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Fait saillant de l'habitat : Poissons, inondations et connectivité des habitats dans le bas Fraser

Une large bande de végétation sur la rive du fleuve Fraser a été emportée lors de l’inondation, et les eaux se retirent. Les montagnes sont au loin, avec un ciel nuageux au-dessus.
Figure 1 - Vue sud-ouest de l'affaissement du fleuve Fraser après l'inondation près du pont Agassiz/Rosedale. Source : Institut Hakai.

Ce fait saillant de l'habitat explore les menaces du changement climatique, de la modification de l'habitat et de la dégradation de l'habitat et explique les raisons pour lesquelles il est important de préserver et de rétablir la connectivité entre les habitats de frai et de croissance des poissons dans les parties inférieures du fleuve Fraser et de son estuaire. Les poissons ont besoin de protection, ainsi que d'un passage sécuritaire pour rechercher de la nourriture, un abri et des possibilités de frai.

Certaines des infrastructures construites à proximité du bas Fraser au cours du siècle dernier ont bloqué ou dégradé l'habitat aquatique. L'infrastructure de gestion des inondations a joué un rôle important à cet égard. Le saumon et d'autres poissons dépendent de l'accès à ces habitats pour accomplir leur cycle biologique et maintenir des populations saines. Pêches et Océans Canada (MPO) s'efforce de préserver et de rétablir la connectivité des habitats en fournissant des fonds et en appuyant l'évaluation des obstacles au passage du poisson et leur remplacement par une infrastructure respectueuse des poissons et naturelle dans le bas Fraser.

Ce contenu est également disponible dans un format interactif (StoryMap : Poissons, inondations et connectivité des habitats dans le bas Fraser).

Sur cette page

Une région aux habitats diversifiés

Le puissant fleuve Fraser

Le fleuve Fraser est l'un des plus puissants fleuves du Canada, et le plus long de la Colombie-Britannique (C.-B.). Il prend naissance au niveau des glaciers du mont Robson et s'écoule sur 1 400 km vers le sud-ouest jusqu'à la mer des Salish dans l'océan Pacifique. Le bassin du fleuve Fraser a un bassin hydrographique (également décrit comme un « bassin versant » en français) de plus de 220 000 kilomètres carrés. Près d'un quart de l'eau douce de la Colombie-Britannique s'écoule par le bassin hydrographique du fleuve FraserNote de bas de page 1. La figure 2 donne une idée de l'immensité de ce bassin hydrographique. Cet écosystème productif est d'une importance vitale pour les communautés autochtones à des fins alimentaires, sociales et rituelles, ainsi que pour les pêches récréatives et commerciales de la Colombie-Britannique.

Figure 2 - Carte : Le bassin du fleuve Fraser draine les eaux d’une superficie d’environ 220 000 kilomètres carrés de la Colombie-Britannique. Il s’étend de l’embouchure du bassin, près de Vancouver, et remonte jusqu’à son cours supérieur dans les Rocheuses, près de Valemount.
Le fleuve Fraser fait partie du bassin du Fraser, qui s’étend sur une grande partie du sud de la Colombie-Britannique.
Figure 2 - Sources de données pour le fond de carte

Consultative Group for International Agricultural Research (CGIAR), DeLorme, Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, United States Geological Survey (USGS).

Source : Carte élaborée par Pêches et Océans Canada à partir de données provenant de DataBC

Examinons de plus près les bassins hydrographiques du bas Fraser

Le bassin du bas Fraser est l'une des zones les plus riches en biodiversité et en habitats du poisson du Canada. Le bas Fraser commence au nord du district de Hope, dans le canyon du Fraser. Le canyon agit comme un marqueur physique des changements dans l'hydrologie et les communautés de poissons du fleuve FraserNote de bas de page 2. La rivière s'écoule rapidement et de manière abrupte à travers les chaînes de montagnes, ramassant des nutriments, du sable et du gravier au passage. Les sédiments transportés depuis les montagnes se déposent dans le bas Fraser, créant des bancs de gravier ou de sable qui peuvent servir d'habitat sain pour le frai et l'alevinage des saumons et d'autres espèces de poissons. L'inclinaison s'aplatit à Hope, et la voie d'écoulement du fleuve s'élargit sur des chenaux anastomosés qui s'étendent le long du tronçon de gravier du bas Fraser, également connu sous le nom de « Cœur du Fraser », jusqu'aux environs du confluent avec la rivière Sumas. En aval de la rivière Sumas, le fleuve Fraser est dominé par des particules de sable et de limon plus fines, et les habitats se trouvent dans la zone d'influence des marées de la mer des Salish. Les poissons du bas Fraser et de son estuaire bénéficient d'un réseau complexe de différents habitats aquatiques composés de petits cours d'eau (lits et berges), de lacs, de zones humides et de plaines d'inondation. L'estuaire, où l'eau douce du fleuve Fraser se mélange aux eaux marines de la mer des Salish, constitue un habitat très productif pour de nombreux poissonsNote de bas de page 3.

Le fleuve Fraser mesure 180 km de Yale, en Colombie-Britannique, à l'océan, mais son réseau historique d'affluents, de chenaux latéraux et de cours d'eau a fourni plus de 2 000 km d'habitat aquatique linéaireNote de bas de page 4. Ce réseau d'habitats est rendu moins accessible aux poissons en raison des développements d'infrastructures qui peuvent, par exemple, se répercuter directement ou indirectement sur le débit ou le passage du poisson.

Figure 3 - Carte : Les sous-bassins hydrographiques du bas Fraser (bas Fraser, rivière Chilliwack, rivière Harrison, Lillooet et canyon du Fraser) et leur réseau de cours d’eau, de zones humides et de lacs.
Sous-bassins hydrographiques du bas Fraser : le bas Fraser (sud-ouest), la rivière Chilliwack (sud), la rivière Harrison (centre), Lillooet (nord) et le canyon du Fraser (est).
Figure 3 - Sources de données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada (SHC), Ville de Maple Ridge, DeLorme, Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, Ministry of Economy, Trade and Industry/National Aeronautics and Space Administration (METI/NASA), National Aeronautics and Space Administration (NASA), NaturalVue, National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), National Oceanic and Atmospheric Administration Office of Coast Guard Survey (NOAA OCS), National Parks Service (NPS), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, SafeGraph, United States Geological Survey (USGS).

Source : Carte élaborée par Pêches et Océans Canada à partir de données provenant de DataBC.

Le bassin du bas Fraser se compose de plusieurs sous-bassins hydrographiques et comprend les eaux s'écoulant des bassins hydrographiques de la rivière Harrison, de la rivière Sumas, de la rivière Stave, de la rivière Pitt, de la rivière Coquitlam et de la rivière Brunette, entre autres.

Habitat aquatique diversifié

Les besoins alimentaires et environnementaux des poissons varient selon les espèces et les stades biologiques. La diversité des sources de nourriture et des habitats dans le bas Fraser est l'une des raisons pour lesquelles la biodiversité aquatique y est si riche. Les poissons du bas Fraser peuvent migrer vers des habitats qui conviennent à leurs besoins divers, qui changent selon les saisons et les stades biologiques, comme nous pouvons le voir ci-dessous.

Le grand fleuve Fraser et ses vastes lits de gravier et chenaux latéraux.
Figure 4 - Photo : Le tronçon de gravier appelé « Cœur du Fraser » du fleuve Fraser près de Chilliwack, en Colombie-Britannique. Cette zone comporte de grands lits de gravier qui offrent un habitat idéal à de nombreuses espèces de poissons importantes, notamment le saumon du Pacifique. Source : « Dru! », sous licence CC BY-NC 2.0.
Un habitat hors chenal pour les poissons, comprenant beaucoup d’arbres, d’arbustes et de graminées, avec un faible débit d’eau.
Figure 5 - Photo : Un habitat hors chenal pour les poissons dans le réseau d’habitats du bas Fraser. Source : Mike Pearson, Ph. D., Pearson Ecological.

