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Exemples d'initiatives liées au bruit sous-marin

Réduire les effets du bruit sous-marin produit par les navires : soutien du gouvernement du Canada à l'innovation dans le secteur du transport maritime

Réduire les effets du bruit sous-marin produit par les navires : soutien du gouvernement du Canada à l'innovation dans le secteur du transport maritime

Les océans couvrent plus de 70 % de la surface de la Terre et abritent des millions d'espèces marines.Note de bas de page1 Ils constituent également un lien économique vital entre les personnes, les pays et les marchés. Alors que le transport de biens de consommation et de matériaux industriels grâce à la navigation commerciale est essentiel pour l'économie mondiale, le bruit sous-marin dans les océans produit par des dizaines de milliers de navires chaque année a des effets négatifs sur la vie marine, notamment sur les mammifères marins.Note de bas de page2,Note de bas de page3,Note de bas de page4 Outre le bruit produit par les grands navires océaniques, les navires côtiers tels que les pétroliers, les remorqueurs, les bateaux de pêche et les bateaux de plaisance contribuent au milieu sonore global.Note de bas de page5 Le nombre et la taille des navires, ainsi que le bruit sous-marin qu'ils produisent, ont augmenté au cours du siècle dernier, mettant en péril le bien-être de nombreuses espèces marines.Note de bas de page3

Dans le monde de la construction et de l'exploitation des navires commerciaux, l'idée de rendre les navires plus silencieux grâce à de nouvelles conceptions et technologies est récente. Par conséquent, les technologies les plus efficaces, les pratiques opérationnelles et la conception des navires qui sont nécessaires pour réduire au minimum le bruit sous-marin pour de nombreuses catégories de navires sont mal connues.6 Pour contribuer à résoudre ce problème, Transports Canada étudie les moyens d'améliorer l'expertise des chercheurs et des concepteurs afin de leur permettre de construire et d'exploiter des navires plus silencieux.

L'Initiative pour des navires silencieux (INS) de Transports Canada a été lancée en 2019, en s'appuyant sur le Plan de protection des océans, afin d'améliorer la protection des populations de baleines emblématiques et menacées du Canada. L'INS s'inscrit dans le cadre de l'engagement du gouvernement du Canada de lutter contre le bruit sous-marin en finançant des projets de recherche, de mise à l'essai et de déploiement. Ces projets visent à rendre les navires plus silencieux en :

  • améliorant leur conception initiale;
  • proposant des options de rénovation des navires existants;
  • élaborant des pratiques d'exploitation plus efficaces.

L'objectif global de ces projets de recherche et de développement est d'accélérer l'adoption d'améliorations des navires au Canada et dans le monde entier afin de réduire les effets que peut avoir sur la vie marine le bruit sous-marin. Ces projets apportent les éléments de preuve techniques nécessaires pour appuyer les efforts du Canada en matière de gestion du bruit sous-marin et pour influencer les lignes directrices mondiales sur la conception de navires silencieux par l'intermédiaire de l'Organisation maritime internationale.

Pour de plus amples renseignements sur les sources et les effets du bruit sous-marin, veuillez consulter la page web À propos du bruit sous-marin et ses effets.

Les exemples suivants de projets de l'INS offrent un contexte supplémentaire concernant l'initiative :

Programme de réduction du bruit rayonné sous-marin et des gaz à effet de serre pour les bateaux de pêche côtière du Canada

L'entreprise canadienne Graphite Innovation and Technologies (GIT) a créé un revêtement de coque novateur à base de graphène et a procédé à des essais réels en vraie grandeur sur des navires de pêche afin d'en vérifier les effets sur la réduction de la consommation de carburant et du bruit sous-marin. Des essais concluants ont débouché sur des partenariats avec des organisations de transport maritime telles que KOTUG Canada, qui utilise désormais ce revêtement pour réduire au minimum le bruit sous-marins et les vibrations produits par la coque des navires.

Surveillance de la cavitation des hélices

La cavitation des hélices se produit lorsque l'hélice en rotation d'un navire cause des turbulences et des zones de basse pression qui créent de petites bulles d'air dans l'eau. Lorsque ces bulles éclatent, elles produisent sous l'eau des bruits secs qui peuvent perturber de nombreuses espèces marines.Note de bas de page7

Allsalt Maritime, une société de recherche et de développement spécialisée dans la réduction des effets et des vibrations subis par l'homme à bord des navires, a lancé un projet dans le but spécifique d'adapter sa technologie KINETIX pour surveiller la cavitation des hélices en temps réel. Ces données en temps réel peuvent aider les capitaines de navires plus petits, tels que les bateaux de pêche et les traversiers, à modifier la vitesse de leur navire ou d'autres caractéristiques, afin de réduire le bruit généré par la cavitation au profit de la vie marine.

Expertise et collaboration en vue de faire progresser la conception de navires silencieux

Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) est la division de recherche et développement du ministère de la Défense nationale et de la Marine royale canadienne. À ce titre, la division dispose d'une grande expertise dans la conception et l'exploitation de navires silencieux.

En 2019, RDDC et Transports Canada ont signé un accord qui permettra de :

  • réaliser des progrès dans l'estimation et la surveillance du bruit sous-marin grâce à des capteurs embarqués;
  • d'améliorer les outils de conception des hélices;
  • de renforcer l'échange d'expertise technique au sein du gouvernement fédéral.

Corrélation entre les caractéristiques de l'hélice et le bruit

Avec une flotte de 35 navires, dont plusieurs naviguent dans l'habitat critique de l'épaulard résident du Sud, BC Ferries a un intérêt particulier à atténuer les effets de l'exploitation de ses navires.

Depuis 2019, Transports Canada finance un projet mené par BC Ferries pour étudier la conception de nouvelles hélices afin de réduire les émissions sonores dans les océans. BC Ferries a utilisé les résultats de cette étude pour inclure des caractéristiques de réduction du bruit dans les futures conceptions potentielles d'hélices.

BC Ferries a également participé activement à plusieurs autres projets financés par Transports Canada, en mettant ses navires à disposition pour des tests et des essais qui contribuent à faire progresser les connaissances sur la réduction du bruit sous-marin.

Normes de mesure au niveau source des navires de soutien pour les eaux peu profondes

Il est difficile de mesurer avec précision le bruit sous-marin des navires dans les eaux peu profondes en raison de l'interaction du son avec le fond et la surface de la mer.Note de bas de page8,Note de bas de page9

Actuellement, les mesures sont effectuées en eaux profondes afin de réduire ces difficultés, mais cette approche limite les lieux et les conditions d'essai, ce qui entraîne des lacunes notables dans la compréhension du phénomène.

JASCO Applied Sciences a évalué différentes approches pour aider à résoudre ce problème et contribuer à l'élaboration d'une norme de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) pour la mesure du bruit en eaux peu profondes. La construction navale et le transport de marchandises étant des industries internationales, il est essentiel de disposer d'une telle norme pour garantir une mesure cohérente et précise des niveaux de bruit des navires.

Harmonisation des classifications des navires silencieux

La classification maritime est un système de promotion de la sécurité qui garantit que les navires et les installations maritimes sont conformes aux normes techniques établies lors de la conception, de la construction et de l'entretien.

Au Canada, diverses sociétés de classification maritime agréées évaluent et certifient les nouveaux navires en les comparant aux normes techniques et en leur attribuant une classe désignée en fonction de leur conception.Note de bas de page10

Pour ce projet, Transports Canada a collaboré avec le programme ECHO (Amélioration de l'observation et de l'habitat des cétacés) de l'Administration portuaire Vancouver Fraser L'objectif était d'améliorer la coordination des techniques de mesure, d'analyse et de production de rapport utilisées par les différentes sociétés de classification maritime.

