion sur les mesures de gestion – Contrôles de la pêche
Conformément au Cadre de la Politique de l’AP de 2009 du MPO, tant que le stock se trouve dans la zone critique, les mesures de gestion doivent favoriser sa croissance, les prélèvements de toutes les sources de pêche doivent être maintenus au niveau le plus bas possible, et aucun déclin qui aurait pu être évité ne doit être toléré.
La dernière évaluation du stock (2022) a conclu que, dans les conditions actuelles de l’écosystème, il est peu probable que la pêche soit un facteur dominant du stock de crevette dans la ZPC 6, mais que la pression de la pêche pourrait maintenant avoir plus d’influence sur les trajectoires du stock que dans le passé (MPO 2023)Note de bas de page 24. Bien que la pêche demeure un facteur de la dynamique de la crevette, entre autres, le niveau exact de pêche qui serait compatible avec le rétablissement du stock demeure particulièrement incertain en l’absence d’un modèle de projection.
La trajectoire du stock sous un taux d’exploitation maximal de 10 % (TE réel de 7,56 à 9,97 %) révèle un léger redressement vers le PRL dans les trois à cinq derniers relevés, passant de 65 % du PRL à 91 % dans le relevé de 2017 et à 88 % dans celui de 2021. On peut en déduire que la poursuite de la gestion selon cette approche n’entravera probablement pas les efforts de rétablissement à court terme. Il est reconnu que l’incertitude de l’indice de la biomasse exploitable, dans la mesure où une surestimation est possible, pourrait influencer notre compréhension de la trajectoire du stock.
Au maximum, cette approche permet au ministre de conserver le pouvoir discrétionnaire de tenir compte des niveaux du TAC en fonction d’un taux d’exploitation inférieur à 10 %, en particulier lorsque l’avis scientifique le plus récent pourrait signaler la nécessité de réduire l’exploitation pour faciliter le rétablissement.
Ce plan de rétablissement décrit un plan de travail explicite pour élaborer un modèle d’évaluation de la population et examiner les options modélisées pour le PRL à court terme (objectifs 2 et 3). Ce plan de travail permettra de s’assurer que le stock est géré conformément au PRL qui reflète le plus fidèlement le point en dessous duquel le stock subit des dommages sérieux, et guidera la sélection des mesures de gestion les mieux adaptées pour faciliter la croissance du stock. Le plan de rétablissement comprend un « dispositif d’urgence » pour revoir le PRL afin d’éclairer la gestion future dans le cas où aucun modèle ne peut être élaboré.
Les objectifs 2 et 3 soulignent la nature provisoire de ce plan de rétablissement et de ses mesures de gestion, jusqu’à ce que de nouveaux renseignements puissent guider les changements à apporter à cette approche.
6. Analyse socio-économique
La section 1.5 du présent document décrit le profil socio-économique de la pêche de la crevette nordique de la ZPC 6, y compris la discussion sur les rapports de dépendance. Les mesures de gestion prévues dans ce plan de rétablissement n’entraîneront aucun changement dans l’établissement des quotas annuels (fondés sur un TE maximal de 10 %) et ne proposent pas de modifier la clé de partage par flotte ou intérêt (flotte côtière, flotte hauturière, allocations spéciales). Par conséquent, ce plan de rétablissement ne devrait pas avoir d’impact socio-économique supplémentaire sur les pêcheurs, les usines de transformation, les communautés autochtones ou l’économie locale.
7. Méthode de suivi des progrès vers l’atteinte des objectifs
Les paramètres de rendement fournissent au MPO un moyen d’évaluer de manière transparente les progrès du plan de rétablissement par rapport à ses objectifs. Vous trouverez ci-dessous le sommaire des paramètres de rendement et de la fréquence des mesures associées à chaque objectif de ce plan de rétablissement.
Objectif 1 : ramener la BSR femelle au-dessus du PRL (B > Brétabli) avec une probabilité de 75 %.
- Paramètre pour mesurer les progrès
- Indices de la biomasse exploitable et de la BSR provenant d’un relevé plurispécifique d’automne. BSR prise en compte par rapport à Brétabli avec un minimum de 75 % de fiabilité.
- Fréquence des mesures
- État du stock actualisé dans le cadre d’une évaluation ou d’une mise à jour du stock par le SCAS.
Objectif 2 : élaborer un modèle d’évaluation de la population capable de projeter les changements de la biomasse.
