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Aire d'étude de Qikiqtait

L'aire d'étude de Qikiqtait est proposée comme future zone de protection marine en vertu de la Loi sur les océans. La période de consultation sur le règlement proposé a fermé le 20 janvier 2025.

En bref

Carte de l'aire d'étude de Qikiqtait

Carte de l'aire d'étude de Qikiqtait

Emplacement

L'aire d'étude de Qikiqtait englobe les eaux entourant les îles Belcher dans le sud-est de la baie d'Hudson. La zone de protection marine (ZPM) proposée de Qikiqtait se trouve dans la région du Nunavut (RN). Elle englobe les éléments suivants :

Les limites proposées pour l'aire d'étude de Qikiqtait sont adjacentes à la celles de la collectivité de Sanikiluaq. Sanikiluaq est la collectivité la plus méridionale de la région de Qikiqtani au Nunavut, Canada.

Superficie

Environ 42 789 km2

Pourcentage du territoire océanique du Canada

Environ 0,74 %

Date d'identification

En février 2023, le gouvernement du Canada a identifié la région de Qikiqtait comme une zone marine dont la conservation est envisagée.

Importance écologique et culturelle

La région de Qikiqtait est située dans une zone utilisée par les Inuits pour les déplacements et la récolte. Cette zone marine d'importance culturelle et historique est considérée comme unique à l'échelle mondiale, nationale et régionale en raison de la présence d'un système de polynies récurrentes et d'un éventail diversifié d'espèces marines, telles que :

Une polynie est une zone de glace mince et d'eau libre entourée d'une banquise plus épaisse, qui revient périodiquement. Les grands panaches fluviaux et les estuaires apportent des eaux riches en nutriments dans la région de Qikiqtait. Les fortes remontées d'eau constituent une autre source de nutriments dans cette région. La remontée d'eau se produit lorsque les vents soufflent les eaux de surface et permettent aux eaux riches en nutriments des couches plus profondes de remonter vers la surface. Cette région riche en nutriments sert de zone d'alimentation et de mise bas pour les mammifères marins. Cela fait de la région de Qikiqtait un habitat unique et important pour les espèces marines.

La région de Qikiqtait est une région d'importance écologique particulière en raison de la présence de 35 polynies récurrentes causées par les caractéristiques suivantes :

Source : A Regional Conservation Approach 2022 (PDF, 10,3 Mo) (en anglais seulement)

Ces polynies sont des habitats essentiels pour les ours polaires, les oiseaux marins, les phoques, les bélugas et les morses de l'Atlantique et leur sont indispensables pour se nourrir en hiver. Certaines des températures de surface de la mer estivales les plus froides des terres côtières de la baie d'Hudson au sud de l'île de Southampton ont été mesurées dans la région de Qikiqtait, ce qui suggère un fort mélange vertical qui soutient une productivité primaire élevée.

Les températures dans l'Arctique augmentent plus rapidement que la moyenne mondiale, ce qui a des effets négatifs importants sur la glace de mer. L'état de l'environnement marin arctique entourant la région de Qikiqtait est en évolution, et la durée de la saison des eaux libres s'allonge considérablement. Une protection efficace des zones abritant une biodiversité arctique unique, comme celle que l'on trouve dans la région de Qikiqtait, maximisera la résilience des écosystèmes arctiques et contribuera à maintenir un habitat essentiel pour un certain nombre d'espèces importantes, telles que :

Les espèces présentes dans la région de Qikiqtait sont des composantes importantes de l'écosystème arctique en raison de leur rôle dans le maintien de la santé de l'écosystème. Les données relatives à la composition de la glace de mer et au biote associé dans cette région sont limitées.

Les sous-espèces d'eiders à duvet de la baie d'Hudson (S.m. sedentaria) se reproduisent, s'alimentent et passent l'hiver presque exclusivement dans la ZPM proposée de Qikiqtait, ce qui les rend uniques à la région. La collectivité de Sanikiluaq effectue une importante récolte automnale d'eiders à duvet, gérée de manière durable, qui permet aux membres de la communauté de se procurer du duvet d'eider et qui démontre l'importance de cette espèce d'oiseau marin.

Le fond marin de la ZPM proposée de Qikiqtait abrite une communauté benthique diversifiée, fortement influencée par le ruissellement fluvial et la couverture de glace saisonnière. Les polynies des îles Belcher présentent des valeurs de biomasse et une richesse taxonomique parmi les plus élevées du complexe de la baie d'Hudson (Pierrejean et coll. 2020) (En anglais seulement) en particulier pour les pétoncles, les oursins et les holothuries.

Une protection efficace des zones abritant une biodiversité arctique unique, comme celle que l'on trouve dans la région de Qikiqtait, maximisera la résilience des écosystèmes arctiques et contribuera à maintenir un habitat essentiel pour plusieurs espèces. Qikiqtait est située dans une zone centrale pour la récolte et la sécurité alimentaire des Inuits. La présence d'un système de polynies récurrentes d'une grande importance biologique pendant les mois d'hiver offre aux Inuits un endroit où pêcher et chasser tout au long de l'année.

Approche de conservation

Historique

En 2019, la collectivité de Sanikiluaq crée le comité directeur de Qikiqtait à Sanikiluaq. L'objectif principal du comité est d'améliorer la protection de l'environnement marin et terrestre dans la région de Qikiqtait.

