Document de mobilisation au sujet de la stratégie de l’économie bleue
Positionner l’économie bleue du Canada sur la voie de la croissance et de la réussite
Introduction Axer sur la croissance et la prospérité Positionner le Canada Renforcer les secteurs océaniques Grandes questions
Mobilisation fermée : cette mobilisation s'est déroulée du 8 février au 15 juin 2021.
Sujets
Positionner l’économie bleue du Canada sur la voie de la croissance et de la réussite
L’économie bleue du Canada est complexe. Elle est composée de différents secteurs et d’intérêts divergents, qui sont tous influencés par les dynamiques de marché changeantes. La relation entre les secteurs océaniques, les divers ordres de gouvernement, l’évolution des exigences en matière d’accès au marché et les accords et engagements internationaux complique davantage la situation.
Pour positionner les secteurs océaniques du Canada sur la voie de la croissance et de la réussite, il faut tenir compte d’un certain nombre de questions transversales :
- l’environnement naturel
- l’innovation
- le financement
- la science et les données
- l’accès au marché
- l’environnement commercial
- le cadre réglementaire
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Cela souligne la nécessité pour le Canada de se doter d’une stratégie unique et globale pour orienter ses investissements et ses politiques vers un objectif unique et clair, celui d’une économie bleue forte et durable.
La présente section du document de mobilisation examine ces sept questions en détail, en cernant les défis pertinents et en suggérant des façons potentielles d’utiliser une stratégie relative à l’économie bleue pour les relever. Nous vous encourageons à examiner les questions de discussion posées à la fin de chaque section.
Environnement naturel : Renforcer la durabilité de l’environnement des océans et la résilience des régions côtières face aux changements climatiques
L’économie bleue du Canada et sa croissance future dépendent de l’utilisation et de la gestion durables de nos ressources océaniques. Un océan en bonne santé génère des avantages économiques et sociaux. En même temps, elle remplit des fonctions vitales comme la séquestration du carbone et la régulation du climat.
La santé des océans du monde se dégrade suite à la surexploitation, la pollution et les changements climatiques. Les Nations Unies ont proclamé la décennie 2021-2030 Décennie des sciences océaniques au service du développement durable, pour appuyer les efforts visant à inverser le déclin de la santé des océans et à créer de meilleures conditions pour le développement durable des océans.
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Le changement climatique, plus précisément, a des répercussions importantes sur l’économie océanique mondiale et la résilience des régions côtières dans le monde entier. L’économie bleue du Canada et les collectivités côtières autochtones et non autochtones ne sont pas à l’abri de ces conséquences. La pêche de capture, l’aquaculture et le tourisme côtier sont également vulnérables.
Le gouvernement a pris des mesures importantes pour maintenir les océans du Canada en bonne santé et pour aider les industries océaniques à s’adapter aux effets des changements climatiques. Le Plan de protection des océans doté d’un budget de 1,5 milliard de dollars, la Loi sur les pêches modernisée, les nouvelles zones marines protégées et notre engagement à protéger 25 % de nos océans d’ici 2025 tout en s’efforçant d’en protéger 30 % d’ici 2030, en sont quelques exemples. Le gouvernement travaille également en étroite collaboration avec les collectivités autochtones des trois côtes pour soutenir la restauration des habitats côtiers, protéger les environnements marins et améliorer la sécurité maritime. Des mesures supplémentaires, telles que les activités de planification spatiale marine, nous aideront également à équilibrer les activités humaines et les efforts de conservation dans nos espaces océaniques.
En outre, le gouvernement a élaboré une comptabilité des océans pour nous aider à mieux comprendre la valeur totale des océans pour notre société. La comptabilité des océans renfermera des données environnementales, sociales et économiques liées aux océans recueillies de façon exhaustive afin que nous puissions déterminer si les investissements dans nos océans créent de la richesse océanique pour les générations futures.
Ces mesures nationales aident le Canada à respecter ses engagements internationaux en matière de santé des océans, notamment le Plan d’action de Charlevoix pour la santé des océans et des mers et des collectivités côtières résilientes, la Charte sur les plastiques dans les océans et les objectifs de développement durable. Nous faisons également preuve de leadership en ce qui concerne l’utilisation durable des ressources marines, notamment lors des discussions des organisations régionales de gestion des pêches sur l’importance de la pêche en haute mer durable.
