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Maladies de type viral des moules

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Catégorie 1 (non observée au Canada)

Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène

Particules de type viral des moules

Nom scientifique ou classification taxonomique

Des virus ont été signalés chez diverses espèces de moules (Renault 2021). Dans certains cas, l'agent étiologique de la maladie n'a pas été identifié. Une liste de ces observations, regroupés selon la similitude de l'étiologie de la maladie, suit ci-dessous. L'information disponible concernant chaque groupe d'observations porte le même code alphabétique dans les sections thématiques présentées ci-dessous.

  1. Particules de type viral (Jones et al. 1996, Elston 1997).
  2. Le virus a une morphologie semblable aux Picornaviridae associés aux granulocytomes (Rasmussen 1986).
  3. Herpèsvirus de l'huître de type 1 (OsHV-1) (Burge et al. 2011, Saulnier et al. 2011, Evans et al. 2017).

Répartition géographique

  1. Marlborough Sounds et côte ouest de l'Île du Sud, en Nouvelle-Zélande (Jones et al. 1996).
  2. Lillebælt, au Danemark, et peut-être la Grande-Bretagne (Rasmussen 1986).
  3. Tomales Bay, nord de la Californie, États-Unis (Burge et al. 2011), baie de Marennes-Oléron, côte ouest de la France (Saulnier et al. 2011) et estuaire de la rivière Georges, Nouvelle-Galles du Sud, Australie (Evans et al. 2017).

Espèces hôtes

  1. Perna canaliculus et Mytilus galloprovincialis (Jones et al. 1996).
  2. Mytilus edulis (Rasmussen 1986, Elston 1997).
  3. Mytilus galloprovincialis (Burge et al. 2011), Mytilus edulis (Saulnier et al. 2011) et Mytilus spp. et Trichomya hirsute (Evans et al. 2017).

Impact sur les hôtes

  1. Des particules de type viral ont été observées chez un naissain de P. canaliculus (coquille de 15 à 30 mm de longueur) qui a subi un taux de mortalité de 50 à 100 % à la suite de l'éclaircissage et du réensemencement des filières de moules par les aquaculteurs entre janvier et avril 1994. Avec des taux de mortalité de 2 à 5 % parmi les individus adultes de Perna canaliculus  (de 75 à 110 mm de longueur) encourues aux mêmes emplacements entre février et mai 1994 ont également été associés à l'infection virale suspectée. Une pathologie cellulaire identique (voir ci-dessous) et des particules de type viral ont également été observées chez des M. galloprovincialis infralittorales à croissance freinée (de 25 à 47 mm de longueur) provenant du même emplacement. Les fortes mortalités de naissains de moules dans les Marlborough Sounds au cours des étés des années 1980 laissent penser que le virus pourrait avoir été présent depuis de nombreuses années, mais qu'il n'avait pas été détecté en raison de sa petite taille et de l'absence d'amas paracristallins (Jones et al. 1996).
  2. Au Danemark, les granulocytomes ont été observés dans environ 4 % des 900 moules examinées. La maladie semble être progressive chez les moules infectées. Toutefois, la faible prévalence de l'infection et l'absence de déclaration de mortalité coïncidente indiquent que l'impact est minime pour les stocks de moules (Rasmussen 1986). En Grande-Bretagne, les granulocytomes qui se trouvaient dans les moules provenaient d'eaux côtières polluées. Les échantillons n'ont pas été examinés à l'aide d'un microscope électronique, ce qui explique que les virus n'aient pas été détectés (Lowe et Moore 1979, Elston 1997).
  3. Aucun impact n'a été signalé chez Mytilus spp. et Trichomya hirsute, mais la prévalence dans les moules était significativement plus faible que chez les huîtres (Crassostrea gigas) (Burge et al. 2011, Saulnier et al. 2011, Evans et al. 2017). Cependant, les moules peuvent jouer un rôle important dans la transmission et/ou la persistance de l'OsHV-1 dans les zones présentant une infection endémique (Evans et al. 2017). Novoa et al. (2016) ont confirmé que les gènes constitutifs chez M. galloprovincialis naïve confèrent une résistance des huîtres (C. gigas) à l'herpèsvirus ostréide 1 (OsHV-1) lorsque les hémocytes d'huîtres sont incubés avec l'hémolymphe des moules. Les peptides de myticine C (peptides antimicrobiens) ont été exprimés de manière constitutive dans une fraction d'hémocytes de moules et ont montré une activité antivirale contre OsHV-1, ce qui suggère que ces molécules pourraient être responsables de l'activité antivirale de l'hémolymphe des moules (Novoa et al. 2016).