Grandes rivières : les chenaux de rivières profonds et larges constituent un excellent habitat pour les poissons fourragers et les grands poissons prédateurs. Ces grandes rivières servent également d'autoroutes permettant à tous les poissons du bassin hydrographique de migrer vers différents habitats en fonction de l'évolution des besoins de survie des poissons tout au long de la journée, de la saison ou du cycle biologique, que ce soit vers des lacs, des chenaux latéraux et des cours d'eau plus petits, des zones humides ou l'océan.

Cours d'eau et chenaux latéraux : si les rivières servent d'autoroutes aux poissons, les affluents et les chenaux latéraux sont les rues et les trottoirs du bassin hydrographique. Un cours d'eau sain fournit un habitat de niche, avec des débris ligneux et de la végétation permettant aux petits poissons de se cacher, et une abondance d'invertébrés à manger. Quoique petit individuellement, l'habitat aquatique linéaire fourni par ces cours d'eau et chenaux latéraux, lorsqu'il est combiné, est grandement supérieur à la longueur du fleuve Fraser.

Lacs : Le réseau du bas Fraser contient des lacs qui sont essentiels à l'écosystème, car ils fournissent un habitat aux animaux et aux plantes qui ont besoin d'eau calme. Comme les cours d'eau et les chenaux latéraux, un lac en bonne santé possède un habitat de végétation littorale qui offre aux jeunes poissons un refuge contre de plus grands prédateurs. De nombreuses espèces de poissons dépendent de l'accès aux lacs et aux étangs pour le frai, la croissance des juvéniles et les sources de nourriture.

Zones humides et estuaires : La plus grande partie des terres humides du bas Fraser se trouve dans le delta du fleuve Fraser. Ce complexe de zones humides de renommée mondiale fait partie de l'un des estuaires les plus productifs sur le plan biologique au Canada. Il comprend Burns Bog, les bancs Sturgeon, les bancs Roberts, les marais du bras sud et la baie Boundary. Chaque saumon sauvage né dans le réseau du fleuve Fraser transitera par l'estuaire et y passera des jours ou des mois en tant que juvénile en dévalaison pour se nourrir, se reposer, s'acclimater à l'eau salée et constituer leurs forces pour la vie en haute mer (Note de bas de page 5,Note de bas de page 6). Malheureusement, plus de la moitié des anciennes zones humides de l'estuaire du fleuve Fraser ont été endiguées, drainées ou remblayées aux fins d'aménagement du territoireNote de bas de page 7.

Figure 6 - Image : Certaines des façons dont des zones riveraines saines et la végétation aquatique fournissent de la nourriture et un habitat aux saumons et à d’autres poissons. Les zones riveraines en mauvaise santé sont plus susceptibles de limiter les populations de poissons, car elles présentent une mauvaise qualité d’eau, un habitat médiocre et de piètres sources de nourriture.
Cette image compare une zone riveraine saine et naturelle à une zone riveraine insalubre bordée de déchets, d’absence de végétation, de route et d’aménagement.

Source : Préparé par Kerel Alaas pour Pêches et Océans Canada.

Le fleuve Fraser est un riche écosystème aquatique qui compte plus de 50 espèces de poissons d'eau douceNote de bas de page 8. Plus de 30 espèces marines ou tolérantes à l'eau salée occupent l'estuaire du fleuve FraserNote de bas de page 9. Le bas Fraser contient plus d'espèces de poissons que toute autre partie du bassin du FraserNote de bas de page 10.

Pleins feux sur les espèces

Saumon sauvage du Pacifique

Figure 7 - Carte : Frayères connues récentes de saumon du Pacifique dans le bassin hydrographique du bas Fraser. La carte montre les lieux de frai des populations des cinq espèces de saumon du Pacifique gérées par le gouvernement fédéral : quinnat, kéta, coho, rouge (se reproduisent dans les lacs et les rivières), et rose (se reproduisent les années paires et impaires). Les lieux de frai du saumon étaient plus étendus avant le développement intensif des terres et des eaux dans le bas Fraser.
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Figure 7 - Sources de données

Sources de données pour les frayères du saumon du Pacifique

Les données rassemblées par le Pacific Salmon Foundation's « Salmon Watersheds Program » pour le « Lower Fraser Fisheries Alliance ». Les données proviennent des zones de distribution historique du poisson en Colombie-Britannique de DataBC (50,000) (les emplacements des lignes) et les observations de poissons connues et les distributions de poissons en Colombie-Britannique de DataBC (les emplacements des points), et les emplacements supplémentaires fournis par les experts régionaux lors des réunions du groupe de travail technique facilitées par le « Salmon Watersheds Program ».

Sources de données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada (SHC), Ville de Maple Ridge, DeLorme, Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, Ministry of Economy, Trade and Industry/National Aeronautics and Space Administration (METI/NASA), National Aeronautics and Space Administration (NASA), NaturalVue, National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), National Oceanic and Atmospheric Administration Office of Coast Guard Survey (NOAA OCS), National Parks Service (NPS), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, SafeGraph, United States Geological Survey (USGS).

Carte élaborée par Pêches et Océans Canada à partir de données de la Fondation du saumon du Pacifique.

Remarque : Pour obtenir une version interactive de cette carte, veuillez consulter la StoryMap intitulée « Poissons, inondations et connectivité des habitats dans le bas Fraser ».

Pour les Canadiens, le saumon du Pacifique est emblématique. Le fleuve Fraser est connu comme le plus grand producteur de saumon du Pacifique du mondeNote de bas de page 11. Il abrite des populations de toutes les espèces de saumon du Pacifique, comme le saumon rouge, le saumon quinnat, le saumon coho, le saumon kéta et le saumon rose, ainsi que la truite arc-en-ciel et la truite fardée. Depuis toujours, ces espèces sont d'une importance vitale pour les communautés autochtones, à des fins alimentaires, sociales et rituelles. Le saumon contribue depuis longtemps au tissu culturel et économique global de la côte ouest du Canada et est important pour la pêche récréative et commerciale. Le saumon du Pacifique suit un cycle biologique qui consiste à frayer et à élever leurs petits en eau douce avant de migrer vers l'océan à l'état juvénile. Pêches et Océans Canada consacre des ressources à l'étude et à la gestion du réseau d'habitats du bas Fraser en raison de l'importance de cette région pour le frai, la migration, l'alevinage et l'hivernage des espèces de saumon du Pacifique (Note de bas de page 12,Note de bas de page 13). La figure 8 illustre les lieux de frai récents de ces espèces dans le bas Fraser.

Les cinq espèces de saumon du Pacifique présentant à la fois une coloration reproductrice et non reproductrice : coho, quinnat, kéta, rose et saumon rouge.
Figure 8 - Image : Les cinq espèces de saumon du Pacifique gérées par le MPO. Les saumons adultes subissent des changements physiologiques pendant leur phase de frai qui modifient leur couleur et leur forme pendant leur migration en amont.

Ressources

Esturgeon et eulakane

Le bas Fraser abrite bien plus que des saumons. Près de la moitié des espèces aquatiques d'eau douce en péril de la région du Pacifique du MPO se trouve dans le fleuve Fraser, ainsi que de nombreuses espèces d'importance traditionnelle et culturelleNote de bas de page 14. La figure 9 montre l'habitat important de deux autres espèces de poissons importantes dans le bas Fraser : l'esturgeon blanc et l'eulakane.

Figure 9 - Carte : Emplacements connus de l’habitat essentiel des espèces en péril dans le bassin versant du bas Fraser. La carte illustre l’habitat essentiel des espèces suivantes : l’eulakane et l’esturgeon blanc.
Carte montrant les emplacements de l'habitat essentiel de l'eulakane et de l'esturgeon blanc dans le bas Fraser, avec des zones ombrées représentant les habitats de chaque espèce et diverses villes et villages de la région.
Figure 9 - Sources de données

Sources de données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada (SHC), Ville de Maple Ridge, DeLorme, Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, Ministry of Economy, Trade and Industry/National Aeronautics and Space Administration (METI/NASA), National Aeronautics and Space Administration (NASA), NaturalVue, National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), National Oceanic and Atmospheric Administration Office of Coast Guard Survey (NOAA OCS), National Parks Service (NPS), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, SafeGraph, United States Geological Survey (USGS).