Le projet s'est concentré sur l'élaboration de méthodes cohérentes pour la classification d'un navire silencieux, facilitant les comparaisons et encourageant une approche normalisée à l'égard de la conception de navires moins bruyants. Le programme ECHO a organisé des ateliers avec différentes sociétés de classification pour atteindre cet objectif. Le rapport Recommended Procedures for Measuring Underwater Radiated Noise Emissions of Ships, for Quiet Ship Certification (PDF, 799 Ko) (en anglais seulement) a été publié.

Transports Canada encourage en outre les solutions novatrices en participant à l'élaboration de normes de conception des navires réduisant le bruit avec l'Organisation maritime internationale (OMI). En 2023, le Comité de la protection du milieu marin (MEPC 80) a adopté les Directives révisées visant à réduire les bruits sous-marins produits par les navires de commerce pour atténuer leurs incidences néfastes sur la faune marine (PDF, 330 Ko) (en anglais seulement). Les directives actualisées visent à mieux comprendre les liens entre l'efficacité énergétique, les émissions de gaz à effet de serre (GES) et le bruit sous-marin. À l'appui de ce travail, Transports Canada a demandé à VARD Marine d'étudier les mesures technologiques connues pour accroître l'efficacité énergétique et réduire les GES, en analysant leurs effets sur le bruit sous-marin généré par les navires. Les résultats, Efficacité énergétique des navires et bruit rayonné sous-marin (PDF, 1 624 Ko), décrivent les mesures techniques et opérationnelles susceptibles d'accroître l'efficacité énergétique, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et/ou d'atténuer les effets du bruit sous-marin généré par les navires. Ces données peuvent être utilisées par les armateurs, les exploitants et les constructeurs de navires pour prendre des décisions éclairées en matière de conception, ce qui permettra de construire des navires plus efficaces et plus silencieux.

Ces efforts, parmi d'autres projets, représentent collectivement un engagement substantiel pour réduire les effets sur l'environnement du bruit généré par les navires tout en faisant progresser la science et la technologie liées à la conception et à l'exploitation de navires silencieux. L'intégration de l'expertise scientifique et technologique avec la contribution et la participation d'un large éventail de partenaires et d'intervenants est essentielle pour l'élaboration de stratégies de réduction du bruit sous-marin généré par les navires. Ces efforts de collaboration soutiennent à la fois la conservation de l'environnement et l'innovation technologique afin de permettre la protection des espèces marines et la croissance durable de l'économie marine.

Collaboration pour la réduction des effets du bruit sous-marin sur les épaulards résidents du sud, espèce en voie de disparition

Collaboration pour la réduction des effets du bruit sous-marin sur les épaulards résidents du sud, espèce en voie de disparition

Collaboration pour la réduction des effets du bruit sous-marin sur les épaulards résidents du sud, espèce en voie de disparition

Collaboration pour la réduction des effets du bruit sous-marin sur les épaulards résidents du sud, espèce en voie de disparition (PDF, 574 Ko)

Carte du Canada montrant la zone couverte où des initiatives sont en place pour la réduction des effets du bruit sous-marin sur les épaulards résidents du sud, espèce en voie de disparition.

Carte du Canada montrant la zone couverte où des initiatives sont en place pour la réduction des effets du bruit sous-marin sur les épaulards résidents du sud, espèce en voie de disparition.

L'épaulard (Orcinus orca) est un superprédateur crucial à l'écosystème marin, d'autant plus qu'il revêt une importance culturelle pour les peuples autochtones et les collectivités côtières en Colombie-Britannique. Les épaulards résidents du sud, une population distincte d'épaulards qui fréquentent la mer des Salish, sont inscrits comme étant en voie de disparition au titre de la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2003. La survie de cette petite population en déclin, estimée à seulement 75 individus en juillet 2023,Note de bas de page1 est menacée par plusieurs facteurs, notamment :

  • la disponibilité réduite de sa principale source d'alimentation, soit le saumon quinnat (Oncorhynchus tshawytscha);
  • l'augmentation des effets des polluants organiques persistants et des contaminants marins;
  • l'augmentation des perturbations acoustiques et physiques causées par le bruit des navires et le risque de collision avec les navires.

Comme tous les mammifères marins, les épaulards résidents du sud utilisent le son pour se nourrir (fourrage), socialiser et communiquer entre eux. Les perturbations acoustiques peuvent nuire à ces fonctions vitales et provoquer des changements de comportements. Par exemple, plusieurs études ont révélé qu'en présence de navires, les épaulards résidents du sud passaient beaucoup moins de temps à chercher de la nourriture que lorsque les navires étaient absents ou plus éloignés.Note de bas de page2,Note de bas de page3,Note de bas de page4,Note de bas de page5 Cela pourrait avoir des effets néfastes sur leur santé physique en raison de la réduction de l'apport alimentaire, particulièrement lorsque la présence de navires chevauche l'habitat essentiel et les aires d'alimentation des baleines. Dans la mer des Salish, le chevauchement de l'habitat essentiel désigné de l'épaulard résident du sudNote de bas de page6 et des voies maritimes transfrontalières représente l'un des nombreux défis associés au rétablissement de la population d'orques résidentes du Sud. Ces chevauchements sont plus notables dans le sud du détroit de Georgia, le détroit de Haro et le détroit de Juan de Fuca, les bancs La Perouse et Swiftsure, ainsi que dans les zones de navigation de plaisance à proximité des grands centres urbains.

Un programme de rétablissement a été élaboré pour les épaulards résidents du nord et du sud au Canada (2008, et modifié en 2011 et en 2018), avec un plan d'action à l'appui (2017) qui définissait 98 mesures pour répondre aux menaces pesant sur l'espèce et surveiller le rétablissement de la population. Un examen scientifique de l'efficacité de ces mesures a été effectué en 2018 dans le cadre du Plan de protection des océans, et 6 nouvelles mesures (y compris celles concernant les collisions avec des navires) ont été ajoutées, pour un total de 104. Le programme de rétablissement a également permis de déterminer l'habitat essentiel des épaulards résidents du nord et du sud dans le sud de la Colombie-Britannique.

Depuis 2018, le gouvernement du Canada a mis en œuvre des mesures de gestion améliorées afin de protéger et de soutenir davantage le rétablissement des épaulards résidents du sud.Note de bas de page7 Ces mesures sont fondées sur les meilleurs renseignements et les meilleures données scientifiques disponibles, ainsi que sur les commentaires recueillis auprès :

  • du groupe autochtone multilatéral;
  • du Groupe consultatif autochtone et multipartite (GCAM);
  • des groupes de travail techniques sur les épaulards résidents du Sud (GTT).

Les représentants comprennent :

  • des groupes autochtones;
  • le gouvernement de la Colombie-Britannique;
  • la communauté scientifique;
  • des organismes environnementaux;
  • L'industrie;
  • divers intervenants.

Les épaulards résidents du sud sont très mobiles, et leur habitat s'étend entre les eaux canadiennes et américaines; par conséquent, bon nombre de ces efforts ont également nécessité une collaboration transfrontalière.Note de bas de page8

Les mesures de gestion annuelles comprennent :

  • la limitation des distances d'approche des navires (en plus des minimums établis en vertu de la Loi sur les pêches et du Règlement sur les mammifères marins);
  • les zones de refuge provisoires (« interdites »);
  • l'interdiction ou la réduction de la vitesse du trafic maritime général dans les zones désignées;
  • la surveillance de la conformité du trafic des navires dans ces zones désignées par le bureau des mammifères marins de la Garde côtière canadienne;
  • la fermeture de pêche par secteur afin de réduire les perturbations dans les zones d'alimentation des épaulards résidents du sud.

