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R et D en aquaculture au Canada de 2007

Mollusques et crustacés

Étude visant à établir un équilibre entre la densité de charge en mollusques et la disponibilité des ressources alimentaires

Dispositifs de surveillance à faible coût en voie d’élaboration

Les réseaux de surveillance recueillent les données nécessaires pour mettre au point les prototypes à faible coût.

Il n’est dans l’intérêt de personne de tenir des fermes conchylicoles qui entraînent l’épuisement des ressources alimentaires dans les baies des côtes canadiennes, mais l’achat de tout l’équipement de surveillance très sensible nécessaire pour évaluer les bonnes quantités de biomasse afin d’assurer un équilibre avec les ressources naturelles d’une zone donnée est une option dispendieuse.

« L’optimisation du rendement dépend de l’équilibre entre la densité de charge en mollusques et la disponibilité des ressources alimentaires, a déclaré M. John Cullen, professeur d’océanographie et directeur du Centre for Environmental Observation Technology and Research de l’Université Dalhousie (Dalhousie U.) en Nouvelle-Écosse.

« Un nombre trop élevé de mollusques par acre entraînerait l’épuisement des ressources alimentaires et la croissance des mollusques serait faible, tandis qu’un nombre trop peu élevé de mollusques ferait en sorte que les récoltes seraient inférieures aux valeurs optimales possibles. »

Ainsi, M. Diego Ibarra, étudiant au doctorat sous la supervision de M. Cullen, travaille à l’élaboration de systèmes de mesure rentables et suffisamment exacts pour aider les éleveurs à déterminer les niveaux de biomasse appropriés à leurs différents sites d’élevage.

Selon M. Cullen, M. Ibarra est le chercheur principal du projet et il effectue donc la plupart des travaux. M. Ibarra s’est montré intéressé à élaborer des dispositifs peu dispendieux pour l’industrie en se basant sur des dispositifs de plus haute technicité mis au point par M. Cullen et d’autres spécialistes dans le cadre d’études océanographiques antérieures menées près de fermes conchylicoles.

M. Cullen a affirmé que certains des travaux axés sur des systèmes de surveillance et d’observation de haute technicité et de grande taille se poursuivent, en partie pour aider M. Ibarra dans ses recherches. Toujours selon M. Cullen, l’Université Dalhousie possède maintenant un « observatoire en mer » constitué d’une série de bouées dans le havre Ship (N.-É.).

L’observatoire est un ensemble de quatre bouées dotées de dispositifs de mesure automatiques qui recueillent des données sur les caractéristiques optiques, météorologiques et océanographiques de l’eau, certaines de ces données étant transmises directement dans des bases de données à l’Université Dalhousie aux fins de consultation et d’archivage.

MM. Cullen et Ibarra surveillent particulièrement la clarté et la couleur de l’eau dans la couche superficielle (premiers mètres) de l’océan, directement autour des radeaux de moules.

M. Cullen a mentionné que les travaux permettront aux chercheurs de faire leurs propres estimations des concentrations de populations de phytoplancton et d’autres substances présentes dans l’eau, telles les sédiments à proximité des cages d’élevage, ce qui permettra en outre aux participants de calculer la quantité de phytoplancton microscopique absorbée par les mollusques d’élevage.

Diego Ibarra déploie un réseau de surveillance.

« Il s’agit en fait d’une nouvelle méthode automatisée pour obtenir des données sur les propriétés de l’eau de manière presque continue », a souligné M. Cullen, en prenant soin d’ajouter que des échantillons d’eau sont prélevés pour vérifier l’exactitude des capteurs et des données.

« Les instruments sur les bouées nous donnent des mesures très détaillées des propriétés optiques de l’eau, et nous comparons ces données aux résultats obtenus simultanément par le personnel chargé de l’échantillonnage de l’eau, a indiqué M. Cullen.

« Nous utilisons ces comparaisons pour élaborer des équations qui permettront à d’autres personnes d’estimer les concentrations de matières dans l’eau au moyen d’instruments de mesure de la clarté et de la luminosité comparativement peu dispendieux mis au point par M. Ibarra. »

M. Cullen a également affirmé que les instruments de haute technicité et de très grande taille requièrent des bouées ancrées de taille proportionnellement plus grande dans la baie, mais que M. Ibarra a réussi à mettre au point des prototypes d’instruments beaucoup plus petits, moins dispendieux et moins complexes qui peuvent être fixés à des bouées beaucoup plus petites et placés à différentes profondeurs.

Un « observatoire en mer » a été créé en utilisant une série de bouées dans le havre Ship (Nouvelle-Écosse).

Le projet de recherche de deux ans, qui découle d’études remontant à 2000, est mené en collaboration avec AquaPrime et Satlantic Inc., une entreprise qui fabrique des instruments, et il devrait être parachevé le printemps prochain. Dans le cadre de son doctorat (qu’il devrait obtenir dans environ deux ans), M. Ibarra mettra en application les résultats du présent projet en Colombie-Britannique et en Espagne.

Recherche : John Cullen, Diego Ibarra et Penny Barnes, en collaboration avec Satlantic Inc. Information : John Cullen, à John.Cullen@Dal.CA. Rapport : AquaNet.

Janvier 2005 – Mars 2008

Lutte contre les tuniciers envahisseurs à l'Î.-P.-É.

Œufs et larves de l'ascidie plissée (Styela clava). Des œufs et des larves sont libérés dans les effluents des usines de traitement et ils peuvent être introduits dans des eaux non infestées.

Plusieurs tuniciers envahisseurs ont été introduits dans les eaux de l’Île-du-Prince-Édouard au cours de la dernière décennie. Ces ravageurs pourraient avoir un effet dévastateur sur la durabilité de l’ensemble de l’industrie de la mytiliculture à l’Î.-P.-É. La propagation d’espèces aquatiques envahissantes par l’intermédiaire des usines de traitement n’a pas été bien documentée. Le transport de produits (y compris des auto-stoppeurs) vers les usines et la libération subséquente dans les eaux du milieu récepteur par le biais des effluents constituent les principaux risques attribués aux activités de traitement. Il est urgent de comprendre le risque de dispersion des espèces aquatiques envahissantes par le biais des installations de traitement afin d’éviter toute propagation ultérieure. Cette étude a pour objectif d’évaluer le risque de dispersion des tuniciers lié aux pratiques d’élevage et aux conditions dans les usines de traitement. La pression de propagation peut varier considérablement par rapport aux caractéristiques de l’environnement, des méthodes d’élevage et d’infestation. Le principal objectif de cette étude consiste à identifier les étapes de traitement qui présentent un risque élevé d’introduction et à élaborer des stratégies de lutte pour réduire au minimum le potentiel de libération de gamètes et de larves.

Recherche : Daniel Bourque, Angeline LeBlanc, Gilles Miron et Thomas Landry. Information : Daniel Bourque, à bourqued@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Juin 2005 – Mars 2008

Identification de naissain de moule grâce aux empreintes génétiques

Représentation d’un gel aux fins d’identification des espèces de moule fondée sur le locus Me15/16.

Un des problèmes auxquels fait face l’industrie mytilicole en Nouvelle-Écosse est l’obtention de naissain de moule de la bonne espèce. Mytilus edulis et M. trossulus sont les deux espèces de moule établies dans la région, et M. edulis est l’espèce d’élevage préférée. Ces deux espèces peuvent être difficiles à distinguer sur le plan de la morphologie seulement et, pour compliquer davantage la situation, les deux espèces peuvent produire des hybrides.

Des outils de biologie moléculaire, plus précisément des essais fondés sur l’ADN ou des protéines (allozymes), ont été mis au point pour distinguer les deux espèces. L’utilisation de ces essais comporte certaines difficultés techniques. Par conséquent, dans le cadre de la première phase du présent projet (d’avril 2005 à mars 2006), nous avons évalué les essais fondés sur l’ADN, identifié les essais fiables et amélioré ces essais de manière à ce qu’ils puissent comprendre davantage d’échantillons à un moindre coût. Dans la deuxième phase du projet, menée en collaboration avec le ministère de l’Aquaculture et des Pêches de la Nouvelle-Écosse (NSDAF), nous utilisons les essais améliorés pour étudier la composition en espèces de jeunes moules recueillies en Nouvelle-Écosse afin de déterminer les bonnes régions pour le captage de naissain.

Recherche : Lorraine Hamilton, Koren Spence, Benedikte Vercaemer et Andrew Bagnall (NSDAF). Information : Lorraine Hamilton, à HamiltonL@mar.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Juin 2005 – Mars 2008

L’identification d’espèces au moyen de techniques d’analyse de l’ADN est possible pour des moules très petites (quelques millimètres seulement).

Productivité, seuils et réseautage dans le domaine de la conchyliculture

Un réseau de mésocosmes expérimentaux utilisé pour étudier les effets de différents niveaux d’enrichissement en matière organique dus à la mytiliculture sur les communautés benthiques. Chacune des cages placées sur les cylindres contient un nombre différent de moules.

Plusieurs études ont montré que la conchyliculture peut avoir une incidence sur la structure des communautés benthiques. Des études récentes indiquent toutefois qu’elle peut également accroître la productivité secondaire à l’échelle locale, parfois jusqu’à des niveaux supérieurs à ceux observés dans les milieux à productivité élevée adjacents. À quel point cette situation est-elle généralisée? De plus, ces effets et d’autres répercussions dépendent probablement de l’intensité des activités d’élevage. Dans un milieu donné, quelle est la densité d’occupation maximale possible qui n’entraîne aucune modification des communautés benthiques? Que pensent les autres chercheurs de ces idées et comment les recherches sur ces sujets peuvent-elles être mieux coordonnées? Le présent projet porte sur ces questions.

D’abord, des travaux sont effectués afin de vérifier l’hypothèse voulant que la productivité benthique soit plus élevée dans les sites mytilicoles que dans les habitats sablonneux et les habitats de zostère marine adjacents. Ensuite, nous avons modifié le taux d’alimentation en matière organique (fèces de moules) pour tracer des courbes de la relation dose-réponse afin de déterminer les effets de différentes densités d’occupation sur les communautés endofauniques. Puis, nous avons organisé un atelier spécial avec conférencier d’honneur sur les interactions entre l’aquaculture et l’environnement lors du 35e Benthic Ecology Meeting, tenue à Québec en mars 2005. Plus de 50 personnes d’une douzaine de pays ont participé à cette réunion. D’autres collaborations sont planifiées afin d’approfondir les connaissances sur le rôle de l’aquaculture dans l’environnement.

Recherche : Chris McKindsey, Philippe Archambault, Myriam Callier et Brianna Clynick. Information : Chris McKindsey, à mckindseyc@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA – MPO et RAQ.

Novembre 2005 – Mars 2008

À la recherche de naissain de moule de qualité à Terre-Neuve

Collecte de données environnementales avec un profileur amarré YSI déployé par Sean Macneill (Badger Bay Mussel Farms) et Sharon Kenny (MPO).

Dispositif de flottaison pour un profileur de courant à effet Doppler recueillant des données sur les courants à des sites mytilicoles, et Sharon Kenny, technicienne en aquaculture du MPO.

L’augmentation de la disponibilité du naissain de moule est devenue la plus grande priorité dans le contexte de l’expansion et du développement continu de l’industrie mytilicole à Terre-Neuve-et-Labrador. Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) et la Newfoundland Aquaculture Industry Association (NAIA), en partenariat avec le ministère des Pêches et de l’Aquaculture de Terre-Neuve-et-Labrador (NLDFA), l’Université Memorial (MUN), le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et le Centre canadien d’innovations des pêches (CCIP), collaborent à la réalisation d’un projet quinquennal visant à localiser des sources possibles de naissain de moule à T.-N.-L. Les baies et les régions qui n’ont jamais été utilisées comme sources de naissain font l’objet d’un examen afin de déterminer si elles pourraient être utilisées à cette fin.

Des réseaux de collecteurs de naissain ont été conçus, construits et déployés à des sites aquacoles existants et possibles à T.-N.-L. Des séries chronologiques de données sont en voie d’établissement à deux sites aquacoles et elles portent sur les différences entre les stratégies de collecte des deux principales espèces de moules d’intérêt (Mytilus edulis et Mytilus trossulus). L’étude comprend également une comparaison de l’information sur la survie et la croissance des deux espèces dans différentes baies après leur importation d’un autre site. Des comparaisons génétiques du naissain des sites potentiels sont également effectuées. La durabilité et l’expansion de l’aquaculture au Canada atlantique reposent sur l’approfondissement des connaissances sur les effets des paramètres propres à l’océanographie physique et biologique, en particulier la vitesse et l’orientation des courants, sur la collecte de moules et sur la survie de celles-ci dans un milieu marin froid.

Recherche : Cynthia McKenzie (MPO); Lynette Carey (NAIA); Cyr Couturier (MUN); Dave Innes (MUN); Ray Thompson (MUN); Derek Mouland (NLDFA); Chris Brown (CNRC); Marc Kielley (CCIP). Information : Cynthia McKenzie, à mckenziec@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Juillet 2006 – Septembre 2007

Optimisation du repeuplement en panopes du Pacifique et réduction des effets sur l'environnement

Ce projet examine les effets possibles de l’élevage de panopes du Pacifique (Panopea abrupta) juvéniles en milieu intertidal et infratidal et les effets possibles de la récolte de ces panopes sur le milieu benthique. Parmi les effets examinés, notons ceux sur la biogéochimie des sédiments (c.-à-d. la taille des grains des sédiments, la teneur en matière organique, le carbone organique total, l’azote total, la teneur en sulfures et le potentiel d’oxydoréduction) et la biodiversité de l’endofaune. Le projet examine également l’efficacité de diverses technologies de protection contre les prédateurs. La recherche en milieu intertidal comprend l’utilisation de tubes en PCV aux fins de protection contre les prédateurs et l’examen de l’incidence du diamètre et de la longueur des tubes, de même que de la taille du maillage des filets sur les tubes, sur la survie et la croissance des panopes. La recherche en milieu infratidal porte sur la croissance et la survie des panopes juvéniles protégés des prédateurs grâce à divers matériaux biodégradables. Une autre composante du projet de recherche est la constitution d’un stock de géniteurs de grande qualité aux fins de production en écloserie.

Recherche : Chris Pearce, Sean Williams, Laurie Keddy, John Blackburn, Yu Xin An, Debbie Paltzat et Robert Marshall. Information : Chris Pearce, à PearceC@pac.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Stresser l’huître creuse du Pacifique

Le présent projet vise principalement à déterminer la réponse au stress, à l’aide de multiples biomarqueurs du stress, des huîtres creuses du Pacifique (Crassostrea gigas) soumises à une température élevée et placées en présence d’algues nuisibles en laboratoire, ainsi qu’à déterminer les conditions environnementales qui suscitent une réponse au stress chez les huîtres à un site d’élevage. L’atteinte de ces objectifs est essentielle pour permettre de prévoir et de prévenir les facteurs stressants aux effets irréversibles, qui entraînent des cas de mortalité à grande échelle chez les mollusques d’élevage en C.-B. Le premier objectif consiste à mettre à l’essai et à étalonner, en laboratoire, les techniques existantes de détermination du stress (c.-à-d. protéine de choc thermique [HSP] 70 et rétention du rouge neutre [RRN]) chez les huîtres creuses du Pacifique à l’aide d’un traitement de choc thermique comme facteur stressant modèle. Le deuxième objectif est de mettre à l’essai et de comparer, en laboratoire, d’autres indicateurs du stress (c.-à-d. métalloprotéases et conjugués à base d’ubiquitine) afin de déterminer leur utilité pour évaluer le niveau de stress chez les huîtres. Le troisième objectif consiste à étudier l’effet de la température et des algues nuisibles sur les bioindicateurs du stress et sur la survie des huîtres creuses du Pacifique d’élevage en laboratoire. Le quatrième objectif est d’étudier, pendant une année entière, les niveaux in situ des multiples biomarqueurs du stress (HSP 70, RRN, métalloprotéases et conjugués à base d’ubiquitine) chez les huîtres creuses du Pacifique à un site d’élevage de la côte Est de l’île de Vancouver, ainsi que les conditions environnementales à ce site. Nous espérons établir une corrélation entre les diverses conditions environnementales et les hauts niveaux de stress observés chez les huîtres.

