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Menaces pour le poisson et son habitat dans les bassins versants de Terre-Neuve-et-Labrador

Renseignez-vous sur le poisson et son habitat à Terre-Neuve-et-Labrador, et sur le travail que Pêches et Océans Canada (MPO) fait avec ses partenaires pour cerner et contrer les menaces comme la fragmentation aquatique causée par les obstacles, et la dégradation et la perte d'habitat causées, en partie, par les espèces aquatiques envahissantes.

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Aperçu du poisson et de son habitat à Terre-Neuve-et-Labrador

Terre, eau et hydrologie

Terre-Neuve-et-Labrador (Figure 1) est la province du Canada située la plus à l'est. Sa superficie est de 405 720 km2, dont les trois quarts se trouvent au Labrador (294 330 km2). On estime que 12,5 % , soit 31 240 km2 de la province, sont constitués d'eau et que le littoral s'étend sur 17 542 kmNote de bas de page 1.

Figure 1 - Carte : La province de Terre-Neuve-et-Labrador, avec les rivières à saumon réglementées et l'emplacement des grands centres de population
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Figure 1 - Sources de données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada, DeLorme World Basemap, Environmental Systems Research Institute Inc., Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Carte bathymétrique générale des océans, National Oceanic and Atmospheric Administration, Ressources naturelles Canada, NaturalVue, United States Geological Survey.

L'île de Terre-Neuve possède un littoral très accidenté, fortement découpé et doté de ports profonds, tandis que l'intérieur est principalement constitué d'un plateau élevé et ondulé qui s'incline généralement vers le nord-est. Les monts Long Range, qui partent de l'extrême sud-ouest de l'île et remontent le long de la péninsule Great Northern, ont le plus haut sommet avec 814 mètres. La région de la vallée de l'Humber, en revanche, est constituée en grande partie d'une traversée nord-est-sud-ouest, dans laquelle se trouvent le lac Deer et le Grand Lac. La région centrale et orientale présente une topographie variée, allant d'un faible relief à des sommets atteignant 300 mètres sur le plateau d'Avalon et de la région sud.

La géologie de surface de Terre-Neuve est principalement caractérisée par le till glaciaire, y compris le sable, le gravier et les gros rochers appelés erratiques. En raison du rebond glaciaire, une baisse relative du niveau de la mer a fait que les sédiments déposés à l'origine dans un environnement marin ont été exposés au-dessus du niveau actuel de la mer sous forme de sable et de gravier dans les deltas et les plages, et sous forme de sable, de limon et d'argile dans l'environnement littoral.

Le relief du Labrador va du niveau de la mer à plus de 1 500 mètres dans les monts Torngat. Le littoral est accidenté et se compose de baies irrégulières bordées d'îlots rocheux. L'intérieur est essentiellement un grand plateau dont l'altitude varie entre 300 et 650 mètres.

Le climat humide et les abondantes chutes de neige à Terre-Neuve-et-Labrador expliquent la présence d'une nappe phréatique élevée dans toutes les régions. Cela signifie que les lacs sont généralement pleins et que les rivières coulent en permanence. La taille des lacs et des étangs varie de petits étangs de tourbières de quelques centaines de mètres carrés à des lacs dont la superficie atteint des centaines de kilomètres carrésNote de bas de page 2.

À l'intérieur du Labrador, des centaines de lacs ont été réunis par des canaux, des digues et des barrages pour créer le réservoir Smallwood, à l'origine de l'énorme aménagement hydroélectrique de Churchill FallsNote de bas de page 3. Avec une superficie de 3 640 km2, ce réservoir est le plus grand plan d'eau de la province. Le plus grand plan d'eau de l'île de Terre-Neuve est le Grand Lac, situé à l'intérieur de la région ouest de la province. Sa superficie est de 354 km2. Les rivières mesurées ayant le plus grand débit dans la province comprennent les rivières Churchill et Eagle au Labrador et les rivières Exploits, Humber, Gander, Cat Arm, Terra Nova, Bay du Nord, Grey, Piper's Hole, Garnish, Isle aux Morts et Rocky à Terre-Neuve.