Carte élaborée par le MPO au moyen des données du MPO et de DataBC.

Remarque : Les données ne doivent pas être considérées comme une représentation exhaustive et complète de la répartition spatiale des habitats de l'esturgeon et de l'eulakane.

Pour obtenir une version interactive de cette carte, veuillez consulter la StoryMap intitulée « Poissons, inondations et connectivité des habitats dans le bas Fraser ».

Un petit esturgeon blanc juvénile tenu par des mains gantées mettant le corps élégant du poisson, des crêtes distinctives le long de son dos et un long museau pointu.
Figure 10 - Photo : Un esturgeon blanc juvénile. Source : Kevin Estrada de Sturgeon Slayers.
Un eulakane adulte mesure environ 20 centimètres et possède un corps mince et cylindrique avec une tête pointue et une petite bouche. Il a une apparence épurée.
Figure 11 - Photo : Un eulakane adulte. Source : NOAA Fisheries.

L'esturgeon blanc est célèbre pour son apparence de dinosaure avec des rangées distinctes d'excroissances osseuses en forme de diamant sur le corps. Il constitue depuis longtemps une ressource culturelle et alimentaire importante pour les peuples autochtones. Bien que l'esturgeon blanc puisse parcourir des centaines de kilomètres en eau douce et dans des habitats marins le long de la côte du Pacifique, on sait qu'il ne fraie que dans trois grands réseaux hydrographiques, dont l'un est le fleuve Fraser. Il peut vivre jusqu'à plus de 60 ans, atteindre 6 m et 600 kg, ce qui en fait le plus gros poisson d'eau douce du Canada. Il est généralement benthophage et se nourrit de poissons, de crustacés, de mollusques, de vers et de matériau végétal. Le bas Fraser abrite une population d'esturgeons blancs qui a été évaluée comme étant « menacée » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

L’eulakane est une espèce fourragère importante du point de vue écologique et revêt une grande importance pour les populations autochtones côtières, tant sur le plan alimentaire que culturel. L’eulakane est anadrome; cependant, il passe presque toute sa vie dans l’océan, sauf pour le frai. Le frai de l’eulakane se limite aux tronçons inférieurs de quelques rivières de la Colombie-Britannique. Le bas Fraser est la frayère d’une population d’eulakanes qui constituent une part importante du régime alimentaire de la population d’esturgeons blancs du bas Fraser, ainsi que des otaries, des phoques communs, des aigles et d’autres prédateurs. La saison de frai de l’eulakane du fleuve Fraser culmine généralement en avril et mai. Une fois écloses, les larves d’eulakane sont rapidement transportées vers l’estuaire et l’océan côtier. Elles reviennent de l’océan trois ans plus tard à l’état adulte pour frayer. Les rivières de frai en Colombie-Britannique ont connu de faibles niveaux de populations d’eulakanes au cours des deux dernières décennies, et le COSEPAC a évalué la population du fleuve Fraser comme étant « en voie de disparition ».

Ressources

Défis et menaces

Même si le saumon, l'esturgeon et l'eulakane sont très différents quant à leur taille, leur régime alimentaire et leurs besoins en matière d'habitat dans le bas Fraser, ils ont en commun plusieurs menaces : la dégradation et la fragmentation de l'habitat ainsi que la modification des terres dans leurs bassins hydrographiques. Nous examinons et définissons certaines de ces menaces plus en détail dans les paragraphes qui suivent.

Populations et frontières

Figure 12 - Carte : Limites municipales, parcs provinciaux et terres de réserve autochtones dans le bas Fraser. Notez que cette carte ne montre pas les territoires traditionnels des communautés autochtones qui se chevauchent et s’étendent sur l’ensemble du bas Fraser.
Carte montrant les limites municipales, les parcs provinciaux et les terres de réserve autochtones dans le bas Fraser.
Figure 12 - Version texte et sources de données
Les limites municipales, les parcs provinciaux et les terres de réserve autochtones dans le bas Fraser
Nom de la limite Type de la limite
Abbotsford Limite municipale
Anmore Limite municipale
Belcarra Limite municipale
Burnaby Limite municipale
Chilliwack Limite municipale
Coquitlam Limite municipale
Delta Limite municipale
Harrison Hot Springs Limite municipale
Hope Limite municipale
Kent Limite municipale
Langley - City Limite municipale
Langley - District Limite municipale
Lions Bay Limite municipale
Maple Ridge Limite municipale
Mission Limite municipale
New Westminster Limite municipale
North Vancouver - Ville Limite municipale
North Vancouver - District Limite municipale
Pitt Meadows Limite municipale
Port Coquitlam Limite municipale
Port Moody Limite municipale
Richmond Limite municipale
Surrey Limite municipale
Vancouver Limite municipale
West Vancouver Limite municipale
White Rock Limite municipale
Aitchelitch 9 Terres de réserve Premières Nations
Aylechootlook 5 Terres de réserve Premières Nations
Barnston Island 3 Terres de réserve Premières Nations
Burrard Inlet 3 Terres de réserve Premières Nations
Capilano 5 Terres de réserve Premières Nations
Chawathil 4 Terres de réserve Premières Nations
Cheam 1 Terres de réserve Premières Nations
Chehalis 5 Terres de réserve Premières Nations
Chehalis 6 Terres de réserve Premières Nations
Coquitlam 1 Terres de réserve Premières Nations
Coquitlam 2 Terres de réserve Premières Nations
Defence Island 28 Terres de réserve Premières Nations
Grass 15 Terres de réserve Premières Nations
Graveyard 5 Terres de réserve Premières Nations
Holachten 8 Terres de réserve Premières Nations
Inlailawatash 4 Terres de réserve Premières Nations
Inlailawatash 4a Terres de réserve Premières Nations
Katzie 1 Terres de réserve Premières Nations
Katzie 2 Terres de réserve Premières Nations
Kitsilano 6 Terres de réserve Premières Nations
Kwawkwawapilt 6 Terres de réserve Premières Nations
Kwum Kwum Terres de réserve Premières Nations
Lackaway 2 Terres de réserve Premières Nations
Lakahahmen 11 Terres de réserve Premières Nations
Lakway Cemetery 3 Terres de réserve Premières Nations
Langley 2 Terres de réserve Premières Nations
Langley 3 Terres de réserve Premières Nations
Langley 4 Terres de réserve Premières Nations
Langley 5 Terres de réserve Premières Nations
Lukseetsissum 9 Terres de réserve Premières Nations
Matsqui 4 Terres de réserve Premières Nations
Matsqui Main 2 Terres de réserve Premières Nations
Mcmillan Island 6 Terres de réserve Premières Nations
Mission 1 Terres de réserve Premières Nations
Musqueam 2 Terres de réserve Premières Nations
Musqueam 4 Terres de réserve Premières Nations
Ohamil 1 Terres de réserve Premières Nations
Papekwatchin 4 Terres de réserve Premières Nations
Pekw'xe:yles (Peckquaylis) Indian Reserve Terres de réserve Premières Nations
Peters 1 Terres de réserve Premières Nations
Peters 1a Terres de réserve Premières Nations
Peters 2 Terres de réserve Premières Nations
Pitt Lake 4 Terres de réserve Premières Nations
Popkum 1 Terres de réserve Premières Nations
Popkum 2 Terres de réserve Premières Nations
Ruby Creek 2 Terres de réserve Premières Nations
Sahhacum 1 Terres de réserve Premières Nations
Schelowat 1 Terres de réserve Premières Nations
Schkam 2 Terres de réserve Premières Nations
Scowlitz 1 Terres de réserve Premières Nations
Sea Island 3 Terres de réserve Premières Nations
Seabird Island Terres de réserve Premières Nations
Semiahmoo Terres de réserve Premières Nations
Seymour Creek 2 Terres de réserve Premières Nations
Skawahlook 1 Terres de réserve Premières Nations
Skowkale 10 Terres de réserve Premières Nations
Skowkale 11 Terres de réserve Premières Nations
Skumalasph 16 Terres de réserve Premières Nations
Skwah 4 Terres de réserve Premières Nations
Skwahla 2 Terres de réserve Premières Nations
Skwali 3 Terres de réserve Premières Nations
Skway 5 Terres de réserve Premières Nations
Skweahm 10 Terres de réserve Premières Nations
Soowahlie 14 Terres de réserve Premières Nations
Squawkum Creek 3 Terres de réserve Premières Nations
Squiaala 7 Terres de réserve Premières Nations
Squiaala 8 Terres de réserve Premières Nations
Stawamus 24 Terres de réserve Premières Nations
Sumas Cemetery 12 Terres de réserve Premières Nations
Three Islands 3 Terres de réserve Premières Nations
Tseatah 2 Terres de réserve Premières Nations
Tzeachten 13 Terres de réserve Premières Nations
Upper Sumas 6 Terres de réserve Premières Nations
Wahleach Island 2 Terres de réserve Premières Nations
Whonnock 1 Terres de réserve Premières Nations
Williams 2 Terres de réserve Premières Nations
Yaalstrick 1 Terres de réserve Premières Nations
Yakweakwioose 12 Terres de réserve Premières Nations
Zaitscullachan 9 Terres de réserve Premières Nations
Brackendale Eagles Park Parc provincial
Bridal Veil Falls Park Parc provincial
Chilliwack River Park Parc provincial
Cultus Lake Park Parc provincial
Cypress Park Parc provincial
Davis Lake Park Parc provincial
Ferry Island Park Parc provincial
F.H. Barber Park Parc provincial
Fraser River Ecological Reserve Parc provincial
Golden Ears Park Parc provincial
Halkett Bay Marine Park Parc provincial
Katherine Tye Ecological Reserve Parc provincial
Kilby Park Parc provincial
Liumchen Ecological Reserve Parc provincial
Mount Seymour Park Parc provincial
Murrin Park Parc provincial
Peace Arch Park Parc provincial
Pinecone Burke Park Parc provincial
Pitt Polder Ecological Reserve Parc provincial
Porteau Cove Park Parc provincial
Rolley Lake Park Parc provincial
Sasquatch Park Parc provincial
Say Nuth Khaw Yum Park (aussi connu sous le nom Indian Arm Park) Parc provincial
Shannon Falls Park Parc provincial
Stawamus Chief Park Parc provincial
Stawamus Chief Protected Area Parc provincial
Sxotsaqel / Chilliwack Lake Park Parc provincial

