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La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes

Introduction

La panope: Nous remercions Dr Neil Bourne pour le don de cette image.

La panope est un membre du phylum des Mollusques, de la classe des Bivalves, de la sous-classe des Eulamellibranches, de l'ordre Myoides, de la famille des Hiatellidés, du genre Panopea (autrefois Panope) et espèce generosa, et a été nommée à l’origine par Gould en 1850. Vadopalas et ses collaborateurs (2010) ont signalé qu’au fil du temps et dans une série de publications, P. generosa est devenue par erreur synonyme de Panopea abrupta (voir par exemple Coan et al. [2000], page 490), un bivalve fossile trouvé dans des dépôts du Miocène sur les rives du fleuve Columbia près d’Astoria, en Oregon, et nommé Mya abrupta par Conrad (1849). Leyva-Valencia et ses collaborateurs (2015) étaient également en désaccord avec cette synonymie et ont indiqué que Panopea generosa est incontestablement le nom correct de la panope du Pacifique. Cette palourde est la plus grande mactre fouisseuse dans son aire naturelle de répartition en Alaska, en Colombie-Britannique, dans l’État de Washington et au sud jusqu’au nord-ouest de la Basse-Californie, au Mexique (Leyva-Valencia et al. 2015). Bien que le poids de certains individus atteigne 4,5 kg (10 lb), le poids à l'état frais du corps entier est, en moyenne, d'environ 1 kg (2,2 lb) et la longueur moyenne de la coquille est d'environ 195 mm (7 ¾ pouces) (Harbo 1997). À première vue, cette palourde peut sembler plutôt grotesque puisque sa coquille ne parvient pas à envelopper son corps immense.

Malgré son aspect, la valeur commerciale de cette palourde a fortement augmenté au cours des dernières années conférant aux panopes la distinction d'être, parmi les espèces de mollusques commerciaux récoltées en Colombie-Britannique, l'une des plus prisées à l'heure actuelle. Traditionnellement, les panopes étaient récoltées par les populations indigènes dans le Nord-Ouest du Pacifique pour servir de nourriture et, aujourd'hui, elles font l'objet d'une pêche florissante en Alaska, en Colombie-Britannique et dans l'État de Washington. Par exemple, en Colombie-Britannique, la valeur des débarquements a atteint un sommet de 42 millions de dollars (prix au débarquement) en 1995, mais elle a depuis chuté à environ 33 millions de dollars. Les débarquements ont atteint un pic de 5 735 tonnes en 1987 avant de diminuer de façon constante pour s’établir à 1 817 tonnes (environ 4 millions de livres) en 1996, et ils sont demeurés à peu près à ce niveau depuis (MPO 2000). Les quotas maximaux annuels de récolte ont été établis pour tenter de préserver les stocks de manière à assurer la viabilité à long terme de l'industrie de la pêche à la panope en Colombie-Britannique. Bien que les panopes vivent très longtemps, leur durée de vie pouvant atteindre au moins 146 ans (Harbo 1997), le recrutement naturel est faible. Par conséquent, la récole commerciale de stocks sauvages est soigneusement contrôlée et contingentée. La méthode mise de l'avant pour augmenter les débarquements de panopes sans mettre en péril la survie à long terme de l'industrie est d'accroître le nombre de panopes disponibles pour la récolte au moyen de la mise en valeur et/ou de l'aquaculture.

À l'heure actuelle, l'industrie manifeste un intérêt croissant pour la culture et la mise en valeur des stocks de panopes. Des recherches initiales et des essais sur le terrain dans l'État de Washington et en Colombie-Britannique révèlent un potentiel significatif pour la culture de panopes à des fins d'élevage et de mise en valeur. La nécessité de transplanter des animaux d'un site à l'autre se fera sentir à mesure que progressera le développement de l'industrie de la panope. Cependant, à l'intérieur de l'aire d'extension de cette espèce, de nombreux stocks de panopes ont probablement été séparés les uns des autres depuis des centaines de milliers d'années. Par exemple, les panopes du détroit de Géorgie n'ont eu aucun contact avec les panopes de l'océan Pacifique depuis l'apparition de l'Île de Vancouver. On doit donc envisager la possibilité que ces stocks soient génétiquement différents et qu'ils aient développé des mécanismes d'adaptation à des conditions environnementales différentes, y compris divers organismes associés tels les parasites.