Certaines tendances notables ont été observées dans la qualité de l'eau depuis le début de la surveillance normalisée dans la province en 1986Note de bas de page 4. Nous décrivons ci-dessous certaines tendances, les menaces qui pèsent sur le poisson et son habitat en raison de la qualité actuelle de l'eau, ainsi que les programmes d'intendance de la province.

Une étude récenteNote de bas de page 5 a examiné les tendances des paramètres de qualité de l'eau entre 1986 et 2013. L'étude a examiné les tendances de 36 paramètres de qualité de l'eau différents provenant de 65 stations de surveillance de la qualité de l'eau (dont deux du Labrador) situées sur des rivières représentatives de la province. Cette étude visait à déterminer toute différence dans les résultats des tendances des paramètres avec 10 années supplémentaires de données après l'étude originaleNote de bas de page 6. Dans toute la province, le cuivre, le pH, le zinc et le plomb affichent constamment des tendances à l'amélioration (diminution de la concentration) depuis 1986 en raison d'une réduction du taux de dépôt atmosphérique pour le cuivre, le zinc et le plomb. La turbidité, la couleur, le carbone organique dissous et l'azote ont généralement affiché une tendance à la détérioration (augmentation de la concentration). L'augmentation des précipitations due au changement climatique et les émissions mondiales de carbone ont joué un rôle majeur dans l'influence de ces paramètres dans les zones non urbaines ou éloignées. L'arsenic, le béryllium, le cadmium, le chrome, le cobalt, le plomb, le molybdène et le sélénium ont été systématiquement mesurés en dessous du seuil de détection du laboratoire, ce qui a influencé les résultats des tendances pour ces paramètres. On a observé que des causes anthropiques, naturelles et mondiales ont joué un rôle dans ces changements. En général, les paramètres des stations de surveillance de la qualité de l'eau en milieu urbain ont été influencés par les activités anthropiques, les facteurs de stress locaux jouant un rôle plus important dans l'évolution des paramètres de qualité de l'eauNote de bas de page 7.

La pollution, la sédimentation et la baisse de la qualité de l'eau peuvent nuire aux poissons en ayant une incidence sur leur habitat, leurs sources de nourriture, leur potentiel de croissance et leurs capacités de reproduction.

Des quantités excessives de sédiments en suspension peuvent :

Les sédiments en suspension augmentent également la turbidité, ce qui nuit aux poissons, car ils ont plus de difficulté à voir leurs proies, en réduisant les taux d'alimentation et, par conséquent, les taux de croissance. Le dépôt de sédiments peut étouffer les œufs de poisson et les alevins s'il se produit pendant les périodes de fraie, d'incubation ou d'éclosion. Dans la plupart des eaux locales, le plomb est assez rapidement précipité et constitue un problème moins important, bien que le zinc et le cuivre soient toxiques pour les poissons à de très faibles concentrationsNote de bas de page 8. Des mesures de précaution appropriées pour maintenir une bonne qualité de l'eau dans la province sont essentielles pour la santé des populations de poissons.

Afin d'aborder les incidences de la qualité de l'eau sur les poissons et leur habitat à Terre-Neuve-et-Labrador, il existe de nombreux programmes et sociétés d'intendance des rivières qui favorisent la santé de plusieurs rivières, notamment la rivière Rennie, la rivière Waterford, la rivière Virginia, le ruisseau Codroy et le ruisseau Corner. Les programmes mènent des activités de mise en valeur des rivières urbaines, y compris la restauration pour faciliter la reproduction des poissons, la réduction de la pollution et le développement d'un accès public approprié au réseau. Ces programmes d'intendance continuent de sensibiliser et d'éduquer le public sur les activités qui nuisent aux cours d'eau urbains. Les efforts des programmes d'intendance des rivières ont conduit à une amélioration de la qualité de l'eau par la réduction des métaux tels que le cuivre, le cobalt, le lithium, le magnésium et le zinc dans certaines stations urbaines de l'est ayant la plus forte densité de population de Terre-Neuve-et-LabradorNote de bas de page 9. L'existence de ces programmes d'intendance est essentielle pour l'amélioration continue des tendances des paramètres dans nos eaux.

