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Zone de protection marine (ZPM) du Gully

Remarque :

Les cartes, diagrammes et coordonnées sur ce site Web sont fournis à titre indicatif seulement et ne doivent pas être utilisés pour la pêche, la navigation ou autres. Veuillez consulter le Règlement sur la zone de protection marine ou communiquer avec votre bureau régional de Pêches et Océans Canada pour obtenir les coordonnées officielles.

Sur cette page

En bref

La ZPM du Gully

La ZPM du Gully

Ensemble de données sur les ZPM disponibles.

Vidéo : La zone de protection marine du Gully : diversité de la vie et refuge pour les baleines

Vidéo : La zone de protection marine du Gully : diversité de la vie et refuge pour les baleines

Emplacement

À l'est de l'île de Sable, en Nouvelle-Écosse; la biorégion de la plate-forme Néo-Écossaise.

Contribution approximative en superficie (km2) aux objectifs de conservation marine

2 363 km2

Contribution approximative en pourcentage de couverture aux objectifs de conservation marine

0,04 %

Date de désignation

Mai 2004

Objectifs de conservation

Interdictions

Le Règlement sur la ZPM du Gully interdit toute activité pouvant perturber, détruire ou enlever de cette zone un organisme marin vivant ou toute partie de son habitat, à moins de faire l'objet d'une exception en vertu du Règlement ou d'avoir été approuvée par le ministre.

Contexte environnemental

Le Gully est situé à environ 200 kilomètres au large de la Nouvelle-Écosse, à l'est de l'île de Sable, sur le bord du plateau néo-écossais. Mesurant plus de 65 kilomètres de long sur 15 kilomètres de large, le Gully est le plus grand canyon sous-marin dans l'ouest de l'Atlantique Nord. Le mouvement des glaciers et l'érosion causée par les eaux de fonte ont formé cet immense canyon il y a environ 150 000 à 450 000 années, à une époque où la majeure partie du plateau continental se trouvait au-dessus du niveau actuel de la mer.

L'écosystème du Gully se compose de bancs de sable peu profonds, d'un canyon profond et de parties de pente continentale et de plaine abyssale, ce qui constitue un habitat favorable à une grande variété d'espèces. La taille, la forme et l'emplacement du Gully ont des effets sur les courants et les régimes de circulation dans la région, car les nutriments et les petits organismes y sont concentrés.

Le Gully abrite la population de baleines à bec communes de la plate-forme néo-écossaise, une espèce en voie de disparition, et constitue un habitat important pour 15 autres espèces de baleines et de dauphins. Ses eaux de surface abritent aussi de minuscules planctons, des oiseaux marins ainsi qu'une variété de poissons tels que des requins, des thons et des espadons, alors que des flétans, des raies, des brosmes et des poissons-lanternes se trouvent plus en profondeur, parfois jusqu'à un kilomètre sous la surface. Le fond marin abrite :

Écosystème

Coraux d'eau profonde.

Coraux d'eau profonde.

Le Gully est un profond canyon sous-marin formé par la combinaison d'écoulement fluvial et d'érosion par la fonte des glaciers. Ce processus s'est produit il y a plusieurs centaines de milliers d'années. On pense que les glaciations répétées sont les processus dominants qui ont créé ce canyon profond.

Le Gully comprend des bancs de sable peu profonds, un environnement de canyon en eaux profondes et des parties du talus continental et de la plaine abyssale. Cette zone offre un habitat pour une grande diversité d'espèces. Les schémas de circulation de l'eau et l'hydrographie influencent fortement la distribution des nutriments le long du canyon et peuvent alimenter la productivité primaire (processus par lequel des substances inorganiques sont synthétisées par des organismes pour produire des matériaux organiques simples) dans le Gully.

La région autour du Gully soutient également un certain nombre de pêcheries commerciales et présentait autrefois un intérêt pour l'industrie pétrolière et gazière.

