Gobie à taches noires, tanche, poisson à tête serpent et gardon rouge
Table des matières :
- Les envahisseurs aquatiques
- Vecteurs de propagation
- Menaces pour l'environnement, l'économie et la société
- Portrait d'un envahisseur bien établi
- Ce que vous pouvez faire
Les espèces aquatiques envahissantes au Québec
- Cladocère épineux
- Puce d'eau en hameçon
- Crevette tueuse
- Petite crevette d'eau douce
- Crevette rouge sang
- Écrevisse à taches rouges
- Écrevisse marbrée
- Moule zébrée
- Moule quagga
- Vivipare chinoise
- Vivipare géorgienne
- Nasse de la Nouvelle-Zélande
- Poisson Rouge
- Carpe de roseau
- Crapet vert
- Gobie à taches noires
- Tanche
- Poisson à tête serpent
- Gardon rouge
Gobie à taches noires
(Neogobius melanostomus)
Crédit photo : Paul Skawinski, Extension Lakes Program University of Wisconsin-Stevens Point
Caractéristiques
- entre 6 cm et 16 cm, jusqu'à 25 cm;
- yeux globuleux et proéminents;
- nageoires pelviennes soudées en forme de ventouse;
- tache noire bien visible sur la première nageoire dorsale;
- couleur brune, vert olive ou gris ardoise, avec des taches brun foncé.
Crédit photo : Paul Skawinski, Extension Lakes Program University of Wisconsin-Stevens Point
Crédit photo : Dave Jude
Origine
Le gobie à taches noires est un poisson originaire des mers du centre de l'Europe et de l'Asie. Disséminé par les eaux des ballasts des navires océaniques, il a été observé une première fois en Amérique du Nord en 1990, dans la rivière Sainte-Claire (Ontario). Il s'est rapidement propagé dans les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent. Capturé près de Québec en 1997, il a été observé dans l'estuaire du Saint-Laurent (Rivière-Ouelle) en 2009.
Habitat
Le gobie à taches noires est un poisson qui vit au fond des plans d'eau, surtout dans les rivières et les lacs, et qui est capable de supporter les eaux saumâtres. Il vit généralement près des rives, particulièrement dans les fonds rocailleux qui lui offrent des abris, mais on le voit aussi sur des fonds sablonneux.
Espèces semblables
Le gobie à taches noires ressemble à plusieurs autres poissons dans les eaux canadiennes, notamment le chabot de profondeur (Myoxocephalus thompsonii), une espèce indigène en péril. Toutefois, les chabots ont une peau lisse, sans écaille, pas de tache noire sur leur première nageoire dorsale et ont 2 nageoires pelviennes distinctes. Le gobie à taches noires ressemble aussi à une autre espèce envahissante présente en Ontario et au Québec, le gobie à nez tubulaire (Proteorhinus semilunaris), aussi appelé gobie demi-lune. Il se distingue du gobie à taches noires par l'absence de tache noire sur la première nageoire dorsale et par ses narines en forme de tube, d'où son nom.
Gobie à nez tubulaire
Crédit photo : Eric C. Maxwell
Tanche
(Tinca tinca)
Crédit photo : Karelj
Caractéristiques
- moyenne de 20 cm à 40 cm, jusqu'à 70 cm;
- corps recouvert de petites écailles ancrées dans une peau visqueuse;
- barbillon court unique de chaque côté de la bouche;
- nageoires arrondies et sans épine, de couleurs foncées;
- dos vert olive ou noir, flancs dorés et ventre blanc ou jaunâtre.
Crédit photo : Sunci Alvlijas
Origine
La tanche est un poisson originaire d'Europe et d'Asie. Au Québec, la tanche aurait été importée illégalement d'Allemagne en 1986 dans une pisciculture située en bordure de la rivière Richelieu. Des tanches se seraient échappées des étangs d'élevage en 1991, après une importante crue. En 2001, on les retrouvait dans le lac Champlain et, en 2005, dans le fleuve Saint-Laurent. Elles se retrouvent aussi près de la frontière Ontario-Québec, entre Cornwall et le lac Ontario. Depuis le printemps 2021, la tanche est également présente dans la rivière des Outaouais.
Habitat
La tanche peut vivre dans différents milieux aquatiques, y compris dans des eaux calmes faiblement oxygénées. Elle vit souvent dans des milieux où le fond est vaseux et recouvert de végétation aquatique tels les marais, les étangs, les lacs et les rivières où le courant est faible. Cette tolérance à de telles conditions lui permet de coloniser des endroits trop hostiles pour la plupart des autres espèces.
