Réglementation dans le Banc-des-Américains

Guy Thibault, Agent des pêches, Pêches et Océans Canada : Ce que j'aime le plus dans le métier d'agent des pêches, c'est vraiment d'aller à la rencontre des gens pour partager la passion commune de la mer et pour concrètement protéger et conserver nos étendues d'eau.

Narrateur : Le Banc-des-Américains est une aire marine protégée conjointe située au large de la pointe gaspésienne. Il bénéficie d'un double statut de protection des gouvernements provincial et fédéral.

Texte à l'écran :

Les refuges marins des coraux et des éponges du golfe Saint-Laurent

Pêches et Océans Canada

Guy Thibault : Le travail des agents des pêches est de protéger et de conserver l'habitat du poisson et les ressources marines. On va également faire la promotion des lois et des règlements, que ce soit auprès des pêcheurs, de certains plaisanciers ou du grand public.

Renée Gagné, Biologiste, Planification et conservation marine, Pêches et Océans Canada : L'aire marine protégée du Banc-des-Américains a trois objectifs de conservation. Le premier est de conserver et de protéger l'habitat benthique, donc l'habitat du fond marin. Le deuxième objectif est de protéger l'habitat pélagique, c'est-à-dire la colonne d'eau ainsi que les espèces fourragères. Les espèces fourragères, ce sont des proies dont s'alimentent certaines espèces de poissons et de baleines.

Le troisième objectif est de favoriser le rétablissement d'espèces en péril telles que la baleine noire, le rorqual bleu ainsi que le rorqual commun.

Pour l'aire marine protégée du Banc-des-Américains, deux zones de gestion ont été établies. La première, la zone un, correspond à la zone centrale. C'est la crête rocheuse. C'est un milieu avec une grande biodiversité et il est très fragile. C'est entre autres pour cette raison que la réglementation y est plus rigoureuse.

Guy Thibault : Dans la zone un, il est interdit d'avoir une pêche commerciale, de mettre au fond des engins qui vont endommager, qui vont racler le fond. Il est également interdit d'ancrer son bateau dans la zone un puisque l'ancre va détériorer l'habitat du poisson.

Renée Gagné : Au niveau de la zone deux, ça correspond aux plaines adjacentes à la crête rocheuse. C'est un secteur qui est considéré un petit peu moins fragile et c'est entre autres pour cette raison que certaines activités vont pouvoir être réalisées si elles ne vont pas à l'encontre des objectifs de conservation.

Guy Thibault : Certaines pêches commerciales peuvent être autorisées dans la zone deux, telles que la pêche à casier, à palangre, ligne à main ou à ligne. Par contre, il est interdit de pêcher les espèces fourragères qui sont les proies de certains mammifères marins. Il est également interdit, que ce soit dans la zone un ou la zone deux, de rejeter des eaux usées.

Texte à l'écran :

Casiers et cages

Palangre

Ligne et ligne à main

Narrateur : Les agents des pêches du ministère de Pêches et Océans Canada sont déployés sur terre, en mer et dans les airs afin d'assurer le respect des règlements fédéraux par tous les usagers du milieu et ainsi préserver son intégrité

Guy Thibault : Afin de faire une surveillance efficace de la zone de protection marine, on va utiliser le système de suivi des navires. C'est un système électronique qui nous permet de suivre en temps réel les déplacements des pêcheurs dans la zone de protection marine.

Lorsque nous découvrons qu'il y a un engin de pêche illégal, on va le saisir, l'identifier et faire les suivis nécessaires avec les pêcheurs.

Dans le cas où il y a une infraction, une poursuite pourrait être entamée.

En tant qu'agents des pêches, il est de notre devoir de protéger et de conserver cette biodiversité si fragile à l'intérieur du Banc-des-Américains.

Mais il est également de notre devoir de collaborer avec les pêcheurs, les Premières Nations, les plaisanciers, le public, les compagnies d'excursion en mer.

C'est notre synergie qui fait en sorte que nous nous assurons d'une pêche durable pour nos générations futures.