Recherche : Chris Pearce (MPO); Maria Maldonado (UBC); David Cassis (UBC); Abayomi Alabi (CSR); Neil Ross (CNRC); Nadene Ebell (Odyssey Shellfish); David McCallum (BCSGA). Information : Chris Pearce, à PearceC@pac.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Juillet 2006 – Juillet 2008

Mytiliculture et productivité écosystémique

Travaux sur le terrain visant à examiner les effets de la mytiliculture sur la productivité des communautés benthiques. Sur la photo ci-dessus, un petit chalut à perche est utilisé pour capturer des poissons et des invertébrés de grande taille.

La plupart des études sur les effets de la conchyliculture sur le milieu benthique menées à ce jour ont porté principalement sur les changements de la structure des communautés vivant dans les sédiments (communautés endofauniques). Peu d’études ont porté sur les effets de la conchyliculture sur la productivité benthique ou sur la répartition et la productivité des organismes de grande taille, tels les crabes et les homards, qui pourraient tirer profit de l’abondance de nourriture et des structures offertes par la conchyliculture. Le présent projet vise à examiner 1) les effets de la mytiliculture sur la productivité de l’endofaune et 2) la répartition et la productivité des organismes de grande taille. Ce projet est réalisé aux Îles-de-la-Madeleine et à l’Île-du-Prince-Édouard.

Les analyses préliminaires montrent que même si les communautés endofauniques des sites aquacoles diffèrent de celles des sites non aquacoles, la productivité de l’endofaune est la même partout. De plus, quand la productivité de l’endofaune liée aux filières de moules est prise en considération dans les analyses, la productivité de l’endofaune « benthique » est plus grande dans les zones mytilicoles. L’abondance des organismes de grande taille, en particulier les homards, les crabes, les étoiles de mer et d’autres prédateurs, est beaucoup plus grande dans les sites mytilicoles que dans les sites sans activité d’élevage. En comparaison, les taux de croissance de ces organismes de grande taille ne varient pas entre les sites aquacoles et les sites non aquacoles.

Recherche : Chris McKindsey, Philippe Archambault, Andrea Weise, Paul Robichaud, Lisa Robichaud, Olivier D’Amours, Brianna Clynick, Frédéric Hartog, Chantale Langevin, Catherine Godbout, Guglielmo Tita et Thomas Landry. Information : Chris McKindsey, à mckindseyc@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : AquaNet, PCRDA - MPO, SODIM et RAQ.

Avril 2004 – Mars 2007

Élevage du panope du Pacifique

Panopes juvéniles

Nous avons entrepris des recherches sur l’élevage du panope du Pacifique (Panopea abrupta) en portant une attention particulière à divers aspects du cycle d’élevage, du conditionnement des stocks de géniteurs à l’élevage de larves et de juvéniles et au repeuplement. Les expériences de conditionnement des stocks de géniteurs seront axées sur les effets de la température sur le développement des gonades et sur les répercussions subséquentes sur le succès de larves (en terme de croissance, de survie et de condition). Nous examinerons les conditions optimales de croissance des panopes fixés par le biais d’un suivi de la croissance et de la survie de cette espèce dans le cadre de divers traitements axés sur la température, le type de nourriture, le taux d’échange de l’eau, la densité d’occupation et le type de substrat. Nous évaluerons également le potentiel d’un système d’élevage du naissain de panope sur radeaux à faible coût. Ce projet permettra de déterminer les effets de divers types d’engins, profondeurs d’élevage et densités d’occupation sur la croissance et la survie des panopes juvéniles. Nous effectuerons des expériences sur le comportement fouisseur des panopes afin de déterminer la saison, la taille et le type de substrat appropriés pour le repeuplement. Nous espérons que cette série d’expériences nous permettra d’améliorer les connaissances sur la biologie de ces animaux dans le contexte de l’élevage commercial.

Recherche : Chris Pearce et Robert Marshall. Information : Chris Pearce, à PearceC@pac.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Avril 2005 – Mars 2010

Sources de cadmium et gestion du métal dans les huîtres creuses du Pacifique

Les huîtres creuses du Pacifique (Crassostrea gigas) élevées en Colombie-Britannique ont parfois une teneur en cadmium (Cd) supérieure aux limites adoptées par certains marchés internationaux. Les principaux objectifs du présent projet sont : (1) d’étudier les voies d’introduction possibles du cadmium dans les tissus d’huîtres d’élevage et (2) de relever les outils et pratiques de gestion qui pourraient aider les conchyliculteurs locaux à éviter les teneurs en cadmium relativement élevées dans leurs produits. Deux sites de l’île de Vancouver (un sur la côte Est et l’autre sur la côte Ouest) ont fait l’objet d’une surveillance pendant une année pour étudier la teneur en cadmium des huîtres et plusieurs paramètres environnementaux (y compris la température de l’eau, la salinité, la teneur en particules de cadmium, la teneur en cadmium dissous et les espèces de phytoplancton).

Les résultats sur le terrain montrent que la teneur en cadmium dans les tissus des huîtres suit une tendance saisonnière et qu’elle est la plus basse au printemps et à l’été. La température est le paramètre qui a le plus grand effet négatif sur la teneur en cadmium dans les tissus, et le cadmium dissous a été identifié comme étant la principale voie d’introduction dans les tissus. Le phytoplancton n’est pas un vecteur d’introduction du cadmium, mais il aide plutôt les huîtres à éliminer ce métal. Des expériences de dépuration ont été menées en laboratoire à l’aide d’eau et d’aliments sans cadmium, mais aucune réduction substantielle de la teneur en cadmium n’a été observée après 21 jours. Des outils de gestion comme la surveillance d’une certaine espèce de phytoplancton ou l’élevage d’huîtres à différentes profondeurs ont été sans effet sur la teneur en cadmium dans les tissus. La meilleure option disponible pour les éleveurs serait de récolter les huîtres durant les périodes où la température de l’eau est chaude, le phytoplancton abonde et la teneur en cadmium dissous est faible.

Recherche : Chris Pearce (MPO); Maria Maldonado (UBC); Kristin Orians (UBC); David Cassis (UBC); Anka Lekhi (UBC); Nadene Ebell (Odyssey Shellfish); Leah Walberg. Information : Chris Pearce, à PearceC@pac.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Août 2004 – Juillet 2005

Développement d'un stock reproducteur de coque de Nuttall en Colombie-Britannique

Les chercheurs espèrent déterminer les facteurs qui ont une incidence sur la maturation des coques génitrices et élaborer des procédures d'exploitation uniformisées pour assurer la production constante de gamètes de qualité élevée.

La culture commerciale en Colombie-Britannique de la coque de Nuttall (Clinocardium nuttalli), indigène de la province, soulève beaucoup d’intérêt en raison de la capacité de l’espèce à s’établir dans divers habitats, allant de fonds de sable et de gravier à des fonds de vase, tant dans la zone intertidale que dans la partie peu profonde de la zone infratidale. Cette espèce constitue également un aliment traditionnel pour les Premières nations locales.

Le succès de la culture de cette espèce dépend d’un approvisionnement fiable en naissain de qualité élevée, et le développement d’un stock de géniteurs permettra de l’assurer. Pour établir les méthodes de conditionnement optimal des coques, les effets des facteurs biotiques et abiotiques (comme la température de l’eau, le type d’aliments, la quantité d’aliments, etc.) sur la maturation des gonades doivent être étudiés. Avant que les recherches sur les systèmes de production commerciale de coques puissent commencer, il est nécessaire de comprendre les facteurs qui influent sur la maturation des géniteurs et d’établir des procédures d’exploitation uniformisées des systèmes de maturation pour assurer la production constante de gamètes de qualité élevée.

À cette fin, le projet visera les objectifs suivants : (1) établir le taux d’alimentation et les aliments optimaux pour le conditionnement des coques reproductrices, (2) évaluer l’influence de la température sur la vitesse de métabolisme des adultes entre 5 oC et 30 oC, (3) établir le point nul biologique (biological zero point ou BZP) et les températures accumulatives effectives (effective accumulative temperatures ou EAT) pour la maturation des gonades, (4) déterminer les exigences physiques optimales pour obtenir des taux de fertilisation optimaux et (5) fournir du naissain de coque à nos partenaires aux fins d’établissement de stratégies de semis commercial pour une production maximale. Des propositions de recherche seront présentées en appui de ce projet.

Recherche : Abayomi Alabi (CSR); Chris Pearce (MPO); Wenshan Liu (CSR). Information : Abayomi Alabi, à AlabiA@mala.bc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Novembre 2005 – Mars 2007

Facteurs régulant le succès d'invasion des tuniciers en Colombie-Britannique

Il existe actuellement en Colombie-Britannique au moyen quatre espèces de tuniciers non indigènes et possiblement envahissants : l’ascidie plissée (tunicier solitaire Styela clava), le botrylloïde violet (tunicier colonial Botrylloides violaceus), le botrylle étoilé (tunicier colonial Botryllus schlosseri) et le didemne (tunicier colonial Didemnum sp.). Des relevés de surveillance récents ont permis de détecter certaines de ces espèces à diverses concessions conchylicoles et marinas de la C.-B. Il semble cependant que ces espèces n’ont pas eu le même impact sur la côte Ouest qu’à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse, ce qui soulève des questions sur les facteurs qui régulent le succès d’invasion et d’établissement.

Un volet de la recherche visant à résoudre ces questions porte sur la biologie et l’écologie des tuniciers. Dans le cadre de ce projet, nous examinerons comment la survie, la croissance et la reproduction de ces tuniciers sont touchées par des changements des conditions environnementales (p. ex. température, salinité et dessiccation), de l’intensité de prédation et des traitements chimiques et physiques (p. ex. hypochlorite de sodium, acide acétique et eau douce). Les résultats de ces expériences devraient nous permettre d’évaluer l’aptitude de ces tuniciers à envahir de nouveaux habitats ainsi que le risque qu’ils peuvent présenter pour d’autres invertébrés benthiques de l’écosystème. Les recherches devraient également rendre possible l’élaboration de stratégies d’atténuation afin de prévenir la propagation de ces espèces exotiques et les répercussions économiques néfastes sur l’industrie conchylicole de la C.-B.

Recherche : Chris Pearce, Thomas Therriault et Anna Epelbaum. Information : Chris Pearce, à PearceC@pac.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Août 2006 – Août 2008

Surveillance des cas d'intoxication de pétoncles par l'acide domoïque au Québec

L’acide domoïque est une neurotoxine puissante produite par plusieurs espèces de diatomées planctoniques du genre Pseudo-nitzschia. Les proliférations d’espèces toxiques du genre Pseudo-nitzschia peuvent rendre des mollusques toxiques et insalubres. Chez les pétoncles, l’acide domoïque n’est pas présent dans le muscle adducteur, mais il est présent dans d’autres tissus, ce qui empêche la récolte et la vente de pétoncles entiers.

Depuis plusieurs années, deux fermes pectinicoles de la Basse-Côte-Nord du Québec font face à une contamination persistante par l’acide domoïque qui a empêché toute récolte pendant des mois. Afin de confirmer que les proliférations d’espèces du genre Pseudo-nitzschia sont responsables de cette contamination, nous avons établi un programme de surveillance hebdomadaire qui comprend le prélèvement d’échantillons aux fins d’analyse taxonomique, y compris grâce à l’imagerie par microscopie électronique, pour déterminer la présence de telles espèces ainsi que la période de l’année à laquelle se produit la contamination. Le but ultime est d’élaborer une stratégie d’atténuation afin de réduire au minimum l’exposition des pétoncles aux proliférations de phytoplancton toxique grâce à une immersion temporaire des lignes de pétoncles ou à leur transfert dans un milieu non contaminé.

Recherche : Michael Scarratt, Sonia Michaud, Stephen Bates, Yannick Goaziou, Jean Côté, Isabel Caldéron et Maurice Levasseur. Information : Michael Scarratt, à ScarrattM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

En cours depuis avril 2006

Surveillance des espèces envahissantes dans les eaux de la Nouvelle-Écosse

Les espèces de tuniciers envahissants, également connues sous le nom d’ascidies, constituent une menace importante pour l’écosystème marin. La lutte contre les populations établies de tuniciers envahissants est coûteuse et difficile, en particulier dans les eaux où sont menées des activités de navigation et d’aquaculture, où se trouvent des structures de fixation et où les tuniciers peuvent se propager par le biais d’un transport involontaire. Dans les provinces Maritimes, quatre espèces de tuniciers ont causé des problèmes pour l’industrie conchylicole : Ciona intestinalis, Botryllus schlosseri, Botrylloides violaceaus (Î.-P.-É. et N.-É.) et Styela clava (Î.-P.-É.). Une cinquième espèce envahissante préoccupante, Didemnum sp., est présente sur la côte Est des États-Unis, mais elle n’a pas encore été observée au Canada atlantique.

Le MPO a lancé un projet de surveillance des espèces aquatiques envahissantes en 2006 afin de déterminer la répartition de ces cinq espèces dans les eaux de la Nouvelle-Écosse. Des collecteurs de tuniciers ont été placés près de quais publics, de marinas et de concessions aquacoles le long de la côte de la Nouvelle-Écosse et dans la baie de Fundy (N.-B.). Trois sites de surveillance ciblée ont été établis dans des secteurs infestés par des tuniciers. La sensibilisation du public et la participation des collectivités sont encouragées par le biais de brochures et d’affiches et par la création d’une adresse de courriel et d’une ligne téléphonique aux fins de signalement d’espèces envahissantes. Une meilleure connaissance de la répartition et de la biologie des tuniciers facilitera l’élaboration d’une stratégie de gestion efficace.

Recherche : Bénédikte Vercaemer, Dawn Sephton, Jean-Marc Nicholas, Jennifer Martin, Murielle LeGresley et Andrew Bagnall. Information : Dawn Sephton, à sephtond@mar.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Avril 2006 – Mars 2008

Suivi pathologique des populations de mollusques au Québec

Le projet a pour objectif de mettre sur pied une base de données historiques sur la prévalence et l’intensité des parasites présents chez les différentes populations de mollusques aux sites d’élevage commerciaux et expérimentaux du Québec maritime. On obtient ainsi une évaluation temporelle et spatiale de la distribution des divers agents pathogènes qui peuvent avoir un impact majeur sur les espèces de mollusques d’intérêt économique. Avec l’accroissement de la conchyliculture au cours de la dernière décennie, on a vu apparaître à certains sites de culture de nouveaux agents pathogènes dont la présence pourrait entraîner des pertes importantes sur le plan de la production. Le bilan des analyses permettra de suivre l’évolution des différentes maladies et de réduire au minimum les conséquences de la prolifération des agents pathogènes grâce à des méthodes de gestion adéquates. Certains parasites inoffensifs peuvent parfois s’avérer très néfastes en forte densité, et la prolifération des agents pathogènes peut être favorisée lors des élevages intensifs. C’est pourquoi le projet comporte un volet comparant les parasites présents chez les populations de moules de gisements naturels et d’élevage.

Recherche : Sonia Belvin, Réjean Tremblay, Benoit Thomas, Charley Cyr et Carl R. Uhland. Information : Sonia Belvin, à sonia.belvin@partenaires.mapaq.gouv.qc.ca. Rapport : PCRDA et RAQ.

Mars 2004 – Mars 2007

Prosorhynchus squamatus chez la moule.

Néoplasie hémocytaire chez la moule.

Développement d'un stock reproducteur de l'huître du lac Bras d'Or résistant à la maladie MSX

Les divers intervenants voient la résistance à la maladie MSX comme une stratégie à long terme pour le rétablissement de l'huître du lac Bras d'Or (île du Cap-Breton, N.-É.).

À l’île du cap Breton (Nouvelle-Écosse), l’huître américaine (Crassostrea virginica) constitue une espèce importante sur les plans économique, écologique et culturel, mais les populations de ce mollusque sont en déclin en raison de la surpêche, de la dégradation de l’habitat et de l’apparition, en 2002, de la maladie MSX, causée par un parasite microbien (Haplosporidium nelsoni), dans le lac Bras d’Or (Pitupa’q). Les divers intervenants (MPO, EFWC, ostréiculteurs et aînés mi’kmaq) voient la résistance à la maladie MSX comme une stratégie à long terme pour le rétablissement de l’huître du lac Bras d’Or. Après trois ans d’exposition des huîtres du lac Bras d’Or à la maladie, il paraît opportun d’entreprendre un programme de sélection génétique. Les huîtres survivantes trouvées dans les secteurs touchés sont résistantes à la maladie et devraient être considérées comme des reproducteurs de premier ordre pour entreprendre un programme de sélection visant à obtenir des individus résistants.

