Approche pour la création du plan de réseau de conservation marine pour le plateau néo-écossais et la baie de Fundy
Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a travaillé avec des partenaires et des utilisateurs de l'océan pour créer un plan du réseau de conservation marine pour la biorégion du plateau néo-écossais et de la baie de Fundy. Nous avons demandé l'avis des partenaires et des intervenants, notamment :
- les gouvernements de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick;
- les Premières Nations et les organisations autochtones;
- les utilisateurs commerciaux (y compris l'industrie de la pêche);
- les organisations non gouvernementales environnementales.
Ce travail a débouché sur le plan préliminaire du réseau de conservation de 2017. Le plan préliminaire de 2017 a été mis à jour après des consultations ciblées entre 2021 et 2022. La dernière version tient compte des nouvelles données scientifiques sur les changements climatiques, des activités humaines mises à jour (telles que les données sur la pêche) et des commentaires recueillis lors des consultations.
Création du plan de réseau
Le ministère a suivi les orientations scientifiques internationales, nationales et régionales ainsi que les pratiques exemplaires pour élaborer le plan du réseau. L'objectif est de respecter les lignes directrices de la Convention sur la diversité biologique pour des réseaux de conservation efficaces. Le plan du réseau a également pris en compte les informations relatives à l'utilisation humaine afin de réduire au maximum les incidences économiques négatives.
Un groupe de travail composé d'experts en planification de la conservation a été créé pour contribuer à l'élaboration du plan du réseau. Le groupe était composé de membres du MPO, du Service canadien de la faune, de Parcs Canada et de plusieurs universités canadiennes. Le processus de planification du réseau s'est déroulé en quatre étapes :
- collecte de données disponibles;
- établissement des objectifs de conservation;
- sélection des priorités de conservation;
- mise en œuvre de l'analyse des données.
Collecte de données
Le ministère a recueilli les données disponibles sur l'environnement et l'utilisation humaine.
Données sur l'environnement
Les zones d'importance écologique et biologique (ZIEB) ont été déterminées sur la base des connaissances scientifiques et écologiques locales.
Les ZIEB ont fourni des données importantes sur la distribution des espèces, des habitats et d'autres caractéristiques importantes. Les données des ZIEB ont été particulièrement utiles pour les zones côtières et la baie de Fundy, où les données d'enquêtes environnementales généralisées sont limitées.
Pour les zones extracôtières, les données d'enquête ont été utilisées pour cartographier la distribution des espèces, des habitats et d'autres caractéristiques naturelles. La fiabilité de toutes ces données a été évaluée par des processus d'examen scientifique.
Peu de données sur la biodiversité étaient disponibles pour les profondeurs d'eau supérieures à 1 500 mètres. Les données sur la distribution des baleines, des dauphins et des grands poissons pélagiques (tels que les thons et les requins) sont également limitées.
Données sur l'utilisation humaine
Les données sur l'utilisation humaine recueillies comprenaient :
- les débarquements de poissons;
- les licences pétrolières extracôtières;
- le trafic maritime;
- les sites d'aquaculture
- les câbles sous-marins;
- les activités touristiques et récréatives.
Ces données ont été utilisées pour déterminer les domaines importants pour chaque secteur.
On s'est efforcé d'éviter, dans le plan du réseau, les zones qui revêtent une plus grande importance pour certains secteurs.
Dans le plan du réseau, un effort a été fait pour que les zones qui ont une plus grande importance à certains secteurs soient évitées.
Le ministère continuera à prendre en compte les incidences économiques négatives lors de la création d'aires de conservation individuelles.
Les activités à faible impact sont souvent compatibles avec les ZPM et les AMCEZ. Par exemple, la pêche côtière durable à l'aide d'engins fixes (par exemple, le homard) et les activités d'écotourisme (par exemple, le kayak et l'observation des baleines) sont généralement autorisées dans les aires de conservation côtière. La pêche à des fins alimentaires, sociales et rituelles pratiquée par les Premières Nations et les communautés autochtones est également généralement autorisée.
Travail avec les Premières Nations
Des données sur les espèces et les zones marines culturellement importantes ont également été incluses, bien qu'elles soient limitées. Les connaissances traditionnelles et écologiques autochtones ont été désignées comme une lacune.