Il est bien établi que le déplacement des stocks de coquillages à travers les barrières géographiques naturelles entraîne le risque de transmission des maladies qui sont endémiques dans toute population isolée. En Colombie-Britannique, l'information disponible sur les rares espèces de coquillages indigènes qui ont été examinées indique que les parasites et maladies se retrouvent dans les stocks de certaines régions alors qu'elles sont absentes d'autres. Par exemple, 1) une espèce de parasite des crevettes du genre Sylon, qui castre son hôte, se retrouve dans jusqu'à 33% des crevettes tachetées du nord de la Colombie-Britannique, mais n'a pas été observée dans les eaux adjacentes à l'Île de Vancouver où les crevettes tachetées font l'objet d'une récolte commerciale viable. (pour plus de détails, voir Sylon (Madadie rhizocéphale) des crevettes et crevettes roses) et 2) une infection de type rickettsiose, qui a été associée à des réductions considérables dans les populations de crevettes tachetées du chenal Thornbrough, dans le détroit de Howe, et qui provoque de fortes mortalités chez les crevettes en laboratoire, n'a pas été observée à l'extérieur du détroit de Géorgie et de ses anses (pour plus de détails, voir Infection de type Rickettsia des crevettes pandalides). Malheureusement, on connaît très peu de chose au sujet des maladies et parasites des panopes. Une approche prudente face à l'introduction et à la transplantation d'animaux dans la province réduira les risques impliqués et maximisera les possibilités de succès. Les conséquences de transplantations inconsidérées à l'échelle de la province pourraient être dévastatrices et irréparables.

Pour aider à réduire le risque d'introduction ou de transfert accidentels de maladies d'animaux aquatiques en Colombie-Britannique, un Comité fédéral-provincial sur l'implantation et le transfert d'espèces a été mis sur pied. Ce Comité est lié par les lois et les politiques gouvernementales existantes concernant les déplacements de poissons vivants vers la province de la Colombie-Britannique et à l’intérieur de celle-ci (voir http://www.dfo-mpo.gc.ca/aquaculture/management-gestion/licen-permi-fra.htm). Ainsi, toutes les propositions de transplantation de coquillages doivent être soumises au Comité fédéral-provincial sur l'implantation et le transfert d'espèces pour approbation préliminaire. De plus amples détails y compris les informations de contact pour le Comité sont disponibles via Internet à l'adresse http://www.pac.dfo-mpo.gc.ca/aquaculture/licence-permis/intro-trans/index-fra.html.

Afin d'évaluer les risques associés aux déplacements inconsidérés de panopes liés aux efforts de mise en valeur et de culture, la collecte d'information relative à la morphologie normale et à la distribution d'anomalies incluant les maladies ainsi que les parasites et les symbiontes des panopes a été entreprise. Jusqu'ici, toutes les activités impliquant la culture et la mise en valeur de la panope en Colombie-Britannique ont été confinées au détroit de Géorgie dans le but d'éviter les dommages potentiels résultant du mélange des stocks et du transfert accidentel de pathogènes. En reconnaissance de la nécessité des transplantations de panopes pour l'expansion future de la culture de cette espèce, l'industrie (Underwater Harvesters Association (P.O. Box. 39005, 3695 W 10th Ave., Vancouver, C.-B. V6R 4P1, site Web http://www.geoduck.org), FAN Seafoods Ltd. (4645 Vale Court Crescent, Courtenay, C.-B. V9N 7W6), Island Scallops Ltd. (5552 West Island Hwy., Qualicum Beach, C.-B. Canada, V9K 2C8) et Unique Sea Farms Ltd. (3145 Headland Road, Nanaimo, C.-B. Canada, V9X 1N8)) et le gouvernement (le Programme de recherche sur les maladies des mollusques et crustacés des Pêches et Océans Canada, station de biologie du Pacifique, Nanaimo) avec l'assistance préalable du Programme d'aide à la recherche industrielle (Recherche et développement) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC/PARI) et du Programme d'aide technologique de l'Agence d'information, science et technologie de la Colombie-Britannique (British Columbia Information, Science and Technology Agency's Technology Assistance Program) (TAP) se sont penchés sur les enjeux touchant la santé de la panope du Pacifique.