Pour combler les lacunes en matière de connaissances et orienter les efforts de protection futurs, le gouvernement du Canada a effectué à ce qui suit :

Projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain (TMX) : atténuation des effects des grand projects de développement

Le gouvernement du Canada continue d'élaborer des stratégies pour démontrer que les effets du bruit sous-marin des grands projets de développement sue les épaulards résidents du sud sont pris en compte. L'un de ces exemples concerne le bruit sous-marin résultant du projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain (TMX).

Dans son examen du projet, la Régie de l'énergie du Canada (REC) a conclu que le bruit sous-marin provenant du transport maritime lié au projet aurait probablement des effets environnementaux négatifs importants sur les épaulards résidents du sudNote de bas de page16 et les pratiques culturelles autochtones associées à l'espèce. Par conséquent, la REC recommandé que le gouvernement du Canada mette en œuvre un programme pour compenser les effets du transport lié au projet. Pour répondre à cette recommandation, le gouvernement du Canada élabore un programme de compensation en se fondant sur le travail en cours de Pêches et Océans Canada (MPO) visant à mieux comprendre les niveaux de bruit dans l'habitat essentiel de l'épaulard résident du sud, tout en se concernant sur les voies maritimes. Ce programme de compensation déterminera l'augmentation du bruit sous-marin causé par les navires en transit dans le cadre du projet TMX et évaluera l'efficacité des mesures visant à compenser l'augmentation du bruit sous-marin liée au projet dans les zones d'importance primordiale pour la population d'épaulard résidents du sud.

La collaboration est essentielle à la protection efficace de cette espèce. Par exemple, le Programme ECHO : Amélioration de l'observation et de l'habitat des cétacés de l'Administration portuaire Vancouver Fraser réunit des organismes gouvernementaux, l'industrie du transport maritime, des conseillers autochtones, des organismes environnementaux et des scientifiques dans le but commun de réduire les effets acoustiques sur les épaulards résidents du sud. Lancé en 2014, le programme ECHO a mené avec succès des initiatives de réduction du bruit sous-marin afin de diminuer les perturbations acoustiques dans l'habitat essentiel de l'épaulard résident du sud. Les études entreprises ont montré que les ralentissements volontaires annuels des navires qui avaient commencé en 2017Note de bas de page17 ont connu la plus forte participation pendant une période d'essai en 2022, avec 93 % des navires transitant par le détroit de Haro et le Boundary Pass. Une réduction de 48 % des niveaux de bruit de fond a été enregistrée, par rapport aux niveaux enregistrés au cours des 60 jours précédant le début de l'essai.Note de bas de page18 Une autre initiative lancée en 2018 a permis d'éloigner les remorqueurs des zones d'alimentation des orques résidentes du Sud dans le détroit de Juan de Fuca. En 2022, 97 % des transits de remorqueurs ont respecté ces mouvements latéraux, ce qui a entraîné des réductions substantielles des niveaux de bruit dans les zones côtières d'alimentation des orques résidentes du Sud au cours de chacun de ces transits de remorqueurs.Note de bas de page9,Note de bas de page10,Note de bas de page19,Note de bas de page20

En 2019, le MPO a conclu un accord de conservation quinquennal en vertu de l'article 11 de la Loi sur les espèces en péril avec :

  • Transports Canada;
  • l'Administration portuaire Vancouver Fraser;
  • six partenaires de l'industrie du transport maritime.

L'objectif de l'accord était de réduire les perturbations acoustiques et physiques causées par les grands navires commerciaux exploités dans l'habitat essentiel de l'épaulard résident du sud.Note de bas de page17

Toutes les parties qui ont signé cet accord de conservation ont renouvelé l'accord pour5 autres années à partir de mai 2024. Ce renouvellement comprend des engagements visant à faire progresser les efforts de réduction des menaces, tels que :

  • les notifications de présence de baleines en temps réel;
  • des navires plus silencieux;
  • la participation continue aux initiatives de ralentissement volontaire des navires et de modification des itinéraires.

Afin d'appuyer davantage la réduction du bruit sous-marin des navires, Transports Canada finance des recherches continues pour mettre à l'essai les technologies, la conception, la modernisation et les pratiques opérationnelles des navires les plus prometteuses afin de les rendre plus silencieux.

Les autorités portuaires de Vancouver Fraser et de Prince Rupert ont également mis en place des programmes d'incitation qui prévoient une réduction des frais portuaires pour les navires moins bruyants.Note de bas de page21,Note de bas de page22

La participation du secteur du transport maritime a été un facteur clé du succès de ces initiatives et prouve que la collaboration et les mesures volontaires peuvent être des outils efficaces pour favoriser le rétablissement des populations en voie de disparition.

Les efforts d'éducation et de sensibilisation sont également des éléments importants d'une protection efficace, et diverses initiatives ont été entreprises pour sensibiliser davantage le public aux épaulards résidents du sud et aux menaces qui pèsent sur leur petite population. Parmi les collaborations fructueuses, mentionnons :

Pour assurer la protection et le rétablissement efficaces des épaulards résidents du sud, des efforts soutenus et collectifs à long terme sont déployés par :

  • le gouvernement du Canada;
  • les gouvernements et les groupes autochtones;
  • les collaborateurs non autochtones;
  • les intervenants;
  • les organisations.

Les initiatives et les programmes continueront d'être adaptables et appuyés par les meilleurs renseignements disponibles, y compris les connaissances scientifiques, autochtones et locales. Ces efforts collectifs soutenus éclaireront les décisions visant à améliorer la protection et la conservation futures des épaulards résidents du sud.

Liens connexes

Ce que font les dirigeants communautaires pour gérer l'atténuation du bruit sous-marin dans l'Arctique canadien

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Carte du Canada montrant les zones couvertes par l'initiative d'atténuation du bruit sous-marin dans l'Arctique canadien.

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L'Arctique canadien est la terre natale des Inuits du Canada, qui abrite la vie marine et les ressources dont ils dépendent. Respectés et protégés par les Inuits depuis des milliers d'années, les habitats et les animaux qui y prospèrent constituent des parts importantes de:

  • l'histoire;
  • la culture;
  • la spiritualité;
  • des moyens de subsistance des Inuits.

Le bruit se propage différemment dans les eaux glacées de l'océan Arctique, souvent recouvertes de glace, par rapport aux eaux plus chaudes qui ne le sont pas, ce qui confère à l'Arctique un paysage sonore particulièrement unique.

Les changements climatiques rapides créent de nouveaux défis pour la région arctique. Le réchauffement des températures et la fonte des glaces entraînent la création de nouvelles routes maritimes et l'allongement des saisons de navigation.Note de bas de page1 La multiplication des voies navigables sans glace réduit le besoin de brise-glace spécialisés, ce qui augmente l'accès pour:

  • les activités minières;
  • l'exploration pétrolière et gazière;
  • la pêche commerciale;
  • la recherche et le tourisme.Note de bas de page2

L'activité humaine accrue augmentera le bruit sous-marin et intensifiera ses effets sur la faune locale, y compris sur des espèces de baleines d'importance, comme:

Les zones marines extracôtières de la mer de Beaufort sont des aires d'alimentation estivales importantes pour la population de bélugas de l'est de la mer de Beaufort et la population de baleines boréales de Béring-Chukchi-Beaufort,Note de bas de page4,Note de bas de page5 tandis que Tasiujaq (détroit d'Eclipse, Nunavut) est un important habitat estival pour les narvals.Note de bas de page6

Malheureusement, le bruit sous-marin a augmenté à ces endroits en raison du transport maritime et on a détecté des effets sur ces espèces et d'autres espèces d'importance.