Le lancement d’un programme de sélection pour obtenir, à partir de la population du lac Bras d’Or, des huîtres résistantes à la maladie MSX avait les objectifs suivants :

  • mettre en œuvre un plan de sélection par rotation à la Unama’ki Institute of Natural Resources, à Eskasoni, avec des huîtres provenant d’endroits choisis du lac Bras d’Or;
  • tester la progéniture sur place;
  • formuler des recommandations pour l’élargissement et la poursuite du programme de sélection et pour la réalisation de programmes futurs de renouvellement de cette population d’huîtres.

Durant le projet, il est devenu évident que les huîtres récoltées aux sites touchés par la maladie MSX n’atteindraient pas un état optimal. Les effets directs ou indirects du parasite de la maladie MSX sur la gamétogénèse et la ponte chez l’huître ne sont pas clairs mais, en général, la maladie MSX nuit à la capacité d’une huître adulte à se reproduire.

La température et la salinité ont une incidence sur l’activité du parasite de la maladie MSX. Des températures inférieures à 5 oC ou supérieures à 20 oC agissent comme barrières contre l’infection. Des recherches antérieures ont révélé que H. nelsoni est inactif ou absent à de faibles salinités (10 ppm ou moins). L’immersion d’huîtres dans de l’eau de faible salinité a été utilisée comme mesure de lutte contre la maladie dans la baie Delaware et la baie Chesapeake. Un problème lié à cette mesure est le fait que la gamétogénèse est également retardée à des salinités inférieures à 5 ppm.

La suite du présent projet visera à déterminer précisément les combinaisons temps-température-salinité requises pour la gamétogénèse et la ponte fructueuses chez les huîtres atteintes de la maladie MSX à la Unama’ki Institute of Natural Resources, à Eskasoni. Ces renseignements sont essentiels pour (1) assurer le succès du programme de sélection d’huîtres du lac Bras d’Or résistantes à la maladie MSX en cours à Eskasoni et (2) rendre plus précis le moment et le zonage des activités de gestion des huîtres dans le lac.

Recherche : Bénédikte Vercaemer, Barry MacDonald, Koren Spence, Shawn Roach, Mary Stephenson, Charlie Dennis, Shelley Denny, Allison McIsaac, Philip Drinnan, Robert Denny, Shauna Gould et Lewis Clancey . Information : Bénédikte Vercaemer, à VercaemerB@mar.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Juin 2006 – Décembre 2007

Identification de familles de pétoncles du Pacifique de la Colombie-Britannique fondée sur l'ADN

Le principe d’amélioration génétique n’a été appliqué que récemment à la conchyliculture puisqu’il est difficile de déterminer la généalogie quand les parents produisent de grandes quantités de gamètes qui se mélangent au hasard dans l’eau. Jusqu’à maintenant, les travaux d’amélioration génétique ont nécessité l’élevage des jeunes de chaque famille dans des bassins d’élevage distincts jusqu’à ce que chaque jeune puisse être marqué individuellement. Mis à part les coûts additionnels, l’utilisation de bassins d’élevage distincts rend impossible la détermination de la proportion de la variation d’un trait souhaitable (p. ex. le rendement en chair dans le cas des pétoncles) qui est due à des différences entre les bassins.

Des progrès récents dans les techniques d’analyse de l’ADN font en sorte qu’il est possible de jumeler des parents à leur progéniture et, de ce fait, d’élever de multiples familles et souches dans des conditions semblables ou attribuées aléatoirement. L’élevage de multiples souches en un même milieu nous permet de réduire les différences liées au milieu, ce qui nous permet d’estimer avec exactitude l’héritabilité et, par conséquent, le potentiel d’amélioration génétique. Dans le cadre de ce projet, nous élaborerons des techniques moléculaires fondées sur des loci microsatellites pour jumeler les parents et leur progéniture et pour déterminer si la diversité génétique dans la souche domestique est suffisamment vaste pour soutenir un programme d’amélioration génétique complexe tout en réduisant au minimum la dépression de consanguinité. Nous entreprendrons également des travaux de recherche préliminaires afin de localiser les marqueurs moléculaires liés au rendement en chair chez les pétoncles du Pacifique.

Recherche : R. Withler (MPO); R. St. Clair (Island Scallops). Information : R. Withler, à withlerr@pac.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Septembre 2006 – Mai 2008

Intervention rapide pour la lutte contre le botrylloïde violet

Le botrylloïde violet (Botrylloides violaceus) et le botrylle étoilé (Botryllus schlosseri) sont des tuniciers coloniaux, contrairement à l’ascidie plissée (Styela clava), qui est une espèce solitaire. Ils sont donc considérés comme posant un plus grave problème d’encrassement biologique aux mytiliculteurs. Non seulement se reproduisent-ils par voie sexuée, répandant leurs larves dans la colonne d’eau, mais ils peuvent aussi former des bourgeons et se fragmenter, produisant ainsi de nouvelles colonies qui se dispersent au loin par dérive, ce qui leur permet d’envahir facilement les concessions voisines et éloignées, selon les conditions environnementales et les effets anthropiques. Le fait que le botrylloïde violet puisse revêtir et étouffer les moules cultivées est particulièrement préoccupant. Les tuniciers ont des effets importants sur la collecte de naissain de moule, sur le coût d’exploitation des fermes mytilicoles et sur le traitement des moules d’élevage.

Aucune mesure d’intervention rapide pour traiter ces types d’infestations n’existe à l’heure actuelle, que ce soit par traitement ou éradication. Les mytiliculteurs sont toutefois disposés à tenter de réduire l’impact et la propagation de l’infestation; toutes les fermes infestées seront traitées afin de réduire considérablement la biomasse de botrylloïdes violets sur les boudins de moules et l’attirail de culture.

Le but du projet est de traiter toutes les fermes infestées de la rivière Cardigan afin de réduire la biomasse de botrylloïdes violets sur les boudins de moules et l’attirail de culture. L’effet de cette intervention rapide sera évalué par le biais de l’évaluation des niveaux de recrutement dans la baie Cardigan et par la comparaison de ces niveaux à ceux dans le havre Savage (baie témoin). Un objectif secondaire du projet est de surveiller l’effet du traitement sur les niveaux d’infestation des boudins de moules et du fond marin, au niveau des fermes infestées et aux alentours.

Recherche : Neil McNair, Daniel Bourque et Thomas Landry. Information : Thomas Landry, à LandryT@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Novembre 2005 – Septembre 2006

Détermination de l'origine du naissain utilisé pour l'élevage et le repeuplement du pétoncle géant aux Îles-de-la-Madeleine

Le pétoncle géant (Placopecten magellanicus) est une espèce très importante ciblée par la pêche et l’industrie aquacole. L’ensemencement de fonds marins aux Îles-de-la-Madeleine et l’élevage en suspension sont deux approches adoptées par l’industrie pour améliorer le rendement. Cependant, les deux types d’opération dépendent du captage de naissain en milieu naturel qui, aux Îles-de-la-Madeleine, est réalisé dans un secteur différent de celui où s’effectue le repeuplement. L’objectif principal du projet était de déterminer la provenance du naissain en comparant les caractéristiques génétiques et métaboliques de celui-ci avec celles d’individus provenant de gisements différents.

Plus de 1 500 individus adultes provenant de 18 gisements des Îles-de-la-Madeleine, de la Gaspésie, du sud du golfe du Saint-Laurent et de la Basse-Côte-Nord, ainsi que du naissain et des juvéniles provenant du Fond du Sud-Ouest, ont été échantillonnés. L’étude n’a pas permis d’identifier l’origine du naissain étant donné l’absence de signatures génétique ou métabolique spécifiques à ce site. Par contre, l’étude a permis d’obtenir des données de base sur les caractéristiques génétiques du pétoncle géant dans le golfe du Saint-Laurent qui pourront servir de point de référence lors d’études ultérieures concernant par exemple les effets des variations environnementales ou de l’aquaculture. Les pétoncles géants provenant des différentes régions du golfe du Saint-Laurent sont peu différenciés sur le plan génétique, probablement parce que la dispersion larvaire est importante. Les seules différences génétiques détectées se limitent aux sites de la Basse-Côte-Nord qui sont différents entre eux et diffèrent également des autres sites de l’étude. Les différences génétiques observées entre les sites de la Basse-Côte-Nord pourraient être liées à des populations de petite taille vivant dans des baies relativement fermées.

Recherche : Jean-Marie Sévigny, Réjean Tremblay, Éric Parent, Marc-André Roy, Michel Giguère et Georges Cliche. Information : Jean-Marie Sévigny, à SevignyJM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO, ISMER et RAQ.

Avril 2002 – Mars 2006

Outils génétiques pour la sélection d'écrevisses génitrices

L’élevage d’écrevisses en eau douce est mené principalement en Chine, aux États-Unis, en Europe et en Australie, et donne des produits aquacoles de qualité élevée pour lesquels la demande est grande. Moins d’une douzaine d’espèces sont cultivées, notamment l’écrevisse signal (Pacifasticus leniusculus), une espèce indigène de la Colombie-Britannique. La diversité génétique au sein des populations sauvages et d’élevage de la plupart des espèces d’écrevisses est très peu connue, et les stocks de géniteurs d’élevage ont fait l’objet de peu d’améliorations génétiques (sélection).

Pour que tout autre progrès soit réalisé dans le domaine de l’élevage commercial de l’écrevisse signal, il est nécessaire d’identifier les composantes importantes de la biodiversité intraspécifique et de mettre en œuvre subséquemment un programme d’élevage de géniteurs qui permettra l’évaluation et la sélection génétiques continues de caractères liés à la croissance et à la résistance aux maladies. Nous isolerons des loci microsatellites de l’écrevisse signal à partir d’une banque génomique et au moyen de méthodes normalisées. Nous prévoyons obtenir au moins huit loci polymorphes chez P. leniusculus et utiliser ceux-ci pour produire des génotypes multiloci pour des individus capturés à plusieurs endroits dans le milieu sauvage. Nous utiliserons également les loci pour confirmer la réussite des croisements dirigés (un mâle et une femelle) à une écloserie.

Recherche : R. Withler (MPO); B. Swift (Brumar Consultants Ltd.). Information : R. Withler, à withlerr@pac.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Septembre 2006 – Juin 2007

Effets de la température de l'eau sur les taux d'alimentation des huîtres

Introduction de micro-algues dans des boîtes d'alimentation de bivalves à 0 °C.

L’acide domoïque (AD) est une neurotoxine produite par certaines espèces de diatomées consommées par des mollusques filtreurs. Bien que l’AD ne cause pas de tord aux mollusques, il peut causer l’intoxication par phycotoxine amnestique (IPA) chez les humains. Au printemps 2002, des concentrations élevées d’une diatomée d’eau froide, Pseudo-nitzschia seriata, ont résulté en des niveaux inacceptables d’AD (plus de 20 µg AD/g) chez les moules. Cette pullulation, particulière du fait qu’elle s’est produite au printemps plutôt qu’à l’automne, a été décelée non seulement à l’Île-du-Prince-Édouard, mais également au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Ce phénomène a entraîné la fermeture à grande échelle et de longue durée de la récolte de la plupart des coquillages, y compris l’huître. 

La nature généralisée de la fermeture des secteurs coquilliers a été mise en question, compte tenu du fait que la captation et l’élimination des biotoxines peuvent être différentes d’une espèce à l’autre. Ce projet vise à tester deux hypothèses : 1) les huîtres et les moules cultivées commencent à s’alimenter à une température semblable au printemps et 2) chez les huîtres exposées à de faibles températures, les taux d’alimentation (tels que définis par la quantité de matière organique absorbée par 1,0 g de tissu sur une période de 24 heures) et la taille de l’animal sont non corrélés. Les résultats pourraient servir de fondement scientifique à l’établissement d’une approche de gestion de la fermeture des secteurs coquilliers selon l’espèce au Canada atlantique, de sorte à optimiser les opportunités de récolte et les efforts de surveillance de l’AD.

Recherche : Fabrice Pernet, Réjean Tremblay, Stephen Bates, Angeline LeBlanc et Thomas Landry. Information : Luc Comeau, à ComeauL@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Évaluation de la distribution des ressources alimentaires à une ferme ostréicole de la côte Est

Du naissain est utilisé dans des concessions conchylicoles sans que les différences de conditions d’élevage à l’échelle locale soient vraiment prises en considération. La concentration de particules alimentaires peut être plus faible, peut-être fréquemment, dans une portion d’une concession que dans une autre. Les facteurs tels les courants et la température de l’eau peuvent causer une hausse suffisante du niveau de stress chez les animaux d’élevage pour entraîner une réduction de la consommation des ressources alimentaires. Les conchyliculteurs pourraient possiblement tirer profit des tendances à l’échelle locale avec l’objectif commercial de raccourcir le cycle de production. Cette stratégie constituerait une première étape de la gestion des concessions avec l’objectif d’optimiser le rendement. Dans le but d’atteindre ce niveau de production dans leur concession, les conchyliculteurs doivent évaluer l’importance et la persistance des particularités locales à l’intérieur de leur concession.

L’objectif principal de ce projet est de déterminer si la densité d’occupation actuelle (2 000 poches d’huîtres par hectare) peut entraîner un épuisement des ressources alimentaires à l’intérieur de la concession à un moment donné au printemps, à l’été ou à l’automne.

Recherche : Rémi Sonier, Fabrice Pernet et Thomas Landry. Information : Luc Comeau, à ComeauL@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Février 2006 – Mai 2008

Essai de l’efficacité d’engins ostréicoles à l’épreuve des oiseaux

Déploiement d’engins ostréicoles flottants dans l’Est du Nouveau-Brunswick.

Au Nouveau-Brunswick, l’huître américaine (Crassostrea virginica) est cultivée principalement en poches flottantes en Vexar®. Cette technique permet de maintenir ce mollusque filtreur dans la couche de surface relativement chaude et riche en phytoplancton. Toutefois, l’échantillonnage régulier effectué en septembre 2004 a relevé la présence de fèces d’oiseau sur un certain nombre de poches contenant des huîtres de taille marchande. Quelques huîtres échantillonnées renfermaient des concentrations de coliformes fécaux supérieures à la norme, ce qui a presque entraîné l’arrêt total des activités de production et de commercialisation d’huîtres à quelque 150 sites ostréicoles dans l’Est du Nouveau-Brunswick.

En raison du risque de contamination par des coliformes fécaux, les engins de culture en suspension de tout type ne peuvent plus être utilisés pour la dépuration obligatoire. Cela rend nécessaire une nouvelle étape d’élevage à forte main-d’œuvre. Ainsi, la plupart des ostréiculteurs utilisent actuellement des poches flottantes qui doivent être converties en matériel submersible quelques semaines avant de la commercialisation des huîtres.

L’industrie considère une modification peu dispendieuse des poches flottantes, qui les verrait converties en plateformes à l’épreuve des oiseaux. Les ostréiculteurs proposent les deux objectifs de recherche suivants : (1) évaluer l’efficacité de quatre types expérimentaux d’engins flottants pour ce qui est d’éloigner les oiseaux et (2) déterminer si les oiseaux vont se percher sur les engins modifiés en l’absence d’autres options.

Recherche : Fabrice Pernet, Roland Chiasson et Ève-Julie Arsenault. Information : Luc Comeau, à ComeauL@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Août 2006 – Mars 2008

Réduction au minimum de l'encrassement des poches flottantes d'huîtres et maximisation de la production ostréicole

L'objectif global du projet est d'accroître la productivité et de réduire au minimum les incidences environnementales. Les chercheurs étudieront la relation entre la fréquence de retournement des poches, leur niveau d'encrassement, les taux de sédimentation des matières organiques et la qualité des huîtres.

La culture de l’huître américaine (Crassostrea virginica) au Canada atlantique a connu un essor important au cours de la dernière décennie, attribuable en grande partie au développement de la culture en suspension à partir de poches. Le récent Processus consultatif national du MPO sur les effets environnementaux de la conchyliculture a permis de cerner nombre des grandes lacunes dans les connaissances relatives à la culture des huîtres en suspension et à ses effets potentiels sur l’environnement. Les salissures qui s’accumulent sur l’équipement sont considérées comme une source de matières organiques qui peuvent avoir une incidence environnementale. Si elles ne sont pas gérées adéquatement, ces salissures peuvent fortement contribuer aux biodépôts, tant à cause de leurs matières fécales que de leur chute durant le soin et la récolte des huîtres.

Les conchyliculteurs développent typiquement leurs méthodes de culture par eux-mêmes, par essais et erreurs, tout en s’efforçant d’optimiser la productivité de leurs concessions. Le but de ce projet est d’améliorer l’état des connaissances en ce qui concerne la gestion aquacole des poches flottantes afin d’accroître la productivité et de réduire au minimum les incidences environnementales. L’objectif global est d’établir la relation entre la fréquence de retournement des poches, leur niveau d’encrassement, les taux de sédimentation des matières organiques et la qualité des huîtres.