Espèces semblables
La tanche possède certaines ressemblances avec la barbotte brune (Ameriurus nebulosus). Cependant, la barbotte brune n'a pas d'écaille et a 4 paires de barbillons plutôt qu'une seule pour la tanche. La carpe commune (Cyprinus carpio) ressemble aussi à la tanche, mais la carpe possède de plus grandes écailles, 2 paires de barbillons et une très longue nageoire dorsale (2/3 du dos) précédée d'une seule épine.
Barbotte brune
Carpe commune
Poisson à tête serpent
(Channa sp., Parachanna sp.)
Crédit photo : Brian Gratwicke
Caractéristiques
- entre 17 cm et 180 cm, selon l'espèce;
- corps allongé et cylindrique;
- nageoires dorsale et anale très longues, nageoire caudale ronde et nageoire pelvienne près de la tête;
- petite tête couverte de grandes écailles;
- grande bouche dotée de nombreuses dents acérées;
- couleur dans les teintes de brun avec des motifs de type camouflage.
Crédit photo : George Berninger Jr.
Origine
Il existe 29 espèces de poissons à tête de serpent et la grande majorité d'entre elles sont originaires du Sud et de l'Est de l'Asie. Aucune n'est présente au Canada. L'espèce la plus susceptible de s'adapter aux eaux canadiennes est le poisson à tête de serpent du Nord (Channa argus), car celui-ci résiste bien aux températures froides. Les 2 vecteurs de propagation les plus probables de ces poissons sont les marchés d'alimentation et l'aquariophilie.
Habitat
Les poissons à tête de serpent sont retrouvés dans des plans d'eau peu profonds (étangs et marais) avec des courants faibles, des concentrations faibles en oxygène et des fonds boueux recouverts de végétation aquatique. La plupart des espèces sont capables de supporter des températures allant de 0 °C à 30 °C.
Espèces semblables
Le poisson à tête de serpent du Nord peut être confondu avec 2 poissons indigènes : le poisson-castor (Amia calva) et la lotte (Lota lota). Le poisson-castor n'a pas d'écaille sur sa tête massive, mais il a 2 narines externes en forme de petits tubes et sa nageoire anale est courte. De son côté, la lotte possède un corps allongé, des écailles pratiquement indiscernables, 2 nageoires dorsales (une courte et une longue) et un barbillon sous la mâchoire.
Poisson-castor
Poisson-castor
Lotte
Gardon rouge
(Scardinius erythrophthalmus)
Crédit photo : Peter van der Sluijs
Caractéristiques
- entre 15 cm et 25 cm, jusqu'à 50 cm;
- petite bouche orientée vers le haut;
- nageoires de couleur brun-rouge à rouge vif;
- dos verdâtre doré, flancs jaune doré et ventre blanchâtre entièrement recouvert d'écailles.
Crédit photo : Robin Gáspárdy, Pêches et Océans Canada
Origine
Le gardon rouge, aussi appelé rotengle, est originaire des mers d'Europe centrale. Observé une première fois aux États-Unis à la fin des années 1880, il aurait disséminé accidentellement en Amérique du Nord par son utilisation comme poisson-appât pour la pêche et son élevage en aquaculture. Au Canada, il a été observé une première fois en 1990 dans la portion ontarienne du fleuve Saint-Laurent. L'espèce s'est ensuite propagée dans les lacs Saint-Pierre, Champlain, Ontario, Érié et Michigan.
Habitat
Le gardon rouge habite des milieux où les eaux sont calmes et les fonds sont recouverts d'une épaisse végétation aquatique (étangs, lacs, rivières). Il s'adapte à toutes sortes de conditions environnementales, modifiant son régime alimentaire en fonction des ressources disponibles. Comme ce poisson tolère des températures entre 10 °C et 22 °C, les températures froides de nos hivers sont vraisemblablement un facteur limitant pour son établissement dans nos eaux.
Espèces semblables
Au premier coup d'œil, le gardon rouge ressemble beaucoup au méné jaune (Notemigonus crysoleucas). Cependant, ce méné est plus petit (entre 8 cm et 12 cm, parfois 23 cm). Il n'a aucune écaille sur le ventre et ses nageoires sont habituellement de couleur jaune-verdâtre, pouvant devenir orange vif lors de la reproduction (mai à août). Une hybridation possible entre ces 2 espèces inquiète les biologistes.
Méné jaune
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