- Paramètre pour mesurer les progrès
- L’utilisation du modèle est approuvée pour la prise de décisions de gestion; produits et résultats approuvés par le MPO publiés (p. ex. mémoire technique scientifique du MPO, publication du SCAS).
- Fréquence des mesures
- Une fois.
Objectif 3 : examiner simultanément les options modélisées et fondées sur des données empiriques pour le PRL.
- Paramètre pour mesurer les progrès
- Produits et résultats approuvés par le MPO publiés (p. ex. mémoire technique scientifique du MPO, publication du SCAS évaluée par les pairs).
- Fréquence des mesures
- Une fois.
Objectif 4 : faire progresser les connaissances scientifiques actuelles sur la connectivité de la crevette nordique de la ZPC 6 dans un complexe de stocks plus vaste.
- Paramètre pour mesurer les progrès
- Produits et résultats approuvés par le MPO publiés (p. ex. mémoire technique scientifique du MPO, publication du SCAS évaluée par les pairs).
- Publication de la documentation pertinente évaluée par les pairs et de la littérature grise.
- Fréquence des mesures
- En cours – progrès pris en compte dans l’examen périodique du plan de rétablissement.
Objectif 5 : faire progresser les connaissances scientifiques temporelles et spatiales sur la crevette nordique en tant qu’espèce fourragère, y compris son rôle dans les relations écologiques dans un environnement en évolution.
- Paramètre pour mesurer les progrès
- Produits et résultats approuvés par le MPO publiés (p. ex. mémoire technique scientifique du MPO, publication du SCAS évaluée par les pairs).
- Publication de la documentation pertinente évaluée par les pairs et de la littérature grise.
- Fréquence des mesures
- En cours – progrès pris en compte dans l’examen périodique du plan de rétablissement.
8. Examen périodique du plan de rétablissement
Le Ministère mobilisera les intervenants pour toute question liée à la mise en œuvre ou à l’examen du plan de rétablissement dans le cadre du processus établi du CCCN. Le Groupe de travail sur le plan de rétablissement de la ZPC 6 (annexe D) agira aux côtés du CCCN à titre d’organisme de surveillance de ce plan et continuera de se réunir au besoin afin d’aborder les aspects à court et long terme du plan de rétablissement.
Si l’atteinte des objectifs 2 et 3 de ce plan de rétablissement a des répercussions directes sur les mesures de gestion actuellement définies dans le plan, un examen sera effectué dans les circonstances suivantes (voir les objectifs et les échéanciers de la section 4.2) :
- La disponibilité d’un modèle de population évalué par des pairs et accepté pour éclairer la gestion;
- L’établissement d’un PRL révisé.
Nonobstant les circonstances qui précèdent, le plan de rétablissement sera examiné tous les trois ans (après les évaluations du stock qui ont lieu tous les trois ans) afin de déterminer si des progrès sont réalisés en vue d’atteindre les objectifs du plan, y compris la cible de rétablissement, et si des révisions du plan de rétablissement sont nécessaires pour atteindre ces objectifs. Cet intervalle est considéré comme un délai raisonnable au cours duquel il est probable que de nouveaux renseignements scientifiques deviendront disponibles et des progrès visant à combler les lacunes dans les connaissances seront réalisés, notamment l’information disponible pour étayer l’établissement d’un échéancier du rétablissement. D’autres examens peuvent également être effectués en dehors de ce calendrier en raison de toute autre circonstance exceptionnelle qui justifie un examen du plan de rétablissement.
L’examen reposera sur les données recueillies à l’aide des paramètres indiqués dans la section « Méthode de suivi des progrès vers l’atteinte des objectifs ». Il évaluera les progrès de la mise en œuvre des mesures de gestion et les preuves de leur efficacité, ainsi que l’état du stock et les tendances récentes. En outre, l’examen comprendra des possibilités de consultation avec les groupes autochtones et les intervenants sur leurs points de vue concernant les progrès du rétablissement du stock.
Le processus d’examen produira un rapport qui évaluera les progrès accomplis à l’égard de chaque objectif de gestion par rapport à leur échéancier, avec les éléments probants correspondants, et pourra proposer des ajustements au plan de rétablissement si nécessaire pour atteindre les objectifs.
Le rétablissement des stocks n’est pas toujours un processus lent et régulier, ni même prévisible. Les stocks peuvent fluctuer ou se maintenir à des niveaux bas pendant des années jusqu’à ce que les conditions favorisent une production excédentaire, entraînant une croissance rapide de la population. Ainsi, le manque de progrès à l’égard du rétablissement n’indique pas nécessairement que les objectifs du plan de rétablissement ou les mesures de gestion sont insuffisants ou inefficaces.
