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Aire d'étude de Sarvarjuaq

L'aire d'étude de Sarvarjuaq est proposée comme future zone de protection marine en vertu de la Loi sur les océans. La période de consultation sur le règlement proposé a fermé le 20 janvier 2025.

En bref

Carte de l'aire d'étude de Sarvarjuaq

Carte de l'aire d'étude de Sarvarjuaq

Emplacement

L'aire d'étude de Sarvarjuaq se trouve du côté canadien de la polynie des eaux du Nord, située dans le nord de la baie de Baffin, entre l'archipel arctique canadien et le Groenland. La polynie est souvent appelée Pikialasorsuaq en Kalaallisut (dialecte de l'Ouest du Groenland) et est l'une des plus grandes polynies récurrentes de l'Arctique.

Superficie

Environ 73 737 km2

Pourcentage du territoire océanique du Canada

Environ 1,28 %

Date d'identification

En 2011, la partie canadienne de la polynie des eaux du Nord a été désignée comme zone d'importance écologique et biologique par Pêches et Océans Canada (MPO).

Importance écologique et culturelle

La polynie des eaux du Nord, ou Pikialasorsuaq, est une zone de glace mince et d'eau libre entourée d'une banquise plus épaisse, qui revient périodiquement. La glace de mer provenant du nord, dans la mer de Lincoln, est poussée vers le sud à travers les étroits chenaux montagneux du détroit de Nares par des vents et des courants forts. Cette glace de mer est poussée vers les goulots d'étranglement les plus étroits du détroit, le plus souvent juste au sud du bassin Kane dans le détroit de Smith, créant ainsi un pont de glace. Le passage de la glace de mer est alors bloqué par les ponts de glace, créant une zone d'eau libre (ou de glace très mince) dans le nord de la baie de Baffin.

La région de Sarvarjuaq et ses environs présentent des caractéristiques physiques uniques au niveau régional, notamment :

La région de Sarvarjuaq est un haut lieu de la biodiversité marine. Les eaux libres de la polynie constituent un habitat essentiel pour toute une diversité d'animaux marins. La disponibilité de zones libres de glace dans un environnement glacé par ailleurs permet d'augmenter la productivité primaire. La lumière du soleil peut pénétrer dans l'eau plus profondément qu'à travers la glace de mer épaisse et favoriser la croissance du phytoplancton qui est la base du réseau trophique marin. La polynie sert de zone d'alimentation et de reproduction essentielle pour de nombreuses espèces marines de l'Arctique, notamment :

Les mammifères marins (baleines, phoques et morses) utilisent cette région de manière saisonnière et certaines espèces restent dans les eaux libres de glace pendant les mois d'hiver. Des millions d'oiseaux marins arrivent dans les eaux du Nord au printemps et utilisent les régions côtières et les fjords entourant la polynie pour se reproduire, se nourrir et nicher. Ces espèces animales migrent souvent sur de longues distances pour atteindre la polynie, ce qui souligne son importance dans leur cycle de vie.

La polynie des eaux du Nord présente des caractéristiques océanographiques changeantes, notamment la glace de mer et les icebergs provenant des glaciers de la région. L'eau douce est abondante dans la région en raison de la fonte des calottes glaciaires du Canada et du Groenland.

Les effets du changement climatique et de l'augmentation des eaux de fonte sur les eaux du Nord sont incertains. Récemment, les ponts de glace qui permettent la formation de la polynie sont devenus moins stables et se forment de manière moins prévisible. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre ces changements. Comme beaucoup d'autres régions arctiques, la polynie est vulnérable aux effets du changement climatique, qui entraînent notamment :

Les régions de Sarvarjuaq et Pikialasorsuaq sont toutes deux importantes sur les plans social et culturel. Depuis des millénaires, ces régions abritent certains des établissements humains les plus nordiques. La polynie a relié des collectivités au Canada et au Groenland, et a soutenu bon nombre de ces établissements grâce aux éléments suivants :

Il est important de comprendre et de préserver cet écosystème unique pour ceux qui dépendent de la région, ainsi que pour la recherche sur le changement climatique et les efforts de conservation à l'échelle mondiale.

Approche de la conservation

Historique

En 2011, le MPO identifie la partie canadienne des eaux du Nord comme une zone d'importance écologique et biologique.

En 2013, un atelier coopératif nommé « Pikialasorsuaq : Bridging the Bay », organisé par le Conseil circumpolaire inuit du Groenland et Océans Nord, met l'accent sur les ressources vivantes et non vivantes de la région et sur la conservation. Parmi les participants figurent des Inuits des collectivités canadiennes et groenlandaises, ainsi que des chercheurs des deux pays. Dans le cadre de cet atelier, la Commission Pikialasorsuaq, appuyée par le Conseil circumpolaire inuit du Canada et du Groenland, est créée pour fournir une vision inuite éclairée de l'avenir de cette région. Les membres de la Commission comprennent un commissaire international, un commissaire groenlandais et un commissaire canadien.

Au cours de l'année 2016, les commissaires mènent une tournée de consultation auprès des collectivités adjacentes à la région de Pikialasorsuaq du côté canadien et du côté groenlandais, soit 11 collectivités au total.