Recherche : André Mallet, Claire Carver, Simon Courtenay et Matthew Hardy. Information : Matthew Hardy, à HardyMa@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Juin 2006 – Mars 2007

Essai de seaux grillagés flottants pour le captage à distance de l’huître américaine

Introduction de larves d’huîtres dans un seau grillagé flottant.

La culture de l’huître américaine (Crassostrea virginica) dépend de la fixation de larves sauvages sur les collecteurs de naissain et du transfert ultérieur du naissain aux sites de grossissement. Cette approche d’ensemencement est toutefois vulnérable non seulement à un déclin de l’abondance des géniteurs mais également aux restrictions réglementaires sur les transferts, qui peuvent se produire inopinément à la suite de problèmes de santé (p. ex. maladie MSX) ou de la propagation d’espèces envahissantes (p. ex. tuniciers).

Le captage à distance du naissain de l’huître creuse du Pacifique (Crassostrea gigas) sur la côte Ouest du Canada et des États-Unis fait l’objet de recherches poussées depuis les années 1970; la technique est maintenant appliquée à l’échelle commerciale. Par contre, peu d’attention a été consacrée à l’huître américaine. La fixation naturelle du naissain dans ce secteur à l’extrême nord de l’aire de répartition de l’huître américaine se produit au milieu de l’été, ce qui laisse peu de temps au naissain de grossir avant l’hiver. En captant les larves à distance au début du printemps, la période de grossissement du naissain peut être prolongée considérablement et des jeunes huîtres de plus grande taille peuvent être obtenues dès l’automne de la même année.

Nous avons l’intention de quantifier les taux de fixation des larves pédivéligères d’huîtres dans des seaux grillagés flottants. Nous comparerons une approche innovatrice de captage à distance du naissain (seaux grillagés flottants) et une approche de captage à distance classique (milieu contrôlé). Pour ce qui est du grossissement, notre but est de démontrer que le naissain nouvellement fixé dans les seaux grillagés flottants peut se transformer en jeunes huîtres de grande taille dès l’automne de la même année.

Recherche : Rémi Sonier, Fabrice Pernet et Thomas Landry. Information : Luc Comeau, à ComeauL@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Mars 2006 – Mars 2007

Élaboration de méthodes optimales de semis pour la culture de la mye

Les chercheurs espèrent également déterminer si la maladie est présente chez la population sauvage et estimer l’impact qu’elle pourrait avoir en tant qu’élément des techniques de culture.

Diverses méthodes ont été mises au point pour accroître les populations sauvages de la mye (Mya arenaria) par le biais de sa culture. Les impacts de la prédation, le moment du semis du naissain, la taille du naissain, le type de substrat, la densité du semis et les maladies, comme la néoplasie hémocytaire, constituent d’importants facteurs qui ont une incidence sur le succès de survie des jeunes myes.

Le Comité des ressources en myes du Sud-Ouest du Nouveau-Brunswick a obtenu un permis d’occupation visant la R-D dans le havre Lepreau, au Nouveau-Brunswick, où l’abondance de la mye a chuté au cours des 15 dernières années. Eastern Charlotte Waterways Inc., qui préside le Comité des ressources en myes, poursuit pour une deuxième année ses travaux de développement de techniques de culture et de mise en valeur de la mye.

Le projet vise les objectifs suivants :

  • établir les conditions optimales (type de substrat, taille et manipulation du naissain, et densité du semis) pour ensemencer 300 000 naissains d’écloserie hivernant à l’heure actuelle dans des cages mouillées sur la concession de la Station biologique de St. Andrews;
  • déterminer si la maladie est présente chez la population sauvage et estimer l’impact qu’elle pourrait avoir en tant qu’élément critique de l’application des techniques de culture.

Recherche : Susan Farquarson (ECW); Nick Vance (ECW); Shawn Robinson (MPO); Mary Stephenson (MPO). Information : Shawn Robinson, à RobinsonSM@mar.dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Élaboration et évaluation de normes de qualité du naissain de moule

L’objectif principal de ce projet est d’élaborer et d’évaluer des critères de qualité du naissain de moule reposant sur son état physiologique et pathologique pour aider l’industrie de la mytiliculture à réduire le risque de taux de mortalité élevé coûteux durant l’étape de grossissement et en particulier durant la période avant la vente, communément associée à de grands stress environnementaux (température de l’eau à la hausse) et physiologiques (reproduction). Un objectif secondaire du projet est d’examiner les avantages économiques et écologiques de nouvelles méthodes de tri du naissain de moule pour en maintenir ou en accroître la qualité, de sorte à optimiser la faisabilité de sa production et de sa culture à l’Î.-P.-É. et au N.-B., tout en améliorant l’interaction entre cette industrie et l’environnement.

Dans l’esprit de cette information, le but global du projet est de développer les outils et la capacité scientifique nécessaires pour optimiser et soutenir la production de moules à l’Î.-P.-É. et au N.-B. Ce projet permettra aussi de jeter les bases d’un système de cueillette et d’analyse de données à long terme qui pourrait être financé par l’industrie aux fins d’application à l’échelon national, semblable à celui d’autres industries agroalimentaires, comme le programme de classification des semences de pomme de terre. L’expertise issue de ce projet servira également de base à d’autres recherches sur la gestion des fermes conchylicoles.

Recherche : Réjean Tremblay, Nellie Gagné, Luc Comeau, Jeffrey Davidson, Mary Stephenson et Thomas Landry. Information : Thomas Landry, à LandryT@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Juillet 2004 – Juillet 2006

Parasites qui ont une incidence sur le développement de l’aquaculture au Canada atlantique

Un parasite Prosorhyncus squamatus frais sorti d’une moule bleue.

Le projet porte sur deux parasites qui nuisent à l’aquaculture au Canada atlantique : Prosorhynchus squamatus, un digénien qui castre la moule bleue, et Haplosporidium nelsoni, parasite qui est à l’origine de la maladie MSX chez l’huître américaine. Ces parasites ne présentent aucun risque pour la santé humaine, mais ils ont entravé le développement de l’aquaculture en raison des inquiétudes relatives aux transferts d’organismes entre sites (intra- et interprovinciaux) et au risque de propagation.

Le digénien P. squamatus est un parasite qui peut castrer la moule bleue (Mytilus edulis) et, lors des infections graves, affaiblir les moules et réduire leur durée de conservation. P. squamatus a été détecté pour la première fois chez les moules en 1997, et sa détection à mener à l’adoption de restrictions relatives aux transferts de moules provenant de sites touchés par le parasite. À cette fin, un total de 5 248 moules (sauvages et d’élevage) de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard, des Îles-de-la-Madeleine ont été analysées. Les résultats suggèrent que le digénien parasite cause habituellement un faible niveau d’infection sporadique qui ne présente pas de risques importants pour les populations de moules de l’Atlantique. Le suivi régulier de l’état de santé général des moules devrait être suffisant pour détecter tout changement sur le plan des niveaux d’infection par P. squamatus observés dans le cadre de la présente étude.

L’Office International de Épizooties (OIE) classe la maladie MSX comme une maladie à déclaration obligatoire en raison de ses effets dévastateurs sur les stocks d’huîtres du centre du littoral atlantique des États-Unis. L’étude de la répartition de H. nelsoni et la surveillance des taux de mortalité qu’il cause sont essentielles pour permettre aux gestionnaires des pêches et à l’industrie d’avoir accès à des données à jour afin d’assurer la poursuite des activités aquacoles tout en protégeant les stocks non touchés.

Recherche : Mary Stephenson, Anne Veniot, Michelle Maillet, Richard Gallant, Neil MacNair, Andrew Bagnal et, Abel Noel. Information : Mary Stephenson, à StephensonM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Septembre 2001 – Mars 2006

Le crabe commun peut-il faciliter la mytiliculture?

Crabes communs, photos prises dans la baie Malpeque (Î.-P.-É.).

En raison de la nouvelle demande pour le crabe commun, une pêche dirigée a graduellement pris de l’ampleur au cours des 20 dernières années. Parallèlement, l’industrie de la mytiliculture a connu une forte expansion dans de nombreux secteurs chevauchant les lieux de pêche du crabe commun. Une des méthodes importantes que les mytiliculteurs utilisent pour réduire l’épifaune sur les boudins de moules consiste à immerger leurs filières afin de tirer profit de la prédation par le crabe commun. Les mytiliculteurs pensent que cette méthode améliore l’uniformité des moules dans les boudins et réduit la main-d’œuvre nécessaire au nettoyage des moules destinées au marché. Cette méthode n’a toutefois pas fait l’objet d’analyses scientifiques.

Les mytiliculteurs ont soulevé des préoccupations quant aux effets possibles de la pêche du crabe commun à l’intérieur des zones mytilicoles. Une hypothèse veut que les casiers à crabes appâtés attirent de plus en plus les crabes communs et les éloignent ainsi des sites aquacoles, ce qui donne lieu à une réduction de l’abondance des crabes et, possiblement, de la productivité des filières. La vérification scientifique de cette hypothèse pourrait permettre d’améliorer la gestion des deux industries. La présence du crabe vert dans plusieurs secteurs de l’Î.-P.-É. est un autre facteur de risque pour l’abondance du crabe commun, car le crabe vert peut faire concurrence au crabe commun pour l’habitat et la nourriture.

Le projet vise les objectifs suivants :

  • établir si les filières de boudins de moules attirent réellement des crabes communs;
  • déterminer s’il se produit un déclin d’abondance du crabe commun sur et sous les filières durant et après la pêche dirigée;
  • vérifier la croyance répandue à l’effet que le crabe commun favorise la productivité des filières de moules;
  • évaluer l’impact du crabe vert sur la productivité des filières de moules.

Recherche : Marc Ouellette, Luc Comeau, Jean-François Mallet et Angeline LeBlanc. Information : Marc Ouellette, à OuelletteMC@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Novembre 2004 – Mars 2008

Surveillance de la santé des myes et des palourdes américaines dans la baie de Fundy

Leah Hamilton de Innovative Fishery Products dans la baie St. Mary’s (Nouvelle-Écosse).

L’industrie de la conchyliculture a connu un grand essor au cours des dernières années, principalement grâce à l’élevage de la moule bleue et de l’huître américaine. Elle constitue maintenant un élément important de l’économie au Canada atlantique. La recherche et le développement aux fins de diversification de l’aquaculture ont porté principalement sur des espèces telles la mye (Mya arenaria), la palourde américaine (Mercenaria mercenaria) et la mactre d’Amérique (Spisula solidissima) en raison de leur grande valeur marchande. Cependant, l’élevage de ces espèces n’a pas atteint un niveau de durabilité en raison de différents problèmes tels une croissance lente et des cas de mortalité erratiques souvent attribuables à des facteurs environnementaux limitants et à des techniques d’élevage expérimentales. Il est nécessaire d’établir un profil des maladies qui pourraient avoir une incidence grave sur le développement de l’industrie de l’élevage des coquillages.

Le but de ce projet de recherche sera d’évaluer et de surveiller la santé de deux espèces de coquillages, soit la mye et la palourde américaine, dans la baie de Fundy afin d’atteindre les objectifs suivants :

  • la mise à jour du statut de maladies endémiques, telles la néoplasie hémocytaire chez la mye et QPX chez la palourde américaine;
  • le dépistage, chez des espèces non porteuses, de maladies qui figurent sur la liste de l’OIE, telles MSX et SSO, et qui sont observées au Canada atlantique;
  • l’évaluation de la prévalence des maladies des mollusques par rapport à la dynamique des populations et aux paramètres environnementaux.

Recherche : Marc Ouellette, Mary Stephenson, Angeline LeBlanc, Michelle Maillet et Leah Hamilton (Innovative Fishery Products). Information : Marc Ouellette, à OuelletteMC@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : PCRDA - MPO.

Juin 2005 – Mars 2007

Surveillance des effets d'une ferme d'élevage de l'huître creuse du Pacifique sur le milieu benthique en Colombie-Britannique

Cette étude a porté sur la surveillance des taux de dépôt des particules, de la géochimie des sédiments et des communautés fauniques du milieu benthique à une ferme d’élevage en suspension de l’huître creuse du Pacifique située en eaux profondes dans la baie Village (île Quadra) en Colombie-Britannique. Des stations de référence ont été positionnées à chaque extrémité d’un transect passant par le centre de la ferme ostréicole (>500 m du périmètre de la ferme), des stations supplémentaires ont été positionnées à 20 et à 50 m de chaque côté du périmètre de la ferme, et une station centrale a été positionnée à l’emplacement du radeau d’huîtres près du centre de la ferme.

L’échantillonnage du milieu benthique a été effectué tous les trois mois, de juillet 2003 à août 2004. Pour la plupart des dates d’échantillonnage, les taux de dépôt de carbone organique étaient significativement plus élevés à la station centrale (0,4 – 2,5 gC·m-2·d-1) qu’à toutes les autres stations (habituellement <0,5 g·m-2·d-1). Cependant, le potentiel d’oxydoréduction des sédiments sous la station centrale n’était pas significativement différent de celui des sédiments sous les deux stations de référence, quelle que soit la date d’échantillonnage. De plus, la teneur en sulfures à la station centrale n’a été significativement plus élevée que celles aux stations de référence qu’à une date d’échantillonnage seulement. Ces résultats indiquent que l’augmentation de l’apport organique due à la ferme n’entraîne pas une augmentation constante de l’accumulation des sédiments ou des sulfures par rapport aux autres emplacements dans la baie Village. Ces résultats concordent avec l’absence de tout appauvrissement notable sur le plan du nombre de taxons présents ou de l’abondance à la station centrale; ces communautés benthiques ne présentaient donc aucun changement qui serait lié à un enrichissement organique des sédiments.

Recherche : Penelope Barnes (CSR). Information : Penelope Barnes, à barnesp@mala.bc.ca. Rapport : BCARDC-AQE Fund.

Susceptibilité de la mye à la néoplasie hémocytaire

Les résultats indiquent chez les populations de mye de l'Île-du-Prince-Édouard, la prévalence et la gravité de la NH sont relativement élevées. La NH a également été détectée dans plusieurs secteurs du golfe du Saint-Laurent, mais sa prévalence et sa gravité y sont faibles. L'occurrence de la NH a été corrélée à la présence de contaminants environnementaux.

Les principaux objectifs de cette étude étaient de cerner le rôle de variables environnementales des bassins hydrographiques dans le développement de la néoplasie hémocytaire (NH) et de déterminer la susceptibilité génétique possible de la mye à la NH. La validation d’un protocole de cytométrie en flux a permis de renforcer la capacité de diagnostic, contrairement aux méthodes traditionnelles, c.-à-d. l’histologie et la cytologie.

Les résultats indiquent qu’à l’Île-du-Prince-Édouard, la prévalence et la gravité de la NH sont relativement élevées. La NH a également été détectée dans plusieurs secteurs du golfe du Saint-Laurent, mais sa prévalence et sa gravité y sont faibles. Dans la littérature, l’occurrence de la NH a été corrélée à la présence de contaminants environnementaux. Après plus de 50 mm de précipitations en 24 heures, des échantillons (d’eau, de sédiments et de tissus mous de myes) ont été analysés aux fins de détection de 30 pesticides, y compris les trois composés les plus couramment utilisés dans le cadre d’activités agricoles. Aucun pesticide n’a été détecté par spectrographie de masse. Des expériences d’exposition ont également été réalisées afin de déterminer si certains fongicides entraîneraient directement la NH. L’exposition de myes à des concentrations de fongicides de 1 à 100 µg/l pendant six semaines n’a pas donné de résultats concluants, la maladie n’ayant pas été induite de façon importante dans les différents traitements.

Ces résultats suggèrent que ces contaminants pourraient ne pas induire directement le développement de la NH chez la mye. Les résultats laissent également entendre qu’il existe une interaction complexe avec d’autres facteurs, tels le manque de ressources alimentaires, le stress dû à la température, la susceptibilité génétique, la présence de virus, etc. Pour l’instant, toutes les populations de mye utilisées dans les essais montrent une susceptibilité semblable à la NH après une exposition à des myes atteintes de cette maladie.

Recherche : Réjean Tremblay (UQAR); Jeffrey Davidson (UPEI); Thomas Landry (MPO); Emilien Pelletier (UQAR); Franck C.J. Berthe (UPEI); Julie Pariseau (UQAR); Stephanie Lynn Synard (UPEI). Information : Réjean Tremblay, à rejean_temblay@uqar.qc.ca. Rapport : AquaNet.

