Sélection de la langue

Recherche

Enjeux, tendances, facteurs et possibilités

Table des matières

  1. Introduction
  2. Thèmes de recherche prioritaires
  3. Vision pour 2015
  4. Enjeux, tendances, facteurs et possibilités
  5. La Stratégie de R D en biotechnologie et en génomique aquatiques
  6. Conclusions - Tracer la voie de l'avenir

Enjeux, tendances, facteurs et possibilités

Les changements qui surviennent à l'échelle nationale et internationale façonnent les priorités du MPO. Ainsi, nous savons que les facteurs suivants font partie des nombreux éléments qui dictent le programme du MPO : besoins de ressources concurrentiels; croissance démographique; changements climatiques et environnementaux; progrès scientifiques et technologiques; responsabilités et obligations internationales; évolution des paradigmes économiques; financement traditionnel d'espèces de grande valeur / visibilité; demandes sociales. Nous sommes confrontés à la difficulté de comprendre les interrelations complexes entre ces variables et d'autres encore, de façon à orienter nos travaux scientifiques et à éclairer nos choix stratégiques, afin d'assurer la viabilité à long terme des ressources aquatiques et la santé des écosystèmes aquatiques dont nous sommes responsables.

Les attentes du public à l'égard des mesures que doivent prendre les gouvernements au sujet de ces questions sont très élevées. Le Ministère doit subir les pressions exercées par l'industrie et les collectivités afin qu'il augmente les investissements en sciences et recoure à des outils efficaces et efficients qui lui permettront de mieux comprendre et gérer les ressources aquatiques. Le public voit aussi pour le gouvernement un rôle qui consiste à miser sur le potentiel de la biotechnologie en vue de favoriser l'emploi et la croissance économique au Canada. Ceci est particulièrement vrai pour les Canadiens des régions côtières et rurales.

La réponse du MPO, dans le cadre du renouvellement des sciences à l'échelle du Ministère, est d'étendre son Programme de R D en biotechnologie et génomique aquatiques. Il est démontré que la vitesse, la sensibilité et l'exactitude des outils de biotechnologie et de génomique procurent de nombreux avantages en plus des méthodes traditionnelles, par exemple, pour identifier les espèces, assainir les lieux contaminés et diagnostiquer les maladies.

Principales tendances

Le Canada a tout à gagner de l'innovation en biotechnologie et en génomique aquatiques, puisque les outils qui en sont issus soutiennent directement et indirectement la gestion des ressources aquatiques et l'intégrité des écosystèmes. Voici quelques données permettant de mettre ceci en contexte :

4.1 Tendances et activités de la biotechnologie au Canada

Le contexte national

Le rythme rapide des découvertes biotechnologiques continue de s'accélérer. Certains y voient un potentiel analogue à celui de l'évolution dans le domaine des technologies de l'information et des communications. Selon Tendances canadiennes en biotechnologie, 2e édition, 2005 :

Entreprises de biotechnologie, par secteur - 2004

Santé humaine 53 %
Agriculture 28 %
Environnement 8 %
Ressources naturelles 4 %
Autres 6 %

*Autres - Aquaculture, bioinformatique *Source - Statistique Canada

Entre 1997 et 2003, les revenus en biotechnologie ont plus que quadruplé, passant de 813 millions de dollars à 3,8 milliards de dollars. Au cours de cette période, plus de la moitié des recettes générées par la biotechnologie provenaient du secteur de la santé humaine. Comme il est indiqué précédemment, cette donnée pourrait changer si l'orientation, au niveau national et fédéral, était modifiée et portait davantage vers les ressources naturelles et l'environnement, compte tenu de la corrélation entre une population en santé, l'environnement et la croissance économique.

La Stratégie canadienne en matière de biotechnologie : une initiative fédérale

Le gouvernement fédéral joue un rôle important en tant qu'organe d'innovation, de commercialisation et de réglementation des produits de la biotechnologie avec, pour partenaires, les provinces et les territoires. Le MPO participe, à l'échelle fédérale, à la mise en œuvre de la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie (SCB) depuis sa mise en œuvre en 1998.