En septembre 2021, le gouvernement du Canada, le gouvernement du Nunavut et la Qikiqtani Inuit Association décident de créer un groupe de travail combiné pour les aires d'étude de Qikiqtait et de Sarvarjuaq.

En 2022, la Qikiqtani Inuit Association (QIA) publie le document intitulé Regional Conservation Approach, qui désigne la région de Qikiqtait comme zone marine de conservation.

En décembre 2022, le premier ministre Justin Trudeau annonce un budget de 800 millions de dollars sur 7 ans, à partir de 2023-2024, pour soutenir jusqu'à 4 initiatives de conservation dirigées par les Autochtones. L'une des 4 régions clés annoncées est la région de Qikiqtani au Nunavut.

En 2023, le gouvernement du Canada identifie la région de Qikiqtait comme une aire d’étude dont la conservation est envisagée.

La QIA, le gouvernement du Canada et le gouvernement du Nunavut travaillent ensemble pour explorer la conservation marine pour la région de Qikiqtait, en mettant l'accent sur la conservation et l'intendance dirigées par les Inuits.

Collaboration

Des représentants de la Qikiqtani Inuit Association (QIA), du gouvernement du Nunavut et du gouvernement du Canada (représenté par Pêches et Océans Canada (MPO), Environnement et Changement climatique Canada et Transports Canada) se sont réunis au sein d'un groupe de travail afin de discuter des approches possibles pour faire progresser la conservation marine dans les aires d’étude de Qikiqtait et de Sarvarjuaq. Afin de faire progresser la protection marine des zones de Qikiqtait et de Sarvarjuaq, les principaux objectifs du groupe de travail sont les suivants :

Plus précisément, le groupe de travail supervise les processus nécessaires pour envisager la protection à court terme des régions de Qikiqtait et de Sarvarjuaq par la désignation de 2 zones de protection marine par arrêté ministériel en vertu de la Loi sur les océans. Cet outil peut être utilisé comme une première étape vers la détermination des besoins de gestion et de conservation à long terme pour la région de Qikiqtait.

Une zone de protection marine (ZPM) établie par arrêté ministériel est conçue pour protéger des zones à court terme, jusqu'à 5 ans, en gelant l'empreinte des activités qui ont eu lieu au cours des 12 mois précédant l'établissement de la zone. Si la zone est désignée, le gel de l'empreinte signifie que les activités déjà en cours (ou qui ont reçu une autorisation) au cours de cette période de 12 mois peuvent se poursuivre dans la ZPM, mais qu'aucune nouvelle activité n'est autorisée. Cela nous donne également plus de temps pour forger notre compréhension de l'écosystème et des priorités des collectivités de la région, tout en veillant à ce qu'aucun nouvel impact causé par les activités humaines ne soit introduit dans la zone. Plus important encore, cela nous donne plus de temps pour apprendre comment les Inuits souhaitent conserver, protéger et gérer la zone à long terme. Le gouvernement du Canada travaillera en collaboration avec les partenaires inuits et les partenaires du Nord afin d'examiner les priorités de protection à long terme, notamment en appuyant une aire protégée et de conservation inuite (APCI).

Tandis que les partenaires travaillent ensemble, le MPO s'engage à ce que tous les droits et responsabilités découlant de l'Accord du Nunavut soient respectés tout au long de ce processus. Toute mesure de protection fédérale mise en place dans la région de Qikiqtait serait conforme à l'Accord du Nunavut et ferait l'objet d'une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits.

Impliquer les collectivités locales

La collectivité de Sanikiluaq est la seule collectivité du Nunavut adjacente à Qikiqtait. Les membres du groupe de travail Qikiqtait et Sarvarjuaq se sont rendus à Sanikiluaq pour mener des consultations sur l'aire d'étude de Qikiqtait en octobre 2023 et en avril 2024. Des réunions ont été organisées avec des représentants d'organisations locales, telles que le comité directeur de Qikiqtait à Sanikiluaq, l'association des chasseurs et trappeurs, le conseil de hameau et la Arctic Eider Society (Société des eiders de l'Arctique). Des réunions publiques ont également été organisées au cours des 2 séries de consultations. Les participants ont eu l'occasion de faire part de leurs commentaires, de leurs préoccupations et de leurs questions.

Des communications ont été envoyées aux intervenants et aux collectivités voisines en dehors du Nunavut pour les sensibiliser et leur demander leur avis.

Prochaines étapes

Le gouvernement du Canada et la Qikiqtani Inuit Association négocient actuellement une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits concernant l'aire d'étude de Qikiqtait et une autre aire d'étude nommée Sarvarjuaq, qui est le côté canadien de la Pikialasorsuaq (ou polynie des eaux du Nord) située dans le nord de la baie de Baffin. Pendant que les négociations sont en cours, le MPO recueille des informations sur la zone et travaille avec les collectivités, l'industrie et les partenaires pour mieux comprendre la région.

Publications

Pour nous joindre

N'hésitez pas à envoyer vos questions par courriel à l'adresse DFO.ArcticMPC-ArctiquePCM.MPO@dfo-mpo.gc.ca.

Liens connexes

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