Utilisation des terres

Terre-Neuve-et-Labrador est peu peuplée, la plupart des établissements de l'île de Terre-Neuve (Terre-Neuve insulaire) occupant le littoral et la plupart des plus grandes villes du Labrador étant situés à l'intérieur. L'activité industrielle de la province est relativement limitée en dehors de l'extraction des ressources, à savoir les mines, le pétrole et le gaz, la sylviculture et la pêche. Il y a aussi le développement hydroélectrique et le développement des infrastructures (par exemple, les routes et les lignes de transmission). Toutes ces activités exercent une pression sur le poisson et son habitat.

La cartographie de l'empreinte humaine fournit une mesure composite des développements mentionnés ci-dessus, ainsi que d'autres utilisations et développements humains dans le paysage. Elle a été utilisée pour décrire l'incidence des activités humaines dans d'autres régions du Canada, des États-Unis et du mondeNote de bas de page 10. La méthodologie originale a été créée à l'échelle mondiale par des scientifiques de la Wildlife Conservation Society (WCS) et du Center for International Earth Science Information Network (CIESEN) de l'Université de ColumbiaNote de bas de page 11, puis remise à l'échelle par la WCS pour la région des Appalaches du nord-est des États UnisNote de bas de page 12. La méthodologie utilisée pour la région des Appalaches nordiques a été modifiée pour l'île de Terre-Neuve en 2008Note de bas de page 13 et étendue au Labrador en 2013Note de bas de page 14. Elle intègre une variété de mesures dans quatre grandes catégories terrestres : Habitation humaine, Routes et sentiers, Production et distribution d'électricité, et Exploitation des ressources (plus Militaire, Aviation et Communications pour le Labrador). Chaque mesure s'est vu attribuer une série de notes reflétant le niveau d'incidence anthropique, comme le montre la figure 2, allant d'une faible incidence (0 à 2) à une incidence élevée (8 à 10). La figure 2 montre la valeur moyenne de l'empreinte humaine pour chacun des bassins versants du réseau hydrographique national (RHN) de l'île de Terre-Neuve (les données n'étaient pas disponibles pour le Labrador au moment de la rédaction). Les valeurs sont regroupées dans les fourchettes suivantes : 0 à 2, 2 à 4, 4 à 6, 6 à 8, 8 à 10, 0 à 2 étant l'empreinte humaine la plus faible et 8 à 10 l'empreinte humaine la plus élevée.

Figure 2 - Carte : Valeurs moyennes de l'empreinte humaine pour les bassins versants du réseau hydrographique national (RHN) de l'île de Terre-Neuve
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Figure 2 - Version texte et sources des données pour le fond de carte
Valeurs moyennes de l'empreinte humaine pour les bassins versants du réseau hydrographique national (RHN) dans l'île de Terre-Neuve
Nom du bassin versant du réseau hydrographique national (RHN) Valeur moyenne de l'empreinte humaine
Lac Beothuk 2,57
Baie Bonne 1,82
Baie Canada 1,16
Baie de la Conception 8,81
Côte est de Terre-Neuve 5,62
Baies Placentia Est et St. Mary's Ouest 4,12
Baie St. Mary's Est 3,58
Exploits 4,34
Baie Fortune 1,34
Gander 3,11
Grey 0,32
Baie Hare 2,91
Baie Hermitage 1,76
Humber – Cours inférieur 3,65
Humber – Cours supérieur 3,05
Baie La Poile 1,03
Nord-ouest de la baie de Bonavista 2,98
Nord-ouest de la baie Placentia 1,56
Baie Port au Port 4,63
Lac Portland Creek 2,02
Sud et est de la baie White 2,45
Sud-ouest de la baie Notre Dame 3,96
Sud-ouest de la baie Placentia 3,81
Sud et est de la baie de Bonavista 2,49
Détroit de Belle Isle – Côte sud 2,85
Baie St. George 3,06
Baie St. John 2,64
Baie de la Trinité 5,98
Ouest de la baie Notre Dame 5,30
Ouest de la baie White 0,79
Baie White Bear 0,78

Sources des données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada, Environmental Systems Research Institute Inc., Carte générale bathymétrique des océans, Organisation hydrographique internationale-Commission océanographique intergouvernementale, DeLorme World Basemap, National Geodetic Survey, NaturalVue, Gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et Conservation de la nature Canada, 2013.