Sources de données pour le fond de carte

Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, Ministry of Economy, Trade and Industry/National Aeronautics and Space Administration (METI/NASA), National Aeronautics and Space Administration (NASA), NaturalVue, National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), National Parks Service (NPS), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, SafeGraph, United States Geological Survey (USGS).

Carte élaborée par le MPO au moyen des données de DataBC.

Photo d'une île Mitchell urbaine fortement développée qui se trouve au milieu de la partie limoneuse du bas Fraser. Aucun habitat naturel vierge n'est visible.
Figure 13 - Photo : Vue aérienne de l’île Mitchell dans le fleuve Fraser entre Vancouver et Richmond. Tout habitat de frai ou d’alevinage hors chenal qui aurait pu autrefois exister pour le saumon à cet endroit a depuis longtemps été bloqué ou comblé. Source : Tobin Copley, sous licence CC BY-NC-SA 2.0.

Le bas Fraser est l'un des bassins hydrographiques les plus densément peuplés de la Colombie-Britannique. La partie en amont du bas Fraser est délimitée par le district régional de la vallée du Fraser et la partie inférieure, par le district régional du Grand Vancouver. Ensemble, le bassin hydrographique du bas Fraser abrite plus de 20 municipalités constituées en personne morale, plus de 30 gouvernements et communautés des Premières Nations, et environ 3 millions de personnes. La colonisation et l'utilisation intensive des terres au cours du siècle dernier ont entraîné un développement industriel, urbain et agricole qui a modifié l'environnement. Une grande partie de ce développement s'est fait sans consultation ni coopération avec les peuples autochtones et les collectivités avoisinantes, et sans compréhension approfondie des répercussions sur les écosystèmes aquatiques. Plus de la moitié des zones humides historiques de l'estuaire du fleuve Fraser ont été endiguées, drainées ou remplies à des fins d'aménagement du territoire sans examen adéquat des effets sur le saumonNote de bas de page 15. L'infrastructure de lutte contre les inondations existante a bloqué la migration dans plusieurs affluents du bas Fraser pour de nombreuses générations de saumons et d'autres espèces de poissons. Les populations de poissons et la biodiversité ont été durement touchées.

La gestion de l'environnement aquatique dans le bas Fraser est complexe, avec des pouvoirs multiples et des chevauchements de compétences. Les gouvernements fédéral, provinciaux, régionaux, municipaux et groupes autochtones se partagent la responsabilité de différents aspects de la gestion de l'environnement aquatique, et ont parfois des priorités divergentes ou concurrentes. Chacun doit peser et prendre en compte les nombreux besoins et utilisations du bas Fraser, notamment la pêche autochtone, commerciale et sportive; l'infrastructure de lutte contre les inondations; les terminaux portuaires et les ports; le développement résidentiel et urbain; les levées et les jetées pour les voies de navigation; les réservoirs, barrages et canaux; l'eau potable; les passages routiers et ferroviaires; les barrages hydroélectriques pour l'énergie; les eaux usées; et plus encore. La complexité inhérente à ce paysage fait qu'il est très difficile de gérer efficacement les environnements aquatiques pour le poisson et son habitat.

Dégradation et fragmentation de l'habitat aquatique

Figure 14 - Carte : Nombre d’obstacles d’origine humaine au passage du poisson par municipalité dans le bas Fraser. Les obstacles au passage du poisson comprennent les ponceaux, les barrages, les passerelles de remblai, les points de lutte contre les inondations et les canaux d’irrigation. Il est à noter que le bas Fraser comporte plus d’obstacles au passage du poisson que ce qui est représenté sur cette carte, car toutes les zones n’ont pas été étudiées ou ne sont pas dotées de dossiers détaillés sur les infrastructures qui constituent des obstacles au passage du poisson. Les données ne comprennent pas les cours d’eau disparus parce qu’ils ont été remblayés ou détournés.
Carte montrant les municipalités de la région du bas Fraser avec le nombre d’obstacles d’origine humaine au passage du poisson par municipalité indiqué dans la légende.
Figure 14 - Version texte et sources de données
Nombre d'obstacles d'origine humaine au passage du poisson par municipalité
Municipalité Nombre d'obstacles au passage du poisson
Abbotsford 27
Anmore 0
Belcarra 0
Burnaby 31
Chilliwack 38
Coquitlam 26
Delta 4
Harrison Hot Springs 1
Hope 1
Kent 12
Langley - Ville 3
Langley - Municipalité de district 53
Lions Bay 0
Maple Ridge 27
Mission 21
New Westminster 2
North Vancouver - Ville 0
North Vancouver - Municipalité de district 0
Pitt Meadows 3
Port Coquitlam 2
Port Moody 0
Richmond 0
Surrey 117
Vancouver 0
West Vancouver 0
White Rock 0
Autres municipalités et terres de la Couronne avec obstacles connus* 39

Sources de données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada (SHC), Ville de Maple Ridge, Consultative Group for International Agricultural Research (CGIAR), DeLorme, Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, Ministry of Economy, Trade and Industry/National Aeronautics and Space Administration (METI/NASA), National Aeronautics and Space Administration (NASA), NaturalVue, National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Oceanic and Atmospheric Administration Office of Coast Guard Survey (NOAA OCS), National Parks Service (NPS), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, SafeGraph, United States Geological Survey (USGS).

* Données provinciales sur les obstacles au passage du poisson obtenu du catalogue de données de la Colombie-Britannique sur la diffusion de données ouvertes de la Colombie-Britannique.

Carte créée par le MPO au moyen des données de DataBC.

