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Centre d’expertise sur les mammifères marins

Rapport sur la recherche scientifique
2015-2017

Centre d’expertise sur les mammifères marins - Rapport sur la recherche scientifique, 2015-2017

Centre d’expertise sur les mammifères marins - Rapport sur la recherche scientifique, 2015-2017 (PDF, 3.14 MB)

Table des matières

Recherche en génomique sur les mammifères marins dans la région du Centre et de l’Arctique

Lianne Postma et Denise Tenkula
Bélugas dans l’estuaire de la rivière Churchill.

Bélugas dans l’estuaire de la rivière Churchill (photo : MPO).

Au cours des dernières décennies, l’utilisation d’outils génétiques (l’étude des gènes) est devenue la méthode par excellence pour définir des unités (populations, stocks) de conservation et de gestion des mammifères marins. En particulier dans l’Arctique, le MPO a été un chef de file dans la recherche en génétique des populations pour identifier des stocks distincts de mammifères marins au Canada, surveiller les répercussions de la chasse de subsistance sur ces stocks et comprendre comment les événements environnementaux historiques pourraient avoir façonné les patrons de migration et de répartition actuels.

Pendant de nombreuses années, le séquençage de portions de la région de contrôle (RC) de l’ADN mitochondrial (ADNmt) chez les bélugas (Delphinapterus leucas) a fourni de précieux renseignements pour la conservation et l’étude de la population de ces baleines. Cependant, les avantages liés à l’augmentation de la quantité globale de séquences d’ADNmt et à l’inclusion de gènes de codage de protéines de l’ADNmt pour examiner la structure et la phylogénie des stocks ont été démontrés chez d’autres espèces, y compris d’autres cétacés. Un flux de travail avant-gardiste a été élaboré pour séquencer des génomes mitochondriaux (mitogénomes) entiers pour des études des populations de bélugas et de narvals (Monodon monoceros).

Dans une étude récente, au total, 106 bélugas et 94 narvals de toutes les aires de répartition canadiennes de chaque espèce ont été séquencés, ce qui a donné lieu à des mitogénomes complets pour tous les échantillons.

Les analyses de phylogénie et de diversité génétique des mitogénomes de bélugas ont appuyé les résultats obtenus précédemment par le séquençage de la RC, mais une identification plus précise des sous-groupes permettant de mieux comprendre la structure des stocks et les relations évolutives entre les groupes d’échantillons a été obtenue. Les tests de sélection préliminaires ont détecté la présence d’une sélection négative ou purifiante sur tous les gènes de codage de protéines chez les bélugas, en particulier pour les gènes ND1, CO1 et CO2. Cependant, aucun indice de sélection positive n’a été détecté avec les méthodes analytiques utilisées. Contrairement aux bélugas, les mitogénomes des narvals ont continué à présenter des niveaux de diversité génétique beaucoup plus faibles et n’ont pas apporté d’améliorations comparativement aux approches précédentes pour résoudre les relations phylogénétiques entre les origines géographiques des échantillons. Cela pourrait être dû à un nombre insuffisant d’échantillons pour les analyses.

Les études futures se concentreront aussi sur des méthodes génomiques hautement informatives (l’étude de génomes nucléaires entiers) capables de traiter des questions encore plus complexes concernant le potentiel d’adaptation des mammifères marins aux changements climatiques et leur rôle dans l’écosystème. La recherche en génomique a trouvé des applications dans la compréhension et la surveillance du potentiel des animaux à s’adapter et à subsister dans des habitats pollués, de l’état physiologique et de la santé des individus, des déplacements d’aires de répartition d’espèces en réponse à des changements dans l’environnement et dans la disponibilité des proies et des nouvelles perspectives en matière de processus écosystémiques, comme les flux de nutriments et d’énergie.

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