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La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes

Pathologie, parasites et symbiontes - Vue d’ensemble

Références | Citation

Les larves et les juvéniles de panopes élevées expérimentalement ont été examinées pour la présence de maladies infectieuses. Cette étude englobe l’examen histologique de 795 panopes juvéniles issues de deux classes annuelles différentes (nées soit en 1995 soit en 1996) et transplantées sur quatre sites dans le détroit de Géorgie. Jusqu’ici, aucune maladie infectieuse ou organisme pathogène n’a été observé chez les panopes cultivées en Colombie-Britannique. Cependant, un parasite protozoaire (un amoeboflagellé) a été trouvé associé à des mortalités parmi les larves de panopes cultivées dans l’État de Washington au début du développement des techniques d’écloserie pour les panopes (Kent et al. 1987, Elston 1990).

L’étude des maladies de la panope du Pacifique adulte sauvage a consisté à examiner les panopes du Pacifique qui semblaient anormales lors de la récolte dans le cadre de la pêche commerciale dans diverses régions de la côte de la Colombie-Britannique. Ces animaux anormaux sont rejetés par le marché, ou leur prix subit une réduction considérable. Cent quarante-six panopes anormales provenant de 18 sites dans six des secteurs de gestion des pêches (secteur 7, sous-secteurs 9, 12, 22, 23, 25, 27; secteur 8, sous-secteurs 2, 4; secteur 14, sous-secteurs 10, 13, 15; secteur 17, sous-secteur 18; secteur 23, sous-secteurs 5, 6, 8; secteur 24, sous-secteurs 4, 6; pour visualiser l’emplacement de ces sites, voir http://www.pac.dfo-mpo.gc.ca/fm-gp/maps-cartes/areas-secteurs/index-fra.html) le long de la côte de la Colombie-Britannique ont été soumises pour examen. Soixante-six panopes de la côte est et trente-sept panopes de la côte ouest de l’Île de Vancouver ainsi que quarante-trois panopes de la côte centrale de la Colombie-Britannique ont été examinées. Les panopes ont été maintenues en bassins dans un flot continu d’eau de mer ambiante jusqu’à leur examen. Afin d’éviter l’introduction d’agents infectieux potentiels de ces panopes dans l’environnement local, tous les effluents ont été désinfectés au chlore avant d’être rejetés dans le système d’égouts de la ville de Nanaimo.

La longueur et la largeur de la valve ainsi que le poids vif de chaque panope ont été enregistrés; les anomalies présentes sur la surface externe ont été notées et comprenaient des verrues, des cloques et des cicatrices sur le siphon (cou) et le manteau (entre les coquilles), des pustules dans la musculature du siphon et du manteau et une surface tannée tirant sur le brun ou le noir. Des exemples représentatifs de ces anomalies ainsi que des échantillons d’apparence normale de la viscère, du manteau musculaire et du siphon ont été fixés pour examen histologique. Pour l’histologie, les tissus ont été fixés dans du liquide de Davidson, inclus en paraffine, sectionnés à 5 μm, colorés à l’hématoxyline-éosine et examinés en microscopie optique à un grossissement maximal de 1000 fois. En plus de l’analyse histologique, les panopes ont été examinées à l’état frais. Des sous-échantillons de la glande digestive, de la gonade et du rein ont été observés sous microscope optique. De plus, pour chacun des secteurs de pêche, les branchies de chaque panope et la masse viscérale de cinq panopes ont été écrasées entre lames de verre et examinées au microscope à dissection.

Au moins cinq lames histologiques ont été préparées pour chacune des cent douze panopes, y compris les coupes des organes suivants : manteau, siphon, branchies, palpes, estomac, glande digestive, rein, cœur, gonade, intestin, rectum et pied. Des lames et des colorations additionnelles, telles que la coloration gram pour les bactéries ou la coloration de PAS (Periodic Acid Schiff) pour les champignons ont aussi été préparées le cas échéant.

Pour la microscopie électronique par transmission (TEM), les tissus ont été fixés pendant au moins 24 heures dans une solution de glutéraldéhyde à 2 % préparée dans le tampon de Sorensen (phosphate) 0,1M pH 7,2, post-fixés pendant 1,5 heure dans de l’acide osmique à 1%, sectionnés, contrastés avec une solution saturée (5%) d’acétate d’uranyle dans de l’éthanol puis ensuite au citrate de plomb à 0,4 % et examinés avec un microscope électronique Zeiss EM10.