Techniques de diagnostic

Histologie

  1. Infiltration importante d'hémocytes dans le tissu conjonctif de la glande digestive et présence d'une nécrose humide progressive multifocale des cellules interstitielles de la glande digestive et des cellules épithéliales et basales des tubules de la glande digestive. La zone périacinaire des diverticules digestifs atteints présente un gonflement aigu des cellules, avec une cytolyse et une dégradation des cellules épithéliales dans la lumière des tubules de la glande digestive. Les cellules épithéliales dégradées étaient pycnotiques ou caryolitiques et formaient des corps granulaires ronds caractéristiques de 10 à 15 µm de diamètre. Pas de corps d'inclusion viraux ni coloration au Feulgen, ni accumulations anormales d'ADN n'ont été observés (Jones et al. 1996, Renault 2016).
  2. Des granulocytomes ( maladies inflammatoires chroniques) de tailles variées dans le tissu conjonctif vésiculaire (espaces hemolymphstiques)des diverticules de la glande digestive et du manteau (Lowe et Moore 1979, Rasmussen 1986, Elston 1997, Renault 2016). Il est à noter que Lowe et Moore (1979) n'ont pas entrepris d'études de microscopie électronique à transmission pour explorer la présence de particules virales (Renault, 2016).
  3. Aucune donnée

Microscopie électronique

  1. Des particules de type viral non enveloppées, denses aux électrons, de 25 à 47 nm de diamètre sont présentes dans le cytoplasme, généralement proche des citernes du réticulum endoplasmique fortement modifié, dans les cellules nécrotiques dégradées de la glande digestive. Pas de corps d'occlusion ni d'amas paracristallin n'ont été observés. Des extraits de la matière infectée, purifiés par centrifugation à l'équilibre en gradient de CsCI et étudiés au microscope électronique après une coloration négative, ont révélé de grands nombres de particules de type viral non enveloppées de 25 nm ayant une densité de 1,364 g par ml (Jones et al. 1996, Elston 1997, Renault 2016).
  2. Présence de virus de type picornavirus dans le cytoplasme des granulocytes constituant les granulocytomes. Le virion n'était pas enveloppé, la capside était apparemment icosaédrique (27 nm de diamètre) et la réaction au Feulgen n'a pas révélé d'ADN viral (Rasmussen 1986, Elston 1997). Ces particules ressemblant à des virus ont été enfermées dans des vésicules, disposées individuellement ou en réseaux paracristallins (Renault 2016).
  3. Aucune donnée

Sondes ADN

  1. Aucune donnée
  2. Aucune donnée
  3. L'ADN de l'herpèsvirus-1 de l'ostréide (OsHV-1) a été purifié, décrit et entièrement séquencé à partir de larves d'huîtres en France (Davison et al. 2005). Une PCR en temps réel (PCR quantitative (qPCR)) qui est un test sensible quantifiant la cible (nombre de copies de la séquence d'ADN cible) a été développée sur la base de la région-C d'OsHV-1, une région représentée deux fois dans le génome d'OsHV-1 (Pepin et al. 2008, Burge et al. 2011, Saulnier et al. 2011) ou des variations de ce test (Evans et al. 2017). L'analyse séquentielle des produits qPCR de M. galloprovincialis était identique (100 %) à celle d'autres OsHV-1 précédemment signalés (Burge et al. 2011). L'ADN viral de l'OsHV-I a été détecté dans quelques individus de M. edulis (7 échantillons sur 120), sans que les charges virales associées soient un signe de réplication (<10+2 copies/mg) (Saulnier et al. 2011). Evans et al. (2017) ont également constaté que les quantités virales dans les moules (Mytilus spp., T. hirsuta) étaient systématiquement très faibles (inférieures à la limite de quantification de l'essai; <12 copies d'ADN par réaction PCR). Saulnier et al. (2001) ont émis l'hypothèse que M. edulis pourrait être un « porteur sain » de l'OsHV-1 et qu'il pourrait agir comme une espèce vecteur. Cependant, des approches d'hybridation in situ pour représenter l'OsHV-l dans des coupes tissulaires de M. edulis, dans lesquelles l'ADN d'OsHV-1 a été détecté par PCR, devraient être menées pour clarifier son tropisme tissulaire au niveau cellulaire (Saulnier et al. 2011).