La SCB sert de cadre pour guider les activités nationales en biotechnologie. Elle est dirigée par Industrie Canada, en association avec un certain nombre de ministères, organismes et centres de recherche fédéraux, tels qu'Environnement Canada (EC), l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), Ressources naturelles Canada (RNCan), Santé Canada (SC), le Conseil national de recherches (CNR), Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), le MPO et d'autres.

La perspective de la SCB est la suivante : « Améliorer la qualité de vie des Canadiens sur les plans de la santé, de la sécurité, de l'environnement et du développement social et économique en donnant au Canada une position de chef de file mondial sérieux en matière de biotechnologie ». La Stratégie comporte trois piliers : innovation, réglementation et participation des citoyens. La présente stratégie expose le rôle du MPO par rapport à ces trois piliers et souligne son rôle et son orientation futurs pour le soutien de ces piliers, ainsi que quelques-unes des réalisations actuelles.

4.2 Le contexte international

Une des priorités du gouvernement fédéral est de faire du Canada un chef de file dans le domaine de la biotechnologie. Selon les données de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) pour l'année 2000, c'est en Suède, en Suisse et au Canada que le nombre d'entreprises de biotechnologie par tranche d'un million d'habitants est le plus élevé. Le Canada se classe aussi au second rang quant à la proportion du total des investissements publics en R D consacrés à la biotechnologie. Le Danemark, le Canada et la Nouvelle-Zélande investissent plus de 10 % du total de leur budget public de R D en biotechnologie5.

À l'échelle internationale, en 2003, près de 89 % de toutes les dépenses de R D en biotechnologie ont été faites dans le secteur de la santé humaine, et 6 %, dans ceux de l'agriculture et de la transformation des aliments. L'investissement en biotechnologie dans le secteur des ressources naturelles et de l'environnement est minime, malgré le potentiel inexploité qu'il pourrait représenter pour les Canadiens. Le MPO pourrait contribuer à changer cette tendance.

Le lien étroit entre le développement économique axé sur les ressources naturelles au Canada et la croissance économique, ainsi que les répercussions directes et indirectes de la qualité de l'environnement naturel sur la santé humaine et l'environnement sont deux raisons pour lesquelles une réorientation des investissements en R D est nécessaire. Le Canada peut devenir un chef de file mondial du développement, de l'application et du transfert des techniques et des produits novateurs en biotechnologie aquatique. Ces progrès auraient des avantages non seulement pour la collectivité internationale qui utiliserait des produits qui, en bout de ligne, favoriseront une pêche plus durable à l'échelle mondiale, mais aussi pour l'industrie et les collectivités côtières canadiennes, de même que pour les consommateurs.

Gestion des pêches internationales et des océans

La production mondiale des pêches de capture et de l'aquaculture a fourni en 2002 environ 101 millions de tonnes de poissons destinées à l'alimentation6.

Les questions de gestion des pêches internationales et des océans sont complexes. L'incertitude découle de nombreux facteurs dont les effets cumulatifs, les changements climatiques, l'augmentation du nombre de personnes qui utilisent les ressources océaniques, la diversité des activités océaniques, ainsi que les marchés internationaux et les pressions socio-économiques.

Pendant de nombreuses années, un des grands défis de la gestion des pêches internationales a été celui d'établir des quotas appropriés, compte tenu du haut degré d'incertitude et de complexité.