Juin 2004 – Août 2006

Abondance larvaire et succès de fixation de la moule bleue (Mytilus spp.)

Depuis plusieurs années, les producteurs mytilicoles de la Gaspésie demandent que des travaux portant sur le suivi larvaire soient effectués afin de permettre l’optimisation de la collecte de naissain de moules. Or, la relation entre l’abondance larvaire, l’intensité de fixation et le succès de captage d’espèces d’invertébrés benthiques est une question complexe. En effet, plusieurs études ont décrit une relation entre l’abondance des larves ayant atteint le stade pédivéligère et l’intensité de fixation, mais cette relation n’a pas été observée dans d’autres études.

L’objectif général de ce projet est d’acquérir des connaissances de base sur les mécanismes régissant la distribution larvaire dans le but de déterminer les périodes des pics d’abondance, la provenance et la diversité des moules juvéniles de deux espèces (Mytilus edulis et M. trossulus) en Gaspésie. L’échantillonnage pour la détermination de l’abondance larvaire et du succès de fixation aux deux sites de production a été réalisé de juin à octobre 2006. La caractérisation des facteurs environnementaux nécessaires à la modélisation des conditions hydrodynamiques et les analyses histologiques des moules adultes sauvages et d’élevage nécessaires à la description du cycle de reproduction ont également été effectuées à l’été 2006. Les autres analyses en laboratoire seront réalisées au cours des deux prochaines années.

Recherche : Nathalie Rayssac, Réjean Tremblay, Jean-Marie Sévigny, Benoit Thomas et Vladimir Koutitonsky. Information : Réjean Tremblay, à rejean_temblay@uqar.qc.ca. Rapport : PCRDA - MPO, MAPAQ, SODIM et ISMER.

Avril 2006 – Mars 2009

Progrès dans le diagnostic des maladies de mollusques au Canada

Les maladies infectieuses sont l’un des principaux responsables de pertes économiques dans les secteurs de l’élevage et de la pêche de mollusques. Des méthodes fiables et sensibles de détection des agents pathogènes sont essentielles pour prévenir l’introduction de tels agents ou pour lutter contre ceux-ci. Traditionnellement, les diagnostics sont principalement fondés sur l’histologie. Il est généralement reconnu que l’histologie requiert un haut niveau de formation et d’expérience. Pour que cela soit utile, nous proposons des solutions de réseautage pour l’histologie.

Des cours d’histologie en temps réel sont organisés entre laboratoires éloignés les uns des autres grâce à la technologie de VNC (Virtual Network Computing) liée à une solution de téléphonie Internet. Le projet utilise couramment les logiciels RealVNC et Skype. Des séances de formation ont été soumises à des essais fructueux. Nous prévoyons que pour devenir une ressource de plus en plus utilisée par les réseaux de surveillance, des plans d’alerte rapide et d’intervention en cas d’urgence, de même que des installations de formation, d’enseignement et de service, seront nécessaires. Cependant, l’histologie a encore des limites, et des méthodes plus rapides et plus sensibles sont recherchées.

Le deuxième volet de notre projet a consisté en l’élaboration de procédures de cytométrie en flux fondées sur des anticorps particuliers afin de détecter rapidement les maladies infectieuses et de déterminer rapidement l’état physiologique des animaux. Nous avons commencé par élaborer un protocole pour le marquage double des hémocytes néoplasiques à l’aide de l’iodure de propidium et de l’anticorps 1E10 afin d’évaluer l’état de santé de myes (Mya arenaria) en ce qui concerne la néoplasie hémocytaire. La validation de la procédure est encore en cours, et notre prochaine étape consistera à élaborer des procédures semblables pour d’autres maladies infectieuses, comme celle causée par le protozoaire parasite Bonamia ostreae chez l’huître plate (Ostrea edulis).

Recherche : Franck Berthe (UPEI); Dave Groman (AVC); Maryse Delaporte (UPEI). Information : Frank Berthe, à fberthe@upei.ca. Rapport : AquaNet.

Janvier 2005 – Avril 2007

Bases physiologiques et génétiques de la croissance chez la mye

La connaissance des caractéristiques physiologiques et génétiques qui régissent la croissance des individus est essentielle pour le développement de méthodes de gestion des élevages permettant l’élimination des individus à faible croissance. Cet objectif peut être atteint par l’application de méthodes sélectives ou le développement de souches d’écloserie. Toutefois, il est important de préserver la capacité de résistance des populations aux stress environnementaux et aux maladies. L’acquisition de connaissances génétiques et physiologiques suffisantes peut diminuer considérablement ce risque.

L’objectif principal de ce projet est de déterminer les caractéristiques physiologiques et génétiques qui différencient les myes (Mya arenaria) selon leur croissance afin d’évaluer la possibilité d’élaborer une méthode de gestion des élevages maintenant des taux de croissance élevés sans affaiblir les stocks d’élevage. Jusqu’à présent, plus de 300 individus appartenant à différentes classes de taille ont été échantillonnés et transférés à la station de Pointe-aux-Pères (ISMER) pour une période d’acclimatation aux conditions de laboratoire. Les expériences se dérouleront au cours de l’hiver 2007.

Recherche : Bruno Myrand, Réjean Tremblay, Jean-Marie Sévigny et Lise Chevarie. Information : Réjean Tremblay, à rejean_temblay@uqar.qc.ca. Rapport : SODIM, ISMER et PCRDA - MPO.

Avril 2006 – Mars 2007

Gestion du choix des sites aquacoles d'après la classification de l'habitat régional

Les progrès en matière d’instruments de relevés et l’utilisation de systèmes d’information géographique (SIG) peuvent améliorer l’efficacité et la portée de l’information disponible et fournir une vision des évaluations environnementales davantage orientée vers l’écosystème, ce qui peut simplifier le processus d’évaluation des sites pour les organismes de réglementation et pour les aquaculteurs. Le présent projet évalue l’efficacité de ces instruments novateurs d’évaluation des sites par rapport à l’efficacité des méthodes traditionnelles.

Au printemps 2005, trois indentations du littoral [havre Country, havre Marie Joseph et baie Tor] du comté de Guysborough (N.-É.) ont été choisies aux fins de réalisation du projet, et des plans ont été entrepris afin de réaliser un programme exhaustif d’échantillonnage sur le terrain. Une base de données SIG a été constituée à partir de diverses sources et elle permet d’identifier les sites d’échantillonnage ainsi que des fermes hypothétiques aux fins de relevés intensifs par télédétection. De plus, un site Web a été créé pour le projet afin d’informer les partenaires sur les progrès réalisés; veuillez consulter ce site (http://myweb.dal.ca/jgrant/Guysborough.html - en anglais seulement) pour obtenir plus de renseignements et des photos du programme estival sur le terrain.

L’échantillonnage sur le terrain a débuté en 2005, et les trois indentations du littoral ont fait l’objet de relevés intensifs à l’aide d’instruments de télédétection (échosondeur et Acrobat). Un échantillonnage des milieux benthique et pélagique (bennes de sédiments, échantillons d’eau et vidéos sous-marines) a également été réalisé. Toutes les données recueillies ont été ajoutées à la base de données SIG. Le jeu de données sera analysé de manière plus approfondie à l’aide de SIG et de méthodes statistiques. Les analyses et la présentation des résultats seront terminés d’ici décembre 2006.

Recherche : Jon Grant (Dalhousie U.); Peter Cranford (MPO); Rosaline Canessa (U. Victoria). Information : Jon Grant, à jon.grant@dal.ca, et site Web, à http://myweb.dal.ca/jgrant/Guysborough.html. Rapport : AquaNet.

Janvier 2005 – Décembre 2006

Dégradation bactérienne des toxines présentes dans les mollusques marins

L’intoxication par phycotoxine paralysante est causée par des toxines paralysantes qui sont produites par des dinoflagellés marins et qui peuvent s’accumuler dans la chair des bivalves d’élevage tels les bivalves fouisseurs, les moules et les pétoncles. Comme leur nom l’indique, les toxines paralysantes sont toxiques pour les humains et peuvent entraîner la mort des personnes qui consomment des mollusques contaminés. Certaines bactéries marines croissent sur certaines toxines paralysantes ou décomposent celles-ci in vitro.

Une stratégie mise au point comprend l’introduction de bactéries qui dégradent les toxines dans le régime alimentaire de mollusques toxiques afin d’accélérer la détoxication. Les objectifs précis étaient d’analyser des bivalves toxiques afin d’identifier les bactéries qui peuvent dégrader les toxines paralysantes ou l’acide domoïque (intoxication par phycotoxine amnestique) in situ, d’isoler la ou les enzymes qui dégradent ces toxines et d’utiliser une méthode probiotique dans des étangs de dépuration en encapsulant les bactéries actives et en veillant à leur ingestion par les mollusques toxiques.

L’analyse des bactéries qui peuvent dégrader les toxines paralysantes ou l’acide domoïque in situ chez les bivalves toxiques a été un succès. La capacité d’introduction d’un nombre suffisamment élevé de bactéries, de même que l’efficacité de celles-ci en matière de dégradation complète des toxines afin de produire des mollusques inoffensifs, doivent encore être déterminées. Les résultats de ce projet pourraient donner lieu à des avantages importants pour l’industrie conchylicole si les cultures bactériennes appropriées pouvaient être introduites dans les mollusques dans le cadre des procédures commerciales de dépuration.

Recherche : Tom Gill (Dalhousie U.); Rafael Garduno (Dalhousie U.); Michael Quilliam (Dalhousie U.); Monica Bricelj (IMB - CNRC). Information : Tom Gill, à tom.gill@dal.ca.

Élevage sélectif de l’ormeau dans la collectivité Huu-Ay-Aht de Bamfield

Le défi de la conception d’un programme d’élevage d’une espèce très féconde qui se reproduit en eaux libres, comme l’ormeau nordique, est d’éviter les cas d’endogamie. La plupart des écloseries optent pour la reproduction en groupe, où 3 ou 4 femelles fraient avec 3 ou 4 mâles. Cependant, notre analyse généalogique fondée sur cinq marqueurs microsatellites a montré que dans certains groupes de géniteurs, presque toutes les larves ont été produites par une seule femelle et un seul mâle. Le rognage de tentacules pour surveiller le degré de parenté entre les géniteurs nous permet de maximiser le nombre d’adultes qui contribuent à chaque génération et d’augmenter la vitesse à laquelle nous pouvons constituer une nouvelle lignée d’ormeaux d’élevage à croissance rapide.

Aux fins d’établissement du programme d’élevage, nous effectuons une évaluation génétique, nous évaluons la valeur génétique et nous établissons des prévisions de la réponse au programme de sélection génétique. Les traits importants sur le plan économique comprennent le taux de survie, l’âge au moment de la récolte et la qualité de la chair. Nous avons comparé les valeurs économiques de ces traits après amélioration génétique aux valeurs de base, et nous avons déterminé quels traits ont des effets positifs sur la profitabilité des activités d’élevage de l’ormeau.

Notre programme d’élevage pourra être appliqué à toute espèce aquacole dont la fécondité est élevée et dont le stade larvaire est prolongé qui est élevée dans des écloseries sans les installations nécessaires pour élever séparément chaque famille issue de mêmes parents.

Recherche : Elizabeth Boulding, Yajie Liu, Matt Lemay, Ian Mcmillan, Rashid Sumaila et Jane Tosh, en collaboration avec le Bamfield Huu-Ay-Aht Community Abalone Project et Ruth E. Withler (MPO). Information : Elizabeth Boulding, à boulding@uoguelph . Rapport : AquaNet

Janvier 2005 – Avril 2007

Des spécialistes de l’ormeau de la côte Ouest entreprennent une évaluation génétique de l’espèce, évaluent la valeur génétique et établissent des prévisions de la réponse à un programme de sélection génétique. Les traits importants sur le plan économique comprennent le taux de survie, l’âge au moment de la récolte et la qualité de la chair. Les spécialistes ont comparé les valeurs économiques de ces traits après amélioration génétique aux valeurs de base, et ils ont déterminé quels traits ont des effets positifs sur la profitabilité des activités d’élevage de l’ormeau.

Approvisionnement en naissain de mye au Québec

Parcelles expérimentales avec filets pour le captage de naissain de mye.

L’approvisionnement en jeunes myes (Mya arenaria) peut provenir de trois sources différentes : la récolte de jeunes dans des gisements naturels, la production en écloserie et le captage en milieu naturel. Le transfert de juvéniles, quoique prometteur, a été suspendu temporairement après quelques tentatives infructueuses. Des travaux de production de naissain en écloserie ont été réalisés aux cours des dernières années au Centre aquacole marin de Grande-Rivière, mais le succès de ces travaux est mitigé. Toutefois, les travaux récents réalisés aux Îles-de-la-Madeleine montrent qu’il est possible d’avoir un bon succès de captage en utilisant différents collecteurs pélagiques et benthiques. Ce genre d’essais a été reproduit avec un certain succès dans une batture vaseuse (Cran à Gagnon) de la Haute-Côte-Nord en 2005 avec des collecteurs benthiques (filets). Les résultats obtenus avec d’autres types de collecteurs ainsi qu’à des sites à substrat sablonneux sont toutefois mitigés. Suite à ces résultats, l’industrie a proposé de reproduire les essais à Cran à Gagnon afin de valider les observations faites en 2005.

Un suivi du développement gonadosomatique a été effectué d’avril à septembre dans le secteur de Forestville afin de préciser le moment de la ponte des myes. Dans les semaines qui ont suivi la ponte, des filets de 2,4 m x 7,6 m (maillage de 6 mm x 8 mm) ont été positionnés à la limite inférieure de la zone intertidale. Les filets ont été déposés directement sur la batture (les bords étant enfouis dans une tranchée de 30 cm de profondeur) afin de favoriser le recrutement de la nouvelle cohorte de myes. Le modèle expérimental comptait quatre parcelles avec filets et quatre parcelles témoins (sans filet), le tout ayant été installé en juin 2006. Trois autres types de collecteurs pélagiques ont été mis à l’essai en parallèle dans la zone infralittorale. Un premier échantillonnage a été réalisé avant l’installation des filets en juin 2006, et deux autres séries d’échantillons seront prélevées respectivement à l’automne 2006 et au printemps 2007.

Recherche : M. Giguère, S. Brulotte, J.-M. Bélisle, Claudia Boisvert et Bernard Tremblay.

Information : Michel Giguère, à GiguereM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : SODIM et MPO.

Avril 2005 – Mars 2006

Lutte contre l'ascidie plissée à l'Î.-P.-É.

L’ascidie plissée (Styela clava) a envahi récemment les eaux de l’Île-du-Prince-Édouard et elle a eu un effet particulièrement néfaste sur la mytiliculture dans la région de Murray River. Les individus de cette espèce se fixent en grand nombre sur les boudins de moules et l’équipement mytilicole, ils rivalisent avec les moules pour les ressources alimentaires, ils salissent l’équipement et ils pourraient avoir un effet dévastateur sur l’industrie mytilicole à l’Î.-P.-É. Le présent projet vise à déterminer les causes de mortalité chez les tuniciers, de façon à contribuer à la recherche de solutions biologiques ou chimiques respectueuses de l’environnement qui cibleront spécifiquement l’ascidie plissée. Le projet comprend également un examen de l’effet des tuniciers sur l’état physiologique des moules et sur les aspects écologiques liés aux boudins de moules.

Les résultats préliminaires indiquent qu’une exposition à une solution d’acide acétique à 5 % pendant deux minutes entraîne la mort des ascidies plissées, que leur siphon soit submergé ou non. L’acide acétique a un effet limité sur certaines espèces aquatiques, comme Mitrella lunata, mais il a des effets néfastes à court et à long terme sur la dynamique de populations d’autres espèces, telles les caprellidés. Le traitement acide entraîne la mort du naissain de moule, mais il n’a aucun effet sur la croissance ou les caractéristiques génétiques des moules. La recherche permettra d’obtenir des données utiles à la formulation de politiques et de procédures d’utilisation normalisées pour la lutte contre les tuniciers avec de l’acide acétique.

Recherche : Jeff Davidson (UPEI); Gerald Johnson (AVC); Thomas Landry (UNB). Information : Jeff Davidson, à davidson@upei.ca. Rapport : AquaNet.