Méthodes de contrôle

On ne connaît pas de méthode de prévention ou de contrôle.

Références

Burge, C.A., R.E. Strenge and C.S. Friedman. 2011. Detection of the oyster herpesvirus in commercial bivalves in northern California, USA: conventional and quantitative PCR. Diseases of Aquatic Organisms 94: 107-116.

Davison, A.J., B.L. Trus, N. Cheng, A.C. Steven, M.S. Watson, C. Cunningham, R.M. Le Deuff and T. Renault. 2005. A novel class of herpervirus with bivalve hosts. Journal of General Virology 86: 41-53.

Elston, R. 1997. Special topic review: bivalve mollusc viruses. World Journal of Microbiology and Biotechnology 13: 393-403.

Evans, O., I. Paul-Pont and R.J. Whittington. 2017. Detection of ostreid herpesvirus 1 microvariant DNA in aquatic invertebrate species, sediment and other samples collected from the Georges River estuary, New South Wales, Australia. Diseases of Aquatic Organisms 122: 247-255.

Jones, J.B., P.D. Scotti, S.C. Dearing and B. Wesney. 1996. Virus-like particles associated with marine mussel mortalities in New Zealand. Diseases of Aquatic Organisms 25: 143-149.

Lowe, D.M. and M.N. Moore. 1979. The cytology and occurrence of granulocytomas in mussels. Marine Pollution Bulletin 10: 137-141.

Novoa, B., A. Romero, Á.L. Álvarez, R. Moreira, P. Pereiro, M.M. Costa, S. Dios, A. Estepa, F. Parra and A. Figueras. 2016. Antiviral activity of myticin C peptide from mussel: an ancient defense against herpesviruses. Journal Of Virology 90: 7692-7702.

Pepin, J.F., A. Riou and T. Renault. 2008. Rapid and sensitive detection of ostreid herpesvirus 1 in oyster samples by real-time PCR. Journal of Virological Methods 149: 269-276.

Rasmussen, L.P.D. 1986. Virus-associated granulocytomas in the marine mussel, Mytilus edulis, from three sites in Denmark. Journal of Invertebrate Pathology 48: 117-123.

Renault, T. 2016. Chapter 39 - Picornalike Viruses of Mollusks. In: Kibenge, F.S.B., M.G. Godoy (eds.) Aquaculture Virology. Academic Press, San Diego, pp. 529-531.

Renault, T. 2021. Chapter 8. Viruses infecting marine mollusks. In: Hurst, J.C. (ed.) Studies in Viral Ecology, second edition. Wiley Online Library, pp. 275-303.

Saulnier, D., J.-F. Pepin, S. Guesdon, L. Degremont, N. Faury, P. Haffner, T. Renault, M.-A. Travers, D. Tourbiez, P. Geairon, O. Le Moine, J.-L. Seugnet and P. Soletchnik. 2011. Mortalités massives de l'huître creuse - Rapport final du programme de recherche sur l'étude de la cinétique de détection d'agents infectieux associés à des épisodes de mortalités de naissains d'huîtres creuses Crassostrea gigas sur un site ostréicole de Marennes-Oléron (CIDAGINF 2009-2010). Contrat de projets Etat-Région Poitou-Charentes 2007-2013. Ifremer, La Tremblade.

Citation

Bower, S.M. (2022): Synopsis of Infectious Diseases and Parasites of Commercially Exploited Shellfish: Virus-Like Disease of Mussels.

Date de la dernière révision : Novembre 2022
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