Cette zone de protection marine est un endroit important pour les baleines, les dauphins et les marsouins, et un habitat important pour les espèces de cétacés migrateurs et résidents, y compris la population de baleine à bec commune du plateau néo-écossais, une espèce en voie de disparition. Plusieurs individus de baleine à bec commune résident toute l'année dans le Gully, tandis que d'autres se déplacent entre le Gully et les canyons voisins. Ces baleines sont connues pour plonger des eaux de surface vers les parties profondes du canyon, restant parfois plus d'une heure en eau profonde, à la recherche de calmars et d'autres proies.

Les eaux de surface et les eaux en dessous de la surface du Gully abritent :

Le flétan, les raies, la merluche blanche et le poisson-lanterne peuvent être trouvés jusqu'à 1 kilomètre de profondeur. Le fond marin abrite des crabes, des plumes de mer, des anémones, des ophiures et la plus grande variété connue de coraux d'eau froide au Canada atlantique, regroupant une trentaine d'espèces recensées jusqu'à maintenant. Les coraux d'eau froide s'accrochent aux rochers le long des pentes du canyon.

Malgré des décennies de recherches dans le Gully, de nombreux mystères persistent, ce qui en fait un lieu de grand intérêt pour la poursuite des efforts de recherche, de suivi et de conservation.

Gestion et conservation

Habitat sous-marin.

Habitat sous-marin.

Gestion du Gully

Le Plan de gestion de la ZPM du Gully (le Plan) (2017) appuie le Règlement sur la zone de protection marine du Gully et fournit une orientation à Pêches et Océans Canada, aux utilisateurs maritimes, au public et aux autres organismes de réglementation sur la protection et la gestion de l'écosystème du Gully. Les priorités en matière de conservation du Gully sont les suivantes :

Que fait Pêches et Océans Canada pour protéger l'écosystème du Gully?

Surveillance et application de la loi

L'avion de surveillance de Conservation et Protection.

L'avion de surveillance de Conservation et Protection.

Pêches et Océans Canada est l'autorité fédérale responsable du Gully. Cela signifie que le MPO doit veiller à ce que les règlements et les mesures de conservation soient respectés et appliqués. Le ministère est responsable de l'application des lois et des règlements de la Loi sur les océans, la Loi sur les pêches et la Loi sur les espèces en péril. D'autres lois fédérales confèrent à Pêches et Océans Canada des responsabilités en matière d'application pour la conservation de la pêche, la protection de l'environnement, la protection de l'habitat et la sécurité maritime. Par exemple, Transports Canada applique la Loi sur la marine marchande du Canada. Cette loi régit la sécurité du transport maritime et de la navigation de plaisance, ainsi que la prévention de la pollution afin de protéger l'environnement marin.

Les activités de surveillance comprennent les patrouilles aériennes et les patrouilles de navires, ainsi que la surveillance à distance. Les outils de surveillance à distance tels que les systèmes de surveillance des navires (SSN) peuvent être utilisés pour surveiller l'activité des navires de pêche. Les informations sur la pêche sont également obtenues à partir d'autres sources telles que les rapports des observateurs et les journaux de bord. Les analystes compilent ensuite ces informations pour produire des renseignements sur les activités des navires. En outre, le MPO collabore avec d'autres ministères fédéraux tels que Transports Canada et le ministère de la Défense nationale afin d'assurer une surveillance et l'application de la loi dans la ZPM.

Jalons en matière de conservation

L'intérêt envers la conservation du Gully a considérablement augmenté au cours des dernières décennies. Les organismes gouvernementaux, les chercheurs, les industries maritimes et les agents de protection de la nature ont pris des mesures importantes, qui sont énumérées ci-après, pour reconnaître et protéger cet unique canyon.