Défis
- Certaines pêches de capture au Canada sont très vulnérables à la variabilité du climat, ce qui crée une incertitude pour les industries et les organismes de réglementation.
- Les collectivités côtières autochtones et non autochtones dépendent souvent d’un éventail limité d’activités économiques, ce qui les rend vulnérables aux effets des changements climatiques liés à la mer.
- Le changement climatique a des répercussions sur les infrastructures côtières (p. ex. les ondes de tempête, l’élévation du niveau de la mer), et les régions comme l’Arctique seront probablement touchées de manière disproportionnée.
- La plupart des problèmes liés à la protection et à la durabilité des océans sont transfrontaliers (p. ex. les plastiques dans les océans, le changement climatique, l’acidification des océans et la pêche illégale, non déclarée et non réglementée) et nécessitent une coopération internationale à grande échelle pour être résolus.
Grâce à une stratégie de l’économie bleue, on pourrait
- Soutenir les sciences de la mer pour mieux comprendre les effets des changements climatiques sur les pêches canadiennes, les collectivités côtières autochtones et non autochtones et l’économie bleue en général.
- Soutenir les sciences de la mer afin de mieux comprendre comment la protection de l’environnement marin pourrait contribuer à atténuer les effets des changements climatiques (c.-à-d. explorer le potentiel du carbone bleu).
- Chercher des moyens de travailler avec les industries océaniques du Canada afin de déterminer comment elles peuvent travailler en partenariat, et offrir des solutions pour améliorer la santé des océans.
- Déterminer des moyens de soutenir les industries océaniques en vue de la diversification ou de la transition économique, ainsi que pour l’adaptation aux changements climatiques.
- Examiner comment des solutions fondées sur la nature ou des solutions d’ingénierie hybrides peuvent être utilisées pour améliorer la protection des côtes.
- Continuer à travailler en collaboration dans le cadre des forums internationaux pour traiter les questions transfrontalières.
- Soutenir la mise en œuvre d’initiatives visant à atténuer les répercussions des activités terrestres et d’extraction sur les écosystèmes côtiers.
- Permettre de déterminer de nouvelles aires de conservation et de protection des océans, nécessaires pour soutenir la santé et la durabilité des océans.
Questions de discussion
Quels sont les moyens efficaces d’accroître la durabilité de l’environnement dans les océans?
Le gouvernement a-t-il la possibilité de travailler avec les collectivités et les organisations autochtones, le secteur privé et les organisations à but non lucratif pour soutenir la santé des océans et l’adaptation aux changements climatiques?
Quelles mesures peuvent être prises pour améliorer la résilience des côtes et quels rôles les partenaires industriels peuvent-ils jouer dans ces efforts?
Quels types de renseignements et de services sont nécessaires pour soutenir la prise de décisions et l’adaptation?
Comment la Décennie des sciences océaniques au service du développement durable des Nations Unies pourrait-elle être utilisée pour éclairer l’élaboration de la Stratégie de l’économie bleue?
Innovation : Réduire les obstacles à l’innovation et favoriser la modernisation des entreprises.
L’innovation océanique est un moteur important de la croissance économique, et elle assure de nombreux emplois bien rémunérés dans l’ensemble du Canada. Les récentes découvertes scientifiques et le développement de technologies de pointe augmentent l’efficacité et la productivité dans tous les secteurs océaniques. Parallèlement, les innovations modifient les modèles opérationnels des industries océaniques et favorisent l’utilisation durable des ressources.
Les innovations scientifiques et technologiques jouent un rôle clé dans la croissance de notre économie bleue. Des investissements privés et publics stratégiques et bien harmonisés dans l’innovation peuvent aider le Canada à devenir un chef de file mondial en recherche et en développement technologique océaniques. En soutenant un environnement commercial qui permet aux jeunes entreprises océaniques de développer, mettre à l’essai et commercialiser avec succès leurs innovations, il est également possible de nous rapprocher des objectifs de croissance et de durabilité de notre économie bleue.