Par exemple, les pêcheurs locaux, les communautés autochtones et les scientifiques considèrent que le déplacement des narvals de leur habitat d'été à Tasiujaq est dû à l'augmentation du bruit sous-marin généré par les grands transporteurs et les pétroliers.

Cette situation a, à son tour, des répercussions négatives sur les activités de récolte.Note de bas de page6

Dans le but notamment de s'attaquer aux facteurs de stress croissants sur la vie marine dans l'Arctique, et conformément aux principes de protection et de préservation de la faune, de l'environnement et de la productivité biologique de l'Arctique énoncés dans la Convention définitive des Inuvialuit, la Société régionale Inuvialuit et le Conseil de gestion du gibier ont lancé l'établissement des zones de protections marine (ZPM) suivantes ont été lancées :

Les deux ZPM, dont les objectifs ont été établis à l'aide des connaissances traditionnelles et locales autochtones, ont été créées grâce aux efforts de collaboration entre Pêches et Océans Canada, les Inuvialuit, les intervenants et le gouvernement du Territoire du Nord-Ouest.

Malgré ces mesures de protection, la faune continue d'être menacée par les navires qui circulent à grande vitesse dans ces zones.Note de bas de page1

Pour remédier à l'augmentation du trafic maritime à l'intérieur et à proximité de ces ZPM et en réponse à une suggestion émise par le Comité de coordination régional du Partenariat de la mer de Beaufort, la Garde côtière canadienne publie un avis annuel aux navigateurs (NOTMAR) décrivant les ralentissements volontaires des navires et les zones d'évitement dans les habitats essentiels de la baleine boréale et du béluga.

L'Association of Arctic Expedition Cruise Operators distribue le NOTMAR à ses membres de l'Arctique et le ministère de l'Industrie, Tourisme et de l'Investissement des Territoires du Nord-Ouest l'inclut dans ses dossiers de délivrance de permis d'exploitant.

Le NOTMAR est mis à jour chaque année en collaboration avec les organisations inuvialuites afin de s'assurer que les recommandations et les zones soient à jour et exactes. Le gouvernement du Canada sollicite également régulièrement les commentaires des partenaires et des intervenants sur le NOTMAR, et s'efforce de mieux le faire connaître en contactant d'autres utilisateurs de ressources marines en fonction des suggestions reçues depuis sa publication.

Des recherches préliminaires ont montré que certains navires, en particulier les navires de recherche et les navires de croisière, ont commencé à planifier leurs routes de façon à éviter volontairement les limites des ZPM.

Bien qu'une surveillance accrue soit nécessaire pour confirmer ce résultat apparent, les données préliminaires de suivi des navires suggèrent que les navires sont conformes aux avis NOTMAR.

La recherche scientifique en cours et les commentaires de la communauté continuent à enrichir et à mettre à jour le NOTMAR.

Par exemple, l'équipe de la Wildlife Conservation Society Canada (WCSC) mesure annuellement la conformité des navires avec le NOTMAR à l'aide des données saisonnières du Système d'identification automatique.

Des renseignements sur les petits navires ont été accessibles de façon opportuniste par le biais de programmes communautaires inuvialuites tels que l'initiative de connaissance améliorée de la situation maritime gérée par le Comité de chasseurs et de trappeurs de Tuktoyaktuk.

Sur la base des données de ces diverses initiatives de surveillance et des observations de suivi mises à jour des baleines boréales, le NOTMAR a été modifié en 2021 pour y inclure un élargissement des limites de ralentissement pour les baleines. La figure 1 présente les nouvelles limites et mesures.

Figure 1 : Zones de ralentissement décrites dans les avis aux navigateurs (NOTMAR) pour les baleines dans la ZPM d'Anguniaqvia niqiqyuam et la ZPM de Tarium Niryutait en fonction des nouvelles données de télémétrie sur les baleines boréales et des observations locales et communautaires (2023) : Zones d'évitement et de ralentissement volontaires dans la région désignée des Inuvialuit.

Figure 1 : Zones de ralentissement décrites dans les avis aux navigateurs (NOTMAR) pour les baleines dans la ZPM d'Anguniaqvia niqiqyuam et la ZPM de Tarium Niryutait en fonction des nouvelles données de télémétrie sur les baleines boréales et des observations locales et communautaires (2023) : Zones d'évitement et de ralentissement volontaires dans la région désignée des Inuvialuit.

Initiative de connaissance améliorée de la situation maritime

L'Initiative de sensibilisation accrue aux activités maritimes (CASM) a été développée en collaboration avec les collectivités autochtones et le secteur, afin de fournir en temps quasi réel des renseignements sur l'activité des bâtiments et d'autres renseignements sur l'environnement marin dans les eaux locales, par l'intermédiaire d'une plateforme Web conviviale.

Depuis son lancement en 2019, plusieurs collectivités autochtones et côtières du Canada ont adopté cette technologie, augmentant ainsi leurs connaissances de la situation maritime.

L'est de l'Arctique a également connu une augmentation importante du trafic maritime. Entre 1990 et 2015, Cambridge Bay s'est classé au troisième rang des endroits où le trafic maritime a le plus augmenté au Nunavut en raison d'un nombre croissant de bâtiments à passagers, de cargos, de pétroliers et de navires de plaisance traversant le passage du Nord-Ouest.Note de bas de page7

Les résidents et les collectivités ont exprimé le besoin de mieux comprendre les risques et les effets cumulatifs des activités de transport maritime dans la région.7 Dans le cadre d'un projet pilote de l'initiative sur les effets cumulatifs du transport maritime (ECTM), l'Organisation de chasseurs et de trappeurs d'Ekaluktutiak a établi un partenariat avec Transports Canada, Oceans North et la WCSC pour mener conjointement une évaluation des ECTM.

Les résultats de cette étude ont permis de mesurer le bruit des navires dans la région et d'estimer l'exposition de divers mammifères marins à ces bruits.Note de bas de page7 Ces données ont permis de trouver des façons d'améliorer les futurs efforts de recherche et de formuler des recommandations pour la gestion du trafic maritime.

Les chercheurs de la WCSC offrent aussi à l'Organisation de chasseurs et de trappeurs d'Ekaluktutiak une formation sur le montage, le déploiement et la récupération des enregistreurs acoustiques ainsi que sur l'analyse des données.Note de bas de page7

L'équipement enregistre continuellement des données acoustiques telles que des vocalisations de baleines tout au long de la saison des eaux libres. Il peut ensuite être laissé sous la glace de mer pour détecter les vocalisations des mammifères marins et enregistrer le bruit du déglaçage printanier.

Cette formation sur le montage et l'utilisation d'enregistreurs acoustiques vise à renforcer la capacité de la collectivité de Cambridge Bay à surveiller le bruit sous-marin à l'avenir.

Le bruit sous-marin demeure une menace constante et croissante qui nécessitera :

  • des recherches efficaces;
  • une attention stratégique accrue :
  • une cogestion continue.

Le gouvernement du Canada et ses partenaires de la région travaillent, dans le cadre du Plan de protection des océans, à plusieurs initiatives visant à recueillir des données et des renseignements sur le bruit sous-marin et à étudier les possibilités d'atténuation et de réduction de ce bruit.

Une meilleure coordination des efforts communs visant à mieux protéger la vie marine et les écosystèmes de l'Arctique est nécessaire pour compléter le type de partenariats public-privé qui ont mené à l'établissement :

  • des ZPM de l'Arctique de l'Ouest;
  • du NOTMAR :
  • des initiatives de CASM et d'évaluation des ECTM.