1988
Des chercheurs de l'Université Dalhousie commencent à axer leurs recherches sur la baleine à bec commune du Gully.
1990
Les promoteurs des secteurs pétroliers et gaziers établissent une zone d'exclusion des pétroliers autour de l'île de Sable et du Gully.
1992
Parcs Canada désigne une zone englobant le Gully et l'île de Sable comme une aire naturelle d'intérêt canadien.
1994
Pêches et Océans Canada désigne le Gully comme une réserve naturelle de baleines dans le but de réduire les collisions avec les navires et de limiter les perturbations causées par le bruit.
Le Service canadien de la faune organise un atelier sur la nécessité d'une stratégie de conservation pour le Gully.
1996
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) classe la population de baleines à bec communes du Gully dans la catégorie « vulnérable ».
1997
L'énoncé des incidences environnementales du Projet énergétique extracôtier de l'île de Sable, à l'ouest du Gully, qualifie le canyon de site écologique unique et d'élément important de l'écosystème.
1998
La Stratégie de conservation du Gully de l'île de Sable est publiée; elle comprend des objectifs et des recommandations sur la planification et la gestion.
On annonce que le Gully est une zone d'intérêt pour sa désignation comme zone de protection marine en vertu de la Loi sur les océans.
1998-1999
ExxonMobil Canada élabore l'ébauche du code de pratique au sujet du Gully dans le cadre de son plan de protection de l'environnement lié au Projet énergétique extracôtier de l'île de Sable.
1999
L'Office Canada-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers adopte une politique sur le Gully qui établit qu'aucune nouvelle activité pétrolière et gazière ne sera autorisée dans la zone d'intérêt du Gully.
1999-2004
Des consultations publiques sont menées afin d'obtenir une rétroaction sur la conception de la zone de protection marine et les règlements proposés.
2002
Le COSEPAC reclasse la population de baleines à bec communes du Gully dans la catégorie « en voie de disparition ».
2003
Le Comité consultatif du Gully est établi.
2004
Le Règlement sur la zone de protection marine du Gully est publié et la zone de protection marine du Gully est établie.
2006
La population de baleines à bec communes du Gully est inscrite comme espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril.
2008
Le plan de gestion de la zone de protection marine du Gully est publié.
2010
Une ébauche du cadre sur les indicateurs pour la surveillance de l'écosystème du Gully est rédigée.
Le programme de rétablissement de la population de baleines à bec communes du Gully (en voie de disparition) est publié dans le Registre public des espèces en péril.
2012
Un atelier est tenu afin d'examiner les données, les procédures et les protocoles existants pour la surveillance de l'écosystème du Gully.
2014
Cette année marque le 10e anniversaire de la désignation du Gully comme zone de protection marine. Un rapport d'étape fournit les points saillants de la gestion et de la recherche au cours de la dernière décennie.
Zone de protection marine du Gully : dix ans de progrès
2017
La deuxième édition du plan de gestion de la zone de protection marine du Gully est publiée.
L'exposition permanente Mission to the Gully est inaugurée au Musée d'histoire naturelle de Halifax. L'exposition simule un séjour à bord d'un navire de recherche multidisciplinaire au-dessus du canyon du Gully.
2021
Un atelier du Secrétariat canadien des avis scientifique (SCAS) a été organisé afin d'examiner et d'actualiser les données, protocoles et procédures existants pour la surveillance de l'écosystème du Gully.
2022
Un rapport d'avis scientifique a été publié concernant l'examen de 2021 des informations de base, des indicateurs de surveillance et des tendances dans la zone de protection marine du Gully. Ce rapport a été publié à la suite de l'atelier du SCCS qui s'est tenu en 2021.

Nouvelles mesures de protection

Des études effectuées par caméra vidéo sur plusieurs années ont révélé une abondance de coraux d'eau profonde dans la zone 2. Cette découverte a déclenché une gestion adaptative. Le zonage original de la ZPM autorisait la pêche au poisson de fond dans ces zones ; une activité qui peut nuire aux coraux d'eau profonde. Par conséquent, en 2019, le MPO a mis en place des mesures de protection supplémentaires pour le fond marin afin de protéger les coraux dans cette zone. La zone de protection intégrale (zone 1) a été élargie en vertu de la loi sur les pêches, la pêche de fond ayant été restreinte à deux petites parties de la zone 2. Ces nouvelles mesures de protection interdisent la pêche de poissons de fond dans ces zones, afin d'atteindre l'objectif de conservation consistant à protéger les communautés et l'habitat du fond marin des impacts causés par les activités humaines.