Juillet 2003 – Juillet 2006

Optimisation du captage de naissain de pétoncle aux Îles-de-la-Madeleine

Les travaux réalisés aux Îles-de-la-Madeleine au cours des trois dernières années ont permis d’établir que le suivi hebdomadaire de la collecte est un outil fiable pour suivre l’évolution temporelle de la fixation des pétoncles et des espèces indésirables. Cet outil, demandant peu d’expertise, est relativement facile à utiliser pour l’industrie. Jusqu’à maintenant, les résultats indiquent que cet outil permet aux pectiniculteurs d’éviter les pics de fixation des moules et des hiatelles, qui surviennent avant le début de la période de fixation des pétoncles, en retardant l’immersion de leurs collecteurs. Cet outil pourrait également permettre aux producteurs d’évaluer la pertinence d’immerger des collecteurs plus tard en saison puisque le suivi hebdomadaire de la collecte permet de caractériser avec une certaine fiabilité l’évolution de la fixation des pétoncles au fil du temps.

À l’automne 2003, les résultats de l’analyse des collecteurs dans le cadre du suivi hebdomadaire de la collecte ont révélé que très peu de hiatelles, d’anomies et de pétoncles s’étaient fixés sur les collecteurs. Le même travail en 2004, avec récupération d’une partie des collecteurs par des plongeurs, a démontré que très peu d’organismes s’étaient détachés lors de la remontée des collecteurs, alors que les postlarves (taille de 0,3 à 0,4 mm) auraient pu passer à travers les mailles des sacs (2 mm). Une autre explication possible du faible succès de collecte pour certaines espèces pourrait être liée à l’efficacité du collecteur. En effet, un collecteur dont le conditionnement du substrat de collecte (recouvert d’un biofilm) n’est pas optimal serait moins efficace pour certaines espèces.

En 2005, une étude pour vérifier ce problème a été réalisée par l’équipe technique du Centre maricole des Îles-de-la-Madeleine en collaboration avec l’entreprise Pétoncles 2000. L’objectif de cette étude était d’évaluer s’il était possible d’optimiser le captage sur des collecteurs conditionnés en bassin avant leur immersion en mer. Les résultats ont montré qu’un collecteur conditionné deux semaines dans de l’eau de mer filtrée avant son immersion en mer offre un meilleur substrat aux pétoncles et, occasionnellement, aux hiatelles. Cependant, malgré ces résultats et le peu d’organismes qui se fixent sur les collecteurs non conditionnés, le suivi hebdomadaire de la collecte reste un outil fiable et accessible.

Recherche : Carole Cyr, Georges Cliche, Jacques Richard, Jean-Guy Turbide, Claude Poirier, Michèle Langford et Francine Aucoin. Information : Centre maricole des Îles-de-la-Madeleine, à stmim@mapaq.gouv.qc.ca. Rapport : DIT MAPAQ.

Intégration de la conchyliculture et des zones de protection marines

Le projet explore diverses méthodes de planification et de gestion des zones côtières et tente de concilier des intérêts possiblement divergents : la conservation des ressources marines, le tourisme côtier, les intérêts des Premières nations et les besoins des collectivités locales.

Ce projet explore des méthodes de planification et de gestion des zones côtières qui aideront à concilier des intérêts possiblement divergents : la conservation des ressources marines, le tourisme côtier, les intérêts des Premières nations et les besoins des collectivités locales. Ce projet compte trois composantes principales : l’examen des perceptions des résidants des îles Gulf, des spécialistes du milieu marin et des groupes environnementaux en ce qui concerne l’aquaculture dans une zone de protection marine (ZPM) à proximité; l’évaluation du rôle des intervenants dans la prise de décisions concernant les ZPM et la comparaison des processus d’aménagement du territoire au Canada à ceux dans d’autres pays; l’analyse des liens entre les aspirations des Premières nations, la conchyliculture et les ZPM en tenant compte des tensions suscitées par les traités, les règlements municipaux et les contentieux constitutionnels. Ce projet comprendra également une comparaison entre les expériences des groupes autochtones canadiens et celles vécues par des groupes autochtones de la Nouvelle-Zélande.

La recherche menée à ce jour a eu pour résultats : un examen exhaustif de la littérature sur un ensemble d’indices de la santé du milieu marin (indices biologiques, indices sociaux et indices de gestion); un sondage sur le Web, auprès des spécialistes du milieu marin, portant sur les divers indices de la santé du milieu marin dans une ZPM; une étude d’un groupe de discussion menée en collaboration avec des conchyliculteurs; un sondage, auprès des résidants des îles Gulf (C.-B.), visant à déterminer leurs points de vue relatifs à la compatibilité de la conchyliculture avec les ZPM; une étude des répercussions sur le plan juridique de la participation des Premières nations aux activités conchylicoles; une comparaison entre des cas en Nouvelle-Zélande et en Colombie-Britannique. Les travaux ont permis de cerner des questions clés en matière de politique et de gouvernance dans le domaine de la planification et de la gestion des ZPM, ainsi que des lacunes dans les connaissances sur la conchyliculture chez de nombreux groupes d’intervenants, ce qui donne lieu à un parti pris contre la conchyliculture.

Les recherches menées en Nouvelle-Zélande ont comporté plusieurs exposés publics, notamment au National Institute for Water and Atmospheric Research (NIWA) et au New Zealand Institute for Economic Research. La Maori Research Unit du NIWA a exprimé son intérêt à collaborer avec les chercheurs canadiens pour réaliser un projet de jumelage d’une collectivité autochtone de la côte Ouest du Canada avec une collectivité Maori, le NIWA ayant obtenu les fonds nécessaires pour mener un petit projet de formation en conchyliculture pendant trois ans dans cette collectivité.

Recherche : Rick Rollins (MUC); Jeremy Rayner (MUC); Chris Tollefson (U. Victoria). Information : Rick Rollins, à rollins@mala.bc.ca. Rapport : AquaNet.

Avril 2003 – Mars 2006

Dynamique de la néoplasie hémocytaire chez la mye

Certains des mécanismes moléculaires de la néoplasie hémocytaire (NH) chez la mye (Mya arenaria) ont été identifiés. Plusieurs études ont montré le rôle de protéines de la famille p53 dans le processus morbide de la NH. Cela fait en sorte que la NH et la mye constituent un modèle intéressant dans le domaine de l’oncologie comparative. Le gène p53 est exprimé dans les cellules normales et les cellules leucémiques, mais des études antérieures ont montré qu’une protéine p53 est présente de façon spécifique dans les cellules leucémiques. Certains ont également suggéré que le processus morbide de la NH pourrait comprendre une mutation du gène p53. Plus récemment, une séquestration de p53 dans le cytoplasme de cellules leucémiques par le biais de la mortaline a été proposée comme étant un mécanisme essentiel de la néoplasie. Cependant, il existe encore peu d’informations sur la dynamique de cette famille de protéines dans le contexte de la NH.

Notre étude est d’abord axée sur l’expression des gènes p53 et p73 chez les myes leucémiques. Une population de mye atteinte de la NH est surveillée au moyen de transferts Western et de réactions en chaîne de la polymérase quantitative (transcriptase inverse). La détection de mutations est fondée sur le polymorphisme de conformation des ADN simples brins et un transfert Western au moyen de l’anticorps monoclonal Pab240. Notre principal objectif est, en bout de ligne, d’identifier les éléments moléculaires qui jouent un rôle dans le développement de la leucémie.

Recherche : Réjean Tremblay (UQAR); Jean-Marie Sévigny (UQAR); Franck C.J. Berthe (UPEI); Ahmed Siah (UPEI); Julie Pariseau. Information : Réjean Tremblay, à rejean_temblay@uqar.qc.ca. Rapport : AquaNet.

Juin 2006 – Juillet 2007

Étude des maladies des mollusques à la Station biologique du Pacifique

Méthodes expérimentales visant à exposer des mollusques à des agents pathogènes (à partir du coin supérieur gauche) : inoculation, mélange d’agents au stade infectieux et d’aliments à base d’algues, et cohabitation avec des stocks d’élevage dans des lanternes sur filières et des poches de vexar sur la plage.

Depuis la fin des années 1980, l’unité de recherche sur les maladies des mollusques de la Station biologique du Pacifique (Nanaimo, C.-B.) étudie les maladies infectieuses qui touchent les mollusques de la côte Ouest du pays. Parmi les découvertes réalisées, notons l’identification et la description de plusieurs nouveaux agents pathogènes et parasites, y compris les protistes suivants : Labyrinthuloides haliotidis, un thraustochytride létal pour les ormeaux nouvellement fixés; Perkinsus qugwadi, qui a gravement freiner le développement de la pectiniculture en C.-B.; un agent pathogène sans nom qui s’attaque aux crevettes tachetées; Margolisiella kabatai et Pseudoklossia semiluna, présents, respectivement, dans le rein des palourdes du Pacifique et des moules indigènes; un cilié (Stegotricha enterikos) qui utilise les cellules épithéliales du tube digestif des huîtres; un eucaryote semblable aux rickettsies chez les crevettes tachetées qui entraîne une baisse des possibilités de vente sur le marché.

Les recherches en cours comprennent l’étude de la biologie de Mikrocytos mackini, la connaissance de celle-ci étant importante pour la production d’huître en milieu frais à l’échelle internationale, et la détermination de l’identité et de la répartition d’une coccidie qui infecte le rein de l’ormeau. Récemment, l’unité de recherche a décidé de relever le défi relatif à l’appui du nouveau Programme national sur la santé des animaux aquatiques afin de fournir un service de diagnostic en laboratoire à l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour établir si les mollusques de la C.-B. sont exempts de maladies qui figurent sur la liste de l’Organisation internationale des épizooties (OIE) de l’Organisation mondiale de la santé animale.

Recherche : Susan Bower et Gary Meyer. Information : Susan Bower, à Bowers@dfo-mpo.gc.ca.

Rapport : PCRDA - MPO.

Traitements à la saumure utilisés pour améliorer le rendement des collecteurs de moules au Québec

Une équipe du Centre maricole des Îles-de-la-Madeleine (CeMIM) travaille depuis quelques années à caractériser la dynamique de fixation des moules et d’autres organismes au principal site de captage de la région.

L’efficacité du saumurage comme agent de contrôle des étoiles de mer, principal prédateur du naissain de moule, a été démontrée il y a déjà quelques années. L’expérience a révélé que la durée de traitement idéale se situe autour de 30 secondes et que la période optimale de traitement peut s’étaler sur quelques semaines. Cependant, compte tenu de la mécanisation des opérations, les avantages d’une telle opération devaient être validés à l’échelle commerciale.

À l’été 2005, la Société de développement de l’industrie maricole du Québec (SODIM) s’est donc jointe à l’équipe du CeMIM afin de vérifier la rentabilité de l’opération de saumurage des collecteurs infestés d’étoiles de mer. La simple comparaison des portions des lignes de collecteurs saumurées en août et des portions non saumurées sur les mêmes lignes a permis d’estimer que chacune des deux entreprises mytilicoles de la région aurait pu récolter plusieurs millions de jeunes moules supplémentaires à l’automne si elles avaient traité leurs collecteurs à la saumure.

Le saumurage de l’ensemble des lignes de collecteurs aurait coûté environ 4 000 $ à chaque entreprise mytilicole des Îles-de-la-Madeleine, mais cela leur aurait permis d’obtenir de 12 à 16 tonnes de naissain supplémentaire. On peut supposer que la production additionnelle de naissain obtenue grâce au saumurage pourrait générer des revenus nets de plusieurs milliers de dollars. Le projet a donné lieu à une série de recommandations qui ont été transmises à l’ensemble des mytiliculteurs du Québec pour les inciter à adopter cette pratique.

Recherche : François Bourque, Bruno Myrand, Jules Arseneau, Francine Aucoin, Yvon Chevarie, Michelle Langford, François Gallien, Jacques Richard et Annie Renaud. Information : Centre maricole des Îles-de-la-Madeleine, à stmim@mapaq.gouv.qc.ca. Rapport : DIT - MAPAQ.

Effet de la caprelle sur le recrutement de naissain de moule sur les collecteurs

Les mytiliculteurs de la région de Carleton rapportent que les populations de caprelle sur les collecteurs et les lignes d'élevage ont atteint une abondance inédite en 2003. La situation semble s'accompagner de taux de captage de naissain relativement faibles. La raison d’être de ce projet est de déterminer si la caprelle nuit à la mytiliculture. Pour ce faire, le projet comportera les éléments suivants : 1) étude de la densité de fixation du naissain de moule et de la biomasse des caprelles en fonction de la profondeur; 2) étude du comportement alimentaire des caprelles; le contenu stomacal des caprelles s’avérant fréquemment trop dégradé pour en permettre l'identification directe, nous avons recours à une approche immunologique. Cette méthode est basée sur la détection de la présence de tissus de moule par l'examen de la réponse d'agglutination d'un anticorps approprié lorsque mis en présence de matériel provenant du tractus digestif des caprelles; 3) étude de la biomasse et de la structure de taille et d’âge des populations actuelles de caprelles, en fonction de la profondeur et du temps de la saison; 4) étude de l’effet de différents protocoles d’entretien des filières lestées sur les populations de caprelle.

Les quelques résultats préliminaires dont nous disposons actuellement indiquent que l’effectif des populations de caprelle sur les collecteurs de naissain a diminué en 2006; il semble également qu’au cours de la période 2004-2005 les caprelles n’aient pas nuit à la collecte du naissain de moule, contrairement à d’autres épibiontes. L’utilisation de nouvelles filières lestées a permis de réduire le nombre de caprelles et d’hydrozoaires, alors que le nettoyage manuel des filières est sans effet. La collecte de naissain de moule tend à être meilleure sur les filières lestées témoins. Les résultats des tests immunochimiques indiquent que les caprelles ne consomment pas de larves ou de naissain de moule.

Recherche : Marcel Fréchette, Bernard Sainte-Marie, Christian Turcotte, Linda Girard, Marie-Claude Marquis (IML - MPO); Réjean Allard. Information : Marcel Fréchette, à FrechetteM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : SODIM.

Juillet 2004 – Mars 2007

Essai de nouvelles techniques de préélevage du pétoncle aux îles Mingan

La stratégie d’élevage du pétoncle fait généralement appel à la collecte de naissain, au transfert subséquent de ce naissain dans des paniers pyramidaux (« pearl nets ») puis à l’ensemencement sur le fond ou à un transfert dans des lanternes. Chacune de ces étapes exige des efforts considérables. Une façon de réduire au minimum l’effort investi dans ces opérations serait de court-circuiter une ou plusieurs étapes de la chaîne de production décrite ci-dessus. Une approche envisagée dans le présent projet est de laisser le naissain dans les collecteurs le temps nécessaire pour qu’il atteigne une taille suffisante pour permettre le saut de l’étape des paniers pyramidaux. Une des conditions pour que ce scénario soit valable est que la quantité de naissain fixés dans les collecteurs soit à la fois suffisante pour que les opérations en vaillent la peine et suffisamment faible pour éviter le surpeuplement dans les collecteurs. Cet aspect peut être étudié grâce à la relation biomasse-densité.

Pour étudier cette relation, nous avons recueilli du naissain à deux sites de la Minganie et à différentes hauteurs par rapport au fond marin, ce qui permet normalement d’obtenir un gradient dans les effectifs initiaux. Le projet comprend ensuite la récupération du naissain après un an et deux ans dans les collecteurs. Les variables étudiées sont la taille des spécimens de pétoncle et des autres mollusques, l’effectif des diverses espèces présentes et la hauteur des collecteurs par rapport au fond. Nous procédons également à une analyse de la fluorescence et de la température dans la colonne d’eau. Les premiers résultats indiquent que la croissance varie avec la hauteur par rapport au fond, ce qui est une réponse classique. Ils indiquent également la présence de compétition interspécifique entre les pétoncles (Chlamys islandica) et les autres mollusques (p. ex. Hiatella arctica).

Recherche : Marcel Fréchette, Linda Girard (IML - MPO); Martin Guay (Centre aquacole de la Côte-Nord). Information : Marcel Fréchette, à FrechetteM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : SODIM.

