Pêche commerciale et aquaculture ^{Note de bas de page 1}

3.1 Pêche commerciale marine

La pêche commerciale a traversé une période de transformations en 1992 après l'effondrement des stocks de morue de l'Atlantique. Au début des années 1990, le poisson de fond occupait une place majeure, tant dans le secteur de la capture que dans celui de la transformation du poisson, mais avec le temps, son importance a diminué. En 2006, le poisson de fond représentait moins de 17% de la valeur totale des débarquements dans le domaine de la pêche commerciale marine au Canada.

Ce sont les crustacés qui ont largement remplacé le poisson de fond comme espèce principale dans le Canada atlantique et, étant donné leur prix relativement élevé, ils ont également fait augmenter la valeur totale générée par l'industrie de la capture. En 2006, la valeur des débarquements de crustacés représentait près de 61% de la valeur totale des débarquements au Canada. Cependant, en ce qui concerne le volume des débarquements, les crustacés représentent à peine 31% du volume total des débarquements en 2006.

Graphique 3.1 : Valeur totale au débarquement, principales espèces commerciales marines, Canada, 2004-2006

Source : MPO, Analyses économiques et statistiques.

Les plus importants crustacés récoltes au Canada son la crevette, le crabe des neiges et le homard. À elles seules, ces trois espèces représentaient en moyenne 64% de la valeur totale des débarquements d'espèces marines au Canada entre 2004 et 2006.

En 2006, la valeur des débarquements de crabe des neiges a connu une baisse abrupte de 65% par rapport à 2004, pour s'établir à 215 M$, ce qui représente une perte de 398 M$ par rapport au niveau record de 613 M$ atteint en 2004. La cause principale de cette baisse de la valeur a été la chute du prix du crabe des neiges à partir de la fin de la saison 2004, due à un effet de substitution sur le marché américain en réaction au niveau très élevé du prix durant la saison 2004. La chute de prix a été spectaculaire. En 2004, le prix moyen était de 5,93 $/kg, alors qu'en 2006, il avait diminué de 59% pour atteindre à peine 2,40 $/kg.

En 2006, les récoltes de homard ont continué de surpasser le crabe des neiges, malgré une baisse de 12% du prix moyen au débarquement du homard qui se vendait alors 11,88 $/kg. Le volume total des débarquements de homard a connu une légère augmentation (+5%), alors que la valeur totale de cette espèce a atteint pratiquement les 647 M$ en 2006, soit environ 51 M$ de moins qu'en 2005.

Le volume des débarquements de pétoncle a rebondi de 11% en 2006 pour dépasser 63 milliers de tonnes. En 2004, les débarquements de pétoncle atteignaient les 82 milliers de tonnes avant de chuter de presque 30% pour atteindre les 57 milliers de tonnes en 2005. Comme les prix sont demeurés à des niveaux semblables entre 2004 et 2006, la valeur totale des débarquements de pétoncle a augmenté à 88 M$ en 2006, un gain de 5 M$ par rapport à 2005.

Parmi les autres espèces marines commerciales au Canada, on note les hausses importantes, entre 2005 et 2006, de la valeur des débarquements de morue charbonnière (+32 M$), de saumon rouge (+28 M$), de pétoncles géants (+9 M$) ainsi que de la mactre de Stimpson (+7 M$). Les baisses les plus importantes en 2006 sont la crevette nordique (-24 M$), le flétan du Pacifique (-14 M$) et limande à queue jaune (-10 M$).

Le détail de l'évolution du volume, de la valeur et du prix au débarquement des espèces marines principales au Canada entre 2004 et 2006 est présenté à l'annexe II, tableaux 6.1 à 6.3. On retrouve également un portrait des flottilles de pêche principales au Canada à l'annexe I, tableaux 5.1 à 5.6.

3.1.1 Provinces

La pêche commerciale marine est concentrée dans six des dix provinces et trois territoires que compte le Canada. La Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et la Colombie- Britannique sont les trois provinces où la pêche atteint la valeur la plus importante, suivies du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard et du Québec. La Colombie-Britannique et le Nouveau- Brunswick également une importante production aquacole.