Les fermetures de la pêche au poisson de fond sont les suivantes :

Portion de 4VS :

La partie de la division 4VS délimitée par des lignes de rhumb reliant les points suivants dans l'ordre dans lequel ils sont énumérés :

Point Latitude Longitude
1 43°53'13”N 58°51'52”W
2 43°52'55”N 58°48'00”W
3 43°52'07”N 58°50'45”W
4 43°50'52”N 58°51'51”W
5 43°53'13”N 58°51'52”W

Portion de 4W :

La partie de la division 4W délimitée par des lignes de rhumb reliant les points suivants dans l'ordre dans lequel ils sont énumérés :

Point Latitude Longitude
1 43°59'36”N 59°03'51”W
2 43°58'56”N 59°00'27”W
3 43°58'56”N 59°02'40”W
4 43°57'53”N 59°01'13”W
5 43°58'34”N 59°03'12”W
6 43°59'25”N 59°05'33”W
7 43°59'36”N 59°03'51”W

Les coordonnées sont exprimées en utilisant le système de référence géodésique North American Datum 1983 (NAD83).

Recherche et suivi

Le Gully a obtenu la désignation de zone de protection marine (ZPM) grâce à des décennies de recherches scientifiques. Les travaux dans la ZPM se poursuivent et jouent un rôle important dans la gestion de l'endroit. La recherche permet de mieux comprendre les processus physiques, chimiques et biologiques importants pour la ZPM du Gully. Elles contribuent également à notre connaissance de l'histoire humaine et de l'importance socio-économique de la ZPM. Le suivi scientifique vise à fournir aux gestionnaires des informations précises et opportunes sur l'état de l'écosystème et sur les menaces qui y sont liées et qui peuvent déclencher des mesures de gestion adaptive.

Les efforts de recherche et de suivi dans la ZPM du Gully sont collectifs et impliquent des universités, des agences gouvernementales, des entreprises et des organisations non gouvernementales. On encourage les chercheurs à communiquer les résultats de leurs travaux sur la ZPM à un public vaste, y compris aux citoyens canadiens et à la communauté internationale. Nous présentons ici certaines des activités de recherche et de surveillance s'étant déroulées dans le Gully. Pour en savoir plus sur ces initiatives et sur d'autres projets scientifiques, consultez notre liste de publications.

Fondement scientifique

Lorsque le Gully a été évalué pour devenir une ZPM, le MPO a coordonné une compilation des connaissances existantes. Les conclusions de l'Examen scientifique découlant de cette initiative ont été publiées sous la forme d'un document de recherche et ont été résumées dans le rapport sur l'état de l'habitat en 1998. Des projets de recherche menés à l'Institut océanographique de Bedford entre 1999 et 2001 ont permis de recueillir certains renseignements manquants. Ces projets et d'autres études en cours ont confirmé l'importance du Gully en tant qu'écosystème diversifié et très productif, avec une variété remarquable d'habitats pour les poissons, les mammifères marins, les oiseaux marins, ainsi que les habitants du fond marin. Le rapport sur l'écosystème du Gully fait le point sur l'état des connaissances en 2002 et plaide en faveur d'une protection spéciale dans le cadre de la Loi sur les océans du Canada.

Cartographie des fonds marins

Le Service hydrographique du Canada et la Commission géologique du Canada ont réalisé des levés multifaisceaux dans le Gully entre 1996 et 2006. Les derniers relevés ont été achevés en 2023. Au total, des mesures profondeurs ont été recueillies pour environ 90 % de la ZPM. Trois cartes ont été produites pour révéler la taille réelle ainsi que la forme du canyon. Ces cartes peuvent être téléchargées. Pour plus d'informations sur les cartes du Gully et leurs applications, consultez le bref profil cartographique de l'habitat publié ici (en anglais seulement).