Les valeurs moyennes de l'empreinte humaine varient d'une province à l'autreNote de bas de page 14. Les terres qui se déversent dans la baie de la Conception ont la valeur d'empreinte humaine la plus élevée de tous les bassins versants du RHN de l'île, ce qui reflète le grand nombre de petites et moyennes communautés dans cette région. La côte est de Terre-Neuve présente une valeur d'empreinte humaine modérée, reflétant à la fois l'empreinte élevée autour de la région métropolitaine de St. John's, et la population clairsemée et l'activité industrielle limitée pour la plus grande étendue du sud du bassin versant. Une grande partie de la côte sud de l'île, le flanc est de la péninsule Nord et le bassin versant de la baie Bonne présentent les valeurs moyennes d'empreinte les plus faibles, en raison de la combinaison d'une population éparse, d'une activité industrielle limitée et des protections associées au parc national du Gros-Morne. La grande majorité de l'île, soit la péninsule nord-ouest, le centre ouest et la côte nord-est, se situe dans la fourchette moyenne.

De nombreux cours d'eau de l'île de Terre-Neuve et, plus tard, de certains cours d'eau du Labrador, ont été endigués pour la production d'hydroélectricité à partir de la fin des années 1800. Les barrages peuvent avoir une incidence sur la connectivité longitudinale biologique et physique des cours d'eau. Des barrages ont également été construits pour l'approvisionnement en eau à des fins agricoles, commerciales, industrielles et domestiques. Sur les 708 barrages de l'inventaire provincial, beaucoup sont actuellement situés dans l'île de Terre-Neuve (550) et un nombre moindre au Labrador (158)Note de bas de page 15. De la fin des années 1800 aux années 1960 et 1970, de nombreux barrages ont été créés par l'industrie forestière pour le transport des grumes. L'augmentation ultérieure de l'utilisation des débardeurs et des transpalettes a entraîné une augmentation du nombre de routes, avec la nécessité de construire des ponts et des ponceaux.

Habitats clés et espèces aquatiques

Terre-Neuve-et-Labrador a été classée en 20 écorégions distinctes et 60 sous-régions (Note de bas de page 16,Note de bas de page 17). Bien que définies sur le plan terrestre, ces écorégions abritent des habitats aquatiques tels que des lacs, des rivières, des zones riveraines, des zones humides et des étangs, ainsi que des zones côtières et marines telles que des estuaires, des marais salés et des herbiers de zostères.

Les zones côtières et estuariennes abritent une diversité de poissons marins et d'habitats de poissons à Terre-Neuve-et-Labrador. Les phanérogames marines, en particulier les herbiers de zostères (la seule espèce répandue au Canada atlantique), fournissent une nourricerie et d'autres habitats essentiels à de nombreuses espèces de poissons (Note de bas de page 18,Note de bas de page 19,Note de bas de page 20,Note de bas de page 21). La zostère est un habitat particulièrement important pour les petits poissons le long de la côte de Terre-Neuve, et sert d'habitat d'alevinage et de croissance pour d'importantes espèces de poissons commerciaux comme la morue franche (Note de bas de page 22,Note de bas de page 23,Note de bas de page 24,Note de bas de page 25,Note de bas de page 26).