Les cartes (figure 14 et figure 15) du chenal principal du bas Fraser montrent l'empreinte dans l'eau de certaines infrastructures et activités telles que l'endiguement, les vannes, les stations de pompage, les ponceaux et les ouvrages de protection contre l'érosion comme l'enrochement. La figure 14 présente une ventilation du nombre vérifié d'obstacles d'origine humaine au passage du poisson dans chaque municipalité du bas Fraser.

Figure 15 - Carte : Le nombre total de kilomètres de digues et d’ouvrages de protection contre l’érosion dans les rivières et les ruisseaux se trouvant dans les limites de chaque municipalité du bas Fraser.
Carte montrant les municipalités de la région du bas Fraser avec le nombre total combiné de kilomètres de digue et de protection contre l'érosion par municipalité.
Figure 15 - Version texte et sources de données
Longueur totale (km) des digues et des ouvrages de protection contre l'érosion par municipalité
Municipalité Longueur totale (km) des digues et des ouvrages de protection contre l'érosion
Abbotsford 35.97
Anmore 0
Belcarra 0
Burnaby 5.00
Chilliwack 48.13
Coquitlam 11.40
Delta 58.32
Harrison Hot Springs 1.54
Hope 2.13
Kent 18.74
Langley - Ville 0
Langley - Municipalité de district 7.16
Lions Bay 0
Maple Ridge 13.02
Mission 8.82
New Westminster 7.05
North Vancouver - Ville 0
North Vancouver - Municipalité de district 0
Pitt Meadows 54.47
Port Coquitlam 17.57
Port Moody 0
Richmond 67.98
Surrey 113.62
Vancouver 5.73
West Vancouver 0
White Rock 0
Autres municipalités et terres de la Couronne avec digues connues* et protection contre l'érosion 64.80

Sources de données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada (SHC), Ville de Maple Ridge, DeLorme, Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, Ministry of Economy, Trade and Industry/National Aeronautics and Space Administration (METI/NASA), National Aeronautics and Space Administration (NASA), NaturalVue, National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Oceanic and Atmospheric Administration Office of Coast Guard Survey (NOAA OCS), National Parks Service (NPS), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, SafeGraph, United States Geological Survey (USGS).

* Données d'enquêtes de crêtes de digue obtenu du Minstère des Forêts, des Terres, des Ressources naturelles et du Développement rural sur les accords de partage des données avec Pêches et Océans Canada a utiliser dans le Fait saillant de l'habitat : Poissons, inondations et connectivité des habitats dans le bas Fraser

Carte créée par le MPO au moyen des données de DataBC.

La figure 15 montre le nombre total de kilomètres combinés de digues d'ouvrages de protection contre l'érosion vérifiés dans les rivières et les ruisseaux à l'intérieur des limites de chaque municipalité. Bien que ces cartes, créées à partir d'ensembles de données de DataBC, donnent une idée de l'échelle de la modification de l'habitat aquatique, ils ne fournissent qu'une estimation modeste, car certaines zones n'ont pas été étudiées ou n'ont pas été enregistrées et les cours d'eau qui ont été perdus à cause du remplissage, de l'enfouissement ou du détournement sont non inclus.

On estime que 135 000 à 200 000 ponceaux en Colombie-Britannique entravent le passage du poissonNote de bas de page 16. Bien que les ponceaux constituent l'obstacle le plus courant au passage des poissons, ce sont souvent les digues, les vannes de crue et les stations de pompage qui peuvent avoir les plus grandes répercussions sur le plan de la population sur la migration des poissons. En effet, l'infrastructure de lutte contre les inondations est souvent située le long des grandes rivières, aux intersections avec de grands affluents. Il en résulte que le réseau de cours d'eau d'un bassin hydrographique entier peut être bloqué par une seule vanne ou station de pompage. Le blocage du passage des poissons, ainsi que les problèmes potentiels de qualité de l'eau qui peuvent également être causés par cette infrastructure, peuvent contribuer au déclin des populations de poissons migrateurs. Les figures 16 et 17, créées par Resilient Waters and Watershed Watch Salmon SocietyNote de bas de page 17, illustrent ce problème.

Image d'une vanne métallique ouverte montée sur le dessus, qui régule le débit d'eau et permet aux poissons de migrer à travers elle entre une rivière et un ruisseau.
Figure 16 - Image : Les effets d’une vanne montée sur le dessus sur la migration des poissons. Source : Resilient Waters.
Une image d'une station de pompage à turbine métallique qui permet aux poissons de migrer à travers elle lorsque les pales sont activées. L'eau et les poissons passent d'un ruisseau à une rivière.
Figure 17 - Image : Les effets d’une station de pompage à turbine sur la migration des poissons. Source : Resilient Waters.

Les vannes, comme le modèle populaire monté sur le dessus, sont fermées par défaut. Si elles le sont, ce n'est généralement que pendant de courtes périodes. Souvent, les moments d'ouverture ne conviennent pas à la migration des poissons et certaines ouvertures sont trop petites pour les gros poissons. Des centaines de vannes dans le bas Fraser ne sont pas conçues pour laisser passer les poissons. Elles peuvent nuire à la migration naturelle et aux cycles de vie des poissons dans la régionNote de bas de page 18.

Ces vannes sont souvent utilisées dans les stations de pompage. Les stations de pompage à turbine (figure 17) utilisent une pale de ventilateur qui pousse les eaux de crue à travers un tuyau, du ruisseau vers la rivière. Comme les ventilateurs tournent rapidement, ils blessent ou tuent souvent les poissons qui entrent dans le tuyau. Les coupures non mortelles sur les poissons augmentent leur risque de souffrir de maladies et d'infections parasitaires. Les stations de pompage peuvent également provoquer des changements soudains de pression qui endommagent la vessie natatoire des poissons. Tout comme les vannes, les stations de pompage ont des répercussions très variées sur la mort, la migration et la valeur adaptative des poissons dans le bas Fraser.

Ressources

Les inondations et le fleuve Fraser

Dans l'écosystème du fleuve Fraser, les inondations sont un processus écologique naturel et nécessaire qui permet de revitaliser et de relier tous les habitats aquatiques qui rendent le bas Fraser spécial. La plus grande partie de l'eau dans le fleuve Fraser provient de la fonte des neiges. En hiver, la neige s'accumule dans les montagnes du bassin hydrographique du fleuve Fraser. La neige accumulée pendant des mois commence à fondre entre mai et juillet et se déverse dans les cours d'eau et les lacs. Combinée aux pluies printanières, la fonte des neiges pousse le fleuve Fraser et ses affluents à des niveaux d'eau et à des vitesses d'écoulement maximales, ce qui provoque des inondations dans le bas Fraser. Cette inondation annuelle de mai à juillet dans le bassin hydrographique du fleuve Fraser est appelée la « crue ».

Le débit d'eau du bas Fraser pendant les inondations peut être si rapide que les poissons sont emportés, ce qui peut être fatal pour les petits ou jeunes poissons. Heureusement, les poissons du bas Fraser ont tout ce qu'il faut pour survivre et même prospérer lors des inondations. Leur physiologie et leurs comportements sont bien adaptés à ces conditions. Certains poissons se sont adaptés en frayant et en se reproduisant à l'écart du cours d'eau principal, par exemple, dans des habitats situés en dehors du chenal, afin que les œufs et les juvéniles ne subissent pas de plein fouet les inondations. D'autres se réfugient dans les plaines inondables, les remous et les habitats situés en dehors du chenal pendant les inondations pour conserver leur énergie et éviter les blessures causées par les débris et les sédiments dans les chenaux principaux (Note de bas de page 19 et Note de bas de page 20). Dans le cas des inondations, les saumons sont avantagés s'ils arrivent à accéder aux frayères en amont dans les tributaires parce qu'ils ne sont plus limités au chenal principal (Note de bas de page 21,Note de bas de page 22 et Note de bas de page 23). Cependant, la conception d'infrastructures de protection contre les inondations et l'érosion a un effet de plus en plus important sur le comportement de la rivière pendant les inondations et réduit l'accès des poissons aux habitats de refuge.