Océanographie

Les scientifiques de l'Institut océanographique de Bedford étudient les propriétés physiques, chimiques et biologiques des eaux du Gully depuis des décennies. Ils ont fait de nombreuses découvertes au sujet des modes de circulation, de la chimie, des matières nutritives, des microbes et du plancton. Les propriétés de l'eau telle que la température, la profondeur, la conductivité, l'oxygène dissous, le pH, le rayonnement photo-synthétiquement actif (RPA), la chlorophylle et la matière organique dissoute colorée (CDOM) sont maintenant échantillonnées deux fois par an pendant le printemps et l'automne à des stations fixes dans la ZPM, dans le cadre du programme de monitorage de la zone atlantique. En plus de ces mesures effectuées à bord des navires, des données sur la colonne d'eau concernant la température, la salinité et le courant ont été recueillies à l'aide d'un dispositif d'échantillonnage de l'eau. Ces données de référence pourraient être utilisées pour montrer les tendances et les conditions changeantes au fil du temps et pourraient être utiles lors de l'examen des effets du changement climatique.

Une rosette à température de conductivité en profondeur (CTP) (dispositif d'échantillonnage de l'eau) en cours de déploiement à partir d'un navire de recherche.

Une rosette à température de conductivité en profondeur (CTP) (dispositif d'échantillonnage de l'eau) en cours de déploiement à partir d'un navire de recherche.

Recherches benthiques

Les scientifiques marins ont commencé à documenter les organismes des fonds marins dans le Gully dès les années 1880, lorsque les captures de coraux en eaux profondes étaient courantes dans la pêche en haute mer. Les écologistes benthiques étudient les communautés du fond marin à l'aide de caméras sous-marines, saisies de sédiments, récepteurs acoustiques, échantillonnage de spécimens et caractéristiques de l'eau, y compris la température et la salinité. La recherche est menée par divers groupes dont le MPO, les universités, le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et d'autres. L'accès à des véhicules sous-marins évolués comme le ROPOS (Remotely Operated Platform for Ocean Sciences) a permis d'effectuer des relevés optiques et de l'échantillonnage d'espèces dans le canyon jusqu'à des profondeurs pouvant atteindre 2,5 kilomètres. La ZPM comprend également du corail chewing-gum au fond de l'océan Atlantique.

Études sur les baleines

Les chercheurs de l'Université Dalhousie ont commencé à étudier les baleines du Gully en 1988. La population résidente de baleine à bec commune du plateau néo-écossais, une espèce en voie de disparition, a fait l'objet d'une grande partie des recherches dans la ZPM, bien que des données soient recueillies sur de nombreuses espèces de cétacés qui utilisent régulièrement le canyon. Les chercheurs des universités et du gouvernement surveillent la présence, l'utilisation de l'habitat, les tendances démographiques et le comportement des cétacés à l'aide de diverses méthodes telles que les relevés bateaux, les techniques de photo-identification et la surveillance acoustique passive. Depuis 2012, le MPO dans la région des Maritimes maintient un site de surveillance acoustique passive dans le Gully. L'ensemble de données recueillies à ce site représente la plus longue série chronologique acoustique disponible pour le Canada atlantique. L'analyse de ces données acoustiques a révélé que plusieurs espèces de baleines à fanons et de baleines à dents fréquentent régulièrement le Gully, tout au long de l'année. Il s'agit notamment de baleines en péril comme les :

Ces études démontrent que le Gully est un habitat d'alimentation important pour les baleines à bec communes et les baleines à bec de Sowerby.

Des chercheurs recueillent des données sur les baleines à bec communes dans le Gully. Crédit : Northern Bottlenose Whale Project, Université de Dalhousie.

Des chercheurs recueillent des données sur les baleines à bec communes dans le Gully. Crédit : Northern Bottlenose Whale Project, Université de Dalhousie.