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Au cours des dernières années, le gouvernement a lancé plusieurs programmes de soutien à l’innovation océanique. Parmi ces programmes, citons le Fonds des pêches du Canada, qui aide les entreprises océaniques à moderniser leurs activités pour être plus compétitives et productives. Nous soutenons également le travail de la Supergrappe de l’économie océanique et d’autres centres d’innovation océanique au Canada.
Le gouvernement continuera à chercher des moyens de soutenir l’innovation océanique, en particulier les outils et les avancées qui peuvent être utilisés dans plusieurs industries océaniques ou qui sont susceptibles d’accroître le potentiel commercial et la portée commerciale. Cela comprend le renforcement des liens entre le monde universitaire et l’industrie, ainsi que le lien entre les jeunes entreprises, les petites et moyennes entreprises, les partenaires autochtones et les entreprises d’attache, afin de mieux comprendre les besoins et les technologies de l’industrie.
Défis
- L’innovation océanique est comparativement plus coûteuse que l’innovation terrestre, et les risques connexes ainsi que la méconnaissance générale de l’innovation océanique ont tendance à freiner les investissements du secteur privé.
- Le Canada dispose d’une forte capacité institutionnelle de recherche et développement, mais les concepteurs de technologies ne sont pas toujours en phase avec les besoins de l’industrie, ce qui crée souvent des difficultés de commercialisation.
- L’industrie n’a pas accès à des travailleurs talentueux et qualifiés pour mener des activités de recherche et de développement de technologies de pointe.
Grâce à une stratégie de l’économie bleue, on pourrait
- Chercher des moyens de mieux harmoniser les programmes fédéraux de soutien de l’innovation océanique, notamment ceux destinés aux jeunes entreprises et aux petites et moyennes entreprises.
- Chercher comment réduire les risques liés aux investissements de « validation de principe » de démarrage faits par les utilisateurs de technologies océaniques.
- Favoriser une collaboration plus étroite entre les fournisseurs de technologies (p. ex. les universités et les instituts de recherche) et les utilisateurs de technologies (p. ex. les acteurs de l’industrie océanique, les responsables d’activités océaniques financées par l’État) afin de développer des technologies de pointe et de créer le bassin de talents en recherche.
Questions de discussion
Comment mieux soutenir la commercialisation de l’innovation océanique au Canada?
Comment aider à accroître la coopération entre les entreprises d’attache et les innovateurs océaniques?
Qu’est-ce qui aiderait les collectivités et les entreprises autochtones à accroître leur participation à l’innovation océanique?
Quels sont les principaux atouts du Canada en matière d’innovation océanique et comment peut-on mettre à profit ces atouts dans le cadre des programmes gouvernementaux pour favoriser la croissance et la durabilité du secteur océanique?
Comment mieux faire connaître les nouvelles découvertes en science océanique et les nouvelles réalisations en matière de développement technologique dans les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens afin d’encourager leur commercialisation?
Finances : Réduire les risques liés aux investissements et améliorer l’accès au financement du secteur privé
Le financement bleu fait référence aux investissements privés et publics dans des projets qui aident à restaurer et à protéger le milieu océanique, tout en soutenant les activités économiques océaniques durables. Son but est de financer (ou de soutenir en améliorant l’accessibilité à l’assurance) des projets océaniques qui sont fondés sur la durabilité et la croissance.
Le financement bleu peut orienter les investissements gouvernementaux ciblés dans les secteurs océaniques. Il peut également apporter certitude et clarté au secteur financier afin d’accroître le niveau d’investissements dans les possibilités de l’économie bleue.
Les investissements réalisés dans le cadre du financement bleu pourraient soutenir un large éventail de projets et d’initiatives liés aux océans au Canada, tels que l’aquaculture durable et la culture océanique régénératrice, la biotechnologie marine, les systèmes de propulsion de remplacement, l’écotourisme, la décarbonisation du transport maritime, la restauration des écosystèmes océaniques et la séquestration de carbone (p. ex. le carbone bleu). Cela contribuerait au développement de notre économie bleue durable et nous aiderait à remplir nos engagements internationaux, comme l’objectif de développement durable « Vie aquatique » du Programme des Nations unies pour le développement.