Les prochaines étapes comprendront des recherches supplémentaires et la poursuite du partenariat et des consultations avec les collectivités nordiques sur une vaste gamme de projets visant à mieux comprendre les effets du bruit sous-marin sur ;

  • les habitats;
  • la biodiversité des espèces;
  • les fonctions des écosystèmes de l'Arctique.

La réussite du NOTMAR ainsi que des initiatives de CASM et d'évaluation des ECTM a fait ressortir l'importance d'une collaboration, d'une coordination, d'une communication et d'une adaptation locales efficaces des stratégies d'atténuation du bruit par les collectivités inuites.

Protection du béluga et des autres baleines contre le bruit sous marin dans l'estuaire du Saint-Laurent

Protection du béluga et des autres baleines contre le bruit sous marin dans l'estuaire du Saint-Laurent

Protection du béluga et des autres baleines contre le bruit sous-marin dans l'estuaire du Saint-Laurent

Protection du béluga et des autres baleines contre le bruit sous-marin dans l'estuaire du Saint-Laurent (PDF, 879 Ko)

Carte du Canada montrant la zone couverte par l'initiative pour protéger le béluga et les autres baleines contre le bruit sous-marin dans l'estuaire du Saint-Laurent.

Carte du Canada montrant la zone couverte par l'initiative pour protéger le béluga et les autres baleines contre le bruit sous-marin dans l'estuaire du Saint-Laurent.

D'une longueur d'environ 1 200 km, le Saint-Laurent est l'un des plus longs fleuves d'Amérique du Nord. Il prend sa source dans le lac Ontario pour aller se jeter dans le golfe du Saint-Laurent aux portes de l'Atlantique.Note de bas de page1 La salinité du fleuve augmente graduellement sur un tronçon de 400 km allant de Québec jusqu'au golfe, ce qui entraîne la formation de l'estuaire du Saint-Laurent, un écosystème unique et dynamique reconnu pour son large éventail de mammifères marins. Il s'agit d'une zone d'alimentation estivale pour la population migratrice de baleines à bosse, de petits rorquals, de baleines bleues et de rorquals communs.Note de bas de page 1 C'est aussi dans l'estuaire du Saint-Laurent que l'on trouve son habitant le plus connu, le béluga, qui passe toute sa vie dans et autour de cette région et du golfe du Saint-Laurent. Malheureusement, l'activité humaine, en particulier celle qui génère du bruit sous-marin cause des pressions énormes sur ce mammifère et d'autres espèces en voie de disparition.Note de bas de page 2

Le béluga et d'autres espèces marines vivent dans l'estuaire du Saint-Laurent aux côtés de milliers de navires transportant des marchandises et des personnes en provenance et en direction des principaux ports du Canada. Les types de navires incluent les :

  • navires de charge;
  • porte conteneurs;
  • vraquiers;
  • pétroliers;
  • bateaux de plaisance;
  • bateaux d'observation des baleines;
  • bateaux de croisière;
  • nombreux traversiers qui parcourent l'estuaire chaque jour.Note de bas de page 3

Combinées au bruit généré par les projets de construction côtière et maritime, ces activités peuvent perturber considérablement l'écosystème et menacer de nombreuses espèces marines.Note de bas de page 4

De concert avec plusieurs ministères et organismes, le gouvernement du Canada collabore avec les peuples autochtones, le gouvernement du Québec, des partenaires maritimes, des universités et des organisations environnementales pour mettre en œuvre des mesures de gestion et utiliser les progrès technologiques pour prévenir ou atténuer les répercussions du bruit sous-marin. Si de nombreuses initiatives portent sur les bélugas, d'autres cherchent à comprendre l'influence du bruit sous-marin associé au trafic maritime sur toutes les espèces marines.

Le Groupe de travail sur le transport maritime et la protection des mammifères marins (G2T3M) rassemble des représentants :

  • des gouvernements provinciaux et fédéraux;
  • de l'industrie du transport maritime;
  • des organismes environnementaux;
  • du milieu universitaire.

Il est coprésidé par Parcs Canada et Pêches et Océans Canada, et a pour objectif de réduire les risques de collisions, les perturbations liées au transport maritime et les répercussions du bruit sous-marin sur toutes les espèces de baleines. Le groupe de travail a collaboré avec la Garde côtière canadienne à l'élaboration d'un Avis aux navigateurs (NOTMAR), une publication qui fournit des informations et des procédures de sécurité pour les navires naviguant dans les eaux canadiennes. Dans l'estuaire du Saint-Laurent, les recommandations du groupe de travail sont intégrées au NOTMAR en tant que mesures de protection volontaires, dans le but de réduire les risques de collision et de minimiser les répercussions du bruit. Des données récentes sur les recommandations du groupe, y compris la réduction volontaire de la vitesse à l'embouchure du chenal Laurentien et le passage des navires au nord de l'île Rouge pour protéger un habitat important du béluga, indiquent un appui important et une participation importante de la part de l'industrie du transport maritime.

Des microphones sous-marins, appelés hydrophones, sont essentiels pour comprendre l'environnement acoustique sous-marin. Par exemple, l'initiative de la station de recherche en acoustique marine comporte quatre réseaux d'hydrophones situés dans une zone de navigation achalandée au large de Rimouski. L'Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) et Innovation Maritime (IMAR) utilisent les hydrophones de cette station d'écoute pour mesurer le bruit généré par différents types de navires dans différentes conditions. Cette recherche vise à mieux comprendre l'efficacité des innovations technologiques et des pratiques opérationnelles pour réduire le bruit sous-marin causé par les navires. Dans le cadre du Plan de protection des océans, 10 stations fixes d'hydrophones, une bouée d'enregistrement acoustique dérivant sur l'eau, des recensements aériens et des balises acoustiques placées sur des bélugas ont été utilisés pendant 5 ans pour cartographier la qualité acoustique de l'environnement marin et les réactions au bruit.

D'autres progrès technologiques, comme la modélisation acoustique et les simulations par ordinateur, permettent de nous éclairer sur l'emplacement des mammifères marins et le bruit sous-marin dans l'estuaire. L'un de ces projets a utilisé un simulateur pour estimer les déplacements des bélugas et d'autres espèces de baleines, ainsi que le bruit associé à la circulation maritime, dans l'estuaire et le fjord du Saguenay. L'Atlas du paysage sonore océanique est doté d'une interface conviviale montrant les niveaux de bruit des navires et de l'environnement tout au long de l'année. Ces projets et d'autres fournissent des renseignements cruciaux pour la mise en œuvre de mesures d'atténuation précises comme le zonage ou les zones de réduction de la vitesse des bateaux, au bénéfice de tous les animaux marins vivant dans cet estuaire vivant.

Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent

Créé en 1998, le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent est cogéré par Parcs Canada et le gouvernement du Québec. Le parc a été créé pour protéger la faune marine, en particulier la population de bélugas dans l'estuaire, et pour fournir, entre autres, un habitat essentiel aux baleines migratrices pour qu'elles puissent se nourrir, mettre bas et prendre soin de leurs petits. Par exemple, pour assurer la sécurité et le bienêtre des bélugas femelles et de leurs petits, tous les types d'embarcations, y compris les canots et les kayaks, sont interdits dans la baie Sainte-Marguerite du 21 juin au 21 septembre. Heureusement, la plupart des gens suivent scrupuleusement cette règle.