Relevés plurispécifiques

Les navires de recherche du gouvernement effectuent des relevés au chalut de fond dans le Gully depuis plus de 50 ans dans le cadre d'un programme de surveillance des poissons et des invertébrés à l'échelle de la région. Tout ce qui est capturé dans le chalut est identifié, pesé et mesuré. Le sexe, l'âge et l'état de santé sont enregistrés et les estomacs sont régulièrement prélevés pour l'analyse des proies. Des échantillons de tissus supplémentaires sont prélevés pour les études génétiques et les études sur les contaminants. Ces informations contribuent à l'évaluation régionale des stocks de poissons par le MPO et constituent un outil de suivi essentiel pour la santé des écosystèmes.

L'enquête sur le flétan menée par l'industrie et le MPO sur la palangre a lieu tous les ans. Elle fournit un indice primaire de la biomasse exploitable pour l'évaluation du flétan de l'Atlantique et constitue une plate-forme pour d'autres travaux scientifiques sur le flétan. L'étude fournit également d'importantes informations pour le suivi des ZPM en ce qui concerne l'abondance, la répartition par taille et la diversité de certaines espèces exploitées à la palangre dans le Gully.

Relevés au chalut pélagique

À partir de 2007, des scientifiques ont effectué plusieurs voyages pour étudier les animaux vivants dans la colonne d'eau du Gully. Des échantillons ont été prélevés de la surface à 2 380 mètres de profondeur à l'aide d'un chalut pélagique d'une ouverture de 60 mètres carrés. Ces relevés furent les premières études en eaux profondes depuis plus de 20 ans dans cette partie de l'Atlantique et de l'une des premières études au niveau mondial à échantillonner à de telles profondeurs à l'intérieur d'un canyon. Les prises étaient largement constituées de petites espèces non commerciales, comme le poisson-lanterne et le krill. Des calmars juvéniles et adultes ont également été capturés parmi les plus de 500 espèces échantillonnées.

Relevés sur les oiseaux marins

Le Service canadien de la faune place des biologistes à bord de navires de recherche pour observer les oiseaux en haute mer. Dans de nombreuses expéditions scientifiques dans le Gully, on a profité de la présence d'un spécialiste d'oiseaux marins à bord du navire. Les observateurs du programme Eastern Canada Seabirds at Sea veille dans la timonerie et suivent un protocole de surveillance pendant les transits et les transects océanographiques. Des balayages visuels des oiseaux sont également effectués lorsque les navires sont à l'arrêt ou en stationnaire. Les données montrent que 24 espèces d'oiseaux sont présentes dans la ZPM. Les observations confirment que le Gully est une zone importante d'alimentation au large des côtes du Canada atlantique.

Suivi des contaminants et des débris

Au fil des années, des programmes d'échantillonnage gouvernementaux, industriels et universitaires ont ciblé divers éléments de l'écosystème du Gully. Les échantillons d'eau, les échantillons ponctuels de sédiments et les tissus animaux ont tous été analysés pour y détecter la présence de divers produits chimiques. Le Secrétariat canadien de consultation scientifique a organisé une série d'ateliers pour examiner ce que l'on connaissait des risques potentiels. Ce processus a mené à la création d'un document de recherche et d'un avis scientifique traitant de l'état des connaissances et des besoins en matière de suivi. Des études sur les débris flottants dans la ZPM sont menées depuis les années 1990. En 2023, une étude sur la pollution plastique flottante a été publiée. Des chercheurs ont étudié les tendances de la quantité et de la composition des plastiques au fil du temps et les ont comparées aux contenus stomacaux des baleines à bec communes échouées.

Suivi de l'écosystème

Il est nécessaire de surveiller un ensemble d'indicateurs et de menaces pour garantir l'atteinte des objectifs de conservation de la ZPM. Le Secrétariat canadien de consultation scientifique a publié une approche pour le suivi de l'écosystème en 2010. Une série d'indicateurs, de stratégies et de protocoles ont été examinés. Au total, 29 indicateurs ont été recommandés pour le suivi de l'écosystème, et 18 autres ont été proposés pour la surveillance de la pression. En 2021, un examen de ces indicateurs de suivi a été présenté dans un document de recherche ainsi qu'une évaluation des informations de base et des tendances observées dans la ZPM. Ces indicateurs seront revus régulièrement pour évaluer les tendances, y compris celles liées au changement climatique.