Le rapport final de 2017, intitulé People of the Ice Bridge : The Future of the Pikialasorsuaq (PDF, 3.3 Mo) (en anglais seulement), est le résultat des informations recueillies lors de cette visite. Ce rapport recommande une conservation et une gestion dirigées par les Inuits afin de garantir la santé à long terme de cet important écosystème.

En décembre 2022, le premier ministre Justin Trudeau annonce un budget de 800 millions de dollars sur 7 ans, à partir de 2023-2024, pour soutenir jusqu'à 4 initiatives de conservation dirigées par les Autochtones. Cet investissement soutiendra la création et la gestion de zones protégées par l'intermédiaire d'un financement de projets pour la permanence. Ce modèle de financement innovant repose sur un partenariat entre groupes autochtones, gouvernements et organisations philanthropiques.

L'une des 4 régions clés annoncées est la région de Qikiqtani au Nunavut. Dans le document de la Qikiqtani Inuit Association (QIA) sur l'approche de conservation régionale publié en 2022, il est indiqué que la région de Sarvarjuaq allait faire partie d'un réseau d'aires protégées dans la région de Qikiqtani. La QIA, le gouvernement du Canada et le gouvernement du Nunavut travaillent ensemble pour explorer la conservation marine pour la région de Sarvarjuaq, en mettant l'accent sur la conservation et l'intendance dirigées par les Inuits.

Collaboration

Des représentants de la Qikiqtani Inuit Association (QIA), du gouvernement du Nunavut et du gouvernement du Canada (représenté par le MPO, Environnement et Changement climatique Canada et Transports Canada) se sont réunis au sein d'un groupe de travail afin de discuter des approches possibles pour faire progresser la conservation marine dans les aires d’étude de Qikiqtait et de Sarvarjuaq. Afin de faire progresser la protection marine des zones de Qikiqtait et de Sarvarjuaq, les principaux objectifs du groupe de travail sont les suivants :

Plus précisément, le groupe de travail supervise les processus nécessaires pour envisager la protection à court terme des régions de Qikiqtait et de Sarvarjuaq par la désignation de 2 zones de protection marine par arrêté ministériel en vertu de la Loi sur les océans. Cet outil peut être utilisé comme une première étape vers la détermination des besoins de gestion et de conservation à long terme pour la région de Sarvarjuaq.

Une zone de protection marine (ZPM) établie par arrêté ministériel est conçue pour protéger des zones à court terme, jusqu'à 5 ans, en gelant l'empreinte des activités qui ont eu lieu au cours des 12 mois précédant l'établissement de la zone. Si la zone est désignée, le gel de l'empreinte signifie que les activités déjà en cours (ou qui ont reçu une autorisation) au cours de cette période de 12 mois peuvent se poursuivre dans la ZPM, mais qu'aucune nouvelle activité n'est autorisée. Cela nous donne également plus de temps pour forger notre compréhension de l'écosystème et des priorités des collectivités de la région, tout en veillant à ce qu'aucun nouvel impact causé par les activités humaines ne soit introduit dans la zone. Plus important encore, cela nous donne plus de temps pour apprendre comment les Inuits souhaitent conserver, protéger et gérer la zone à long terme. Le gouvernement du Canada travaillera en collaboration avec les partenaires inuits et les partenaires du Nord afin d'examiner les priorités de protection à long terme, notamment en appuyant une aire protégée et de conservation inuite (APCI).

Tandis que les partenaires travaillent ensemble, le MPO s'engage à ce que tous les droits et responsabilités découlant de l'Accord du Nunavut soient respectés tout au long de ce processus. Toute mesure de protection fédérale mise en place dans la région de Qikiqtait serait conforme à l'Accord du Nunavut et ferait l'objet d'une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits.

Impliquer les collectivités locales

Les 6 collectivités du Nunavut adjacentes à la région de Sarvarjuaq qui ont été incluses dans les consultations sont les suivantes :

  1. Arctic Bay
  2. Clyde River
  3. Grise Fiord
  4. Pond Inlet
  5. Qikiqtarjuaq
  6. Resolute Bay

Des visites ont été organisées dans ces 6 collectivités lors de 2 séries de consultations (automne 2023 et printemps 2024) par des membres du groupe de travail de Qikiqtait et Sarvarjuaq. Des réunions ont été organisées avec des représentants d'organisations locales, telles que les associations de chasseurs et de trappeurs et les conseils de hameau. Des réunions publiques ont également été organisées en soirée au cours des 2 séries de consultations. Les participants ont eu l'occasion de faire part de leurs commentaires, de leurs préoccupations et de leurs questions.

Des communications ont été envoyées aux intervenants et aux collectivités voisines en dehors du Nunavut pour les sensibiliser et leur demander leur avis.

Prochaines étapes

Le gouvernement du Canada et la Qikiqtani Inuit Association négocient actuellement une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits concernant l'aire d'étude de Sarvarjuaq et une autre aire d'étude nommée Qikiqtait, qui entoure les îles Belcher dans la baie d'Hudson. Pendant que les négociations sont en cours, le MPO recueille des renseignements sur la zone et travaille avec les collectivités, l'industrie et les partenaires pour mieux comprendre la région.

Publications

Pour nous joindre

N'hésitez pas à envoyer vos questions par courriel à l'adresse DFO.ArcticMPC-ArctiquePCM.MPO@dfo-mpo.gc.ca.

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