Les estuaires abritent également des systèmes productifs et relativement rares de marais salés et d'eaux saumâtres dans la province (p. ex. le bras de St. Paul's, le lac Melville). L'afflux de rivière dans ces zones peut entraîner un apport de matière organique, de nutriments et de zooplancton d'eau douce provenant de l'amont (Note de bas de page 27,Note de bas de page 28). Des études menées au bras de St. Paul's, dans la péninsule nord de Terre-Neuve, ont montré que ces écosystèmes de marais salés constituent un habitat important pour de nombreuses et diverses espèces de zooplancton (y compris les copépodes) et de poissonsNote de bas de page 29. Des différences dans le type d'échantillonnage, le lieu, l'heure de la journée ou l'effort d'échantillonnage, ainsi que l'interaction humaine avec le bras de St. Paul's et le réseau trophique, peuvent être à l'origine des changements dans la composition et l'abondance des espècesNote de bas de page 30. Cette étude comparative permet donc de mieux comprendre les influences anthropiques sur l'habitat du poisson.

La biodiversité des espèces de poissons d'eau douce de la partie insulaire de la province est relativement faible par rapport au reste du Canada, mais la diversité des poissons d'eau douce du Labrador est plus élevée (Note de bas de page 31,Note de bas de page 32,Note de bas de page 33) et semblable à celle du nord du Québec, car ils partagent une frontière terrestre. Les aires marines de la province abritent diverses communautés d'espèces de poissons. Les habitats aquatiques de Terre-Neuve-et-Labrador abritent un certain nombre d'espèces de poissons (Note de bas de page 34,Note de bas de page 35,Note de bas de page 36) qui sont importantes pour les efforts de conservation, ainsi que pour des raisons culturelles et socioéconomiques.

On trouvera les renseignements concernant ces espèces clés aux liens ci-dessous :

Plusieurs de ces espèces ou populations ont été inscrites sur la liste des espèces en voie de disparition, menacées ou préoccupantes par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

Pleins feux sur un espèce – saumon atlantique

Le saumon atlantique est souvent considéré comme une espèce indicatrice en raison de ses schémas de migration relativement importants et des nombreux stades de son cycle de vie qui se déroulent dans divers habitats d'eau douce et marins. Par conséquent, l'attention portée à la conservation du saumon atlantique et de ses habitats clés pourrait s'avérer bénéfique pour d'autres espèces d'eau douce.

Les remontes de saumon atlantique sont suivies chaque année dans 20 à 25 rivières de Terre-Neuve-et-Labrador. Bien que les rivières surveillées puissent changer légèrement d'une année à l'autre (c'est-à-dire par l'ajout de nouveaux sites), les efforts de surveillance se concentrent sur un groupe de rivières relativement stable. Les rivières surveillées pour 2021 sont présentées ci-dessous dans la figure 3. La latitude et la longitude sont indiquées sur les axes y et x respectivement. Les rivières qui font l'objet d'un suivi des saumons atlantiques en migration et des adultes qui reviennent sont marquées d'un point blanc. Les rivières qui ne sont surveillées que pour les adultes en dévalaison sont marquées d'un point noir. Les zones de pêche du saumon sont numérotées de 1 à 14B. L'abondance de la plupart des populations suivies est comptée directement à l'aide de barrières de dénombrement ou de passes à poissons. Les tendances des remontes totales dans chaque rivière, ainsi que les estimations du nombre de géniteurs et d'œufs déposés par les femelles (en tenant compte des prélèvements de la pêche récréative), sont utilisées pour évaluer le niveau général de santé de l'espèce et de ses habitats chaque année. La qualité de l'eau, la température et la connectivité aquatique sont des facteurs importants qui ont un effet sur la santé du saumon atlantique et d'autres espèces de poissons d'eau douce.

Figure 3 - Carte : Emplacement des rivières du Labrador (à gauche) et de l’île de Terre-Neuve (à droite) où le nombre de saumoneaux atlantiques en dévalaison ou d’adultes en montaison a été compté en 2021Note de bas de page 37
.

Remarque : Les zones de pêche du saumon sont numérotées de 1 à 14B.

