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Centre d’expertise sur les mammifères marins

Rapport sur la recherche scientifique
2015-2017

Centre d’expertise sur les mammifères marins - Rapport sur la recherche scientifique, 2015-2017

Centre d’expertise sur les mammifères marins - Rapport sur la recherche scientifique, 2015-2017 (PDF, 3.14 MB)

Table des matières

Surveillance des déplacements des phoques lors de la mise bas sur la banquise dérivante

Garry Stenson

Les phoques gris, du Groenland et à capuchon donnent naissance sur la banquise dérivante au large de la côte de Terre-Neuve-et-Labrador et dans le golfe du Saint-Laurent. Pour déterminer l’abondance de ces populations, nous estimons le nombre de petits nés tous les quatre ou cinq ans. La première étape consiste à rechercher la glace dans les aires de mise bas historiques pour trouver les concentrations de phoques qui, dans le cas des phoques du Groenland, correspondent à une zone plus vaste que l’Angleterre et le pays de Galles combinés. Une fois ces concentrations trouvées, nous effectuons des relevés visuels et/ou photographiques pour dénombrer le nombre de petits hissés sur la glace.

Cependant, la principale difficulté à laquelle nous sommes confrontés consiste à veiller à ce qu’une fois que nous trouvons les phoques, nous soyons en mesure de surveiller l’endroit où ils se trouvent, étant donné que la banquise dérive avec le courant et les vents. Ce déplacement peut être très important, en particulier durant une tempête. Même dans des conditions normales, par exemple, la glace se déplace à une vitesse d’un mille marin par heure au large de la côte du Labrador. Nous devons tenir compte de ce déplacement afin de s'assurer que nous sommes capables de retrouver chaque concentration de mises bas afin d’en réaliser des relevés et pour ne pas, sans le savoir, dénombrer les mêmes animaux à deux reprises. Dans le passé, trouver ces groupes tous les jours à l’aide d’hélicoptères ou d’avions était dispendieux et nécessitait énormément de temps et d’efforts.

Heureusement, de nouvelles technologies ont considérablement facilité la surveillance des déplacements des glaces. Pendant le relevé le plus récent des phoques du Groenland, nous avons testé l’utilisation de petites balises GPS peu coûteuses. Ces appareils déterminent leur localisation avec une imprécision inférieure à 10 mètres, puis transmettent l’information à un satellite où elle peut être téléchargée sur un site Web par les chercheurs. L’utilisateur peut déterminer la fréquence de production de rapports. Dans notre cas, nous avons obtenu la localisation de la balise toutes les 30 minutes pour nous assurer que les batteries fonctionnaient pendant toute la durée du projet (elles ont en effet duré plus de deux mois).

Une ou plusieurs balises ont été déployées dans chacune des concentrations de mises bas et leurs déplacements ont fait l’objet d’un suivi pendant plus de trois semaines. La balise GPS a été placée dans un tube spécialement créé pour la protéger des intempéries et la conserver à la verticale (voir la photo). Les tubes ont ensuite été placés sur la glace et marqués d’un colorant non toxique et très visible, pour qu’ils puissent être récupérés après le relevé.

Les déplacements des balises (figure 7) illustrent le dynamisme de la glace et l’ampleur des dérives qui peuvent se produire.

Déploiement d’une balise GPS sur la glace pour surveiller les déplacements des concentrations de mises bas des phoques du Groenland, mars 2017.

Déploiement d’une balise GPS sur la glace pour surveiller les déplacements des concentrations de mises bas des phoques du Groenland, mars 2017 (photo : A. Buren).

Déplacements sur la glace des balises déployées pendant le relevé de production de petits du phoque du Groenland, mars 2017.

Figure 7

Déplacements sur la glace des balises déployées pendant le relevé de production de petits du phoque du Groenland, mars 2017.

Exemple des déplacements complexes de deux balises déployées sur la glace.

Figure 8

Exemple des déplacements complexes de deux balises déployées sur la glace.

Le déplacement moyen de toutes les balises au large de Terre-Neuve-et-Labrador était supérieur à 210 km. Bien que généralement, la glace ait tendance à dériver vers le sud, des vents violents peuvent entraîner les déplacements de glace dans des tendances assez complexes (figure 8). Par exemple, dans le nord du golfe du Saint-Laurent, les tempêtes hivernales ont entraîné la glace et les phoques vers le nord au début du mois de mars, tandis que plus tard durant le mois, les courants ont exercé une plus grande influence et la glace a dérivé vers le sud. Après trois semaines, cette balise est arrivée à moins de 10 km de l’endroit où elle a été posée pour la première fois!

Essayer de suivre chacun des groupes et de les garder séparés serait presque impossible et très coûteux à l’aide de méthodes de recherche traditionnelles.

Effectuer des relevés de mises bas de phoques sur la banquise dérivante est une tâche complexe et difficile. Grâce au développement de balises GPS qui peuvent être déployées rapidement et nous transmettre l’information sur leur localisation, la réalisation de ce relevé a été un peu plus facile.

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