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En réduisant les risques liés aux investissements et en attirant des capitaux supplémentaires du secteur privé dans le cadre d’un modèle de financement bleu, il est possible de faire progresser les activités océaniques. Toutefois, il faudrait d’abord adopter un cadre réglementaire et de reddition de comptes transparent pour les institutions financières et les entreprises océaniques afin d’orienter et de faciliter les futurs investissements du secteur privé.
Défis
- Le secteur financier canadien est moins familier avec le concept de financement bleu et hésitera peut-être à investir dans des projets océaniques novateurs.
- Un degré de scepticisme concernant les avantages réels en matière d’environnement et de durabilité des projets océaniques soutenus par le financement bleu.
- Les projets océaniques sont souvent fragmentés et ne peuvent donc pas atteindre le niveau recherché par les banques et les entreprises d’investissement.
- Les projets de conservation n’offrent pas tous un flux constant de revenus ou même qu’ils n’ont pas de potentiel de rendement des investissements, ce qui complique les activités visant à attirer les investisseurs du secteur privé.
Grâce à une stratégie de l’économie bleue, on pourrait
- Déterminer les mesures nécessaires pour faciliter la création d’un environnement propice au financement bleu.
- Travailler avec le secteur financier pour élaborer des outils de financement bleu, qui pourraient aider à réduire les risques liés aux investissements du secteur privé dans des projets innovants et liés à la conservation, et dans de jeunes entreprises océaniques, y compris les investissements dans les collectivités autochtones.
- Soutenir le secteur financier dans l’élaboration et l’adoption de principes de financement bleu et d’exigences en matière de reddition de comptes, afin d’accroître la transparence et les investissements du secteur privé dans des projets océaniques durables.
- Promouvoir une « littéracie océanique » et une sensibilisation au sein du secteur financier et auprès des investisseurs privés.
Questions de discussion
Comment les récents travaux du Canada sur le financement vert peuvent-ils être mis à profit pour faire progresser le financement bleu?
Comment le Canada peut-il utiliser son solide secteur financier pour soutenir les projets d’économie bleue ainsi que le développement et l’évolution des technologies de pointe?
Quelles activités pourraient être entreprises au Canada pour aider à réduire les risques liés aux investissements du secteur privé dans des projets océaniques innovants, durables et liés à la conservation, y compris dans les collectivités autochtones?
Science et données : Faire progresser l’observation des océans et la collecte de données et soutenir la recherche scientifique de classe mondiale
Les données recueillies grâce à des observations, à des mesures et à des prévisions océaniques soutenues permettent la réalisation de la majorité de nos activités économiques. Les données et autres renseignements recueillis nous aident également à comprendre les répercussions des pratiques économiques. Les renseignements fournis par les données éclairent les mesures législatives visant à réglementer l’utilisation des océans et à protéger l’environnement océanique. Ils permettent également de mener des opérations en mer plus efficaces et plus sûres.
Le Canada est devenu un chef de file dans le domaine de l’observation des océans et dispose d’atouts considérables en matière de recherche, tant au gouvernement que dans les programmes universitaires.
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Par exemple, le Système intégré d’observation des océans du Canada, SmartAtlantic, Ocean Networks Canada et la Mission de la constellation RADARSAT recueillent, analysent et gèrent des données océaniques à l’appui de la prise de décisions fondées sur des preuves en matière de gestion des océans, d’atténuation des catastrophes, de ressources halieutiques et de protection de l’environnement. Ils fournissent également des données essentielles permettant à l’industrie de mener des activités de manière plus sûre et plus efficace.
Par ailleurs, le Réseau canadien pour la santé des océans du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie examine les caractéristiques des écosystèmes qui définissent la capacité de nos océans à se rétablir ou à répondre aux stratégies de gestion, comme les réseaux de conservation, les fermetures spatiales et la restauration. Ces recherches visent également à comprendre et à quantifier la modification de la biodiversité marine et des fonctions des écosystèmes découlant des principaux agents de stress, y compris les répercussions cumulatives dans les environnements à utilisation élevée.
L’observation et la modélisation des océans ainsi que la collecte de données peuvent encore croître et se développer. Grâce à l’expertise actuelle du Canada, par exemple, il est possible d’être un chef de file mondial du développement de nouvelles technologies de surveillance et de suivi avancés des espaces océaniques, y compris des technologies spatiales. Nous pourrions également apporter clarté et certitude et faciliter la discussion sur le champ de compétence, l’autorité administrative et les ressources naturelles. Il s’agit notamment de cartographier et d’interpréter selon des normes modernes plus de 90 % du plancher océanique et de la subsurface du Canada afin de combler les lacunes en matière de connaissance du potentiel de ressources et des risques pour le développement.
