Utilisation de la génomique pour identifier les différents stocks de narval dans la baie de Baffin et dans les zones environnantes

Description

Narvals dans la région de Resolute Bay. Crédit: Blair Dunn, MPO

La gestion des ressources halieutiques, y compris les mammifères marins, a pour objectif le maintien des populations et des stocks qui assurent la durabilité à long terme de ces ressources. Les demandes d'avis scientifiques portant sur des mammifères marins présentées au cours des quelques dernières années touchent principalement des questions de gestion du narval. Ces questions soulignent la nécessité d'établir les limites des stocks à des fins de gestion et de tenter de mesurer l'importance de l'échange génétique qui se produit entre ces stocks. De plus, l'analyse du stock mélangé d'animaux migrateurs qui font l'objet d'une chasse à la limite de la dislocation des glaces est essentielle à l'évaluation des répercussions de la pêche communautaire de subsistance au Canada comme au Groenland. C'est en fonction de cette information qu'on établit le nombre total de prises autorisées à chaque communauté, qu'on met au point les modèles de partage de la pêche pour l'évaluation des populations de narval qui traversent les frontières internationales et qu'on assure le respect des obligations du Canada en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

Plusieurs sources de données probantes, notamment des données génétiques, indiquent qu'il existe trois populations de narvals dans l'Arctique : l'une occupe le nord de la baie d'Hudson, l'autre vit dans les eaux de la baie de Baffin et du Haut-Arctique, et la dernière, à l'est du Groenland. Selon les méthodes d'évaluation courantes, la population vivant dans les eaux de la baie de Baffin serait répartie en au moins quatre stocks, et il en existerait peut-être trois autres. À l'heure actuelle, les avis scientifiques concernant la pêche communautaire du narval se fondent sur un modèle qui tient compte de seulement quatre stocks, et il est nécessaire d'obtenir des preuves scientifiques de l'existence d"autres stocks. En vue de répondre à ce besoin, les objectifs du projet ont été établis ainsi :

identifier au moins 20 marqueurs génétiques propres aux narvals au moyen de techniques d'identification de nouvelle génération basées sur l'analyse de l'ADN;
évaluer les différences entre les stocks de narval au moyen du séquençage complet du génome de l'ADN mitochondrial (ADNmt), puis élaborer de nouveaux marqueurs d'ADNmt qui serviront à détecter les nouveaux stocks;
étudier les échantillons récemment prélevés sur des narvals et ceux qui sont en entreposage en fonction de ces nouveaux marqueurs;
intégrer les nouvelles données génétiques aux données existantes.

Titre du projet scientifique :

Limites des aires de répartition des narvals (Monodon monoceros) de la baie de Baffin et des zones contiguës au moyen de nouveaux marqueurs génétiques élaborés grâce à des techniques génomiques