9. Références
Carruthers, E., Parlee, C., Keenan, R., and Foley, P. 2019. Onshore benefits from fishing: Tracking value from the Northern Shrimp fishery to communities in Newfoundland and Labrador. Marine Policy, Volume 103, 2019, Pages 130-137, ISSN 0308-597X.
DFO. 2009. Proceedings of the Precautionary Approach Workshop on Shrimp and Prawn Stocks and Fisheries; November 26-27, 2008. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Proceed. Ser. 2008/031
DFO. 2017a. Review of Reference Points used in the Precautionary Approach for Northern Shrimp (Pandalus borealis) in Shrimp Fishing Area 6. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Sci. Resp. 2017/009.
DFO. 2017b. An assessment of Northern Shrimp (Pandalus borealis) in Shrimp Fishing Areas 4– 6 and of Striped Shrimp (Pandalus montagui) in Shrimp Fishing Area 4 in 2016. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Sci. Advis. Rep. 2017/012.
DFO. 2018a. An assessment of Northern Shrimp (Pandalus borealis) in Shrimp Fishing Areas 4-6 in 2017. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Sci. Advis. Rep. 2018/018.
DFO. 2018b. Northern shrimp and striped shrimp - Shrimp fishing areas 0, 1, 4-7, the Eastern and Western Assessment Zones and North Atlantic Fisheries Organization (NAFO) Division 3M. Integrated Fisheries Management Plans (IFMP). Fisheries Resource Management, Fisheries and Oceans Canada.
DFO. 2022a (Preliminary). Integrated Catch and Effort System [database]. Ottawa.
DFO. 2023. Assessment of Northern Shrimp (Pandalus borealis) in Shrimp Fishing Areas 4-6 in 2021. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Sci. Advis. Rep. 2023/038.
Jorde, P.E., Søvik, G., Westgaard, J.I., Orr, D., Han, G., Stansbury, D., and K.E. Jørstad. 2014. Genetic population structure of Northern Shrimp, Pandalus borealis, in the Northwest Atlantic. Can. Tech. Rep. Fish. Aquat. Sci. 3046: iv + 27 p.
Koen-Alonso, M., and Cuff, A. 2018. Status and trends of the fish community in the Newfoundland Shelf (NAFO Div. 2J3K), Grand Bank (NAFO Div. 3LNO) and Southern Newfoundland Shelf (NAFO Div. 3Ps) Ecosystem Production Units. NAFO SCR Document, 18/070: 1-11.
Le Corre, N., Pepin, P., Han, G., Ma., Z., and P.V.R. Snelgrove. 2019. Assessing connectivity patterns among management units of the Newfoundland and Labrador shrimp population. Fisheries Oceanography FOG-18-1441.
Le Corre, N., Pepin P., Burmeister A., Walkusz W., Skanes K., Wang Z., Brickman D., Snelgrove P.V.R. 2020. Larval connectivity of Northern Shrimp (Pandalus borealis) in the Northwest Atlantic. Canadian Journal of Aquatic and Fisheries Sciences. DOI: 10.1139/cjfas-2019-0454.
Le Corre, N, Pepin, P, Han, G, Ma, Z. Potential impact of climate change on Northern Shrimp habitats and connectivity on the Newfoundland and Labrador continental shelves. Fish Oceanogr. 2021; 30: 331–347. https://doi.org/10.1111/fog.12524
NAFO. 2021. Report of the 14th Meeting of the NAFO Scientific Council Working Group on Ecosystem Science and Assessment (WG-ESA). NAFO SCS Doc. 21/21, Serial No. N7256, 181 pp. pages 141 - 157.
Pedersen, E.J., Skanes, K., le Corre, N., Koen Alonso, M., and Baker, K.D. 2022. A New Spatial Ecosystem-Based Surplus Production Model for Northern Shrimp in Shrimp Fishing Areas 4 to 6. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Res. Doc. 2022/062. v + 64 p.