Défis
- Nos connaissances sont encore lacunaires en ce qui a trait à l’évolution des océans du Canada.
- Les nouvelles technologies d’observation des océans nécessitent des flux de données accrus, ce qui augmente la demande en infrastructures de calcul et empêche la transmission de données en temps quasi réel.
- La prise de décisions guidée par les données dépend de l’accessibilité en temps opportun des données et des renseignements sous la forme de produits et de services facilement utilisables.
Grâce à une stratégie de l’économie bleue, on pourrait
- Examiner comment combler les lacunes en matière d’informations, de recherches et de données océaniques fondamentales, y compris la science des écosystèmes, la science du changement climatique, les connaissances traditionnelles, les géosciences et la surveillance, la collecte et l’archivage des données océaniques.
- Améliorer la coordination et l’intégration des diverses sources de flux de données (p. ex. satellites, aéroportées et in situ) afin de produire des produits de données de grande valeur.
- Chercher des moyens de faire progresser l’élaboration de services et de produits pour la prise de décisions et mettre les données et informations océanographiques à la disposition d’un plus grand nombre de Canadiens et de Canadiennes.
- Soutenir les industries océaniques, telles que l’aquaculture et le transport maritime, et libérer le potentiel des secteurs énergétique et minier en mer grâce à une meilleure cartographie des fonds marins du Canada.
- Accroître la clarté et la certitude concernant le champ de compétence et la propriété des ressources naturelles en établissant un registre de propriété maritime en zone hauturière.
- Renforcer les liens entre le gouvernement, les groupes autochtones, les universités et le secteur privé pour harmoniser les priorités de recherche et améliorer la mise en commun des données avec les partenaires et les intervenants océaniques afin de permettre un développement plus efficace de nouvelles technologies et solutions.
Questions de discussion
Comment le gouvernement peut-il accroître l’accessibilité des observations et de la cartographie des océans pour les Canadiens et Canadiennes? Comment un meilleur accès aux données pourrait-il soutenir l’innovation, la croissance économique et la recherche scientifique de pointe?
Quelles sont les lacunes en matière de données et de connaissances qui doivent être comblées pour favoriser une meilleure prise de décisions concernant les océans?
Quels sont les services et produits d’observation des océans nécessaires pour soutenir la prise de décisions?
Comment le Canada peut-il améliorer son infrastructure de données fracturée pour obtenir et communiquer des données sur les trois océans? Comment pouvons-nous rendre cette infrastructure plus durable et plus accessible?
Comment le secteur privé, les groupes autochtones et les organisations à but non lucratif peuvent-ils participer davantage à l’amélioration de l’observation des océans et de la collecte de données?
Accès au marché : Améliorer l’accès aux marchés étrangers et attirer de nouveaux investissements directs étrangers
Le commerce et l’investissement sont les principaux moteurs de l’économie canadienne. La croissance et la prospérité actuelles et futures de l’économie bleue dépendront de l’ouverture des marchés mondiaux et d’un environnement commercial et d’investissement stable, prévisible et transparent.
Le gouvernement travaille de façon multilatérale et bilatérale avec de nombreux pays pour promouvoir et défendre les intérêts canadiens, notamment en favorisant le commerce et en assurant l’accès au marché de nos biens et services. Les provinces et territoires soutiennent également les entreprises grâce à leur rôle dans le développement des marchés et des marques et dans l’attraction des investissements étrangers directs.
Le Canada utilise un certain nombre de programmes et d’outils pour aider les entreprises à croître et à exporter leurs biens et services, y compris les services aux investisseurs étrangers. Dans le cadre des initiatives et des investissements récents, on s’est appuyé sur le succès de ces programmes et outils pour faciliter un taux de croissance des exportations plus élevé et attirer davantage d’investissements étrangers directs.
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Cette démarche consiste notamment à aider les entreprises canadiennes à diversifier leurs exportations pour tirer parti de nouveaux accords commerciaux, tels que l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.