En 2006, 26% (284 000 tonnes) du volume total de la pêche commerciale marine au Canada était débarqué en Nouvelle- Écosse, pour un total de 661 M$, soit 34% de valeur de l'ensemble des débarquements au pays. Les principales espèces étaient le homard (57%), le pétoncle (12%), la morue, la merluche et l'aiglefin (8%), ainsi que la crevette (7%). Ce niveau ressemble à celui de 2005, alors que le volume total des débarquements en Nouvelle-Écosse atteignait les 291 000 tonnes pour une valeur de 742 M$, soit 35% de la valeur totale débarquée au Canada.

Graphique 3.2 : Valeur totale au débarquement, pêche commerciale marine, par province, Canada, 2004-2006

Source : MPO, Analyses économiques et statistiques.

À Terre-Neuve-et-Labrador, le volume total des débarquements est demeuré relativement stable par rapport à l'année précédente. Le volume total des débarquements dans cette province a atteint 374 000 tonnes en 2006, pour une augmentation de 5% par rapport à 2005. Par contre, en raison de la baisse des prix du crabe des neiges, leur valeur totale est tombée à 474 M$, une baisse de 8% par rapport 2005. La part de Terre-Neuve-et-Labrador dans l'ensemble des débarquements canadiens est demeurée constante en ne présentant qu'une légère chute de 1% par rapport à l'année précédente, alors que la valeur totale des débarquements est passée de 25% en 2005 à 24% en 2006. Les principales espèces en 2006 ont été la crevette (34%) et le crabe (21%).

Le troisième rang des débarquements au Canada est occupé par la Colombie-Britannique, qui contribuait à 19% de la valeur totale de la pêche en 2006 au pays, pour un total de 360 M$. Le volume total des débarquements en Colombie-Britannique a baissé de 13% à 219 000 tonnes. Les principales espèces débarquées ont été le saumon, la truite et l'éperlan (17%), la limande à queue jaune, le flétan et la sole (15%), ainsi que la crevette (11%).

Le Nouveau-Brunswick et l'Île-du-Prince-Édouard occupent les quatrième et cinquième rangs respectivement. La valeur des débarquements au Nouveau- Brunswick était de 160 M$ en 2006, contre 141 M$ à l'Île-du-Prince-Édouard. Les débarquements effectués dans ces deux provinces représentent 16% de la valeur totale des débarquements au Canada. Le Nouveau- Brunswick a toutefois connu une baisse importante de 23% de la valeur de ses débarquements entre 2005 et 2006, principalement en raison de la baisse de 40% du prix moyen du crabe des neiges. Les valeurs débarquées dont demeurées constantes à l'Île-du-Prince- Édouard, où elles n'ont diminué que de 2%.

Le Québec occupe le sixième rang en ce qui concerne la valeur de la pêche commerciale au Canada. En 2006, 7% de la valeur totale des prises en eaux canadiennes étaient débarquées au Québec, soit 126 M$.

3.1.2 Zones de l'OPANO, Canada Atlantique

Entre 2004 et 2006, le sud du Golfe du Saint-Laurent était la zone de pêche de l'OPANO la plus lucrative en termes de valeur des débarquements au Canada. La présence d'importants stocks de homard et de crabe des neiges explique en partie la valeur élevée de la pêche dans cette zone. Le nord-est de Terre-Neuve et le sud de la plateforme néo-écossaise ont également été des zones très performantes au cours de cette période, contribuant à plus de la moitié de la valeur totale des débarquements d'espèces marines sur la côte atlantique canadienne. En 2006, ces trois zones réunies représentaient 64% du volume des débarquements et 70% de leur valeur totale dans le Canada atlantique.

Source : MPO, Analyses économiques et statistiques.

