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Psorospermium spp. (maladie à protozoaires) des écrevisses européens

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Catégorie 1 (non observé au Canada)

Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène

Psorospermium haeckeli, protozoose

Nom scientifique ou affiliation taxonomique

Psorospermium haeckeli et Psorospermium orconectis certainement conspécifique de P. haeckeli. Au moins deux différents morphotypes (basés sur la taille, la morphologie et la méthode d'inclusion dans les tissus conjonctifs de leur hôte) ont été observés en Europe, mais l'ampleur de la différence par rapport à la spéciation n'a pas été déterminée (Edgerton et al. 2002). Les protozoaires de type Psorospermium spp. ont été classés dans le clade des Mesomycetozoaires, qui est considéré comme la branche la plus basale du règne animal (Animalia) proche de la divergence ou dichotomie entre les animaux et les champignons (Vogt et Rug 1999). Cette variante a été nommée Ichthyosprea, une classe du phylum Neomonada, par Cavalier-Smith (Evans et Edgerton 2002).

Répartition géographique

Europe; aussi bien chez les écrevisses sauvages que d'élevage.

Espèces hôtes

Toutes les écrevisses européennes (c.-à-d. Astacus astacus, Astacus leptodactylus, Austropotamobius torrentium) et les espèces d'origine américaine (Pacifastacus leniusculus et Orconectes limnosus) élevées en Europe. d'autres espèces (ou morphotypes) de Psorospermium se trouvent dans diverses espèces d'écrevisses en Amérique du Nord et en Australie.

Impact sur les hôtes

Les taux d'infection ne sont pas nécessairement élevés chez l'espèce Astacus astacus, mais d'autres espèces d'écrevisse peuvent être plus vulnérables à l'infection qui peut atteindre un niveau de prévalence de 100 % et entraîner la mort, surtout en association avec d'autres organismes invasifs. Thörnqvist et Söderhäll (1993) ont indiqué qu'une injection contenant du P. haeckeli réduisait le nombre d'hémocytes du P. leniusculus et qu'une injection administrée deux fois par semaine donnait lieu à des infections latentes et bénignes de l'Aphanomyces astaci (cause de la peste de l'écrevisse) qui était fatale pour les P. leniusculus normalement résistantes. Les cycles de vie des protozoaires Psorospermium spp. sont inconnus, mais des études indiquent qu'il peut être diphasique (phase parasitaire et phase libre) et/ou direct d'écrevisse à écrevisse par cannibalisme (Vogt et Rug 1999, Edgerton et al. 2002). l'espèce Astacus astacus nourrie avec des P. leniusculus infectées a contracté P. haeckeli (Gydemo 1996). Par contre, Henttonen et al. (1997) n'ont pas pu transmettre l'infection aux A. astacus juvéniles élevés en laboratoire et nourris de tissus infectés par des écrevisses Psorospermium. l'augmentation apparente de l'intensité et de la prévalence de l'infection avec l'âge de l'écrevisse indique que l'infection tend à persister et qu'elle augmente avec le temps après des infections répétitives (Vogt et Rug 1999).

En plus des formes amiboïdes observées chez l'Astacus astacus, six différentes formes morphologiques ont été décrites par Henttonen et al. (1997). Les formes arrondies nues (25-30 µm de diamètre) contenaient un ou deux noyaux. Les formes ellipsoïdes avaient une paroi cellulaire ressemblant à de la gélatine. Les formes allongées, qui étaient plus longues que les formes ellipsoïdes, contenaient des globules uniformes et avaient une fine paroi cellulaire avec une forme réticulaire. Les formes matures étaient les formes typiques les plus récurrentes de Psorospermium spp. Elles sont décrites ci-dessous. En plus, des formes arrondies nues et des formes anormales ont été identifiées (Henttonen et al. 1997). Quelques formes anormales constituées de deux à trois lobes et d'autres formes anormales qui augmentent rapidement lorsque l'écrevisse meurt contiennent une couche membraneuse plus profonde qui perd sa transparence.

Techniques de diagnostic

Observations générales

Les animaux infectés peuvent avoir des points orange caractéristiques sur la carapace. On a observé quelques cas d'encapsulation hémocytaire et de rares cas de mélanisation.

Préparations pour la technique d'écrasement

De larges sporocystes ovoïdes (60 × 100 µm) ayant des parois cellulaires à plusieurs couches réfractées (6-8 µm d'épaisseur) et des globules très réfringents de taille variée dans le cytoplasme ont été décelés. Le protozoaire de forme allongée (50 x 150 µm) contient de petits globules lipidiques uniformes. Sous les formes matures, la paroi cellulaire comprend trois couches : une couche externe composée d'une couche membranaire, une couche médiane homogène et une couche interne constituée de deux structures directement reliées semblables à une membrane. De plus, beaucoup de sporocystes sont enveloppés par une couche du tissu conjonctif de l'hôte. Les premières phases de développement consistent en des formes sphéroïdes encloisonnées qui contiennent de nombreux globules et éventuellement des sporocystes mélanisés. Même si l'infection est systémique, les concentrations les plus élevées se retrouvent dans le tissu conjonctif, y compris dans la couche collagène des artères du thorax et dans les tissus sous-épidermiques sous la carapace des écrevisses Astacidés (Vogt et Rug 1995) et principalement dans les muscles abdominaux des écrevisses Cambaridés (Edgerton 2002). Les sporocystes restent sur les écrevisses mortes jusqu'à trois jours après et peuvent supporter la dessiccation. l'incubation de ces tissus dans une solution chlorhydrique de pepsine (appelée " digestion ") avant l'analyse microscopique semble nuire à l'observation de P. haeckeli chez P. leniusculus (Gydemo 1996). Une incubation prolongée (environ 2 à 3 semaines) du tissu conjonctif en provenance de l'écrevisse infectée dans l'eau douce peut susciter l'émergence d'un " réceptacle " de spore provenant de chaque sporocyste. Ce " réceptacle " finit par se rompre (en l'espace de quelques heures à plusieurs jours) pour libérer des formes amiboïdes libres (de 7 à 10 µm de diamètre) ayant des filoses pseudopodes et un noyau unique (Vogt et Rug 1999).

Histologie

Les premières phases de développement ont souvent une forme irrégulière (amiboïdes). Chez les sporocystes matures, les larges globules de lipides solubles dans de l'alcool ne sont pas visibles, mais les sporocystes contiennent de petits globules de coloration intense pourvus de cristalline et d'inclusions vacuolaires ainsi que deux noyaux étroitement associés (Vogt et Rug 1995, 1999). La couche externe de la paroi à couches multiples est composée de plusieurs plaques protéiques épaisses ayant une forme irrégulière. Cette couche est séparée par des sutures qui se montrent fortement acidophiles à la coloration à l'hématoxyline et à l'éosine.

Microscopie électronique

La forme amiboïde libre contient un grand noyau (environ 4 µm de diamètre) ayant un nucléole proéminent, une mitochondrie platycristate sphérique, de nombreux ribosomes et vacuoles entourés de particules semblables aux ribosomes (Vogt et Rug 1999).

Méthodes de contrôle

Les méthodes de transmission ne sont pas comprises. On ne connaît pas de méthode de contrôle.

Références

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Citation

Bower, S.M. (2006) : Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Psorospermium spp. (maladie à protozoaires) des écrevisses européens.

Date de la dernière révision : Juin 2006
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Date de modification :