Une stratégie relative à l’économie bleue fournirait une toile de fond sur laquelle le gouvernement pourrait travailler pour stimuler la croissance des exportations du secteur océanique et attirer des investissements, y compris les investissements dans les technologies et pratiques vertes. Avant la pandémie, le rendement global du Canada relatif à l’attraction des investissements étrangers directs était très élevé, et nous avons connu des baisses plus faibles de ces investissements, soit 32 % par rapport au total mondial de 49 %.
Les mesures de confinement visant à limiter la propagation de la COVID-19 ont touché tous les aspects du commerce international. À la fin septembre 2020, les importations et les exportations cumulatives de l’année étaient inférieures de 13 % et 14 % respectivement par rapport à la même période en 2019Note de bas de page 5. Les tarifs actualisés de transport aérien de fret et les pénuries de capacité encouragent certains expéditeurs à se tourner vers le fret maritime ou à répartir les expéditions de la chaîne d’approvisionnement entre les palettes maritimes et aériennesNote de bas de page 6. Cette situation indique également que les investissements dans le transport maritime peuvent être essentiels pour assurer des itinéraires commerciaux solides.
Au fur et à mesure que l’économie se rétablira de la COVID-19, il sera important pour le Canada d’attirer des investissements étrangers directs, de revitaliser ses marchés traditionnels, de chercher de nouveaux marchés et d’étendre sa présence sur le marché intérieur.
Défis
- La menace du protectionnisme dans certains pays favorise les entreprises nationales et entrave l’accès au marché de la concurrence étrangère.
- La pandémie a mis en évidence la vulnérabilité de certaines chaînes d’approvisionnement mondiales qui pourraient être réorientées dans une optique plus régionale.
- Le déclin mondial des investissements directs étrangers alors que les entreprises essayent de soutenir les activités nationales.
- La consommation intérieure de fruits de mer d’origine canadienne est faible par rapport à celle des fruits de mer importés.
- Certains secteurs de l’industrie océanique, tels que la technologie océanique, ont de la difficulté à établir des relations avec de nouveaux clients et à effectuer des activités commerciales qui nécessitent une démonstration de produit en raison des restrictions de voyage actuelles.
- La COVID-19 a provoqué des désorganisations majeures du marché, et la reprise économique pourrait être plus longue que prévu, ce qui continuerait à nuire à nos industries d’exportation.
- La nécessité pour l’industrie de pivoter pour se remettre des répercussions de la COVID-19 tout en adoptant simultanément des pratiques commerciales qui tiennent compte des objectifs de développement durable et de conservation.
Grâce à une stratégie de l’économie bleue, on pourrait
- Trouver de nouveaux marchés présentant le plus grand potentiel de croissance à court, moyen et long terme.
- Inciter l’industrie à trouver des possibilités de programmes nouveaux ou élargis pour améliorer l’accès aux marchés internationaux
- Examiner la possibilité de créer une marque canadienne d’économie bleue durable pour favoriser l’accès à de nouveaux marchés et accroître la compétitivité de nos industries océaniques.
- Examiner les possibilités d’accroître la consommation intérieure de fruits de mer d’origine canadienne.
- En collaboration avec les provinces et territoires, examiner comment promouvoir et améliorer le climat d’investissement afin d’accroître les investissements du secteur privé, y compris les investissements étrangers directs, dans nos industries d’économie bleue.
- Positionner le Canada pour qu’il devienne un chef de file mondial de l’économie bleue en renforçant les liens avec les partenaires mondiaux et en augmentant les échanges commerciaux liés à l’océan.
Questions de discussion
Quels sont les obstacles réglementaires ou législatifs qui dissuadent le secteur privé d’investir dans les industries océaniques du Canada ou ces dernières d’investir, y compris les investissements étrangers directs?
Que faudrait-il faire pour améliorer l’accès aux marchés nouveaux et actuels et la compétitivité au sein de ceux-ci?
Comment créer un meilleur climat d’investissement pour attirer de nouvelles entreprises océaniques au Canada et accroître les investissements intérieurs du secteur privé national?