Figure 3 - Version texte
Emplacement des rivières du Labrador et de l'île de Terre-Neuve où le nombre de saumoneaux atlantiques en dévalaison ou d'adultes en montaison a été compté en 2021
Région Nom de la rivière Type de saumon atlantique suivi (soit adulte, soit adulte et saumoneau)
Labrador Rivière English Adulte
Ruisseau Muddy Bay Adulte
Rivière Sand Hill Adulte
Rivière Southwest Adulte
Île de Terre-Neuve Rivière Campbellton Adulte
Rivière Come by Chance Adulte
Rivière Conne Adulte et saumoneau
Ruisseau Corner Brook Adulte
Rivière Exploits Adulte
Rivière Garnish Adulte et saumoneau
Rivière Harry's Adulte
Ruisseau Little Barachois Adulte
Ruisseau Middle Barachois Adulte
Ruisseau Middle Adulte
Rivière Northeast Adulte
Rivière Northwest Adulte
Ruisseau Parkers Adulte
Ruisseau Rattling Adulte
Rivière Robinsons Adulte
Rivière Rocky Adulte et saumoneau
Ruisseau Salmon Adulte
Rivière Terra Nova Adulte
Rivière Torrent Adulte
Rivière Trout Adulte
Ruisseau Western Arm Adulte et saumoneau

Pour la plupart des populations de saumon atlantique surveillées à Terre-Neuve-et-Labrador et disposant de suffisamment de données chronologiques, les remontes ont fluctué sans tendance significative au cours des trois générations précédentes (17 à 20 ans selon la population). Dans le nord du Labrador, les remontes de la rivière English ont plus que triplé au cours des trois dernières générations (2002 à 2022). En revanche, les remontes du ruisseau Southwest (sud du Labrador), de la rivière Rocky et de la rivière Conne (sud de Terre-Neuve) montrent des tendances à la baisse au cours des trois générations précédentes. Les remontes de saumon atlantique dans la rivière Conne ont diminué d'environ 91 % depuis 2005Note de bas de page 38.

Les remontes totales de saumon atlantique adulte en 2021 étaient inférieures dans cinq des 17 rivières évaluées (29 %) par rapport à la moyenne de la génération précédente (2015 à 2020 et 2014 à 2020 pour les rivières de Terre-Neuve et du Labrador, respectivement), et les remontes totales dans trois de ces rivières (18 %) ont diminué de plus de 30 %. Les remontes totales enregistrées en 2021 étaient plus élevées dans neuf rivières (53 %) comparativement à la moyenne de la génération précédente et trois rivières n'ont connu aucun changement (différence de moins de 10 %) [figure 4]. Par rapport à la moyenne des trois générations précédentes (figure 5), les remontes totales ont diminué sur cinq des 13 rivières (38 %), dont trois (23 %) ont diminué d'au moins 30 %. Les remontes totales dans six rivières surveillées (46 %) étaient supérieures à la moyenne des trois générations précédentes en 2021 et deux rivières n'ont montré aucun changementNote de bas de page 39.

Figure 4 - Carte : Variation en pourcentage des remontes totales en 2021 par rapport aux remontes moyennes de la génération précédente pour 17 populations de saumon atlantique suivies à Terre-Neuve (en bas) et au Labrador (en haut)Note de bas de page 40
.

Remarque : Une génération correspond à cinq ou six ans à Terre-Neuve et sept ans au Labrador. Les estimations de la variation en pourcentage sont mises à l'échelle entre +100 % (en bleu) et -100 % (en rouge).

Figure 4 - Version texte
Emplacement et pourcentage de variation des remontes de saumon atlantique en 2021 par rapport à la moyenne de la génération précédente, où une génération correspond à cinq ou six ans à Terre-Neuve et à sept ans au Labrador
Région Nom de la rivière Variation en pourcentage des remontes totales (2021) par rapport à la moyenne de la génération précédente
Labrador Rivière English -29 %
Ruisseau Muddy Bay 49 %
Rivière Sand Hill 62 %
Ruisseau Southwest 0 %
Île de Terre-Neuve Rivière Campbellton 49 %
Rivière Conne -71 %
Ruisseau Corner Brook 28 %
Rivière Exploits 81 %
Rivière Garnish 138 %
Ruisseau Middle -26 %
Rivière Northeast -1 %
Ruisseau Rattling -41 %
Rivière Rocky 13 %
Ruisseau Salmon 4 %
Rivière Terra Nova -53 %
Rivière Torrent ≥ 48 %
Ruisseau Western Arm 44 %
Figure 5 - Carte : Variation en pourcentage des remontes totales en 2021 par rapport aux remontes moyennes des trois générations précédentes pour 13 populations de saumon atlantique suivies à Terre-Neuve (en bas) et au Labrador (en haut)Note de bas de page 41
.