Grâce à la mise au point d'outils génétiques servant à tracer « l'empreinte génétique » des poissons en tant qu'individus et que populations, il est maintenant possible de produire de nouvelles données qui permettent d'attribuer les stocks de poisson qui chevauchent les frontières internationales à leur pays d'origine. Cette nouvelle information peut être utilisée par le Ministère et la collectivité internationale pour établir et proposer des quotas qui correspondent davantage aux habitudes migratoires et à la nécessité de préserver la santé des stocks de poisson. Grâce à la mise au point d'analyses sensibles, exactes et rapides qui fournissent de l'information valable aux gestionnaires des pêches et des océans, le Canada contribue à accroître le bassin de connaissances et la trousse d'outils à l'échelle internationale, afin de relever le défi de la gestion internationale des pêches, s'acquittant ainsi de ses obligations et contribuant à ses responsabilités en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), du Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM), de la Commission du saumon du Pacifique, de la Commission des poissons anadromes du Pacifique Nord et de l'Organisation des pêches de l'Atlantique nord-ouest.

L'aquaculture dans le monde

À l'échelle mondiale, l'aquaculture est le secteur qui connaît la plus forte croissance dans le domaine agroalimentaire, le poisson représentant plus de 40 % des revenus. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la production aquacole totale a été de 39 millions de tonnes en 2002 et on prévoit qu'elle dépassera 130 millions de tonnes d'ici 2030.

D'après le Plan stratégique du Ministère pour 2005-2010, le MPO devra « chercher des occasions de créer des conditions favorables au développement d'une industrie aquacole canadienne écologiquement viable et concurrentielle à l'échelle internationale ». Les innovations biotechnologiques et génomiques continueront de contribuer à la croissance de l'industrie grâce à la mise au point et à l'application d'outils, notamment ceux qui sont utilisés à l'appui de la réglementation et de la production.

En ce qui concerne l'aquaculture durable, la recherche en biotechnologie et en génomique du MPO est axée sur l'examen et l'évaluation de méthodes servant à atténuer les interactions entre les souches sauvages et domestiquées. En concevant des méthodes précises et efficientes qui permettent de distinguer les souches aquacoles des populations sauvages, il est possible d'évaluer leurs interactions et de suivre les produits aquacoles. De plus, l'application de techniques sensibles et précises de détection des agents zoopathogènes aquatiques pourra fournir des données sur la transmission des maladies. Les outils et les résultats de ces études peuvent ensuite servir à éclairer les décisions de gestion en aquaculture.

Les outils de biotechnologie et de génomique ont des applications servant à soutenir la constitution de stocks de géniteurs robustes pour l'aquaculture, à la fois pour les espèces qui font déjà l'objet d'un élevage intensif et pour les espèces au nouveau potentiel aquacole. Par exemple, les scientifiques du MPO, en collaboration avec des partenaires universitaires, sont en train de constituer deux stocks de géniteurs élites de morue, l'un au Nouveau-Brunswick et l'autre à Terre-Neuve et-Labrador, tous deux basés sur les stocks locaux de morue, en se servant des outils et de l'information traditionnels ainsi que de ceux qui sont issus de la biotechnologie et de la génomique. L'information génétique que l'on s'attend à tirer de ce projet sera utilisée pour orienter la reproduction sélective afin de prévenir la consanguinité et de sélectionner pour l'aquaculture les familles à croissance rapide ou résistantes aux maladies.

Santé des écosystèmes aquatiques

Les pratiques de gestion intégrée axée sur l'écosystème en vue de protéger les ressources aquatiques sont maintenant de plus en plus acceptées à l'échelle internationale. L'information sur la santé des écosystèmes peut être éclairée par le choix et l'usage d'indicateurs normalisés, qui peuvent ensuite servir dans le cadre du processus décisionnel de gestion des risques. L'application des résultats de la recherche en biotechnologie et en génomique apporte les moyens de surveiller la santé des écosystèmes aquatiques à l'aide de biomarqueurs - des signatures biomoléculaires multiples qui, lorsqu'on les examine ensemble, présentent une tendance unique au changement moléculaire au sein d'un organisme et illustrent l'exposition ou la réaction à un élément de stress environnemental précis. De plus, les progrès en biotechnologie fourniront de nouveaux moyens de surveiller les sites contaminés existants et de les remettre en état (stratégies de biorestauration).

Date de modification :