Le contexte commercial : Renforcer la résilience et la compétitivité à long terme des entreprises
La résilience et la compétitivité des entreprises sont essentielles pour garantir une économie forte qui fournit des emplois bien rémunérés dans l’ensemble du pays. Le gouvernement peut soutenir nos entreprises océaniques en créant un contexte commercial qui favorise les activités commerciales durables, améliore la résilience des entreprises et stimule la compétitivité. Nous investissons déjà dans des infrastructures clés, comme l’Internet haute vitesse dans les régions côtières et rurales, et aidons les entreprises à moderniser leurs activités en adoptant des technologies de pointe.
La pandémie a mis à l’épreuve la résilience de nos industries océaniques. Certaines entreprises ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation pour surmonter les difficultés, notamment en convertissant leurs activités pour répondre à la demande de nouveaux produits et services. Néanmoins, la pandémie a mis en évidence les domaines dans lesquels le Canada doit renforcer sa résilience et sa compétitivité. Parmi ces domaines, citons les infrastructures (p. ex. les ports et les ports pour petits bateaux) et l’amélioration de l’accès aux prêts et aux capitaux propres.
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La résilience et la compétitivité à long terme de nos entreprises océaniques seront également influencées par les tendances qui ont un effet sur l’économie mondiale. La population mondiale croissante, la perturbation potentielle des chaînes d’approvisionnement mondiales, l’innovation, le changement climatique et l’accent mis sur la durabilité de l’environnement sont susceptibles d’avoir des répercussions profondes sur les futurs modèles commerciaux et marchés mondiaux.
Défis
- Les chaînes d’approvisionnement et les perturbations commerciales ont des répercussions disproportionnées sur les secteurs axés sur les exportations, en particulier les secteurs qui produisent des biens périssables (p. ex. le poisson et les fruits de mer).
- Les entreprises du milieu océanique n’ont souvent pas accès aux prêts et aux capitaux propres.
- Le retard dans l’adoption des technologies dans les secteurs océaniques est susceptible de nuire à la productivité et à la compétitivité.
- La concrétisation des investissements clés dans les infrastructures des régions côtières est longue et coûteuse.
- Les collectivités et les entreprises océaniques des régions côtières et éloignées n’ont souvent pas accès à l’Internet haute vitesse, ce qui peut entraver leur résilience et empêcher leur croissance.
Grâce à une stratégie de l’économie bleue, on pourrait
- Examiner comment réduire le risque commercial lié aux répercussions de futurs événements imprévus sur les secteurs océaniques.
- Soutenir les initiatives gouvernementales en cours visant à brancher les collectivités côtières et éloignées à l’Internet haute vitesse.
- Favoriser une plus grande stabilité opérationnelle et un meilleur soutien pour les secteurs dont les projets sont plus coûteux et plus risqués (p. ex. l’exploitation pétrolière et gazière extracôtière, l’énergie marine renouvelable).
- Promouvoir un accès accru des jeunes entreprises et des petites entreprises océaniques aux programmes d’innovation du gouvernement.
- Chercher des moyens d’aider les secteurs océaniques à moderniser, à renforcer et à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement et à accéder à de nouveaux marchés.
- Promouvoir et soutenir l’adoption de technologies de pointe qui permettent d’accroître la compétitivité à long terme.
Questions de discussion
Quelle assistance pourrait aider les secteurs océaniques à supporter les chocs externes et à se remettre plus rapidement de leurs répercussions?
Quels sont les obstacles qui empêchent l'adoption d'une technologie avancée? Qu'est-ce qui aiderait le secteur à être mieux à même d'adopter cette technologie?
Que signifie la résilience pour votre secteur? À quoi ressemble la compétitivité pour votre secteur à long terme? Qu'est-ce qui est nécessaire pour aider à atteindre ces objectifs?
Le contexte réglementaire : Mettre en place des cadres solides et souples pour soutenir une croissance économique océanique durable
Les entreprises océaniques canadiennes ont besoin d’un environnement opérationnel concurrentiel et prévisible pour pouvoir prospérer, innover et se développer. Les systèmes de réglementation doivent être souples, transparents et adaptés aux besoins des entreprises et de l’environnement naturel. Ces cadres doivent également pouvoir être adaptés aux changements technologiques.