Annexe A : Historique des TAC et des prises dans la ZPC 6 (de 2013/14 à 2022/23)
- | 2013-14 Initial |
2014-15 Initial |
2015-16 Initial |
2016-17 Initial |
2017-18 Initial |
2018-19 Initial |
2019-20 Initial |
2020-21 Initial |
2021-22 Initial |
2022-23 Initial |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Flotte hauturière (comprend SABRI Fogo et les allocations innues) |
18 952 | 16 559 | 16 559 | 8 459 | 3 161 | 2 654 | 2 724 | 2 520 | 2 898 | 2 867 |
Flotte côtière | 41 293 | 31 637 | 31 637 | 19 366 | 7 239 | 6 076 | 6 236 | 5 770 | 6 636 | 6 563 |
Total | 60 245 | 48 196 | 48 196 | 27 825 | 10 400 | 8 730 | 8 960 | 8 290 | 9 534 | 9 430 |
- | 2013-14 Prise |
2014-15 Prise |
2015-16 Prise |
2016-17 Prise |
2017-18 Prise |
2018-19 Prise |
2019-20 Prise |
2020-21 Prise |
2021-22 Prise |
2022-23 Prise |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Flotte hauturière (comprend SABRI Fogo et les allocations innues) |
18 284 | 13 602 | 17 344 | 7 513 | 3 246 | 2 665 | 2 705 | 2 714 | 2 831 | 2 900 |
Flotte côtière | 40 550 | 28 506 | 31 378 | 17 630 | 6 819 | 6 038 | 5 933 | 3 553 | 6 750 | 5 398 |
Total | 58 834 | 42 108 | 48 722 | 25 143 | 10 065 | 8 702 | 8 638 | 6 267 | 9 581 | 8 297 |
Annexe B : Historique de la pêche de la crevette nordique
Des années 1970 à 1997
La pêche de la crevette nordique a commencé entre le début et le milieu des années 1970 à la suite de missions exploratoires du MPO qui ont confirmé la présence de crevettes dans les eaux de l’île de Baffin jusqu’à Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.) au sud. À la fin des années 1970, quatre entreprises canadiennes exploitant des navires de plus de 100 pieds ont été autorisées à poursuivre la pêche dans le cadre d’ententes de coopération afin de déterminer la faisabilité commerciale de la récolte. Il convient de noter que le risque et le coût associés au développement de cette pêche au cours des premières étapes étaient élevés et que certains titulaires de permis utilisaient des navires étrangers pour pêcher des allocations de crevetteNote de bas de page 25. À cette époque, la pêche était largement concentrée dans trois zones : le détroit de Davis (division 0A de l’OPANO); le chenal Hopedale (2H) et le chenal Cartwright (2J), avec des débarquements dans les provinces des Maritimes, au Québec et à Terre-Neuve-et-Labrador. Les rapports historiques de la région de Terre-Neuve-et-Labrador indiquent qu’en 1978, les débarquements de crevette nordique représentaient environ 1 % du volume total de tous les débarquements de poissons, qui étaient composés en grande partie de poissons de fond et d’espèces pélagiquesNote de bas de page 26.
En 1986, le total autorisé des captures (TAC) dans le chenal Hopedale a été fixé à 3 400 tNote de bas de page 27. Le TAC a été récolté et, d’après les données historiques de la région de Terre-Neuve-et-Labrador, ce volume aurait eu une valeur au débarquement d’environ 4 millions de dollars. Cinq navires, quatre canadiens et un étranger, ont participé à la pêche, qui a commencé la dernière semaine de juin et s’est poursuivie jusqu’à la fin du mois de novembre, à la fermeture de la zone. La pêche dans le chenal Cartwright n’a commencé qu’après la fermeture du chenal Hopedale. Quatre navires, deux canadiens et deux étrangers, auraient récolté le TAC de 1 000 t et la pêche dans cette région s’est poursuivie au début de l’année suivante. Il n’y a pas eu de pêche dans le chenal Hawke (2J) ou dans la division 3K; toutefois, une pêche hivernale a eu lieu dans ces zones, avec des débarquements déclarés d’environ 800 t et 50 t, respectivement.
Les années qui ont suivi, la demande croissante du marché a entraîné une hausse des prix et une augmentation importante des débarquements de crevette nordiqueNote de bas de page 28. Les années qui ont suivi, la demande croissante du marché a entraîné une hausse des prix et une augmentation importante des débarquements de crevette nordique.Note de bas de page 29 C’est à peu près à cette époque que la pêche a également adopté une approche de gestion par zone de pêche de la crevette (ZPC). En vertu de ce système, chaque titulaire de permis recevait une allocation d’entreprise égale dans chaque ZPC. Ainsi, à la fin des années 1980, la pêche de la crevette nordique était devenue une industrie importante, avec des investissements à forte intensité de capital dans des chalutiers congélateurs modernes et des débarquements annuels de plus de 26 000 t. Les rapports historiques indiquent que l’industrie employait directement environ 600 personnes et avait une valeur totale au débarquement d’environ 100 millions de dollars. La taille relative de la pêche par rapport à d’autres pêches commerciales a également augmenté. Par exemple, dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador, la crevette nordique est passée de 2 % de la valeur totale au débarquement de toutes les espèces récoltées en 1986 à 15 % en 1988.