3.1.3 Mois d'activité au Canada Atlantique

Sur la côte atlantique du Canada, la majorité des débarquements ont lieu entre mai et octobre, ce qui représente 78% des débarquements en 2006. C'est toutefois en mai et en juin que les débarquements atteignent la plus grande valeur principalement en raison des prises de homard, de crevettes et de pétoncles. En 2006, les débarquements au cours de ces deux mois ont atteint une valeur d'environ 598 M$, ce qui équivaut presque à 40% de la valeur totale des débarquements de l'année sur la côte atlantique canadienne.

De façon générale, le volume de poissons débarqués entre les mois d'octobre et mars est relativement moins élevé au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard et au Québec. À Terre-Neuve-et-Labrador, les débarquements sont répartis sur toute l'année, avec une valeur plus élevée durant les mois d'avril à juillet. Le volume des débarquements est uniforme tout au long de l'année en Nouvelle-Écosse, alors que leur valeur est plus élevée entre les mois de mai et juillet, ainsiqu'en décembre.

Source : MPO, Analyses économiques et statistiques.

3.1.4 Engins de pêche

Près de 49% de valeur de la pêche marine au Canada en 2006 provenait d'espèces capturées à l'aide de pièges et de casiers, comme le crabe et le homard. Le chalutage contribuait à 19% du total canadien en termes de valeur des captures, mais à 25% en termes de volume, puisque les prix des espèces pêchées par chalutage, comme les poissons de fond et la crevette, sont typiquement moins élevés que ceux des espèces pêchées au moyen de casier.

Graphique 3.3 : Valeur totale au débarquement selon le type d'engin de pêche, pêche commerciale marine, Canada, 2006

Source : MPO, Analyses économiques et statistiques.

3.1.5 Bateaux

En 2006, on dénombrait 16 550 bateaux « actifs » au Canada, c'est-à-dire des bateaux pour lesquels on avait enregistré un ou plusieurs débarquements d'espèces marines au cours de l'année. Ce nombre a diminué légèrement par rapport à 2005, alors qu'on dénombrait 16 722 bateaux actifs (-1%).

La majorité (91%) de ces bateaux sont des bateaux servant à la pêche côtière, soit d'une longueur de moins de 45 pieds. Les bateaux semi-hauturiers et hauturiers (plus de 45 pieds de long), qui constituaient moins de 10% de tous les bateaux de pêche actifs au Canada en 2006, représentaient toutefois plus de 43% de la valeur de tous les débarquements au pays.

¹Bateaux pour lesquels au moins un débarquement est enregistré durant l'année.
²La somme des lignes peut différer du total parce que la longueur de bateaux peut changé.
Source : MPO, Analyses économiques et statistiques.

Graphique 3.4 : Valeur totale au débarquement selon la longueur du bateau, pêche commerciale marine, Canada, 2006

Source : MPO, Analyses économiques et statistiques.

La valeur moyenne des débarquements par bateau de pêche actif était de 112 068 $ au Canada en 2006, soit 8% de plus que la valeur moyenne en 2005. Parmi les principales espèces commerciales, les débarquements de crevette nordique (Pandalus Borealis) et de flétan du Pacifique affichaient la valeur la plus élevée en 2006, atteignant en moyenne 473 000 $ et 178 000 $ respectivement par bateau. La valeur moyenne des débarquements de homard (75 361 $) et de morue de l'Atlantique (7 615 $) par bateau a diminué considérablement, alors que ces deux flottes représente 80% des bateaux (13 000 bateaux).

¹Il n'existe pas de lien direct entre la valeur des débarquements et les revenus nets par bateau, puisque les coûts d'exploitation varient largement d'une pêche à l'autre.
²Les bateaux peuvent débarquer plus d'une espèce (les catégories ne sont pas mutuellement exclusives).
Source : MPO, Analyses économiques et statistiques.