Les industries océaniques d’aujourd’hui sont assujetties à la planification de la gestion des océans et à un certain nombre de cadres réglementaires propres à l’industrie. Elles ont pour but de permettre le développement et l’innovation et d’obtenir la confiance des investisseurs à long terme, tout en assurant la protection de l’environnement.
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Par exemple, le Canada a modernisé sa Loi sur les pêches afin de fournir aux pêcheurs plus de précisions sur leur environnement de travail tout en améliorant la protection de l’écosystème des poissons et de l’habitat du poisson. Nous invitons également les Canadiens et Canadiennes à participer à l’élaboration d’une nouvelle Loi sur l’aquaculture afin d’apporter à l’industrie plus de précisions sur son fonctionnement, d’améliorer la protection de l’environnement et de favoriser une croissance durable.
La planification stratégique dans nos espaces océaniques peut aller de pair avec des cadres réglementaires pour accroître les investissements dans les secteurs océaniques du Canada. La planification spatiale marine, par exemple, est un outil reconnu à l’échelle internationale qui permet de soutenir la prise de décisions en matière d’utilisation durable. Plus précisément, la planification spatiale marine rassemble les pouvoirs décisionnels concernés pour concevoir en collaboration un plan intégré qui guidera l’utilisation et la gestion des espaces marins afin de réaliser un éventail complet d’objectifs écologiques, économiques et sociaux.
Les plans spatiaux marins ne sont pas destinés à remplacer les cadres réglementaires actuels propres à l’industrie. Ils déterminent plutôt les aires de conservation et des aires propices aux activités industrielles, y compris à diverses périodes. Les plans spatiaux marins, ainsi que les mécanismes de gouvernance et les données utilisées pour soutenir leur élaboration, peuvent également être utilisés pour éclairer et harmoniser les décisions relatives aux futurs grands projets dans ces domaines.
Les efforts du Canada en matière de planification spatiale marine sur la côte nord du Pacifique, sur le plateau néo-écossais de la baie de Fundy, sur les plateaux de Terre-Neuve-et-Labrador et dans le golfe du Saint-Laurent sont conçus en fonction de ces objectifs.
Défis
- Les vastes espaces océaniques du Canada créent des défis relativement à la planification générale et à l’intégration des données scientifiques et socioéconomiques et des connaissances traditionnelles liées aux océans.
- Les activités de gestion intégrée des océans, telles que la planification spatiale marine, peuvent demander du temps avant de produire des résultats et une valeur démontrables.
- La réglementation est conçue pour soutenir les technologies actuelles, mais elle doit être suffisamment souple pour être appliquée au fur et à mesure que les technologies innovantes évoluent.
Grâce à une stratégie de l’économie bleue, on pourrait
- Examiner les façons de combler les principales lacunes en matière de science, de données et de connaissances traditionnelles océaniques pour faciliter les processus de planification spatiale marine et une gamme d’activités de conservation.
- Examiner les possibilités pour les collectivités autochtones et côtières de participer aux travaux de planification, de surveillance et de gestion ou à d’autres types de travaux de conservation (c.-à-d. des projets de restauration).
- Décrire une série d’options (p. ex. politiques ou législatives) pour améliorer la mise en œuvre de la gestion intégrée des océans ou de la planification spatiale marine au Canada, afin que ces processus soutiennent plus efficacement un éventail complet d’objectifs environnementaux, économiques et sociaux.
- Examiner le rôle de la réglementation en tant que moteur de l’innovation océanique et cibler les principaux obstacles réglementaires et administratifs à la croissance dans des domaines tels que la technologie océanique et l’énergie marine renouvelable.
- Faciliter l’élaboration d’une réglementation souple qui répondrait aux préoccupations des industries océaniques orientées vers l’avenir, de l’aquaculture extracôtière et de la biotechnologie marine.
Questions de discussion
Comment la réglementation ou d’autres obstacles entravent-ils la croissance des entreprises dans les espaces océaniques du Canada?
Comment les cadres réglementaires peuvent-ils être harmonisés avec les efforts de gestion intégrée des océans ou de planification spatiale marine? Existe-t-il des pratiques exemplaires, tant au pays qu’à l’étranger, qui pourraient être utilisées pour orienter l’approche du Canada?
Comment le principe de précaution peut-il guider l’élaboration de règlements pour les industries océaniques orientées vers l’avenir?
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