Un certain nombre d'autres mesures ont été mises en place pour aider à réduire les risques de collision, à minimiser les perturbations et à améliorer l'environnement acoustique du parc marin au bénéfice de la population de bélugas et d'autres espèces de baleines :

  • Les activités de navigation, y compris l'observation des baleines, sont réglementées et comprennent les mesures suivantes;
    • Les navires doivent rester à une distance d'au moins 400 m des mammifères marins en voie de disparition ou menacés;
    • Les activités de navigation commerciale, à l'exception du transport maritime, sont gérées par un système de permis;
    • Les activités, les distances et les vitesses d'approche sont prescrites par le règlement;
  • Les levés sismiques à des fins d'exploration pétrolière sont interdits.

La collaboration dans la recherche a été cruciale pour la protection et la conservation du béluga et d'autres cétacés dans le parc :

  • En 2018, Pêches et Océans Canada et Parcs Canada ont travaillé avec les principaux exploitants de la région (navires de recherche, bateaux d'observation des baleines et traversiers) dans le cadre d'un projet de signature acoustique où le bruit des bateaux serait mesuré à diverses vitesses.
  • En 2019, une étude a évalué l'effet de la réduction de la vitesse des navires sur le paysage sonore de la baie Sainte-Marguerite.
  • Depuis 2022, Parcs Canada a mis en place deux stations d'enregistrement acoustique pour une surveillance continue et pour établir des données de référence pour d'éventuelles mesures supplémentaires visant à réduire le bruit sous-marin.

En plus d'être exposés au bruit sous-marin, les bélugas et les autres baleines de l'estuaire du Saint-Laurent font face à des menaces comme la pollution, la circulation maritime et les collisions avec les navires, ainsi que l'industrialisation générale du bassin du Saint-Laurent qui a dégradé leur habitat. Inscrit sur la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces en péril (LEP), le MPO a élaboré le programme de rétablissement pour le béluga de l'estuaire du Saint-Laurent. Ce programme de rétablissement établit des objectifs pour la population et la distribution du béluga et identifie également l'habitat essentiel pour soutenir la survie et le rétablissement de cette population de bélugas. Pour faire face à la menace du bruit sous-marin, le MPO a élaboré un plan d'action en vertu de la LEP afin d'atténuer les répercussions du bruit sur le béluga et d'autres mammifères marins en péril dans l'estuaire. Il comporte 32 mesures visant à :

  • trouver et à comprendre les sources de bruit sous-marin;
  • évaluer et à mettre en œuvre des stratégies de réduction du bruit;
  • sensibiliser les utilisateurs des voies navigables du Saguenay et du Saint-Laurent.

Malgré le défi énorme que constitue le rétablissement des bélugas, surtout parce qu'ils ont une petite population et sont exposés à des niveaux élevés de bruits des navires, il y a encore de l'espoir. Toutefois, la gestion et l'atténuation efficaces des menaces liées au bruit sous-marin nécessiteront des efforts collectifs de la part des gouvernements, des intervenants et des utilisateurs maritimes, avec l'appui des Canadiennes et Canadiens. En attendant, le bruit sous-marin continuera d'être un objet d'études pour de nombreux scientifiques et demeurera une priorité absolue pour le gouvernement du Canada et le groupe de travail G2T3M.

Collaborer pour la gestion du bruit sous-marin dans la zone de protection marine du Gully

Collaborer pour la gestion du bruit sous-marin dans la zone de protection marine du Gully

Collaborer pour la gestion du bruit sous-marin dans la zone de protection marine du Gully

Collaborer pour la gestion du bruit sous-marin dans la zone de protection marine du Gully (PDF, 861 Ko)

Carte du Canada montrant la zone couverte par l'initiative de gestion du bruit sous-marin dans la zone de protection marine du Gully.

Carte du Canada montrant la zone couverte par l'initiative de gestion du bruit sous-marin dans la zone de protection marine du Gully.

Situé à environ 200 kilomètres au large de la Nouvelle-Écosse, le Gully est devenu la première zone de protection marine (ZPM) dans le Canada atlantique désignée en vertu de la Loi sur les océans.Note de bas de page1 Nommé d'après son impressionnant canyon sous-marin profond, le Gully présente des caractéristiques topographiques et océanographiques uniques qui constituent un habitat pour de nombreuses espèces d'oiseaux de mer, de poissons d'eaux profondes, de coraux d'eaux froides,Note de bas de page2 et est une zone fréquentée par des cétacés.Note de bas de page3 Désignée en 2004, la ZPM du Gully fait partie de l'habitat essentiel de la population de baleines à bec communes du plateau néo-écossais.Note de bas de page4 Il s'agit également d'une zone d'alimentation importante pour 15 autres espèces de baleines et de dauphins, dont les rorquals bleus, en voie de disparition.Note de bas de page5

Le Gully est devenu un point de convergence pour la recherche, la gestion et la surveillance du bruit sous-marin d'origine humaine sur la côte est du Canada. Le bruit sous-marin dans le plateau néo-écossais provient de diverses sources, dont :

  • le trafic maritime, par exemple :
    • la navigation commerciale;
    • la pêche;
    • les activités de recherche;
    • le tourisme.
  • l'exploration et l'exploitation pétrolières et gazières, par exemple:
    • les levés sismiques au moyen de canons à air;
    • le forage.
  • les activités militaires.

Le bruit sous-marin a des répercussions importantes sur la diversité et l'abondance de la faune que l'on trouve dans la région.Note de bas de page1

Pour gérer et atténuer les répercussions du bruit sous-marin et réaliser l'une des priorités de conservation du Gully, soit protéger les baleines et les dauphins des répercussions des activités humaines, les gestionnaires du milieu marin collaborent avec

  • ministères;
  • universités;
  • industries;
  • organisations non gouvernementales.

Cela comprend diverses initiatives de recherche et de surveillance, de gestion des activités humaines, de coordination et de mobilisation des partenaires et des intervenants.Note de bas de page1

Recherche

Le Programme de recherche et de surveillance des cétacés de la région des Maritimes de Pêches et Océans Canada (MPO), avec des contributions du programme de recherche sur les cétacés du laboratoire Whitehead de l'Université Dalhousie, recueille des données de surveillance acoustique passive depuis plus de 10 ans. Ces recherches contribuent à la compréhension de la présence et de la vocalisation des baleines et des dauphins en eaux profondes tout au long de l'année,Note de bas de page6,Note de bas de page7 et permet de surveiller le bruit des océans et ses répercussions sur la faune du Gully.Note de bas de page8,Note de bas de page9

Les activités de recherche acoustique, conjuguées à l'information provenant de vastes relevés visuels, y compris des études reposant sur la photo-identification, ont amélioré notre compréhension de la façon dont les mammifères marins utilisent la zone,Note de bas de page10 et fourni des preuves scientifiques à l'appui de la gestion de la ZPM.Note de bas de page1,Note de bas de page11 Par exemple, les chercheurs ont constaté une présence accrue des baleines à bec de Sowerby dans le Gully depuis la désignation de la ZPM. On suppose que cette augmentation pourrait être due à une réduction du bruit dans la ZPM et les zones à proximité.Note de bas de page11

Gestion

Le MPO collabore avec l'Office Canada- Nouvelle- Écosse des hydrocarbures extracôtiers (OCNEHE) pour s'assurer qu'aucune activité pétrolière et gazière ne se déroule à l'intérieur des limites de la ZPM, et que les activités à l'extérieur de la ZPM sont évaluées en fonction de leurs incidences potentielles sur l'écosystème du Gully avant l'approbation.Note de bas de page12

En utilisant l'Énoncé des pratiques canadiennes d'atténuation des ondes sismiques en milieu marin comme guide, le MPO et l'OCNEHE ont mis au point un ensemble provisoire de mesures d'atténuation améliorées afin de réduire au minimum les perturbations acoustiques causées par les levés sismiques dans la ZPM du Gully ou à proximité de celle-ci.

