Sélection de la langue

Recherche

Virus de la maladie de la tête jaune des crevettes penaeides

Sur cette page

Catégorie

Catégorie 3 (pas d'hôte au Canada)

Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène

Maladie de la tête jaune des crevettes, virus de la tête jaune, baculovirus de la tête jaune, baculovirus de la maladie de la tête jaune.

Nom scientifique ou affiliation taxonomique

L'identité taxonomique du virus de la tête jaune n'a pas encore été définie. Toutefois, il s'agit d'un virus cytoplasmique enveloppé, à ARN à simple brin, de forme allongée (44 ± 6 nm sur 173 ± 13 nm), pouvant appartenir à la famille des Rhabdoviridae ou au groupe filamenteux au sein des Paramyxoviridae. L'électrophorèse en gel d'agarose a montré un profil d'acide nucléique à environ 22 Kb. À l'origine, le virus de la tête jaune a été déclaré comme un baculovirus cytoplasmique à granules de type B ou un virus de type baculovirus, mais parce qu'il contient un ARN à brin simple, le virus de la tête jaune n'est pas un baculovirus.

Répartition géographique

Diagnostiqué en Thaïlande, mais la répartition peut s'étendre plus largement dans le sud-est de l'Asie et la région de l'Indo-Pacifique, car des rapports non confirmés d'épidémies comprennent la Malaisie, le Sri Lanka, l'Indonésie, les Philippines, la Chine et possiblement Taïwan. Un virus morphologiquement semblable avec une cytopathologie similaire, mais ne présentant apparemment aucun symptôme comme pour le RSP, a été rapporté chez les P. monodon d'Australie et appelé virus des organes lymphoïdes (à distinguer du virus lymphoïde de type parvo, attaquant également les organes lymphoïdes chez les pénéidés d'Australie) (Spann et al. 1995).

Espèces hôtes

La crevette géante tigrée, Penaeus monodon, est l'espèce la plus atteinte. Penaeus merguiensis, Palaemon styliferus et Metapenaeus ensis ont été infectées expérimentalement. Toutefois, des P. merguiensis, recueillies accidentellement sous forme de postlarves dans l'eau de source d'un étang et élevées en compagnie de P. monodon souffrant de mortalités élevées à cause du virus de la tête jaune, n'ont montré aucun signe de la maladie. Les Palaemon styliferus sont des porteuses survivant bien à l'infection; les espèces d'Euphausia, le krill (Acetes spp.) et d'autres petites espèces de crevettes pourraient également transporter la maladie. Des crevettes pénéides américaines au stade juvénile, Penaeus vannamei, Penaeus stylirostris, Penaeus setiferus, Penaeus aztecus et Penaeus duorarum, ont été infectées expérimentalement, mais les crevettes aux stades postlarvaires se sont révélées relativement résistantes au test de provocation.

Impact sur les hôtes

Les P. monodon souffrent d'épizooties aiguës avec des mortalités cumulées élevées pouvant atteindre 100 % dans les 3 à 5 jours suivant l'apparition des signes cliniques. L'infection est à transmission horizontale. Les postlarves (PL) de crevettes tigrées au stade 15 se sont montrées résistantes à l'infection, mais les stades PL 20-25 ainsi que les juvéniles en croissance jusqu'aux jeunes adultes se sont révélés hautement sensibles.

Techniques de diagnostic

Observations générales

Initialement, augmentation de l'alimentation, suivie d'une réduction de l'alimentation aux stades ultérieurs de la maladie. Corps pâle, céphalothorax et hépatopancréas jaunâtres et gonflés, branchies blanchâtres-jaunâtres-brunâtres. Un diagnostic présumé est posé d'après l'historique de l'étang, les signes cliniques, les changements macroscopiques et l'histopathologie. Les études de réinfection du bioessai et la microscopie électronique à transmission sont utilisées pour poser un diagnostic définitif.

Préparations pour la technique d'écrasement

 : Identify characteristic abnormal haemocytes and connective tissue cells, with pyknotic and karyorrhetic nuclei and basophilic cytoplasmic inclusions using Wright-Giemsa stained haemolymph preparations of gill squashes.