Remarque : La moyenne des trois générations précédentes est propre à chaque rivière : 16 à 18 ans pour la plupart des rivières de Terre-Neuve et 19 à 20 ans pour la plupart de celles du Labrador. Les estimations de la variation en pourcentage sont mises à l'échelle entre +100 % (en bleu) et -100 % (en rouge).

Figure 5 - Version texte
Emplacement et pourcentage de variation des remontes de saumon atlantique en 2021 par rapport à la moyenne des trois générations précédentes, la période de trois générations étant propre à chaque rivière : 16 à 18 ans pour la plupart des rivières de Terre-Neuve et 19 à 20 ans pour la plupart des rivières du Labrador
Région Nom de la rivière Variation en pourcentage des remontes totales (2021) par rapport à la moyenne des trois générations précédentes
Labrador Rivière English 8 %
Ruisseau Muddy Bay 43 %
Rivière Sand Hill 12 %
Ruisseau Southwest -34 %
Île de Terre-Neuve Rivière Campbellton 33 %
Rivière Conne -85 %
Rivière Exploits 30 %
Ruisseau Middle -15 %
Rivière Rocky -17 %
Ruisseau Salmon -3 %
Rivière Terra Nova -40 %
Rivière Torrent ≥ 45 %
Ruisseau Western Arm 29 %

Menaces pour le poisson et son habitat

Les exigences en matière d'habitat lacustre et riverain de nombreuses espèces de poissons d'eau douce de Terre-Neuve-et-Labrador ont été bien documentées (Note de bas de page 42,Note de bas de page 43), mais les informations disponibles pour d'autres espèces peuvent être limitées. Sur la base des informations disponibles, les principales menaces pour l'habitat sont les suivantes :

En plus du rôle du MPO dans la protection du poisson et de son habitat à Terre-Neuve-et-Labrador, le gouvernement provincial de Terre-Neuve-et-Labrador est responsable de la gestion des ressources en eau et participe également à la recherche aquatique et à la gestion du poisson.

Combler les lacunes en matière de données et d'informations sur l'eau douce

Historiquement, un ensemble complet de recherches a été consacré à la compréhension des espèces de poissons d'eau douce et de leurs habitats à Terre-Neuve-et-Labrador. D'autre part, les données, les informations et les connaissances largement et publiquement accessibles sur l'environnement d'eau douce de Terre-Neuve-et-Labrador sont limitées. Ceci est particulièrement évident lorsqu'on le compare à l'ampleur des données disponibles pour l'environnement marin. Le personnel de la région de Terre-Neuve-et-Labrador du MPO s'est engagé à l'interne et à l'externe à recueillir de l'information sur les espèces, les zones et les fonctions écosystémiques valorisées dans la région, ce qui permettra de combler les lacunes en matière de données sur l'eau douce. Ces données comprennent également la présence/absence d'espèces et la connectivité aquatique au sein de la province.

Le manque de données et d'informations accessibles sur l'eau douce a également entraîné la création d'un groupe de travail sur l'eau douce à Terre-Neuve en 2021, dirigé par la région de Terre-Neuve-et-Labrador du MPO. Son mandat est de créer un forum qui permettra l'échange d'informations entre le gouvernement, les groupes autochtones, les organisations non gouvernementales de l'environnement (ONGE) et la communauté de recherche au sens large, afin de nous aider à mieux comprendre et à améliorer l'accès aux données et aux connaissances qui pourraient soutenir l'intendance, la science et la gestion des systèmes d'eau douce et estuariens.

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