Les effets potentiels des facteurs de stress transfrontaliers, y compris le bruit produit par l'activité industrielle, ont été abordés dans le Règlement sur la ZPM du Gully au moyen d'une disposition unique, la clause de proximité, qui interdit de mener toute activité susceptible de causer des perturbations à l'intérieur de la ZPM. Les programmes de surveillance des effets ont démontré la conformité de cette clause en utilisant les hydrophones pour mesurer les sons produits par les levés sismiques atteignant la limite de la ZPM.Note de bas de page1,Note de bas de page13

le MPO a mis sur pied le Comité consultatif du Gully afin de favoriser le dialogue et la mise en œuvre du plan de gestion (PDF, 4 300 Ko) de la ZPM du Gully, ainsi que pour fournir des conseils intersectoriels pour appuyer la gestion de la ZPM. Le comité est composé de représentants des :

  • gouvernements fédéral et provincial;
  • industrie;
  • organisations non gouvernementales;
  • partenaires autochtones.

Le Comité consultatif participe également à l'examen des plans d'activités pour les activités proposées dans la ZPM, y compris les expéditions de recherche qui utilisent l'acoustique active.

Coordination et mobilisation

L'avis aux navigateurs annuels publiés par la Garde côtière canadienne demande aux navires d'éviter volontairement de passer dans la ZPM ou de :

  • réduire la vitesse du navire à moins de 10 nœuds;
  • surveiller la présence de mammifères marins;
  • suivre des procédures particulières lorsque des mammifères marins sont observés.

Toutes ces procédures contribuent à réduire les perturbations acoustiques sur les mammifères marins.Note de bas de page1

Les activités dans le Gully, y compris le tourisme ou les expéditions scientifiques, sont prévues pour éviter les chevauchements afin de minimiser le trafic maritime dans la ZPM et encourager la collaboration entre l'industrie touristique et les chercheurs.

La coordination des activités de surveillance du trafic maritime et d'application de la loi dans le Gully est assurée par :

  • Transports Canada;
  • la Garde côtière canadienne;
  • la Marine royale canadienne;
  • le MPO.

Les universités, les opérateurs touristiques, les organisations non gouvernementales et les ministères travaillent ensemble pour mener des activités de recherche, d'éducation et de sensibilisation liées à la ZPM.

Zones de protection marine et bruit sous-marin

Une zone de protection marine (ZPM) est une zone dans l'océan qui bénéficie d'une protection légale et qui est gérée de manière à assurer la conservation à long terme des écosystèmes qui s'y trouvent.

Pour la plupart des ZPM fédérales établies après avril 2019, la Norme de protection des AMP interdit les activités qui produisent du bruit comme :

  • l'exploration et l'exploitation pétrolières et gazières;
  • l'exploitation minière;
  • le chalutage par le fond.

Bien que le bruit ne soit pas une considération particulière dans l'établissement d'un ZPM, les restrictions visant les activités humaines productrices de bruit se traduisent par des zones plus silencieuses. Les ZPM sont établies par la loi, et le non-respect des interdictions peut entraîner des amendes importantes.

Le MPO, Environnement et Changement climatique Canada et Parcs Canada disposent tous d'outils pour établir des ZPM. Pour en savoir plus sur les ZPM du Canada, consultez la page : Réalisation des objectifs de conservation marine du Canada.

Bien que le Gully ait connu des succès, la gestion du bruit sous-marin reste un enjeu constant. Une multitude de facteurs, dont les conditions biologiques, écologiques et environnementales, influencent la façon dont le bruit sous-marin influence la vie marine, et ces relations ne sont pas encore bien comprises. Par conséquent, il est difficile de fixer des paramètres pour les activités qui se déroulent dans le Gully et à proximité de celui-ci, visant à atténuer les effets du bruit sur les différents organismes qui y vivent.Note de bas de page1

Diverses options de gestion peuvent être utilisées pour gérer les activités productrices de bruit à l'extérieur de la ZPM, mais il est difficile de déterminer des limites géographiques claires, car les effets du bruit varient selon :

  • l'activité;
  • les espèces concernées;
  • les conditions océanographiques.

Cette complexité rend également difficile de mesurer directement le succès des efforts de gestion du bruit sous-marin et de conservation dans le Gully.

Pour répondre à ces enjeux, il faudra poursuivre les efforts intersectoriels. Des recherches supplémentaires permettront de mieux comprendre les répercussions des différentes sources de bruit dans la ZPM ou à proximité de celle-ci. Des exemples de technologies novatrices qui peuvent tous être utilisés de différentes manières pour étudier les effets du bruit sur les mammifères marins incluent :

  • les observations aériennes et par bateau;
  • les outils de télésurveillance;
  • la modélisation du bruit.

Les connaissances acquises grâce à ces mesures combinées seront essentielles pour travailler à l'élaboration d'outils réglementaires permettant de gérer les différentes activités humaines.

Enfin, la coordination, la sensibilisation et la communication continues aideront les Canadiens à mieux comprendre les répercussions du bruit sous-marin et permettront un échange plus coordonné des pratiques exemplaires de gestion des ZPM, ce qui pourrait également se traduire par un environnement sous-marin plus silencieux pour la faune marine.

Utilisation de nouvelles technologies pour repérer les baleines dans la baie Placentia à Terre-Neuve-et-Labrador

Utilisation de nouvelles technologies pour repérer les baleines dans la baie Placentia à Terre-Neuve-et-Labrador

Utilisation de nouvelles technologies pour repérer les baleines dans la baie Placentia à Terre-Neuve-et-Labrador

Utilisation de nouvelles technologies pour repérer les baleines dans la baie Placentia à Terre-Neuve-et-Labrador (PDF, 1,0 Ko)

Carte du Canada montrant la zone couverte par l'initiative qui utilise de nouvelles technologies pour repérer les baleines dans la baie Placentia.

Carte du Canada montrant la zone couverte par l'initiative qui utilise de nouvelles technologies pour repérer les baleines dans la baie Placentia.

La baie Placentia se trouve sur côte sud-est de l'île de Terre-Neuve et constitue une zone d'importance écologique et économique. La baie abrite des habitats de zostères, de coraux et d'éponges où vivent des espèces commerciales de poissons et des oiseaux de mer et qui sont des sources de nourriture pour des espèces en péril, dont la tortue luth, la baleine noire de l'Atlantique Nord et la baleine bleue de l'Atlantique Nord-Ouest. La baie Placentia soutient une économie maritimeNote de bas de page1,Note de bas de page2 florissante qui comprend :

  • le transbordement du pétrole;
  • les traversiers et d'autres moyens de transport commercial;
  • la pêche commerciale;
  • L'aquaculture;
  • le tourisme.

En plus de sa proximité avec les routes de navigation internationales au sud de l'île, la baie est également très proche d'une industrie active d'exploration et de mise en valeur des hydrocarbures extracôtiers, où de multiples levés sismiques ont été effectués au cours des cinq dernières années.Note de bas de page3 La croissance de cette économie maritime s'accompagne d'une augmentation du bruit sous-marin d'origine humaine et de ses répercussions potentielles sur les espèces marines.

Étant située à la croisée de l'écologie et de l'économie, la baie Placentia est un terrain d'essai précieux de technologies novatrices pour la surveillance, la modélisation et la gestion des répercussions du bruit sous-marin d'origine humaine sur les espèces marines.