Août 2004 – Mars 2009

Filières de coquillages

Dans le cadre de travaux antérieurs, M. Wayne Raman-Nair, chercheur à l’Institut des technologies océaniques (ITO), et ses collaborateurs, MM. Pierre Bergeron et Marc Gagnon de BIOREX Inc. (Québec), ont élaboré des modèles numériques de filières de coquillages immergées. Ces modèles sont devenus des produits logiciel qui permettent aux conchyliculteurs d’estimer les charges imposées sur les filières résultant de facteurs environnementaux et de travaux d’entretien courants. Les travaux en cours continuent de porter sur l’élaboration de modèles et de logiciels afin de fournir des prévisions plus exactes. En 2005, l’ITO et Biorex ont effectué des essais in situ afin de mesurer la force de traînée exercée sur divers composants d’une ferme conchylicole type, y compris les collecteurs de naissain, diverses bouées avec ou sans salissures et les boudins d’élevage. Les données obtenues grâce à ces expériences ont été utilisées pour établir de meilleurs coefficients de traînée pour le logiciel de simulation et pour quantifier les effets des salissures marines sur la force de traînée. Par la suite, un ensemble de simulation de deuxième génération a été mis au point afin de mieux déterminer les mouvements et les orientations des boudins d’élevage. Ce logiciel est en période d’essai et d’évaluation chez Biorex.

Recherche : Wayne Raman-Nair, Pierre Bergeron et Marc Gagnon (Biorex Inc.). Information : Bruce Colbourne, à D.Colbourne@nrc-cnrc.gc.ca. Rapport : CNRC.

Suivi du naissain et des larves de moule en Gaspésie

Collecteur de moules récupéré aux fins de détermination de la période optimale de fixation du naissain en Gaspésie.

Pour une deuxième année, le pic de présence de larves prêtes à la métamorphose et le pic de fixation du naissain de moule ont été identifiés dans les deux secteurs mytilicoles de la Gaspésie : dans les baies de Tracadigache et de Gaspé. Toutes les semaines de la mi-mai à la mi-octobre, dans chacun des trois sites identifiés, les mytiliculteurs ont prélevé un échantillon, par un pompage de 10 minutes effectué entre 1 et 8 m de profondeur, qu’ils ont ensuite filtré à l’aide de trois tamis de 780, 390 et 80 µm.

Parmi les résultats obtenus dans le secteur de la baie de Cascapédia, de petites larves (nouvelle cohorte) sont apparues à la mi-juin. Dans le secteur de Gaspé, trois cohortes de petites larves véligères ont été observées tout comme en 2004, dont un pic très important vers la mi-juillet. Jusqu’à la fin juin, la taille moyenne des larves dans la baie de Cascapédia est restée inférieure à 200 µm, et même si des larves de taille supérieure ont été observées un peu plus tôt dans la baie de Gaspé, leur densité est demeurée très faible. Tout comme en 2004, la densité du naissain capté a été supérieure sur les lignes dans la baie de Gaspé, mais la taille moyenne du naissain dans cette baie a été près de la moitié de celle du naissain de la baie de Cascapédia.

Recherche : B. Thomas, N. Rayssac, R. Tremblay et J.-M. Sévigny, R. Allard et personnel, N. Bouchard, J. Bourgoing, J. Cauvier, J.-C. Cloutier, D. Fortin, R. Joncas, S. Morissette et personnel, et M.-P. Turcotte. Information : Benoît Thomas, à benoit.thomas@mapaq.gouv.qc.ca. Rapport : MAPAQ, SODIM, ISMER et MPO.

Développement de l'élevage de la mye au Québec

L’élevage de la mye suscite de l’intérêt au Québec, particulièrement aux Îles-de-la-Madeleine. « Myiculture aux Îles-de-la-Madeleine » (MIM), un programme quinquennal de recherche-développement s’est déroulé entre 2000 et 2005. Un nouveau programme quinquennal, MIM-II, a débuté en 2006. Plusieurs activités du premier et du nouveau programme ont été menées en parallèle.

À l’heure actuelle, des travaux sont réalisés pour assurer l’approvisionnement en naissain, particulièrement avec des tapis benthiques (Astroturf). Des collecteurs en suspension sont aussi mis à l’essai. L’automne venu, les jeunes myes sur les collecteurs mesurent en moyenne 8 mm. Les myes ayant passé l’hiver sur des structures en suspension sous le couvert de glace sont encore trop petites pour être ensemencées l’été suivant. Il faut donc ajouter une phase de prégrossissement pour obtenir des myes de 15 à 20 mm lors des opérations d’ensemencement. On a en effet découvert que cette taille permet de limiter les pertes par prédation, par dispersion et par mortalité naturelle. Différentes approches de prégrossissement sont comparées (en FLUPSY, en poches flottantes et même dans des bacs remplis de sable) pour déterminer la plus efficace et la plus rentable. Plusieurs ensemencements expérimentaux sont réalisés chaque année. Les parcelles expérimentales sont recouvertes d’un filet (maille 4 mm) pendant toute la première saison estivale. La croissance et la récupération des myes ensemencées font l’objet d’échantillonnages réguliers. Des scénarios économiques sont élaborés avec les données obtenues et mis à jour régulièrement.

Recherche : Lise Chevarie, Bruno Myrand et Réjean Tremblay. Information : Bruno Myrand, à bruno.myrand@mapaq.gouv.qc.ca . Rapport : DIT - MAPAQ.

Pourquoi et comment varie la force de fixation des moules?

Les chercheurs souhaitent approfondir les connaissances sur les variations temporelles de la force de fixation des moules et sur les facteurs qui influent sur cette force.

Lors de la période estivale, les chutes de moules à partir des boudins en suspension peuvent être importantes. Une réduction de ces pertes augmenterait la rentabilité des entreprises mytilicoles. Ces chutes sont vraisemblablement liées à la force avec laquelle les moules sont fixées les unes aux autres ainsi qu’au substrat d’élevage. Une meilleure connaissance de l’évolution temporelle de la force de fixation et des facteurs qui l’influencent faciliterait l’élaboration de solutions.

Des travaux sur le sujet ont été menés en 2004 (de la fin juin à la mi-octobre). Les forces de fixation les plus faibles ont été observées de la mi-juillet à la mi-août. La force de fixation a ensuite augmenté régulièrement durant l’automne pour être jusqu’à 2,3 fois plus importante qu’à la mi-juillet. Les travaux ont été répétés en 2005 à partir de la fin mai. Les points saillants furent : (1) la diminution importante de la force de fixation en été serait liée à la ponte; (2) l’accroissement à l’automne serait lié à la turbulence accrue dans l’eau; (3) l’écart fut de l’ordre de 1,9 fois entre les valeurs extrêmes; (4) les moules étaient plus fortement fixées en 2005 qu’en 2004. Plusieurs autres paramètres biologiques et environnementaux sont en cours d’analyse pour identifier plus clairement les facteurs en cause dans la variabilité de la force de fixation sur les boudins.

Recherche : Andrée-Anne Lachance, Bruno Myrand, Réjean Tremblay, Jean-Marie Sévigny, Vladimir Koutitonsky et Emily Carrington. Information : Bruno Myrand, à bruno.myrand@mapaq.gouv.qc.ca. Rapport : MAPAQ, ISMER et PCRDA - MPO.

Avril 2005 – Mars 2006

Évaluation des pertes de naissain de pétoncle dans la baie de Gaspé

Le projet vise à surveiller les pertes de naissain de pétoncle et à déterminer le meilleur moment pour la récupération à grande échelle des collecteurs.

Le suivi des collecteurs de pétoncle géant en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine a démontré que de 70 à 90 % du naissain est perdu avant la levée des collecteurs à la fin de l’été. L’adoption, par le promoteur opérant dans la baie de Gaspé, d’une stratégie de préélevage permettant d’optimiser le captage rend donc nécessaires la détermination préalable de l’état des collecteurs et de l’évolution temporelle des pertes et des tailles des pétoncles.

L’évaluation du nombre et de la taille des pétoncles sur les collecteurs se fera par échantillonnage en plongée de cinq collecteurs sur chacune des trois filières aux deux semaines. Entre la fin mai et le début de novembre, jusqu’à 14 périodes d’échantillonnage pourront être réalisées. Les 15 collecteurs seront nettoyés et triés en laboratoire dans les jours suivant leur récolte afin de déterminer la progression des pertes et de la croissance du naissain de pétoncle et de l’abondance des salissures, ce qui facilitera la détermination du meilleur moment pour la récupération à grande échelle des collecteurs par le promoteur. Selon les résultats de la première saison du projet, il y a bien eu une perte progressive de naissain à partir du début de l’échantillonnage à la mi-juin jusqu’à la fin juillet. À partir de ce moment, la quantité moyenne de naissain de pétoncle géant par sac est restée stable jusqu’à la fin de la récolte au début de novembre.

Recherche : B. Thomas, M. Giguère et J. Richard. Information : Benoît Thomas, à benoit.thomas@mapaq.gouv.qc.ca. Rapport : MAPAQ.

Dernières mesures de la dispersion des myes (Mya arenaria) ensemencées dans le barachois de Malbaie

Le projet vise à surveiller les taux de survie et de récupération des myes dans le barachois de Malbaie en Gaspésie.

Détecteur de métal utilisé pour localiser les myes marquées d’une étiquette métallique dans le barachois de Malbaie en Gaspésie.

Entre 2003 et 2005, des travaux ont été réalisés sur des myes dans le barachois de Malbaie afin de mesurer la distance et l’orientation de leurs déplacements et d’estimer leur survie ainsi que le taux de retour à la suite de leur ensemencement.

Un total de 480 myes de 35 à 40 mm ont été mesurées, numérotées, marquées avec une petite tige métallique, puis réparties sur 10 parcelles. Sur chaque parcelle, 48 myes ont été placées par groupe de six myes, à un intervalle de 20 cm, sur chacun des huit axes d’un gabarit orientés selon les points cardinaux.

Lors des suivis subséquents, les myes ont été localisées, à l’aide d’un détecteur de métal le long des axes du gabarit, par rapport à leur position initiale. En octobre 2003 et en juillet 2004, toutes les myes d’un certain axe ont été retirées et cinq nouvelles parcelles contenant 240 myes d’une deuxième classe de taille (de 25 à 30 mm) ont été ajoutées et suivies jusqu’à l’automne 2005. Malgré les fluctuations annuelles, les myes ensemencées commercialement devraient avoir des mouvements très limités. La majorité des myes n’ont pas effectué de déplacement. Dans les cas où des déplacements ont été constatés, il est possible que les résultats soient dus à d’autres conditions environnementales et à l’orientation des courants au moment de l’ensemencement.

Recherche : B. Thomas, M. Giguère et S. Brulotte. Information : Benoît Thomas, à benoit.thomas@mapaq.gouv.qc.ca. Rapport : MAPAQ, SODIM et MPO.

Étude de la croissance du naissain de pétoncle géant en Gaspésie

Le suivi de la croissance du naissain de pétoncle géant récupéré sur les collecteurs d’un promoteur à l’automne 2000 et de collecteurs du projet d’optimisation du captage en 2003 s’est poursuivi dans des lots maintenus dans les baies de Cascapédia et de Gaspé. Les divers lots des collecteurs de 1999, qui ont été récupérés, triés et transférés dans des filets en 2000, sont parvenus à une taille moyenne de près de 100 mm à l’automne 2005. Le naissain des collecteurs de 2003 a atteint près de 60 mm à cette même période. Dans les divers cas, peu de différences ont été observées sur le plan de la croissance entre les lots maintenus dans les baies de Gaspé et de Cascapédia. Des manipulations à de faibles salinités lors d’un suivi printanier dans la baie de Gaspé sont probablement responsables des fortes mortalités observées entre le printemps 2005 et le suivi suivant réalisé à l’été. Malgré ces incidents, les suivis ont permis de déterminer que le cycle de production, bien que non optimisé, pourrait s’étaler sur plus de cinq années, en tenant compte du captage.

Recherche : B. Thomas. Information : Benoit Thomas, à benoit.thomas@mapaq.gouv.qc.ca). Rapport : MAPAQ, SODIM et MPO.

Initiative de conchyliculture durable à l'Université Simon Fraser

En février 2002, l’Université Simon Fraser s’est vue remettre une subvention stratégique de cinq ans du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada intitulée « Towards a sustainable shellfish industry ». L’objectif global à long terme de la subvention stratégique était de fournir à l’industrie conchylicole l’information nécessaire pour un élevage durable dans la zone intertidale sans endommager l’environnement. Les objectifs particuliers du projet de recherche étaient de déterminer les effets des pratiques conchylicoles sur :

1) les cycles géochimiques du carbone, du phosphore et de l’azote dans la zone intertidale;

2) la diversité, l’abondance et la répartition des espèces dans la zone intertidale;

3) les oiseaux migrateurs (oiseaux de rivage et canards de mer), qui fréquentent la zone intertidale pendant au moins une partie de leur cycle vital.

Le projet a été mené dans trois secteurs géographiquement distincts sur la côte Ouest en C.-B., y compris le détroit de Baynes, le secteur Malaspina et du bras Desolation et la baie Barkley. La rédaction des résultats est en cours, et le rapport sera présenté aux fins de publication dans une revue à comité de lecture.

Recherche : Leah Bendell-Young, Sean Boyd, Rob Butler, Dan Esler, Patricia Gallaugher et Ron Ydenberg. Information : Leah Bendell-Young, à bendell@sfu.ca, et site Web, à http://www.sfu.ca/coastalstudies/ssai.

Initiative de conchyliculture durable à l’Université Simon Fraser

Daphne Munroe prélève un échantillon de palourdes fixées.

Les filets antiprédateurs utilisés pour élever la palourde japonaise en Colombie Britannique sont mis en place sur des sédiments intertidaux et pourraient donc bloquer les courants de marée et avoir une incidence sur la fixation des larves et les propriétés des sédiments. L’étude des effets des filets de palourdes en milieu intertidal sur la répartition des larves pédivéligères en phase de fixation a consisté en l’examen des régimes de recrutement précoce des larves de palourde japonaise (Venerupis philippinarum) par rapport aux filets antiprédateurs. Des palourdes fixées depuis peu de temps (longueur de la coquille : <600 µm) ont été échantillonnées à des sites avec et sans filets dans le détroit de baynes, sur la côte est de l’île de vancouver (c.-b.). les parcelles avec filets et une forte densité de palourdes adultes ont connu une baisse sur le plan de la fixation des larves. la fixation a varié chaque année, et le recrutement a été moins élevé en 2003 qu’en 2004.

Les propriétés des sédiments (taille des grains des sédiments et teneur en carbone organique et inorganique) dans les parcelles avec et sans filets ont également fait l’objet de comparaisons. Aucune différence n’a été observée dans les propriétés des sédiments mesurées, à l’exception de la teneur en carbone organique légèrement plus élevée sous les filets qui s’explique probablement par le nombre plus élevé de palourdes adultes sous les filets. Dans l’ensemble, aucune augmentation mesurable de la sédimentation n’a été observée sous les filets. Cependant, une baisse sur le plan de la fixation sous les filets a été constatée durant l’année où la fixation globale a été élevée.

Kent Williamson et Edith Billington, deux étudiants bénévoles, prélèvent des palourdes la nuit à marée basse.

De plus, des essais ont été menés en laboratoire avec des bassins afin d’examiner la rétention de larves de palourde japonaise compétentes à l’intérieur des bassins dont le fond est couvert d’un filet. Les différents traitements axés sur la présence ou l’absence de filets et sur les sédiments n’ont entraîné aucune variation de la rétention des larve.

Recherche : Daphne Munroe, R. Scott McKinley, William Pennell, Neil Bourne et Doug Bright. Information : Daphne Munroe, à dmmunroe@interchange.ubc.ca. Rapport : CRSNG.

Janvier 2002 – Août 2006

Optimisation des filières flottantes pour la conchyliculture

Le projet a fourni de l'information sur les divers types de filières flottantes, les forces externes qui agissent sur elles et le comportement des filières flottantes de différentes géométries dans différentes conditions.

Au Québec, les filières flottantes submergées sont utilisées pour l’élevage commercial des mollusques depuis le milieu des années 1980. Initialement, ces structures d’élevage ont été conçues à partir des techniques élaborées ailleurs, notamment à l’Île-du-Prince-Édouard, en y apportant de nombreuses modifications au cours des années pour les adapter aux conditions rigoureuses qui prévalent le long des côtes du Québec. Malgré cela, les mariculteurs québécois font toujours face à plusieurs problèmes techniques, particulièrement lorsque les sites d’élevage offrent peu de protection face aux vagues, aux vents et aux glaces. Le risque de pertes de filières flottantes et de dommages à celles-ci est important et représente une contrainte majeure à l’établissement de nouvelles entreprises et au développement de l’industrie.