En 2006, 39% des bateaux de pêche actifs au Canada ont effectué des débarquements dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador (6 404 bateaux). La NouvelleÉcosse arrivait au second rang avec 3 800 bateaux, soit environ 23% du total canadien. Depuis 2005, le nombre de bateaux actifs a diminué en NouvelleÉcosse, au Nouveau-Brunswick et à l'Île-du-PrinceÉdouard, mais il a augmenté dans les trois autres provinces où l'on pratique la pêche.

¹Bateaux pour lesquels au moins un débarquement est enregistré durant l'année.
²Ce rapport concerne également le thon extracôtier et les débarquements réalisés par des coentreprises, ce qui vient ajouter 220, 166 et 124 navires en 2004, 2005 et 2006 respectivement.
³La somme des lignes peut différer du total parce que certains bateaux débarquent dans plus d'une province. Source: MPO, Analyses économiques et statistiques.

3.2 Pêche commerciale d'eau douce

Au Canada, la pêche commerciale en eau douce se pratique principalement dans les lacs Winnipeg, Cedar, Manitoba et Winnipegosis dans la province du Manitoba et dans le Grand lac des Esclaves dans les Territoires du Nord-Ouest. Il s'agit d'une pêche relativement modeste lorsqu'on la compare à la pêche commerciale des espèces marines, puisqu'en 2006, elle ne représentait que 4% de la valeur de la pêche commerciale et 3% du volume total au Canada.

Le volume des débarquements d'espèces d'eau douce est resté stable si on le compare à 2005, alors qu'il a augmenté de 194 tonnes pour s'établir à 32 029 tonnes en 2006. La hausse des prix de certaines espèces a permis d'atteindre une valeur totale des débarquements de 68 M$, soit 1,8 million de dollars (+3%) de plus qu'en 2005.

Les principales espèces d'eau douce qui font l'objet d'une pêche commerciale au Canada sont le doré jaune, la perchaude et le corégone. Les débarquements de ces trois espèces représentaient à eux seuls près de 88% des débarquements totaux d'espèces d'eau douce au Canada en 2006.

Source : MPO, Centre et Arctique, Secteur des politiques.

L'Ontario et le Manitoba sont les deux provinces où la pêche commerciale en eau douce est la plus importante, avec des valeurs au débarquement de 36 M$ et 24 M$ respectivement en 2006. Les débarquements de ces deux provinces représentaient alors 89% de la valeur de l'ensemble des débarquements d'espèces d'eau douce au Canada.

Source : MPO, Centre et Arctique, Secteur des politiques.

3.3 Aquaculture

La production aquacole a atteint une valeur totale de 913 M$ au Canada en 2006, soit près de 198 M$ de plus qu'en 2005 (+28%). Cette valeur élevée est attribuable en grande partie à la hausse importante du prix du saumon, qui est passé de 5,53 $/kg en 2004 à 6,33 $/kg en 2006. La valeur de la production aquacole de moules et huîtres a connu une hausse de 7% et 15% respectivement, alors que la production de truites a diminué de 8%. Pendant ce temps, la valeur de la production de saumons a augmenté de presque 38% en 2006 en raison d'un volume et prix plus élevé. En 2006, la valeur de la production de saumon a dépassé 81% de la valeur de la production aquacole totale au Canada.

¹Les totaux comprennent le restockage.
²Les totaux excluent les données confidentielles.
Source : Statistique Canada, 2008, Statistiques d'aquaculture 2007, N° 23-222-XIF au catalogue.

La Colombie-Britannique continue de dominer la production aquacole canadienne, alors qu'on lui attribue presque la moitié de la production totale au pays. En 2006, Terre-Neuve-et-Labrador présentaient la deuxième production en importance, principalement au niveau du poisson. Les données précises pour le Nouveau- Brunswick et la Nouvelle-Écosse, qui sont arrivés au deuxième et au troisième rangs respectivement en 2005, n'étaient pas disponibles pour 2006.

¹Les totaux pour le Québec comprennent le restockage.
²Les totaux excluent les données confidentielles.
Source : Statistique Canada, 2008, Statistiques d'aquaculture 2007, N° 23-222-XIF au catalogue.