La collecte de données acoustiques sous-marines sur la côte sud-est menée depuis de nombreuses années :

  • Depuis 2003 : Pêches et Océans Canada (MPO) a commencé à produire des rapports visuels systématiques et opportunistes sur les cétacés et les tortues de mer.
  • Depuis 2009 : Les spécialistes des mammifères marins du MPO ont commencé à recueillir des données acoustiques sous-marines à l'aide d'enregistreurs acoustiques autonomes (microphones sous-marins), en se concentrant sur l'identification et la description des sources de bruit naturelles et d'origine humaine, et sur la présence de mammifères marins en fonction de leurs modèles de vocalisation.
  • Depuis 2016 : Grâce au financement du Plan de protection des océans (PPO), le MPO a élargi ses programmes de collecte de données acoustiques à long terme et de réalisation de relevés visuels saisonniers de l'habitat marin à bord des bateaux.

Le financement du PPO a permis au MPO d'élargir ses capacités de recherche et de surveillance acoustiques sous-marines et ses applications à des projets de surveillance acoustique dans la baie de Placentia. Les enregistreurs acoustiques sous-marins autonomes de la baie de Placentia ont détecté des vocalisations de mammifères marins provenant de :

  • baleines noires de l'Atlantique Nord
  • rorquals bleus;
  • rorquals communs;
  • rorquals à bosse;
  • rorquals boréals;
  • petits rorquals;
  • cachalots;
  • épaulards.

Complétées par des données océanographiques et des données sur l'habitat, ces données et ces enquêtes sont utilisées pour étudier et surveiller le bruit sous-marin et son impact potentiel sur les mammifères marins.

En plus de la surveillance et de la recherche sur le terrain sur le bruit sous-marin, le PPO a également financé un projet pluriannuel entre le MPO et l'Université Memorial de Terre-Neuve (MUN) pour élaborer un paysage sonore et une modélisation des risques pour les mammifères marins dans la baie Placentia. La modélisation aide les chercheurs à mieux comprendre comment le bruit sous-marin contribue à l'environnement acoustique et comment il pourrait évoluer au fil du temps et dans l'espace. Ce projet global vise à déterminer et à prévoir les risques et les répercussions du bruit sous-marin sur les mammifères marins.

Les projets entrepris par le MPO en collaboration avec la MUN et le Marine Institute ont également fourni des données précieuses sur les activités acoustiques, les vocalisations et l'utilisation de l'habitat des mammifères marins dans la baie.

La baie Placentia a été désignée comme l'une des 6 zones d'évaluation dans le cadre de l'Initiative d'évaluation des effets cumulatifs du transport maritime (ECTM) de Transports Canada, lancée en 2017 et financée par le PPO.Note de bas de page4 Parmi les travaux en cours dans le cadre de ce projet dans la baie Placentia, mentionnons la mobilisation des collectivités côtières et de divers intervenants dans le but de déterminer les composantes valorisées prioritaires de la région et les facteurs de stress liés au transport maritime.Note de bas de page5,Note de bas de page6 L'évaluation porte notamment sur le bruit sous-marin produit par les navires. Les résultats de l'évaluation continuent des ECTM serviront à formuler des recommandations pour l'élaboration de mesures d'atténuation et de stratégies de gestion régionales.

Écouter les baleines dans des contextes difficiles

Dans les zones marines achalandées comme la baie Placentia, il est souvent difficile pour les exploitants de grands navires commerciaux de détecter visuellement des mammifères marins comme les baleines, et les détecteurs amarrés en surface peuvent constituer un danger pour la navigation. La MUN, en collaboration avec eSONAR Inc., développe un système novateur de surveillance acoustique sous-marine qui sert à détecter les baleines même si elles ne sont pas visibles.Note de bas de page7 Ce projet a été créé dans le cadre de l'Initiative sur la détection et l'évitement des baleines du MPO, en collaboration avec le Laboratoire des systèmes océaniques autonomes de la MUN, et a été précédemment financé par le PPO.

Lorsque ce système acoustique sous-marin détecte des espèces marines cibles, il est conçu pour attendre que la situation soit sûre (par exemple, lorsqu'il n'y a pas de trafic maritime, pour éviter d'être heurté) pour remonter une antenne de communication à la surface de l'eau (« pop-up ») pour alerter les navigateurs de leur présence. Cet avertissement permettrait aux exploitants de navires de ralentir et faire preuve d'une vigilance accrue à l'égard des mammifères marins se trouvant à proximité. Les interventions opérationnelles déclenchées par ce système de notification en temps quasi réel présentent 2 avantages immédiats :

  • il réduit les risques de collision des navires avec les baleines;
  • il réduit au minimum le bruit des navires et ses incidences potentielles sur les baleines.Note de bas de page7

Le système est uniquement conçu pour rester sous la surface de l'eau afin d'éviter les dangers tels que les navires et les tempêtes, et pour écouter les baleines à des profondeurs plus calmes où il y a moins de bruit de surface provenant du vent, des vagues et de la pluie. En se déplaçant vers et depuis la surface, le système mesure également la température de l'eau, la salinité et d'autres facteurs environnementaux qui sont essentiels pour comprendre et modéliser le bruit sous-marin dans le milieu marin.

Malgré la nature complexe de la recherche et de la gestion du bruit sous-marin, les projets de recherche et de surveillance acoustique ainsi que d'innovation de la baie Placentia démontrent une solide collaboration et une coordination des efforts visant à élaborer des mesures efficaces de gestion des océans :

  • Les travaux de surveillance acoustique et des mammifères marins dans la baie Placentia ont contribué à la mise au point d'une technologie de pointe qui vise à réduire les répercussions du transport maritime en fournissant aux exploitants de navires des renseignements sur la présence prévue de mammifères marins.
  • Le système de surveillance acoustique « pop-up »sera mis à l'essai à d'autres endroits, notamment dans les eaux profondes et couvertes de glace, ce qui fournira de nouveaux renseignements sur le bruit sous-marin et les espèces présentes dans les zones qui ne sont pas actuellement surveillées.
  • La surveillance acoustique à long terme des mammifères marins et les relevés de l'utilisation de l'habitat contribueront à l'élaboration du paysage sonore et de modèles d'utilisation de l'habitat; ces modèles appuieront l'évaluation des risques de perturbation sonore pour les mammifères marins et serviront à déterminer si des mesures d'atténuation ou de gestion réduiraient ces risques.
  • L'intégration de la surveillance acoustique et visuelle des mammifères marins du MPO à l'analyse des paysages sonores sera un outil précieux pour évaluer les effets potentiels du bruit sous-marin.

L'intégration de la science et de la technologie ainsi que les apports de l'industrie, des collectivités locales et autochtones, d'autres partenaires gouvernementaux et des intervenants orienteront les décisions liées à la gestion et à l'atténuation du bruit sous-marin pour la protection des mammifères marins dans la baie Placentia. Ces efforts faciliteront la gestion du bruit sous-marin produit par les activités commerciales dans la baie Placentia afin que le développement de l'économie maritime ne compromette pas la riche biodiversité de la région et la santé de ses espèces marines.

Glossaire

Cétacés
Les cétacés sont composés des baleines, des dauphins et des marsouins.
Composantes valorisées
Les composantes valorisées sont des éléments précis de l'environnement humain, biotique ou physique considérés comme importants en raison de leur valeur culturelle, sociale, esthétique, économique ou scientifique, comme la qualité de l'eau ou les bélugas.Note de bas de page6
Habitat essentiel
L'habitat essentiel dans le cadre de la Loi sur les espèces en péril est « l'habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d'une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d'action élaboré à l'égard de l'espèce ».
Transbordement
Le transbordement est le processus de transfert du pétrole entre divers modes de transport.
Transfrontalières
Les eaux qui traversent ou s'étendent sur deux pays ou plus.
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