Figure 18 - Carte : L’étendue des inondations de 2021 par rapport à l'habitat important pour des espèces en péril et des sites de restauration de l’habitat financés par le MPO.
Zones inondées dans la région du bas Fraser en ce qui concerne les sites de restauration, les étendues de frai du saumon et l'habitat important pour le poisson.
Figure 18 - Sources de données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada (SHC), Ville de Maple Ridge, Consultative Group for International Agricultural Research (CGIAR), DeLorme, Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, Ministry of Economy, Trade and Industry/National Aeronautics and Space Administration (METI/NASA), National Aeronautics and Space Administration (NASA), NaturalVue, National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Oceanic and Atmospheric Administration Office of Coast Guard Survey (NOAA OCS), National Parks Service (NPS), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, SafeGraph, United States Geological Survey (USGS).

Les crues saisonnières sont attendues et nécessaires pour l'écosystème du bas Fraser. Cependant, la gravité des inondations de 2021 dans le bas Fraser était sans précédent parce qu'elles se sont intensifiées très rapidement et sont survenues après la crue. Les inondations ont commencé le 15 novembre 2021 après que la majeure partie du sud de la région de la Colombie-Britannique ait reçu des précipitations record dues à une « rivière atmosphérique ». Le district de Hope a reçu 277 mm de pluie en deux jours, de loin la plus grande quantité de pluie de son histoire. Cet événement de précipitation était si rare qu'il n'avait que 1 % de chance de se produire (c'est-à-dire que cet événement ne se produit qu'une fois tous les cent ans)Note de bas de page 24. L'incidence sur les niveaux d'eau et les débits dans les affluents du bas Fraser a été immédiate et a été aggravée par les 220 mm de pluie supplémentaires tombés dans la région de Hope du 28 au 30 novembreNote de bas de page 25.

Photo de deux employés du MPO et de la Garde côtière. Ils sont équipés d'un équipement d'urgence à bord d'un zodiac, patrouillant la nuit sur un fleuve Fraser inondé.
Figure 19 - Photo : Le personnel du MPO et de la Garde côtière est intervenu lors des inondations de 2021. Il a apporté une aide d’urgence, évalué les répercussions sur le poisson et son habitat et protégé les infrastructures essentielles.
Au premier plan, il y a un fouillis de métal tordu et de branches cassées emporté par les eaux de crue.
Figure 20 - Photo : Une camionnette abandonnée dans la rivière Chilliwack après les inondations de 2021. Source : Flood Debris Explorer, gouvernement de la Colombie-Britannique.

Le MPO est intervenu rapidement lors des inondations de 2021. Il a délivré des permis d'urgence pour la réparation des infrastructures et sauvé des poissons piégés. Le MPO a effectué des relevés aériens et terrestres le long de la rivière en partenariat avec la province de la Colombie-Britannique, des groupes autochtones et des organismes non gouvernementaux pour observer les répercussions sur l'habitat du poisson. Le MPO a également travaillé pour protéger ses installations et infrastructures de mise en valeur des salmonidés, rétablir l'accès à celles-ci et les remettre en marche. Il a notamment dû réparer des chenaux de frai et certaines installations de projets d'élevage hors des chenaux.

D'autres observations ont été faites au cours de la saison sur le terrain à l'été 2022, ce qui a permis de mieux évaluer les répercussions sur l'habitat du poisson, dont les résultats peuvent être utilisés pour éclairer la priorisation des projets de restauration de l'habitat dans tout le bas Fraser qui peuvent être entrepris par des partenaires grâce au financement du MPO. Dorénavant, le MPO collabore avec le gouvernement de la Colombie-Britannique et ses partenaires autochtones pour tirer des leçons de cette situation d'urgence et élaborer des approches et des stratégies afin de mieux réagir aux futures inondations.

Les inondations de 2021 ont amené de grandes quantités de polluants et de débris anthropiques dans le bas Fraser. Des voitures, des remorques, des déchets, des eaux usées, des engrais et d'autres objets non fixés dans les villes et sur les routes ont été emportés par les eaux et ont contribué à la pollution plastique et chimique. Une carte de ces débris est accessible sur le Flood Debris Dashboard de la Colombie-Britannique (en anglais seulement).

Ressources

L'influence de l'homme sur les inondations

Les inondations n'ont rien de nouveau pour le bas Fraser, mais l'influence humaine a rendu plus probable la survenue d'inondations graves comme celles de novembre 2021.

L'influence des changements climatiques sur les inondations

Selon la science, les changements climatiques ont accru l'ampleur et la probabilité des inondations de l'automne 2021. L'Université de Victoria et Environnement et Changement climatique Canada dans leur étude intitulée « Human Influence on the 2021 British Columbia Floods » (en anglais seulement) ont démontré que la « rivière atmosphérique » de novembre 2021 qui a provoqué les pluies intenses a été rendue au moins 60 % plus probable à cause des changements climatiquesNote de bas de page 26. Toujours selon le rapport, les inondations et les débits extrêmes sont deux à quatre fois plus probables de survenir dans le bassin hydrographique du bas Fraser en raison des changements climatiques. Alors que nous commençons à ressentir les effets des changements climatiques dans les événements météorologiques aujourd'hui, nous pouvons également utiliser la science du climat pour prévoir leur incidence dans le futur, lorsque les effets des changements climatiques seront plus importants. Par exemple, une inondation catastrophique ou une série d'inondations modérées seraient cinq fois plus probables de survenir en 2050 qu'avant les changements climatiquesNote de bas de page 27.

Le Fraser Basin Council dirige la « Lower Mainland Flood Management Strategy », une initiative collaborative de 50 organismes gouvernementaux et non gouvernementaux visant à réduire les risques et à renforcer la résilience aux inondations fluviales et côtières dans la régionNote de bas de page 28. L'un des éléments de cette stratégie a été l'élaboration d'une modélisation et d'une cartographie des crues pour simuler les futurs scénarios d'inondation dans le Lower Mainland. Notamment, ils ont généré des scénarios d'inondation de crue (printemps) dans les conditions de changement climatique projetées en l'an 2100, telles qu'une élévation du niveau de la mer d'un mètre et des changements dans les débits de pointe des rivières. La comparaison de l'étendue d'une inondation de crue modélisée aujourd'hui à celle modélisée pour 2100 peut montrer les risques potentiels pour les personnes, les poissons et l'habitat du poisson posés par un changement climatique et nous aider à nous préparer à des événements extrêmes à l'avenir.

L'influence des différentes stratégies de protection contre les inondations

L'aménagement du territoire et la planification des inondations dans le bas Fraser ont historiquement favorisé la formation de plaines inondables et l'endiguement des rivières le long de leurs berges. Comme décrit dans la section Défis et menaces pour l'habitat aquatique, une infrastructure de protection contre les inondations conçue ainsi peut nuire au poisson et à son habitat. Il existe de nombreuses autres stratégies permettant aux villes de se protéger contre les inondations et les différentes approches peuvent avoir des répercussions différentes pour le poisson.

Image d'une digue de retrait. Elles protègent l'habitat des poissons en offrant des avantages tels que des plaines d'inondation plus naturelles où l'eau peut se déposer et en créant davantage de zones de refuge pour les poissons.
Figure 21 - Image : Les avantages des digues de retrait pour les poissons et leur habitat. Les digues construites en haut des berges empêchent l’inondation naturelle de la plaine d’inondation. Les poissons peuvent utiliser les plaines d’inondation comme refuge pendant les inondations. Les digues construites en retrait des berges permettent aux organismes de l’écosystème aquatique de profiter des plaines d’inondation. Elles peuvent aussi réduire les coûts d’entretien à long terme des digues. Source : Resilient Waters et Watershed Watch Salmon Society.

