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La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes

Histologie normale - Branchies (cténidies)

Les branchies ou cténidies des panopes sont attachées de chaque côté de la masse viscérale ainsi que chez les autres espèces de palourdes. Elles s’étalent du point d’attache des palpes labiaux jusqu’au bord antérieur du septum des siphons et divisent la cavité palléale en deux régions : la chambre suprabranchiale et la chambre infrabranchiale. L’apparence d’une double branchie (voir dessin, Figure 4 sur la page anatomie) de chaque côté du corps provient en réalité du repli d’une seule branchie. Une coupe transversale de la branchie repliée sur elle-même telle qu’observée dans la région du cœur est illustrée à la Figure 1.

Figure 1. Illustration de la branchie repliée sur elle-même (g) directement reliée (grosse flèche) au cœur (h) sur le côté droit du corps sous le rein (k) et adjacent à l’estomac(s) et à la glande digestive (dg).

Figure 1a. Grossissement de la Figure 1a pour mieux illustrer la connexion directe (grosse flèche) permettant la circulation de l’hémolymphe entre le cœur (h) et les branchies (g).

Figures 1 et 1a. Une coupe histologique quasi transversale de la région des branchies et du cœur d’une panope juvénile. Coloration à l’hématoxyline-éosine.

En plus d’assurer l’échange gazeux durant la respiration, les branchies capturent et transportent également les particules alimentaires jusqu’aux palpes labiaux. Une portion du repli intérieur de la branchie s’étire vers la bouche entre chaque paire de palpes (voir Figure 1a de la page histologie-vue d’ensemble). La branchie d’une panope adulte diffère des branchies de panopes juvéniles et d’autres espèces locales de palourdes (Figure 2) dû au fait qu’elle forme un organe musculaire plus robuste pourvu des filaments plus épais et plus étroitement rapprochés.

Figure 2a. La branchie de la panope adulte présente des grappes de cellules basophiles (bc) sur certaines portions des filaments adjacents et de nombreux faisceaux de fibres musculaires (mf). Les canaux aqueux (wc) et les lacunes sanguines (hs) apparaissent au centre de la branchie.

Figure 2b. La branchie de la panope juvénile possède moins de fibres musculaires (mf) et ressemble beaucoup à la branchie des palourdes japonaise et du Pacifique qui ont également moins de fibres musculaires apparentes mais qui peuvent être contractées ou étirées. Comme chez les adultes, les canaux aqueux (wc) et les lacunes sanguines (hs) apparaissent au centre de la branchie.

Figure 2c. Une branchie contractée de la palourde japonaise, Venerupis philippinarum. Les canaux aqueux (wc) et les lacunes sanguines (hs) sont indiqués à des fins d'orientation et de comparaison avec les branchies des panopes.

Figure 2d. Une branchie étirée d'une palourde du Pacifique, Protothaca staminea. Comme chez la palourde japonaise, les canaux aqueux (wc) et les lacunes sanguines (hs) sont indiqués à des fins d'orientation.

Figures 2a à 2d. Coupes transversales des branchies de trois espèces de palourdes. Coloration à l’hématoxyline-éosine.

La taille des branchies d’une panope adulte est relativement faible par rapport à la grande taille de son corps. Il se pourrait que la nature musculaire de cet organe facilite la circulation de l’eau dans la cavité palléale et le long siphon au moyen de contractions musculaires (pompage). Les grappes de cellules épithéliales basophiles sur les côtés des filaments adjacents (Figure 3) portent des microvillosités sur leur surface plutôt que des cils et pourraient remplir la fonction de glande exocrine. Ces cellules pourraient produire une substance muqueuse facilitant la capture de particules alimentaires qui sont ensuite transportées jusqu’aux palpes labiaux et à la bouche par les battements de cils situés sur d’autres portions des filaments branchiaux.

Figure 3. Grappe de cellules épithéliales basophiles tapissant les côtés de deux filaments branchiaux adjacents d'une panope adulte. Coloration à l'hématoxyline-éosine.

Des grappes de cellules épithéliales basophiles ont également été observées dans les filaments branchiaux des palourdes japonaise et du Pacifique, mais elles étaient surtout confinées aux filaments branchiaux les plus proximaux ou les plus distaux alors que, chez la panope, elles semblent être disposées de façon aléatoire. Les branchies des panopes juvéniles présentent moins de fibres musculaires et de plaques de cellules épithéliales basophiles. La taille corporelle réduite et les siphons comparativement plus courts des juvéniles suggèrent que la morphologie de leurs branchies s’apparente plus à celle des palourdes japonaise et du Pacifique. Selon leur stade de développement, les panopes juvéniles se nourrissent également à l’aide de leur pied, tel que décrit par Reid (1991) et Reid et al. (1992) et illustré dans la coupe sagittale de la vue d’ensemble histologique où le bout du pied à la Figure 1b se trouve entre les palpes labiaux.

Des jonctions ciliaires entrecroisées retenant solidement les branchies à l’intérieur de la cavité palléale ont été observées chez les panopes juvéniles (Figures 4 et 5) et adultes. Des jonctions ciliaires semblables supportant les branchies ont été observées chez les palourdes adultes japonaise et du Pacifique (V. philippinarum et P. staminea).

Figure 4. Section sagittale de la région postérieure d’une panope juvénile montrant cinq jonctions ciliaires (cj). Notez les relations spatiales entre le rein (k), le ganglion nerveux (ng) et les branchies (g).

Figure 5. Grossissement d’une jonction ciliaire (cj) constituée de deux feuillets adjacents d’épithélium doté de cils entrecroisés.

Figures 4 et 5. Coupes histologiques de jonctions ciliaires des branchies de panopes juvéniles. Coloration à l’hématoxyline-éosine.

Références

Morse, M.P. and Zardus, J.D. 1997. Bivalva. Microscopic Anatomy of Invertebrates Vol. 6A Mollusca II. F.W. Harrison and A.J. Kohn. Wiley-Liss. pp. 7-118.

Reid, R.G.B., R.F. McMahon, D.O. Foighil, R. Finnigan. 1992. Anterior inhalant currents and pedal feeding in bivalves. Veliger 35(2): 93-104.

Reid, R.G.B. 1991. Feeding behavior of early juvenile shellfish, with emphasis on the Manila clam. In: T.Y. Nosho and K.K. Chew (eds.). Remote Setting and Nursery Culture for Shellfish Growers: Workshop, Olympia, WA (USA), 19 Feb 1991. Washington Sea Grant Program, Seattle. pp. 50-54

Information de citation

Bower, S.M. and Blackbourn, J. (2003): La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes : Histologie normale - Branchies (cténidies).

Dernière révision en date du : août 2020
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