Les débarquements en provenance du chenal Hawke, situé dans la zone de pêche à la crevette (ZPC 6), étaient eux aussi en hausse. L’expansion de la pêche dans cette ZPC plus au sud a permis à la flotte de plus de 100 pieds d’être active pratiquement toute l’année, améliorant ainsi son rendement économique. À l’époque, les débarquements de crevette nordique étaient bien répartis dans toutes les ZPC, et avec l’augmentation des débarquements de la ZPC 6, la pêche était devenue un fournisseur de classe mondiale de crevette nordique. En 1991, 17 permis au total ont été accordés à des bateaux de plus de 100 pieds et, en 1996, le TAC pour la crevette nordique était de 37 600 t, dont 11 050 t (29 %) pour la ZPC 6.
Il est important de souligner que depuis la fin des années 1970, la pêche de la crevette nordique comprend les permis détenus par des sociétés patrimoniales autochtones et d’autres organisations communautaires appartenant principalement à des peuples autochtones. Les bénéficiaires de ces permis sont des résidents du Labrador, du Québec et du Nunavut. Les revenus générés par cet accès, que ce soit par la pêche directe ou dans le cadre d’ententes d’affrètement par redevance, ont contribué au développement économique et à l’emploi dans ces collectivités. Par exemple, la Northern Coalition, un organisme sans but lucratif composé d’entreprises autochtones et communautaires qui fait la promotion d’une pêche durable et équitable dans les régions du Nord, rapporte publiquement qu’elle réinvestit tous les profits et les revenus des permis de pêche de la crevette nordique dans environ 45 entreprises sociales de plus de 50 collectivités côtières du Nord.
Introduction de nouveaux participants à la pêche (1997)
À la suite du déclin du poisson de fond et des moratoires subséquents du début des années 1990, les eaux plus froides et les poissons de fond prédateurs moins nombreux ont contribué à une croissance importante de la ressource en crevette nordique, en particulier dans les ZPC plus au sud. En 1997, 367 permis temporaires ont été accordés à des entreprises de pêche côtière admissibles (à l’époque, les bateaux de 40 à 65 pieds) basées dans les divisions 2J, 3KL, 4R et 4S de l’OPANO, et leur accès a été limité à la ZPC 6, puis étendu à la ZPC 7Note de bas de page 30. Jusqu’alors, la crevette nordique était presque exclusivement débarquée comme produit congelé en mer par la flotte de plus de 100 pieds. L’introduction d’entreprises de pêche côtière a été le début de l’industrie de la crevette cuite et décortiquée, avec le débarquement de crevettes fraîches par les navires côtiers dans les installations de production à terre. L’expansion de cette industrie a créé une nouvelle source de revenus de pêche pour les titulaires de permis de pêche côtière admissibles et leurs équipages. Elle a également généré de nouveaux emplois pour les travailleurs des usines à terre et d’autres industries de services. À son apogée, on comptait 13 usines de transformation de la crevette à Terre-Neuve-et-Labrador, employant environ 2 000 travailleurs. Cette nouvelle pêche a injecté un apport d’activité économique dans certaines régions rurales qui avaient été touchées négativement par les moratoires sur le poisson de fond.
En plus de la flotte côtière de pêche à la crevette, l’accès à la crevette nordique a également été accordé à des « allocations spéciales » attribuées à des organisations, des communautés ou des entités, y compris à des organisations autochtones, qui ont reçu une allocation à leur profit. L’accès à des détenteurs d’allocations spéciales a été accordé dans la plupart des ZPC et ces allocations étaient généralement récoltées par la flotte de plus de 100 pieds en vertu d’ententes d’affrètement sur redevances. En 2000, on comptait au total cinq détenteurs d’allocations spéciales dans la ZPC 6. Toutefois, à mesure que la ressource diminuait, certains d’entre eux ont été retirés de la pêche en vertu de la politique du « dernier arrivé, premier sorti » (DEPS)Note de bas de page 31. À l’heure actuelle, il y a trois détenteurs d’allocations spéciales dans la ZPC 6 : la St. Anthony Basin Resources Inc. (SABRI), la Nation innue et la Fogo Island Cooperative. La compréhension de l’importance de la crevette pour ces groupes dépend de l’information disponible. À cet égard, ces informations sont plus facilement disponibles auprès de la SABRI et sont incluses ici pour plus de contexte.