Le Fraser Basin Council a utilisé sa modélisation et sa cartographie des inondations pour prédire l'efficacité de plusieurs stratégies d'atténuation des inondations. Ces stratégies d'atténuation comprennent l'élévation des digues, le recul des digues, le dragage intensif, l'élévation des terres et le stockage des eaux de crueNote de bas de page 29. Le dragage aux profondeurs requises pour amoindrir les inondations serait particulièrement inefficace pour atténuer les inondations causées par le fleuve Fraser, car il devrait être effectué continuellement chaque année, ce qui serait très coûteux et nuirait à l'habitat du saumon, de l'eulakane et de l'esturgeon.

Selon la modélisation, il existe d'autres moyens de lutter contre les inondations qui peuvent réellement améliorer l'habitat du poisson, notamment des approches « naturelles ». La modélisation du Fraser Basin Council a montré que des digues éloignées des berges permettent au fleuve de déborder naturellement pendant les inondations et offrent aux poissons des zones de refuge peu profondes où le débit est moins extrême. D'autre part, l'érection de digues directement sur les rives du Fraser bloque les plaines inondables qui absorbent et tempèrent les inondations, ce qui a pour effet de « comprimer » davantage le fleuve et d'augmenter l'étendue de la zone inondée sur les terres situées en aval. Malheureusement, la construction de digues jusqu'au bord des rivières est une pratique courante. Dans son scénario de recul des digues pour le fleuve Fraser près de Chilliwack, le Fraser Basin Council a constaté que les hauteurs de crue du fleuve étaient 0,15 mètres plus basses que l'endiguement des berges. Non seulement les inondations étaient moins susceptibles de passer par-dessus les digues, mais ce scénario de recul des digues a eu l'avantage supplémentaire de créer environ 6 km2 d'habitat saisonnier pour les poissons dans les plaintes inondables. Cette solution naturelle peut être bénéfique pour la population et l'environnement. Ces types de solutions doivent être envisagés en priorité par les propriétaires d'infrastructures dans le bas Fraser afin de favoriser la prospérité des populations de poisson et de réduire les coûts à long terme pour la population et l'environnement.

Resilient Waters et la Watershed Watch Salmon Society ont créé des animations pour démontrer les nombreux avantages du retrait des digues. Les digues protègent toujours les terres, les biens et les personnes, mais leur position en retrait fournit une plus grande plaine d'inondation où les poissons peuvent trouver un refuge temporairement.

Travailler avec d'autres pour protéger le poisson et son habitat dans le bas Fraser

Le personnel du MPO dans la région du Pacifique collabore avec d'autres de diverses façons pour protéger et restaurer l'habitat du poisson dans le bas Fraser et dans d'autres bassins hydrographiques de la Colombie-Britannique et du Yukon de diverses façons.

Nous modernisons pour mieux protéger le poisson et son habitat

Depuis 2019, le Programme de protection du poisson et de son habitat a continué de se moderniser en créant un éventail d'outils de politique, de surveillance, de planification et de réglementation pour atteindre ses objectifs. Notre mandat s'est élargi pour collaborer avec les gouvernements provinciaux, territoriaux, régionaux et municipaux à l'aménagement du territoire afin de mieux protéger et restaurer l'habitat du poisson. Par exemple, par l'intermédiaire du Comité de restauration du bassin hydrographique de la rivière Nicola dans l'intérieur de la Colombie-Britannique, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, le Conseil tribal Scw'exmx, la bande indienne Nooaitch, la bande indienne de Lower Nicola, la ville de Merritt, Environnement et Changement climatique Canada, Services aux Autochtones Canada, la Fondation du saumon du Pacifique, le Thompson Nicola Conservation Collaborative, l'Université de la Colombie-Britannique, des consultants en pêche et de nombreux autres intervenants afin d'examiner un large éventail de défis et de possibilités pour poursuivre la restauration du bassin hydrographique de la rivière Nicola, qui est constamment touché par les incendies de forêt, la sécheresse et les inondations.

Nous avons également élaboré les produits cartographiques et de visualisation des données présentées dans ces faits saillants sur l'habitat. Grâce à des tableaux de bord et à des mesures propres aux bassins hydrographiques, nous pouvons prendre des décisions fondées sur des données afin de déterminer où et comment protéger et restaurer l'habitat du poisson dans cette région sensible et importante. Nous développons également des applications Web pour centraliser les données provenant de diverses organisations afin de pouvoir accéder plus efficacement à de grandes quantités de données.

Nous entreprenons des processus pilotes de planification dans l'intérieur de la Colombie-Britannique et au Yukon dans le cadre du financement reçu en vertu de l'initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique. Dans le cadre de l'initiative de planification intégrée des écosystèmes du saumon, la plupart de nos efforts se sont concentrés sur la région de Thompson-Nicola pour élaborer des tables de planification concertées. Ces tables visent à rassembler les principaux partenaires et les principales instances pour préparer des plans intégrés des écosystèmes du saumon qui définissent les menaces et les pressions pesant sur les habitats du saumon, peaufiner les mesures prioritaires et élaborer des approches et des recommandations afin d'obtenir de meilleurs résultats pour le saumon et ses habitats. Les travaux visant à établir un processus similaire au Yukon devraient se poursuivre au début de 2023.

Nous encourageons et finançons des partenariats pour restaurer l'habitat

L'une des nombreuses façons dont le MPO améliore la qualité et la connectivité de l'habitat dans le bas Fraser est de s'associer aux collectivités et aux organismes sans but lucratif pour financer des projets de restauration qui donnent des résultats. Le MPO fournit des fonds pour la restauration de l'habitat par l'intermédiaire de nombreux programmes comme le Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique (FRISCB), le Fonds de restauration des écosystèmes aquatiques (FREA), le Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril (FCNEAP) et le Programme pour la participation autochtone sur les habitats (PPAH). Tous ces programmes combinés ont fourni des centaines de millions de dollars à des projets de restauration de l'habitat menés par des organismes sans but lucratif et des communautés autochtones, dont un grand nombre dans le Bas-Fraser.

Dans une étude réalisée par la Raincoast Conservation Foundation (Raincoast), plus de 60 % du financement des projets relatif à l'habitat aquatique de 2009 à 2019 provenaient d'organismes du gouvernement fédéral comme le MPO. Ces fonds ont soutenu des projets qui, notamment :