Le MPO s'est engagé à poursuivre sa collaboration avec les Mi'kmaq de Nouvelle-Écosse, les Mi'kmaq du Nouveau-Brunswick, les Wolastoqey et les Peskotomuhkati afin de recueillir et d'utiliser ces données puisqu'elles seraient précieuses pour le plan du réseau de conservation marine ainsi que pour la conception et la gestion des sites individuels.
Établissement des objectifs de conservation
Les objectifs de conservation décrivent ce que le réseau de conservation espère réaliser. Les objectifs visent à assurer la protection à long terme de la biodiversité marine, de sa fonction écosystémique et de ses caractéristiques naturelles particulières.
Les objectifs ont été élaborés avec le groupe de travail technique et tiennent également compte des commentaires recueillis lors des activités de mobilisation externe.
Ces objectifs découlent aussi des objectifs nationaux pour un réseau de conservation marine.
Les objectifs du réseau de conservation dans la biorégion sont les suivants :
- protéger les caractéristiques écologiques uniques, rares ou sensibles;
- protéger des exemples représentatifs des types d'écosystèmes et d'habitats recensés;
- contribuer à maintenir la structure, le fonctionnement et la résilience des écosystèmes (y compris la résilience aux changements climatiques);
- contribuer au rétablissement et à la conservation des espèces épuisées;
- contribuer à maintenir des populations saines d'espèces d'importance autochtone, commerciale et/ou récréative.
Sélection des priorités de conservation
Les objectifs de conservation sont déclinés en priorités de conservation détaillées. Les priorités sont axées sur les espèces, les habitats ou d'autres caractéristiques que le réseau vise à protéger.
Un examen scientifique régional de 2016 a permis de définir les priorités en matière de conservation.
Les priorités de conservation comprennent :
- les types d'habitats communs à grande échelle (p. ex. l'habitat des bancs extracôtiers);
- les habitats à petite échelle qui remplissent des fonctions importantes dans l'écosystème (p. ex. les herbiers de zostères);
- les habitats très sensibles aux perturbations (p. ex. les concentrations importantes de coraux d'eau froide);
- les espèces considérées comme étant en déclin (p. ex. la baleine à bec commune, le loup atlantique).
Mise en œuvre de l'analyse des données
Une analyse des données relatives à l'écologie et à l'utilisation humaine a permis d'élaborer le plan du réseau de conservation marine.
Le plan du réseau reflète les priorités en matière de conservation tout en réduisant au maximum le chevauchement avec les utilisations humaines (telles que la pêche commerciale, la pêche communautaire commerciale, l'industrie pétrolière et gazière, et l'aquaculture).
Le groupe de travail technique et d'autres experts externes ont participé à ce processus.
Le plan du réseau continuera d'être amélioré à la suite de la consultation.
Révision du réseau
Le plan du réseau de conservation marine a été révisé après des consultations ciblées entre 2021 et 2022. La rétroaction et les données à jour sur l'environnement et l'utilisation humaine ont été prises en compte. Les nouvelles données scientifiques sur la résilience aux changements climatiques ont constitué un élément clé.
Plusieurs sites côtiers ont été ajoutés ou révisés dans le plan du réseau. Ces ajouts renforcent la protection des habitats de plantes marines, comme les zostères, les varechs, le fucus bifide et les marais salés.
Ces habitats de plantes marines sont importants pour la santé de l'écosystème. Ils capturent et stockent le carbone, ce qui réduit le dioxyde de carbone dans l'atmosphère, et peuvent atténuer les effets des changements climatiques. Ils protègent également les côtes en réduisant les inondations, l'érosion et la force des vagues. Les plantes marines constituent également un habitat pour les espèces commerciales, les oiseaux de rivage migrateurs et les invertébrés.
La protection de ces habitats clés est importante pour la conservation à long terme. Les protections spatiales, telles que les AMP, sont un outil permettant de soutenir la santé à long terme des habitats et des écosystèmes marins.
Le réseau du conservation marine est un élément important de la planification spatiale marine dans la région et sera périodiquement mis à jour pour guider la sélection des futures aires marines de conservation.
Explorez notre carte interactive des sites potentiels du réseau de conservation dans la biorégion.
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