En 1993, l'industrie de la panope en Colombie-Britannique (Underwater Harvesters Association et Fan Seafoods Ltd.) de concert avec une écloserie commerciale (Island Scallops Ltd.) ont mis sur pied une culture de panopes à des fins d'élevage et de mise en valeur. Pour remédier au manque d'information relative à la biologie des panopes, une étude a été entreprise en collaboration avec Pêches et Océans Canada afin de recueillir des données de base incluant:

  1. la description du développement, de l'anatomie et de l'histologie de panopes normales, saines,
  2. l'analyse des symbiontes, parasites et maladies détectés au cours d'un examen de panopes cultivées des classes annuelles de 1995 et de 1996,
  3. l'observation de panopes anormales et/ou malades soumises par des pêcheurs commerciaux durant la période comprise entre août 1996 et août 1998, et
  4. la conduite d'investigations expérimentales pour élucider la cause des « verrues » de panopes et du champignon associé à la coloration foncée anormale du siphon et de la surface exposée du manteau.

Les pages de ce site Web présentent les résultats de l'étude et sont disposées chacune avec son propre sujet. Toutes les pages sont énumérées dans la Table des matières où elles sont groupées par thème. À l'intérieur de chaque thème, chaque page détaillant des caractéristiques spécifiques fournit l'accès approprié (lien) vers une description détaillée accompagnée d'illustrations. Les références appropriées se trouvent au bas de chaque page.

Références

Agriculture et Agroalimentaire Canada - Poissons et fruits de mer en direct. Site Web: Feuillets de renseignements sur la panope

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Coan, E.V., P.V. Scott and F.R. Bernard. 2000. Bivalve Seashells of Western North America. Marine Bivalve Mollusks from Arctic Alaska to Baja California. Santa Barbara Museum of Natural History. Santa Barbara, CA.

Conrad, TA. 1849. Mollusca. Pp. 723-728 pls 17-21. In: J.D. Dana (editor) Geology. United States Exploring Expedition. During the years 1838 ... 1842. Under the command of Charles Wilkes, U.S.N., Vol. 10: Appendix 1 (Descriptions of fossils), III. Fossils from northwestern America. Philadelphia (Sherman). [as sited by Coan, E.V., P.V. Scott and F.R. Bernard. 2000. Bivalve Seashells of Western North America. Marine Bivalve Mollusks from Arctic Alaska to Baja California. Santa Barbara Museum of Natural History. Santa Barbara, CA. Pp 605.]

Pêches et Océans Canada, Gestion des pêches, Pêche à la panope - Région du Pacifique. Web site contient des informations sur un aperçu de la pêcherie panope en Colombie-Britannique, Canada: http://www.pac.dfo-mpo.gc.ca/fm-gp/commercial/shellfish-mollusques/geoduck-panope/index-fra.html.

Fitch, J.E. 1953. Common marine bivalves of California. Calif. Dep. Fish Game Fish Bull. 90: 102 p.

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Vadopalas, B., T.W. Pietsch and C.S. Friedman. 2010. The proper name for the geoduck: resurrection of Panopea generosa Gould, 1850, from the synonymy of Panopea abrupta (Conrad, 1849) (Bivalvia: Myoida: Hiatellidae). Malacologia 52: 169-173.

Information de citation

Bower, S.M. and Blackbourn, J. (2003): La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes : Introduction.

Dernière révision en date du : août 2020
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