Bien que le travail préliminaire ait été entrepris pour aborder les questions concernant la santé des panopes, plusieurs points restent sans réponse. Jusqu’ici, les panopes obtenues de stocks reproducteurs du détroit de Géorgie puis libérées dans le détroit de Géorgie pour engraissement n’ont pas été exposées à des maladies infectieuses. Cependant, du travail supplémentaire est requis pour vérifier si ces panopes juvéniles peuvent représenter un risque pour la santé des panopes d’autres régions ou si les panopes d’autres régions peuvent être porteurs de maladies pour les panopes du détroit de Géorgie. L’absence de maladies durant les essais de culture des panopes dans le détroit de Géorgie est des plus encourageante pour l’industrie mais peut également donner naissance à une confiance excessive. Néanmoins, nous devons rester sur nos gardes face aux transplantations inconsidérées de panopes à travers la province. Les conséquences pourraient être dévastatrices et irréparables. Pour aider à réduire le risque d’introduction ou de transfert accidentels de maladies infectieuses en Colombie-Britannique, le Comité fédéral-provincial sur l’implantation et le transfert d’espèces a été mis sur pied. Ce Comité est lié par les lois et les politiques gouvernementales existantes concernant les déplacements de poissons vivants vers la province de la Colombie-Britannique et à l’intérieur de celle-ci (voir http://www.dfo-mpo.gc.ca/aquaculture/management-gestion/licen-permi-fra.htm). Ainsi, toutes les propositions de transplantation de coquillages doivent être soumises au Comité fédéral-provincial sur l’implantation et le transfert d’espèces pour approbation préliminaire. De plus amples détails y compris les informations de contact pour le Comité sont disponibles via Internet à l'adresse http://www.dfo-mpo.gc.ca/science/aah-saa/species-especes/shellfish-coquillages/geopath/index-fra.html.

Plus récemment, des études sur les symbiontes, les parasites et les maladies ont été menées sur des populations naturelles de P. generosa dans l’État de Washington (Dorfmeier et al. 2015) et sur la côte du Pacifique de la Basse-Californie, au Mexique (Cáceres-Martínez et al. 2015). Bien que les résultats de ces études soient inclus dans les pages appropriées de la pathologie, des parasites et des symbiontes en question figurant dans la table des matières, des parasites non trouvés en Colombie-Britannique ont été signalés dans chacune de ces études. Plus précisément, un seul des cinq endosymbiontes (organisme ressemblant à Rickettsia présent dans les branchies) morphologiquement distincts signalés par Dorfmeier et ses collaborateurs (2015) a été détecté en Colombie-Britannique. Les quatre autres (un métazoaire dans l’épithélium du siphon, un organisme semblable à Steinhausia dans les ovocytes, un organisme semblable à des microsporidies dans la sous-muqueuse intestinale et un organisme semblable à des microsporidies dans la musculature du siphon) n’ont pas été détectés. Les copépodes, les larves de trématodes et les organismes semblables à Rickettsia dans l’épithélium des diverticules digestifs signalés par Cáceres-Martínez et ses collaborateurs (2015) n’ont pas non plus été observés en Colombie-Britannique. Cependant, l’image des larves de trématodes dans la lumière de l’intestin présentée par Cáceres-Martínez et ses collaborateurs (2015, figure 4B) rappelle le turbellarié dans la lumière intestinale de la palourde japonaise, Venerupis (=Tapes) philippinarum (voir la figure 2 sur la page des turbellariés des palourdes du site Web de Pêches et Océans Canada consacré aux maladies des mollusques et crustacés). Malheureusement, le grossissement de l’image sur la figure 4B de Cáceres-Martínez et ses collaborateurs (2015) ne permet pas de déterminer la présence d’une couche extérieure de cils, une caractéristique qui peut servir à différencier les trématodes des turbellariés dans les coupes histologiques.

Références

Cáceres-Martínez, J., R. Vásquez-Yeomans and R. Cruz-Flores. 2015. First Description of symbionts, parasites, and diseases of the Pacific geoduck Panopea generosa from the Pacific coast of Baja California, Mexico. Journal of Shellfish Research 34: 751-756.

Dorfmeier, E.M., B. Vadopalas, P. Frelier and C.S. Friedman. 2015. Temporal and spatial variability of native geoduck (Panopea generosa) endosymbionts in the Pacific Northwest. Journal of Shellfish Research 34: 81-90.

Elston, R.A. 1990. Mollusc diseases: guide for the shellfish farmer. University of Washington Press, Seattle, p. 37-39.

Kent, M.L., R.A. Elston, T.A. Nerad and T.K. Sawyer. 1987. An Isonema-like flagellate (Protozoa: Mastigophora) infection in larval geoduck clams, Panope abrupta. Journal of Invertebrate Pathology 50: 221­229.

Morse, M.P. and Zardus, J.D. 1997. Bivalva. Microscopic Anatomy of Invertebrates Vol. 6A Mollusca II. F.W. Harrison and A.J. Kohn. Wiley-Liss. pp. 7-118.

Shaw, B. L., and Battle, H.I. 1957. The gross and microscopic anatomy of the digestive tract of the oyster Crassostrea virginica (Gmelin). Can. J. Zool. 35: 325-347.

Information de citation

Bower, S.M. and Blackbourn, J. (2003): La panope (Panopea generosa) : Anatomie, histologie, développement, pathologie, parasites et symbiontes : Pathologie, parasites et symbiontes - Vue d'ensemble.

Dernière révision en date du : août 2020
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