Surveillance du trafic maritime

Les menaces associées aux activités de navigation, telles que le déversement de déchets, constituent une préoccupation de longue date pour la gestion de la ZPM. L'emplacement éloigné au large des côtes rend la surveillance particulièrement difficile pour le Gully. La surveillance est effectuée en collaboration avec Pêches et Océans Canada, la Garde côtière canadienne et Transports Canada par le biais de patrouilles maritimes et aériennes. En raison de l'emplacement du Gully, il faut beaucoup de temps et de ressources pour visiter le site, c'est pourquoi des outils de surveillance à distance tels que les systèmes de surveillance des navires sont utilisés. Des patrouilles aériennes ont été ajoutées au cours des dernières années, depuis qu'il est obligatoire de signaler les échanges d'eaux de ballast (le remplacement de l'eau dans un réservoir de ballast du navire par de l'eau environnante) et les données de position recueillies à partir de satellites. Un rapport sur le trafic maritime dans le Canada atlantique présente des cartes et des statistiques mensuelles sur les transits du Gully. En outre, le rapport de surveillance de la pression en 2023 (en anglais seulement) donne un aperçu du trafic maritime dans la ZPM du Gully. Le rapport comprend le nombre, la vitesse moyenne et les types de navires qui transitent à travers cette zone.

ADN environnemental (ADNe)

Depuis 2018, les scientifiques de l'Institut océanographique de Bedford utilisent l'échantillonnage de l'ADN environnemental (ADNe) comme méthode non invasive pour étudier la biodiversité. Cette approche tire parti de la capacité de capturer, d'extraire et de séquencer l'ADN flottant dans l'eau. L'échantillonnage de l'eau fait également partie du programme de monitorage de la zone atlantique (PMZA). Des études pilotes, menées à la fois dans les environnements côtiers (en anglais seulement) et extracôtiers (en anglais seulement) ont souligné l'efficacité de l'ADN environnemental pour mesurer les schémas de biodiversité et améliorer les méthodes d'échantillonnage existantes. Un échantillonnage régulier de l'ADN environnemental est en cours dans le Gully dans le cadre d'un programme de biosurveillance normalisé pour les ZPM de la biorégion. L'ADN environnemental nous aide à comprendre l'écosystème dans le Gully, à différentes profondeurs.

Explorateur Okeanos

En 2019, le navire de l'organisation National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) Okeanos Explorer a effectué une plongée à l'aide d'un véhicule téléguidé (VTG) dans la zone 1 de la ZPM du Gully.

Atteignant une profondeur de 1 350 m, la plongée du VTG s'est déroulée sur la paroi orientale du canyon du Gully. C'était la première fois que cette zone était étudiée à l'aide d'un submersible.

Une grande abondance de coraux bambous (Keratoisis sp.) a été observée. Plusieurs coraux, qui n'avaient pas été décrits auparavant dans la région, ont été observés. Au cours de la plongée, des vidéos, des photos, des données océanographiques et échantillons biologiques ont été collectés. Les séquences vidéo (en anglais seulement) de la plongée ont été diffusées en direct et les scientifiques ont discuté de ce qu'ils observaient.

Suivi des animaux

En septembre 2021, une ligne de récepteurs acoustiques a été déployée dans la zone 2 de la ZPM du Gully. Ces capteurs ont été configurés par des scientifiques du MPO en collaboration avec l'Ocean Tracking Network de l'Université Dalhousie. Les poissons, les invertébrés et les mammifères marins munis d'émetteurs acoustiques seront détectés lorsqu'ils passeront devant la ligne de récepteurs. Les scientifiques du MPO suivent le flétan de l'Atlantique et les récepteurs installés dans le Gully les aideront à évaluer les schémas de migration de cette espèce.