Histologie

Nécrose systémique massive (avec pycnose et caryorexie nucléaires importantes) de nombreux tissus (apparemment d'origine ectodermique et mésodermique) et inclusions (habituellement sphériques) cytoplasmiques périnucléaires basophiles (coloration à l'hématoxyline et à l'éosine) dans au moins certains des tissus suivants : les hémocytes systémiques et les hémocytes en développement dans les tissus hématopoïétiques et les phagocytes fixes du cœur; les cellules matricielles du stroma de l'organe lymphoïde (Oka); les piliers de Corti épithéliaux lamellaires, les tissus conjonctifs et conjonctifs spongieux des branchies; l'épiderme sous-cuticulaire; les muscles cardiaques et striés; la capsule ovarienne; les tissus nerveux (focaux), y compris les cellules des fibres nerveuses, neurosécrétoires et gliales; les parois de l'estomac, de l'intestin moyen et du cæcum de l'intestin moyen. L'organe Oka, les branchies, le cœur, l'intestin moyen et l'hépatopancréas contiennent habituellement un degré plus élevé de virus de la tête jaune et semblent être les tissus et les organes principalement visés pour l'infection par ce virus. Les changements cellulaires dans les infections précoces comprennent notamment l'hypertrophie nucléaire, la diminution et la margination de la chromatine ainsi que le déplacement latéral des nucléoles. L'infiltration, l'agrégation et l'encapsulation hémocytaires se produisent, mais elles sont diffuses et non visibles, à moins qu'une infection bactérienne secondaire ne survienne parallèlement au virus de la tête jaune.

Microscopie électronique

Les virions enveloppés de forme allongée, mesurant de 150 à 200 nm sur 40 à 50 nm, se composent de deux unités structurelles, la nucléocapside et l'enveloppe ayant une membrane à trois couches. Des virions libres étaient également présents dans les espaces intercellulaires. Par ailleurs, des inclusions cytoplasmiques de coloration foncée ont été trouvées dans certaines cellules. La réplication virale a été amorcée essentiellement dans le noyau, et l'assemblage s'est effectué dans le cytoplasme. De longs filaments (dont certains mesuraient plus de 800 nm de longueur) ont été observés dans le cytoplasme de nombreuses cellules, probablement des précurseurs des virions enveloppés. Le cytoplasme, 32 heures après l'injection, est devenu le principal site de la réplication virale, induisant la nécrose cytoplasmique massive typique.

Bioessai

 : Des études expérimentales portant sur la réinfection ou la transmission de la maladie à l'aide de P. monodon juvéniles de 10 grammes exposées aux dilutions des surnageants filtrés (0,45 ou 0,22 µm) élaborés (de pRéférences) avec des branchies de crevettes suspectes ou alimentées avec des carcasses de crevettes suspectes constituent une autre méthode de diagnostic. En règle générale, les signes cliniques se développent dans les 24 à 72 heures, et jusqu'à 100 % des mortalités surviennent dans les 3 à 5 jours. Les crevettes pénéides juvéniles américaines (répertoriées ci-dessus) ont développé de graves infections systémiques mortelles dans les 8 à 10 jours suivant la consommation de carcasses infectées par le virus de la tête jaune.

Essai immunologique

Des anticorps monoclonaux et polyclonaux ont été élaborés contre le virus de la tête jaune. Communiquer avec G. Nash pour plus de détails.

Autres activités de recherche : Actuellement, il n'existe aucun système fiable de culture tissulaire des crustacés ni aucune lignée cellulaire d'insectes ou de poissons permettant de faire croître et d'isoler les virus pathogènes des crevettes pénéides. Il reste beaucoup à faire dans ce domaine. Des recherches sont en cours pour essayer d'élaborer une sonde à ADN.

Méthodes de contrôle

Aucun traitement connu. Détection rapide et récolte d'urgence, suivie d'une désinfection à fond. L'état de transporteur d'hôte n'est pas encore confirmé, mais réduire le stress en maintenant des conditions optimales d'élevage et de l'environnement de l'étang peut s'avérer utile, p. ex. en conservant les floraisons phytoplanctoniques à une transparence de 25 à 35 cm, et ce, en maintenant un pH stable dans l'étang. Une fois les crevettes récoltées, les matières organiques et les sédiments accumulés doivent être retirés, et l'étang doit être minutieusement préparé. Une autre méthode parfois efficace consiste à adopter un système de culture en circuit fermé ou semi-fermé, qui restreint les flux d'approvisionnement en eau et redirige l'eau traitée. Une infection d'origine hydrique est possible, et des virus acellulaires ont été trouvés virulents jusqu'à 72 heures dans l'eau. Des méthodes permettant de désinfecter l'eau et d'éliminer les porteurs éventuels avant de les utiliser dans l'étang et avant de les déverser sont en cours d'étude. Dans des conditions de laboratoire, le chlore entre 20 et 30 ppm est un désinfectant efficace. Des recherches sont actuellement effectuées quant à l'utilisation de probiotiques et d'immunostimulateurs. La recherche sur le développement de vaccin vient juste de commencer. La protection immunitaire contre la maladie de la tête jaune a été confirmée dans des conditions de laboratoire.