En 1997, la SABRI a reçu une allocation spéciale de 3 000 t de crevette nordique au profit de 16 collectivités de la péninsule Northern de Terre-Neuve-et-Labrador. La SABRI indique avoir, au fil des ans, réinvesti ces redevances pour soutenir l’économie locale et le marché du travail. En plus de plusieurs autres initiatives, la SABRI a réalisé d’importants investissements dans le port de St. Anthony, y compris la construction d’une installation d’entreposage frigorifique. Elle conserve une part de quota de 4,5 % du TAC de la ZPC 6. La Nation innue et la Fogo ont des parts de quota de 1,7 % et 1,1 %, respectivement.
Après 1997
Le TAC de crevette nordique dans les ZPC 0 à 7 a continué d’augmenter pour culminer en 2008-2009 à environ 177 000 t; le TAC de la ZPC 6 s’établissait à environ 85 725 t, soit près de 50 % du total. Les débarquements totaux de crevette nordique en 2008, pour toutes les flottes et les ZPC, s’élevaient à environ 135 000 t, pour une valeur totale au débarquement d’environ 250 millions de dollars. En comparaison, les débarquements de crevette de la ZPC 6 en 2008 totalisaient approximativement 75 000 t, soit 55 % des débarquements totaux de crevette nordique. La valeur au débarquement dans la ZPC 6, à environ 110 millions de dollars, représentait à peu près 44 % de la valeur totale au débarquement de la crevette nordique.
Après 2008, le quota de crevette de la ZPC 6 a commencé à diminuer et, en 2015, il était de 48 196 t, soit une réduction de près de 44 % en sept ans. De plus, la pêche dirigée dans la ZPC 7 a été fermée en 2015. Cependant, la ZPC 6 est demeurée une zone de pêche importante, avec un quota représentant environ 43 % du TAC total de la crevette nordique (pour toutes les ZPC). Malgré la réduction des quotas, en 2015, la valeur au débarquement dans la ZPC 6 avoisinait les 190 millions de dollars, en grande partie grâce à la hausse des prix au débarquement. Dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador, la valeur au débarquement de la crevette de la ZPC 6 représentait environ 22 % de la valeur totale au débarquement de toutes les espèces récoltées.
Il convient de noter que la croissance considérable des quotas de la ZPC 6, puis de la ZPC 7, n’a pas été exempte de défis (capacité sous-utilisée, enjeux de qualité, saisonnalité, etc.). Au fil des ans, le gouvernement a mené un certain nombre d’études pour examiner l’industrie de la crevette cuite et décortiquée en vue de recommander des moyens d’en améliorer l’efficacité et la rentabilitéNote de bas de page 32. Depuis 2008, le MPO a mis en œuvre des changements de politique pour permettre l’auto-rationalisation de l’industrie dans la flotte côtière. Ces changements se sont traduits par une réduction importante du nombre de permis de pêche côtière de la crevette dans la ZPC 6, qui est passé de 367 à 203. À mesure que le quota diminuait, le nombre d’usines de transformation de la crevette à Terre-Neuve-et-Labrador a également été réduit et s’établit à six à l’heure actuelle. Les réductions de quotas dans la ZPC 6 ont également eu une incidence sur les activités de la flotte de plus de 100 pieds tout au long de l’année puisque, pendant une partie de l’année, les ZPC du nord sont largement couvertes de glace.
En 2022, le quota de crevette de la ZPC 6 était de 9 430 t et représentait environ 12 % du TAC total de la crevette nordique. Il s’agit d’une baisse de près de 90 %, ou 76 000 t, par rapport au pic de 2008-2009. Les débarquements totaux de la ZPC 6 étaient d’environ 8 600 t, pour une valeur totale au débarquement de 30 millions de dollars approximativement. Dans la région de T.-N.-L., la valeur totale au débarquement de la crevette nordique de la ZPC 6 constituait à peu près 2 % de la valeur totale au débarquement de toutes les espèces récoltées. Il est important de noter que ces chiffres reflètent l’impact direct des revenus de la pêche.