Règlements

En mai 2004, le règlement a été adopté pour établir la désignation de la zone de protection marine (ZPM) du Gully.

Voir Coordonnées pour les zones frontalières et gestion de la ZPM.

Voir Coordonnées pour les zones frontalières et gestion de la ZPM..

Le règlement visant la ZPM du Gully précise les limites et les zones de gestion. La ZPM a une superficie de 2 364 kilomètres carrés et est divisée en trois zones de gestion :

Selon le règlement concernant la ZPM du Gully, il est interdit :

de perturber, d'endommager, de détruire ou d'enlever, dans la zone de protection marine du Gully, tout organisme marin vivant ou toute partie de son habitat [article 4a)].

Ces interdictions générales s'appliquent à toute la colonne d'eau et englobent tout le fond marin jusqu'à une profondeur de 15 mètres. Le Gully est relié à l'écosystème plus vaste du plateau néo-écossais par les courants et les déplacements des organismes marins. Par conséquent, le règlement interdit aussi les activités aux alentours de la ZPM qui perturbent, endommagent, détruisent ou entraînent la disparition d'organismes ou d'habitats à l'intérieur de la ZPM du Gully. Le règlement établit certaines activités permises dans la ZPM, à condition qu'elles soient menées dans le respect des conditions légales pertinentes. Il s'agit des activités suivantes :

Accidents

Selon l'article 7 du Règlement sur la zone de protection marine du Gully, toute personne en cause dans un accident susceptible d'entraîner toute perturbation, tout endommagement, toute destruction ou tout enlèvement d'un organisme marin vivant ou de toute partie de son habitat dans la ZPM doit en aviser la Garde côtière canadienne dans les deux heures suivant l'accident (1-800-565-1633). De plus, une description de toute urgence environnementale ou de tout autre incident doit être envoyée dès que possible après l'incident à Pêches et Océans Canada au moyen du modèle de rapport normalisé.

Infractions

Les infractions au règlement sur la ZPM sont passibles d'amendes pouvant atteindre 100 000 $, pour une infraction punissable par procédure sommaire, et 500 000 $, pour un acte criminel. Une condamnation peut entraîner des amendes supplémentaires et une peine d'emprisonnement. Les infractions peuvent donner lieu à des accusations en vertu de la Loi sur les pêches et d'autres lois pertinentes, comme la Loi sur la marine marchande du Canada et la Loi sur les espèces en péril. Les condamnations peuvent se traduire par des amendes ou un emprisonnement en vertu de ces lois.

Habitat essentiel

En 2010, la zone 1 de la ZPM du Gully a été désignée comme étant un habitat essentiel pour la population en voie de disparition de baleines à bec communes du plateau néo-écossais en vertu de la Loi sur les espèces en péril.

Résumé de l'étude d'impact de la réglementation

Demandes d'activité

Certaines activités peuvent être autorisées dans la ZPM du Gully, le promoteur devant soumettre un plan d'activités au ministère des Pêches et des Océans (MPO) et obtenir l'approbation du Ministère.

Les chercheurs étrangers qui souhaitent mener des activités de recherche scientifique marine dans les eaux de compétence canadienne doivent présenter une demande d'approbation par écrit directement au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. La demande est ensuite examinée aux fins d'approbation selon le processus de demande de licence des navires étrangers du Canada. Pêches et Océans Canada examine les demandes de recherche qui sont visées par le mandat du Ministère en matière de sciences de la mer, de gestion des ressources et de conservation. Si une demande de recherche concerne la ZPM du Gully, Pêches et Océans Canada examine les activités proposées en fonction des objectifs de conservation et de gestion du site.

En savoir plus sur le processus de plan d'activité

Photos

Publications

Cétacés

Gestion

Géologie marine

Suivi de l'impact humain

Poissons

Science des écosystèmes

Date de modification :