Figure 22 - Carte : Projets prioritaires d’infrastructures favorables aux poissons qui ont été répertoriés par Resilient Waters, les projets de restauration de la connectivité par la Raincoast Conservation Foundation, et les sites de restauration de la région du Pacifique (MPO) qui sont tous des projets de restauration financés par le MPO depuis 2015.
Le MPO a financé de nombreux projets de restauration cartographiés dans le Lower Mainland, notamment les sites de la brèche de la jetée Raincoast (bras nord et brèche de la jetée Steveston) et les sites Resilient Waters (dans tout le bras principal du bas Fraser et dans la partie inférieure de la rivière Pitt).
Figure 22 - Version texte et sources de données
Projets prioritaires d'infrastructures favorables aux poissons qui ont été répertoriés par Resilient Waters
Emplacement du projet Description du projet Statut
Addington Point Marsh Agrandir les brèches de digues existantes ou supprimer complètement les digues pour améliorer l'échange de marée Travail sur le terrain
Backwash (Ferry Island) Slough Construire un ponceau en caisson pour se reconnecter à travers le pont-jetée existant (Rosedale Ferry Rd) Travail de terrain et planification
Bon Accord Creek Modifier le canal de drainage unidirectionnel existant Enquête requise
Chester Creek Enquêter sur la pompe et la porte pour le passage des poissons Inconnu
Chillukthan Slough Mise à niveau vers une pompe et des portes favorables aux poissons Planification précoce
DeBoville Slough N'est pas applicable - site de référence Travail sur le terrain
Deas Slough Briser la chaussée (terre-plein) existante (Deas Island Rd) Travail sur le terrain
Hatzic Pump Station Changer le régime opérationnel du canal de drainage unidirectionnel et/ou de la station de pompage pour améliorer le passage des poissons Travail sur le terrain
Lower Agassiz Slough Remplacer le canal de drainage unidirectionnel existant Travail sur le terrain
Lower Nelson Slough Installer un canal de drainage unidirectionnel favorables aux poissons dans la digue Travail sur le terrain
Lower Tilbury Slough (Gravesend Reach) Modifier ou remplacer le canal de drainage unidirectionnel existant Travail de terrain et planification
Maple Creek Remplacer les pompes submersibles existantes par une station de pompage permanente favorables aux poissons et mettre à niveau le clapet du canal de drainage unidirectionnel et le support à déchets Planification
McLean Creek Modifier et/ou remplacer le canal de drainage unidirectionnel et la station de pompage existants En attente
McLennan Creek Modifier ou remplacer la station de pompage et le canal de drainage unidirectionnel existants Travail sur le terrain
Pitt-Addington Marsh Construire une nouvelle digue le long de la limite sud de la zone de gestion de la faune et percer ou enlever la digue existante Travail de terrain limité et planification stratégique en attente
Salmon River Enquêter sur le passage des poissons à la pompe et à la vanne Inconnu
Sea Island Conservation Area Remplacer la digue existante par une nouvelle digue en retrait de la rivière Travail de terrain limité
Skumalasph Slough Installer un canal de drainage unidirectionnel favorables aux poissons Travail de terrain limité
Sq'ewlets East Slough Ouvrir une digue secondaire redondante au bord de la rivière pour reconnecter le marécage existant Collecte de données d'un autre projet
Sq'ewlets West Slough Modifier ou remplacer le canal de drainage unidirectionnel existant Collecte de données d'un autre projet
Squawkum Creek N'est pas applicable - site de référence Travail sur le terrain
Taylor Road Slough Modifier ou remplacer le canal de drainage unidirectionnel existant Travail de terrain et planification
Upper Cheam Slough Briser le pont-jetée existant (Bridge Rd) et construire un canal pour relier le bourbier à la rivière Travail sur le terrain
Upper Hope Slough Briser la digue principale et installer un canal de drainage unidirectionnel favorables aux poissons pour se connecter au Backwash Slough Travail sur le terrain
Upper Tilbury Slough Modifier ou remplacer le canal de drainage unidirectionnel existant Travail sur le terrain
West Creek N'est pas applicable - site de référence Travail sur le terrain
Yorkson Creek Changer les opérations à la station de pompage favorables aux poissons Travail de terrain et planification
Zaitscullachan Slough Installer un canal de drainage unidirectionnel favorables aux poissons et un canal à travers la digue Travail de terrain et planification

Sources de données pour le fond de carte

Service hydrographique du Canada (SHC), Ville de Maple Ridge, DeLorme, Environmental Protection Agency (EPA), Environmental Systems Research Institute (ESRI), Environmental Systems Research Institute Canada (ESRI Canada), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Garmin, Here, Ministry of Economy, Trade and Industry/National Aeronautics and Space Administration (METI/NASA), National Aeronautics and Space Administration (NASA), NaturalVue, National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), National Oceanic and Atmospheric Administration Office of Coast Guard Survey (NOAA OCS), National Parks Service (NPS), Ressources naturelles Canada (RNCan), Parcs Canada, SafeGraph, United States Geological Survey (USGS).

Par exemple, le FRISCB a financé Resilient Waters afin de permettre à l'organisme de recenser plus de 150 éléments d'infrastructure pour lutter contre les inondations non favorables aux poissons qui fragmentent l'habitat du poisson et qui bloquent la migration des poissons dans le bas Fraser. Resilient Waters a réalisé ce projet avec ses partenaires de Kerr Wood Leidal Associate Ltd, de Pearson Ecological, de la Watershed Watch Salmon Society, ainsi que les gouvernements autochtones locaux comme la Première Nation Kwikwetlem (kʷikʷəƛ̓əm). Resilient Waters a réduit sa liste d'infrastructures non favorables aux poissons à 26 sites hautement prioritaires nécessitant des améliorations adaptées aux poissons près du tronçon principal du bas Fraser. Cette courte liste de projets est montrée dans Figure 22.

Vous trouverez ci-dessous (les figures 23 et 24) quelques exemples de types d'infrastructures favorables aux poissons qui pourraient être installées sur ces sites hautement prioritaires, comme des vannes autorégulées et des pompes à pistons axiaux. La réalisation de ces projets permettrait de rétablir l'accès continu des poissons à des centaines de kilomètres d'habitats importants pour le frai et l'alevinage en dehors des canaux, sans réduire la sécurité contre les inondations dans ces zones. Le MPO est fier de continuer à soutenir le travail de Resilient Waters alors que l'équipe passe à la phase de mise en œuvre de certains de ses projets. Par exemple, le FRISCB finance directement deux projets de sa liste : l'amélioration de l'infrastructure de gestion des inondations à Lower Tilbury Slough et à Taylor Road Slough, qui correspondent aux numéros 1 et 2 dans figure 22.

Image d’une vanne métallique autorégulée qui contrôle le débit entre l’eau du ruisseau et de la rivière. La porte s’ouvre et se ferme automatiquement en fonction des niveaux d’eau, ce qui empêche les inondations lors de fortes pluies et permet le passage des poissons.
Figure 23 - Image : Les avantages des vannes autorégulées pour les poissons et leur habitat. Source : Resilient Waters.
Image d’une pompe à pistons axiaux sans danger pour les poissons qui régule le débit entre l’eau d’une rivière et l’eau d’un ruisseau et permet le passage des poissons.
Figure 24 – Image : Les avantages d’une conception avec une pompe à pistons axiaux pour les poissons et leur habitat. Source : Resilient Waters.

Le Fonds pour la restauration côtière (FRC) du MPO a également permis de financer une partie des travaux de la Raincoast Conservation Foundation visant à rétablir le lien entre le bas Fraser et ses marais salés et ses habitats estuariens. Les jetées de Steveston et du bras nord, à l'ouest de Richmond, ont été installées il y a plusieurs décennies pour établir des voies de navigation, mais l'infrastructure a entraîné une fragmentation de l'habitat entre le fleuve Fraser et le fond de son estuaire. Par conséquent, les saumons juvéniles qui dévalent dans le fleuve Fraser doivent faire beaucoup plus d'efforts pour atteindre les habitats estuariens essentiels à leur valeur adaptative et à leur survie. La Raincoast Conservation Foundation et ses partenaires ont relevé le défi de planifier et de diriger des projets d'aménagement de passages dans les jetées afin d'améliorer l'accès aux habitats estuariens importants pour le saumon et d'autres poissons. Le programme du FRC du MPO a fourni un financement à long terme (>5 ans) et l'expertise du personnel pour soutenir ce travail. Maintenant que la Raincoast Conservation Foundation a aménagé des passages dans les jetées de Steveston et du bras nord (nos 3 et 4 sur la figure 25), ses recherches indiquent que des milliers de juvéniles de toutes les espèces de saumon empruntent les passages et bénéficient d'un accès accru à d'importants habitats pour l'alimentation et l'élevage. L'ensemble des passages dans les jetées représente le plus grand projet de restauration de la connectivité entrepris dans l'estuaire du fleuve Fraser au cours des dernières décennies.

Figure 25 - Carte : Les ponts-jetées et les jetées du fleuve Fraser le séparent de son estuaire.
Représentation de la façon dont le mouvement des poissons est entravé et détourné par les jetées et les ponts-jetée à l’embouchure du Fraser.

Source : région métropolitaine de Vancouver et Raincoast Conservation Foundation.

La jetée du bras nord avant l’aménagement du passage situé à l’est, montrant comment l’eau ne peut pas s’écouler de chaque côté de la jetée.
Figure 26 - Photo : La jetée du bras nord avant l’aménagement du passage situé à l’est. Source : Raincoast Conservation Foundation
La jetée du bras nord après l’aménagement du passage situé à l’est, montrant comment l’eau peut s’écouler de chaque côté de la jetée.
Figure 27 - Photo : La jetée du bras nord après l’aménagement du passage situé à l’est. Source : Raincoast Conservation Foundation.

Ressources

Comment vous pouvez aider

Voici quelques façons de contribuer à la protection du poisson et de son habitat dans le bassin hydrographique du bas Fraser :

Ressources additionnelles

Date de modification :