Au-delà, la pêche de la crevette nordique de la ZPC 6 a encore des effets indirects et induits qui soutiennent l’emploi et l’activité économique connexe. Par exemple, outre les revenus et l’emploi procurés par les activités de transformation à terre et de déchargement/transbordement, la pêche de la crevette nordique soutient d’autres secteurs tels que le camionnage, la réparation de navires, les fournisseurs d’engins et le commerce de détail général, entre autres. Ces secteurs connexes bénéficient des dépenses directes des entreprises côtières et des sociétés hauturières, ainsi que de la demande créée par la récolte et la transformation. Les municipalités sont responsables d’offrir une vaste gamme de services aux résidents, y compris la réparation des routes, les réseaux d’aqueduc et d’égout, la collecte des ordures, les services d’incendie et le déneigement. Pour payer ces services, les budgets municipaux des collectivités de T.-N.-L., en particulier dans les régions rurales, dépendent à des degrés divers des recettes fiscales provenant de la récolte et de la transformation (par exemple, les usines de transformation)Note de bas de page 33.
Annexe C : Analyse de la dépendance
Dépendance des revenus de pêche à l’égard de la crevette nordique de la ZPC 6 | Nombre d’entreprises | Valeur au débarquement moyenne de crevettes nordiques de la ZPC 6 | Valeur au débarquement totale de crevettes nordiques de la ZPC 63 | Valeur au débarquement moyenne de l’ensemble des espèces dans toutes les zones | Valeur au débarquement totale de l’ensemble des espèces dans toutes les zones4 | Dépendance moyenne des revenus de pêche à l’égard de la crevette nordique de la ZPC 65 (%) |
---|---|---|---|---|---|---|
0 – 10 | 43 | 107 266 | 4 612 457 | 2 198 308 | 94 527 262 | 6,0 |
10 – 25 | 71 | 129 019 | 9 160 316 | 801 911 | 56 935 684 | 17,6 |
25 – 100 | 24 | 131 463 | 3 155 121 | 436 739 | 10 481 724 | 40,0 |
Total | 138 | 122 666 | 16 927 894 | 1 173 512 | 161 944 670 | 17,5 |
Notes du tableau C1Source : Pêches et Océans Canada (2022, version préliminaire). Integrated Catch and Effort System, base de données, Ottawa.
|
Dépendance des revenus de pêche à l’égard de la crevette nordique de la ZPC 6 (%) | Nombre d’entreprises | Valeur au débarquement moyenne de crevettes nordiques de la ZPC 6 | Valeur au débarquement totale de crevettes nordiques de la ZPC 63 | Valeur au débarquement moyenne de l’ensemble des espèces dans toutes les zones | Valeur au débarquement totale de l’ensemble des espèces dans toutes les zones4 | Dépendance moyenne des revenus de pêche à l’égard de la crevette nordique de la ZPC 65,6 (%) |
---|---|---|---|---|---|---|
0-100 | 7 | 1 436 916 $ | 10 058 409 $ | 23 265 030 $ | 162 855 208 $ | 9,8 |
Notes du tableau C2Source : Pêches et Océans Canada (2022, version préliminaire). Integrated Catch and Effort System, base de données, Ottawa.
|
Dépendance des revenus de pêche à l’égard de la crevette nordique de la ZPC 6 (%) | Nombre d’entreprises | Valeur au débarquement moyenne de crevettes nordiques de la ZPC 6 | Valeur au débarquement totale de crevettes nordiques de la ZPC 63 | Valeur au débarquement moyenne de l’ensemble des espèces dans toutes les zones | Valeur au débarquement totale de l’ensemble des espèces dans toutes les zones4 | Dépendance moyenne des revenus de pêche à l’égard de la crevette nordique de la ZPC 65 (%) |
---|---|---|---|---|---|---|
0 – 10 | 42 | 101 157 $ | 4 248 593 $ | 1 894 602 $ | 79 573 281 $ | 6,1 |
10 – 25 | 47 | 155 815 $ | 7 323 286 $ | 1 022 345 $ | 48 050 224 $ | 15 9 |
25 – 100 | 6 | 227 868 $ | 1 367 209 $ | 751 677 $ | 4 510 063 $ | 53 |
Total | 95 | 136 201 $ | 12 939 086 $ | 1 390, 880 $ | 132 133 570 $ | 13,9 |
Notes du tableau C3Source : Pêches et Océans Canada (2022, version préliminaire). Catch and Effort System [base de données sur les prises et l’effort de pêche de la région de Terre-Neuve-et-Labrador].