Références

Boonyaratpalin, S. 1992. Yellow-head disease of black tiger shrimp. Asian Shrimp News 10(2): 2.

Boonyaratpalin, S., S. Direkbusarakom, J. Kasornchandra, U. Ekpanithanpong, C. Chantanachookin et K. Supamattaya. 1992. Baculovirus, causative agent of yellow-head disease in penaeid shrimp Penaeus monodon. In: Proceedings of the Seminar on Fisheries 1992. Department of Fisheries 16-18 Sept., National Fisheries Institute, Bangkhen, Bangkok. p. 200-205.

Boonyaratpalin, S., K. Supamattaya, J. Kasornchandra, S. Direkbusarakom, U. Ekpanithanpong et C. Chantanachookin. 1993. Non-occluded baculo-like virus, the causative agent of yellow-head disease in the black tiger shrimp (Penaeus monodon). Gyobyo Ken Kyu (Fish Pathology) 28: 103-109.

Flegel, T.W., D.F. Fegan, S. Kongsom, S. Vuthikomudomkit, S. Sriurairatana, S. Boonyaratpalin, C. Chantanachookhin, J.E. Vickers et O.D. Macdonald. 1992. Occurrence, diagnosis and treatment of shrimp diseases in Thailand. In: W. Fulks and K.L. Main (eds.). Diseases of Cultured Penaeid Shrimp in Asia and the United States. The Oceanic Institute, Honolulu, p. 57-112.

Flegel, T.W. et S. Sriurairatana. 1993. Black tiger prawn diseases in Thailand. In: D.M. Akiyama (ed.). Technical Bulletin of the American Soybean Association. American Soybean Association, Singapore, p. 1-31.

Kasornchandra, J., Supamattaya, K. et S. Booynaratpalin. 1993. electron microscopic observations on the replication of yellow-head baculovirus in then lymphoid organ of Penaeus monodon. Asian Shrimp News 15(3): 2-3.

Lightner, D.V. (ed.). 1996. A Handbook of Shrimp Pathology and Diagnostic Procedures for Disease of Cultured Penaeid Shrimp. World Aquaculture Society, Baton Rouge.

Limsuwan, C. 1993. Diseases of black tiger shrimp, Penaeus monodon Fabricius in Thailand. In: D.M. Akiyama (ed.). Technical Bulletin of the American Soybean Association. American Soybean Association, Singapore, p. 1-22.

Lu, Y., L.M. Tapay, P.C. Loh, J.A. Brock et R.B. Gose. 1995. Distribution of yellow-head virus in selected tissues and organs of penaeid shrimp Penaeus vannamei. Diseases of Aquatic Organisms 23: 67-70.

Nash, G., A. Arkarajamon et B. Withyachumnarnakul. 1992. Routine and rapid diagnosis of Yellow-head disease in Penaeus monodon. Asian Shrimp News 12(4): 2-3.

Nash, G., A. Arkarajamon et B. Withyachumnarnakul. 1993. Rapid diagnosis of yellowhead disease in black tiger shrimp. Aquatic Animal Health Research Institute Newsletter 2(1): 3-4.

Spann, K.M., J.E. Vickers et R.J.G. Lester. 1995. Lymphoid organ virus of Penaeus monodon from Australia. Diseases of Aquatic Organisms 23: 127-134.

Contributeurs

G. Nash, B. Withyachumnarnkul et A. Arkarajamon. Shrimp Culture Research Centre, Charoen Pokphand Feedmill Co. Ltd., 82\2 Thonburi-Paktor Rd., Klong Sunak-hon, M.4 Bangtorat, Amphor Muang, Samut-Sakorn, Thailand

S. Boonyaratpalin et J. Kasornchandra. National Institute of Coastal Aquaculture, Kaosan-Soi 1, Kaoseng, A. Muang, Songkhla 9000, Thailand

K. Supamattaya. Supamattaya, Dept. Animal Science, Faculty of Natural Resources, Prince of Songkhla University, Hatyai 90110, Thailand

Citation

Bower, S.M. (1996) : Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Virus de la maladie de la tête jaune des crevettes penaeides.

Date de la dernière révision :Automne 1996
Faire parvenir les commentaires à Susan Bower

Date de modification :