En dépit de l’expérience acquise par les producteurs et des solutions ingénieuses qu’ils ont trouvées pour accroître le rendement de leurs élevages et faciliter la manipulation des filières en mer, il n’en reste pas moins que l’on comprend encore mal aujourd’hui, faute d’études à l’appui, le comportement des filières et de leurs ancrages sous l’effet des courants, des vents et de la houle. Il n’est donc pas surprenant de constater qu’il existe peu de critères précis pour établir la géométrie des filières et pour le choix du type d’ancrage en fonction des caractéristiques physiques des sites d’élevage. De tels critères sont cependant souhaitables pour assurer une meilleure stabilité des filières flottantes déployées en mer et réduire les coûts de fabrication, d’installation et d’entretien de ces structures. C’est pour cette raison que le Regroupement des mariculteurs du Québec (RMQ), en collaboration avec la SODIM, ont mandaté la firme BIOREX pour aider les mariculteurs québécois à améliorer les connaissances relatives aux structures d’élevage.

Ce premier mandat a permis de fournir certaines règles de base à suivre pour la conception des filières flottantes afin d’accroître leur stabilité en mer. Cette étude a aussi fourni des informations sur les différents types de filières flottantes, les forces externes qui agissent sur elles et le comportement des filières flottantes de différentes géométries, et elle devrait permettre une meilleure gestion à long terme de la flottabilité. De plus, dans le cadre de cette étude, un logiciel de simulation a été développé pour aider les mariculteurs à mieux configurer les filières submergées en fonction des caractéristiques de leur site d’élevage. Ce logiciel permet de simuler différentes configurations de filières (en changeant par exemple la taille et le nombre de bouées, la longueur et l’élasticité des cordages, la hauteur de la ligne porteuse par rapport au fond) et de calculer, pour différentes conditions de courant et de houle, la position et l’inclinaison des filières par rapport au fond, la tension dans les lignes et la traction exercée sur les ancrages. Cependant la principale contrainte à l’utilisation de ce logiciel est le manque ou l’absence de données pour plusieurs paramètres utilisés dans le modèle. La précision des résultats des simulations pourrait être améliorée avec l’ajout de données sur les caractéristiques environnementales des sites d’élevage (notamment la vitesse des courants), la masse dans l’eau des supports d’élevage et les propriétés mécaniques des différentes composantes (coefficient de traînée en présence de salissures, résistance à la traction des ancrages et élasticité des cordages). C’est donc avec l’objectif de réaliser de nouvelles simulations numériques en utilisant des données plus précises pour les paramètres de modélisation qu’un deuxième mandat a été confié à la firme BIOREX. Cette nouvelle étude, qui a débuté l’automne 2005 et qui s’échelonne sur deux ans, permettra d’accroître la précision des paramètres utilisés dans la modélisation des filières flottantes submergées et de réaliser les simulations permettant d’optimiser le modèle de ces filières suite à l’intégration de données sur la résistance à la traction des ancrages et sur l’abrasion des lignes d’amarrage. Malgré la variabilité des phénomènes qui peuvent survenir d’une année à l’autre, l’optimisation de l’utilisation de filières flottantes par la modélisation informatique des paramètres d’élevage donnera certainement un outil supplémentaire aux mariculteurs afin d’améliorer davantage leurs pratiques d’élevage.

Recherche : Robert Vaillancourt. Information : Robert Vaillancourt, à Robert.vaillancourt@sodim.org. Rapport : SODIM.

Nouvelles stratégies d’ensemencement de pétoncle géant

Des ensemencements de pétoncles géants juvéniles sont réalisés annuellement aux Îles-de-la-Madeleine depuis plus d'une décennie afin de pallier la baisse drastique de l’effectif du stock sauvage, survenue à la fin des années 1970. La stratégie commerciale choisie a consisté à ensemencer annuellement des pétoncles de 20 à 40 mm à la suite d’un prégrossissement en lagune d’environ 9 mois.

Le premier objectif du projet consistera à évaluer les informations disponibles concernant la taille optimale des pétoncles à l’ensemencement. Le second objectif sera de procéder à une étude sur le terrain qui permettra d’estimer la survie des pétoncles ensemencés directement à partir de collecteurs et sans tri (de 5 à 20 mm) en comparaison avec celle de pétoncles ensemencés directement à partir de collecteurs après un tri (de 5 à 20 mm), de pétoncles pré-grossis en lagune durant environ 9 mois selon la méthode traditionnelle (de 20 à 40 mm) et de pétoncles ayant subi une période de grossissement d’environ 1 an et 9 mois (40 mm et plus).

Le taux de survie des pétoncles lié à chacune de ces stratégies sera évalué, et ces données seront mises en parallèle avec les coûts qui s’y rattachent afin de statuer sur la méthode la plus performante.

Recherche : Hugo Bourdages, Madeleine Nadeau, Sylvain Vigneau, Robert Vaillancourt, Michel Giguère, Mélanie Bourgeois et Patrice Goudreau. Information : Hugo Bourdages, à BourdagesH@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : MAPAQ, SODIM et PCRDA - MPO.

Octobre 2006 – Mars 2010

Production de la moule bleue sur collecteur autogéré

Dans l’Est canadien, l’élevage de la moule se fait en suspension sur boudin avec des filières fixes, maintenues à profondeur constante, dont l’entretien exige des inspections régulières et des efforts significatifs pour la collecte du naissain et la mise en boudin. L’élevage en boudin s’accompagne en outre de périodes de pointe ne laissant que très peu de temps pour d’autres activités. La raison d’être de ce projet est de compléter l’élaboration d’une stratégie mytilicole qui permettra à des pêcheurs d’élever des moules en suspension tout en évitant les conflits avec le calendrier de pêche, ce qui offrirait une avenue de diversification des activités traditionnelles des pêcheurs.

Une des façons d’y parvenir est d’élever les moules sur des collecteurs autogérés. Cette méthode n’exigerait que peu d’entretien des filières et permettrait d’éviter l’étape du boudinage. Un inconvénient possible est que l'absence de sélection des tailles au moment du boudinage mènerait à une qualité plus variable du produit. Le projet comprend la comparaison de la production commerciale des collecteurs autogérés et des boudins traditionnels, la surveillance de la profondeur des collecteurs autogérés, une analyse bioéconomique et l’établissement de la relation biomasse-densité pour les populations de moules des collecteurs autogérés dans la baie de Cascapédia.

Recherche : Marcel Fréchette, Myriam Lachance-Bernard et Linda Girard (IML - MPO); James Wilson et Francis Bilodeau (UQAR); John Himmelman (U. Laval); Éric Bujold. Information : Marcel Fréchette, à FrechetteM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : SODIM.

Avril 2003 – Mars 2007

Croissance de la mye dans l'estuaire du Saint-Laurent

Installation d'une parcelle expérimentale pour la croissance de la mye in vivo.

Diverses études ont montré que la température, la qualité et la disponibilité de la nourriture, le temps d’immersion, la salinité, la teneur en oxygène dissous, la densité d’individus, le substrat, le courant, l’exposition aux vagues, le pH et la quantité de matière en suspension peuvent influer sur la croissance de la mye (Mya arenaria). À ces facteurs s’ajoute l’effet de facteurs biologiques sur la croissance, comme la maturité sexuelle. Des travaux réalisés au Québec au cours des dernières années ont indiqué que le site, qui intègre plusieurs des variables citées précédemment, avait un effet prédominant sur la croissance de la mye. Dans l’estuaire du Saint-Laurent, les variables influant sur la croissance de la mye sont très peu documentées à ce jour. Des variables susmentionnées, la maturité sexuelle, le temps d’immersion et l’apport en nourriture ont été priorisées aux fins d’évaluation approfondie dans le cadre de ce projet.

Sites expérimentaux pour la croissance de la mye en bassins (jaune) et sur le terrain (gris).

En 2005, la taille de la mye à la maturité sexuelle a été évaluée pour sept gisements de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Les résultats préliminaires de ces travaux indiquent que la taille à la maturité est semblable pour les myes de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, mais plus petite pour celles des Îles-de-la-Madeleine. Les travaux visant à mesurer les effets du temps d’immersion et de l’apport en nourriture ont été initiés en bassin à l’Institut Maurice-Lamontagne et sur le terrain pour cinq gisements de l’estuaire du Saint-Laurent. La variabilité, intra-gisement et inter-gisement, des taux de croissance, de survie et de dispersion a été évaluée. Les connaissances acquises dans le cadre de ce projet aideront à approfondir nos connaissances sur la biologie de la mye et à sélectionner des sites d’ensemencement propices à l’élevage de la mye dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.

Recherche : M. Giguère, S. Brulotte, J.-M. Bélisle, Marie-France Dréan, Annabelle Bourget, Bernard Tremblay, Claudia Boisvert et Madeleine Beaudoin. Information : Michel Giguère, à GiguereM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : SODIM et PCRDA - MPO.

Avril 2005 – Mars 2007

Essais de méthodes de captage de naissain de mye

Dispositifs expérimentaux utilisés pour capter du naissain de mye.

Les objectifs de ce projet étaient d’évaluer quatre techniques de captage de naissain de mye (Mya arenaria) en milieu ouvert sur la rive Nord de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, d’estimer leur succès de captage respectif et d’identifier les avantages et les désavantages de chacune des techniques utilisées. Les travaux sur le terrain ont été réalisés en 2005 sur les battures de Cran à Gagnon et de Pointe-aux-Outardes en Haute-Côte-Nord. Des essais de captage ont été menés sur ces deux gisements à l’aide de filets placés directement sur le substrat. Des essais de captage ont également été effectués à proximité des filets sur le site de Cran à Gagnon avec trois types différents de cage ainsi qu’avec des tapis « Astroturf ». Un échantillonnage au hasard des sédiments a été effectué en juin et octobre 2005 sur toutes les parcelles expérimentales et les parcelles témoins. L’échantillonnage des cages et des tapis a été effectué uniquement en octobre 2005. Les résultats obtenus à Cran à Gagnon ont montré que le taux de captage était 10 fois plus élevé sous les filets que dans les sites témoins sans filet. Les résultats obtenus avec les autres types de collecteurs placés à Cran à Gagnon ont été mitigés. Les résultats atteints à Pointe-aux-Outardes avec des filets se sont avérés négligeables. Trois mois après le dépôt des larves, la taille moyenne des myes captées était inférieure à 3 mm. Parmi les diverses techniques de captage utilisées, le filet semble le plus prometteur.

Recherche : M. Giguère, S. Brulotte, J.-M. Bélisle, Marie-France Dréan, Marie-Karine Maltais, Claudia Boisvert et Bernard Tremblay. Information : Michel Giguère, à GiguereM@dfo-mpo.gc.ca. Rapport : SODIM et MPO.

Avril 2005 – Mars 2006

Des collecteurs de naissain de moule des îles Shetland mis à l'essai au Québec

Les collecteurs de moules et les supports d’élevage utilisés au Québec sont généralement constitués d’un cordage de section ronde. Les moules s’y fixent, mais au fil du temps et de la croissance, la densité devient très élevée pour la surface de support disponible. On soupçonne que cette situation favorise le décrochage d’une partie des moules, généralement au moment de la récolte.

Une mission commerciale, réalisée en 2005, a permis à des représentants de l’industrie mytilicole québécoise de se familiariser avec les systèmes de captage et d’élevage utilisés par les mytiliculteurs écossais et ceux des îles Shetland. Certains de ces mytiliculteurs utilisent notamment le système SMART, qui comprend l’utilisation de lisières de filets à grandes mailles et de fort calibre comme support de captage et d’élevage. L’un des principaux producteurs des îles Shetland utilise ce principe pour la collecte de naissain et l’élevage sur collecteurs, ce qui lui permet de réduire la manipulation et donc les besoins de main-d’oeuvre. Ces collecteurs sont constitués de lisières de filets de pêche suspendues sur une ligne maîtresse, ce qui ferait en sorte que le naissain disposerait d’une plus grande surface pour se fixer et pour croître. Le succès de récolte s’en trouverait amélioré.

Des discussions au retour de la mission ont mené à la formulation d’une hypothèse voulant que ce principe de collecte et d’élevage sur collecteurs est une approche intéressante pour le Québec. Un projet de R et D a donc été élaboré pour mettre ce principe à l’essai. L’objectif principal de ce projet est la mise à l’essai de l’efficacité de collecteurs de naissain de moule fabriqués de lisières en mailles de filet. L’objectif secondaire est d’évaluer de façon préliminaire les avantages et les inconvénients de ce type de collecteurs pour l’élevage.

Le projet est en cours de réalisation dans la baie de Cascapédia, et un mytiliculteur y participe. La collecte de naissain a été réalisée au début de juillet 2006, et les structures de captage feront l’objet d’un suivi technique et scientifique jusqu’à l’été 2008. Cinq types de supports sont mis à l’essai, tous fabriqués à partir de filets originalement destinés à la fabrication de chaluts. Ils sont déployés verticalement, leur partie supérieure étant fixée à la ligne maîtresse de la filière à 1 m de profondeur. Un poids est fixé à la partie inférieure des collecteurs afin d’assurer leur maintien en position verticale. La profondeur de captage varie ainsi de 1 à 2,60 m.

Au moment du déploiement, les lisières de filets sont roulées sur elles-mêmes et ficelées avec du fil biodégradable. Elles prennent ainsi la forme d’un cylindre de 1,60 m de longueur. Après la période de captage, le fil est entièrement dégradé et le support reprend alors sa forme de lisière augmentant ainsi la surface de fixation et diminuant la densité des moules par unité de longueur sur le support, mais sans en réduire le nombre au pied.

Des collecteurs réguliers d’une longueur de 1,60 m ont aussi été déployés à titre de témoins en même temps que ces collecteurs expérimentaux. Ainsi, douze collecteurs expérimentaux de chaque type de supports (donc 60 au total) et douze collecteurs réguliers ont été déployés en juillet au site de captage du producteur collaborant au projet. Trois des douze collecteurs de chacun des types de supports seront relevés aux fins de suivi à quatre périodes, soit en septembre 2006 (après le captage), en novembre 2006 (avant l’hivernage), en juin et juillet 2007 (après une année de croissance) et en juin et juillet 2008 (après deux années de croissance).

Par ailleurs, des informations sur la facilité et le temps de fabrication et d’utilisation seront notées tout au long du projet afin de pouvoir considérer les avantages et les inconvénients de ces collecteurs, tant sur le plan économique que biologique. Des recommandations à l’industrie seront formulées dans le rapport final.

Recherche : Robert Vaillancourt. Information : Robert Vaillancourt, à Robert.vaillancourt@sodim.org. Rapport : SODIM.

Production de byssus chez la moule bleue : effet de différents agents environnementaux

Les moules se fixent au substrat d'élevage grâce aux filaments de leur byssus. La capacité de produire un byssus est donc une condition nécessaire au succès d’un élevage de moules, tant au moment de la mise en boudin que plus tard au cours du cycle de production. Parmi les agents qui ont une incidence sur le taux de production du byssus, on note la température, la salinité, la coupe du byssus, l’agitation de l’eau, le régime de marée, le cycle reproducteur et la présence de prédateurs. Cependant, des travaux en laboratoire semblent indiquer que le coût métabolique lié à la production du byssus serait élevé. On peut donc s’attendre à ce que la disponibilité de la nourriture ait également un effet sur la capacité de production du byssus.

Dans le but d’établir des relations quantitatives entre des agents environnementaux et la production d’un byssus, nous avons placé des moules de différentes tailles dans des enceintes individuelles transparentes, ce qui a permis de dénombrer les filaments individuels de byssus. Ces enceintes ont été placées dans des chambres installées en série, dans lesquelles coulait de l’eau de mer naturelle, mais dont la concentration en nourriture allait en s’appauvrissant vers l’aval en raison de l’alimentation des moules. En plus de ce gradient de nourriture, nous avons étudié l’effet de la température, du débit d’eau dans les chambres et du nombre de moules. Pour toutes ces conditions, les filaments de byssus étaient soit complètement coupés, soit laissés intacts. Les filaments de byssus ont été comptés trois fois par semaine dans le but d’étudier la possibilité que la croissance corporelle et la production du byssus soient en concurrence pour l’obtention d’énergie. Des mesures du taux d’alimentation immédiatement après la coupe du byssus permettront de détecter la présence de stress expérimental consécutif à la coupe du byssus.

Une analyse préliminaire des résultats indique que la production du byssus augmente avec la température, mais seulement à faible débit d’eau, qu’elle est très sensible à la quantité de nourriture disponible, que le débit d’eau n’a pas d’effet direct, et que la coupe du byssus cause une nette diminution du taux de croissance corporelle.

Recherche : Marcel Fréchette, Sophie Brillon et Linda Girard (IML - MPO); Cédric Bacher (IFREMER). Information : Marcel Fréchette, à FrechetteM@dfo-mpo.gc.ca.

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