|
Dépendance des revenus de pêche à l’égard de la crevette nordique de la ZPC 6 (%) | Nombre d’entreprises | Valeur au débarquement moyenne de crevettes nordiques de la ZPC 6 | Valeur au débarquement totale de crevettes nordiques de la ZPC 63 | Valeur au débarquement moyenne de l’ensemble des espèces dans toutes les zones | Valeur au débarquement totale de l’ensemble des espèces dans toutes les zones4 | Dépendance moyenne des revenus de pêche à l’égard de la crevette nordique de la ZPC 65 (%) |
---|---|---|---|---|---|---|
0 – 10 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
10 – 25 | 24 | 76,428 $ | 1,834,274 $ | 368,491 $ | 8,843,779 $ | 20,9 |
25 – 100 | 17 | 85,745 $ | 1,457,672 $ | 344,301 $ | 5,853,114 $ | 32 |
Total | 41 | 83,593 $ | 3,427,316 $ | 350,122 $ | 14,354,997 $ | 25,7 |
Notes du tableau C4Source : Pêches et Océans Canada (2022, version préliminaire). Catch and Effort System [base de données sur les prises et l’effort de pêche de la région de Terre-Neuve-et-Labrador].
|
Annexe D : Exportations de crevette nordiqueNote de bas de page 34
Année | Valeur ($) | Quantité (kg) |
---|---|---|
2017 | 161 872 556 | 15 275 633 |
2018 | 120 353 142 | 10 025 716 |
2019 | 115 270 087 | 9 328 242 |
2020 | 88 781 957 | 9 770 227 |
2021 | 96 411 978 | 10 677 507 |
Total global | 582 689 720 | 55 077 325 |
Figure D1 - Version textuelle
Destination d'exportation | Valeur d'exportation |
---|---|
Royaume-Uni | 76% |
États-Unis | 10% |
Danemark | 8% |
Pays-Bas | 5% |
Islande | 1% |
Chine | <1% |
Japon | <1% |
Estonie | <1% |
Hong Kong | <1% |
France | <1% |
Année | Valeur ($) | Quantité (kg) |
---|---|---|
2017 | 308 063 716 | 46 977 594 |
2018 | 349 251 936 | 50 429 358 |
2019 | 331 414 634 | 47 778 821 |
2020 | 284 231 210 | 41 854 132 |
2021 | 291 121 945 | 41 506 645 |
Total global | 1 564 083 441 | 228 546 550 |
Figure D2 - Version textuelle
Destination d'exportation | Valeur d'exportation |
---|---|
Chine | 51% |
Islande | 14% |
Danemark | 8% |
Ukraine | 7% |
Japon | 4% |
Bulgarie | 4% |
Maroc | 4% |
Autre | 3% |
Albanie | 2% |
Estonie | 2% |
Corée du Sud | 1% |
Thaïlande | 1% |
Annexe E : Composition du Groupe de travail sur le plan de rétablissement de la ZPC 6
Composition du Groupe de travail sur le plan de rétablissement de la ZPC 6 (2023)
- Gestion des ressources du MPO, région de la capitale nationale – Courtney D’Aoust
- Gestion des ressources du MPO, région de la capitale nationale – Dirk Algera
- Gestion des ressources du MPO, région de la capitale nationale – Brian Lester
- Gestion des ressources du MPO, région de Terre-Neuve-et-Labrador – Martin Henri/Kailey Noonan
- Sciences du MPO, région de la capitale nationale – Nicholas Duprey
- Sciences du MPO, région de Terre-Neuve et du Labrador – Krista Baker
- Sciences du MPO, région de Terre-Neuve et du Labrador – Nicolas LeCorre
- Sciences du MPO, région de Terre-Neuve et du Labrador – William Coffey
- Gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador – Olivia Dennis
- Torngat Joint Fisheries Board – Ben Davis
- Gouvernement du Nunatsiavut – Todd Broomfield
- Association canadienne des producteurs de crevettes – Bruce Chapman
- Northern Coalition – Alastair O’Reilly
- Fish Food and Allied Workers Union – Erin Carruthers
- St. Anthony Basin Resources Inc. – Christopher Mitchelmore
- Océans Nord – Brynn Devine
Détails de la page
- Date de modification :